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Critiques de Martin Winckler (1136)
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Petit éloge des séries télé

J'aime Martin Winckler, j'aime les séries télé... pas étonnant donc que j'aie aimé son Petit éloge des séries télé ! Je l'ai d'ailleurs lu le week-end dernier, puis relu dans la foulée, tant je l'ai trouvé riche et intéressant.



Plusieurs parties dans ce court essai, toutes claires et illustrées : d'abord, Martin Winckler nous explique que nous aimons les bonnes séries télé parce qu'elles nous racontent de bonnes histoires et qu'elles sont le miroir de notre société. Ensuite, il nous donne quelques éléments techniques sur les scénaristes, le pilote, les spin-off ou encore les cross-over, avant de dénoncer, exemples à l'appui, l'indigence des télévisions françaises dans la diffusion des séries américaines ou la production de séries françaises. Pour finir, il nous fait partager son enthousiasme pour des comédies ou des dramas plus ou moins connus...



Bilan de ma lecture : plein d'idées de bonnes séries télé à regarder, quelques anecdotes amusantes à raconter sur la censure opérée par les TV françaises, mais aussi une meilleure compréhension de ce phénomène qui nous rend accrocs et un respect accru pour cette forme souvent décriée d'art. D'ailleurs, je regarderai dorénavant les Experts sans culpabiliser !



Challenge Petits Plaisirs, 4/xx
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Le Choeur des femmes

Quand on est destinée à devenir une as du bistouris, un stage obligatoire dans le service gynéco d'un petit hôpital n'est pas la meilleure nouvelle qui soit. C'est donc avec des pieds de plomb que Jean Atwood se rend à sa nouvelle affectation, où tout lui fait craindre le pire : peu de respect admiratif pour son titre de docteur, un maître de stage aux méthodes peu orthodoxes, des histoires de bonnes femmes interminables, …



Honnêtement, l'intrigue de ce livre est cousue de fil blanc : une jeune femme qui ne se consacre qu'à à sa carrière, retrouve humilité et humanité au contact d'un praticien proche de ses patients. Cet instinct de compétition cache d'ailleurs une grave blessure que l'on découvrira petit à petit.



Mais l'intérêt de ce livre est ailleurs. Il donne la parole aux femmes et nous raconte une multitude d'histoires que l'on imagine fortement inspirées de la propre expérience professionnelle de l'auteur : leurs peurs, leurs craintes, leurs espoirs, leurs désespoirs, … Les sujets sensibles, comme le viol, l'avortement, l'inceste ou l'intersexuation, ne sont pas évités.



L'auteur propose également une réflexion sur la relation entre le patient et son médecin, qui peut être une relation de pouvoir (le médecin décide arbitrairement ce qui est le mieux pour la personne sans l'informer ni la consulter) et prône plutôt l'écoute et le respect du libre-arbitre. Je regrette cependant le manichéisme du récit : il n'y aurait qu'un seul gynéco valable dans toute la France, le reste des praticiens étant au mieux incompétents, au pire dangereux. À croire que tous les tortionnaires qui ont dû changer de voie après l'abolition de la torture se sont donnés rendez-vous dans les facultés de médecine.



En résumé, si la narration contient quelques faiblesses, elles sont largement compensées par une grande richesse dans la documentation et les témoignages. Même si ce livre s'adresse principalement aux femmes, je ne me suis jamais senti exclu du récit.
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Le Choeur des femmes

J’ai eu du mal à lire les premières pages, surtout à cause du style familier de Jean Atwood, l’interne. Pourtant je devrais savoir et depuis longtemps que la provocation cache souvent une douleur, de la tristesse, un fardeau. Je suis rentrée avec elle dans l’unité 77 et je n’ai plus lâché le livre. De la réalité romanesque peut–être oui, mais surtout un livre sur les femmes, sur la différence et sur le fait qu’elles veulent qu’on les écoute, qu’on les croit, qu’on les soigne. Qui est ce on ? En l’occurrence le barbu mal dégrossi du service « Médecine de la femme », un service de gynécologie différent. Alors comme Jean, j’ai écouté, j’ai appris mais je me demande si un jour j’aurais la chance de voir un tel service en France… Martin Winckler médecin, excellent auteur, est parti voir d’autres contrées, certainement plus en avance en médecine et à l’écoute des patients que dans notre vieux pays. A lire pour en apprendre un peu plus sur les maux et les mots des femmes.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Il fallait que je vous le dise

Un témoignage tout en émotion au graphisme coloré et beau. Une canadienne rencontre le médecin-écrivain Martin Winckler après avoir été émue par le coeur des femmes et lui montre son projet de roman graphique sur une IVG qui l'a marquée à vie. Points de vue de l'intéressée et du médecin. Simone Veil n'a pas été oubliée. J'ajoute que c'est un homme qui me l'a fait lire. À faire circuler.
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La Maladie de Sachs

Ce livre, on me l'avait conseillé bien des fois. Parce que son titre a l'air déprimant et parce qu'on ne sait pas comment le prononcer, je ne l'avais jamais ouvert.

Quelle erreur ! C'est un livre fantastique !

- parce qu'on passe tous un peu / parfois / souvent chez le généraliste

- parce qu'on connaît tous des médecins profondément humains

- parce qu'on a tous eu affaire à des sales praticiens pleins de morgue

- parce qu'on connaît tous des patients qui ont des maladies graves / bizarres / psychologiques

- parce que c'est la vie des gens / d'un village / d'un quartier

- parce qu'on est content de ne pas connaître Mme Renard, euhlàmonDieu

- parce que c'est la vie

- parce que la mort existe

- parce qu'on a tous un métier et une vie à côté

- parce que ce livre est génial et bien construit

- parce qu'il parle de lui et de nous

- parce qu'il dit comment -enfin - il faut prononcer Sachs

- parce que la fin est sublime



Je vous le prescris, absolument, et le plus vite possible !
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Le Choeur des femmes

"Djinn" Atwood (ainsi qu'on prononce son nom, Jean) est une interne à la cuirasse épaisse. On sent bien que sous son air revêche se cache une faille. Alors qu'elle atterrit avec des pieds de plomb au service gynécologie à l'occasion d'un stage obligatoire, elle qui se rêve chirurgienne spécialisée dans la reconstruction des organes sexuels, elle fait la connaissance d'un médecin atypique, le Dr Franz Karma. Les débuts sont difficiles, il y a de l'électricité dans l'air entre ces deux individus aussi différents que le jour et la nuit. Alors le Dr Karma lui propose un deal : si après une semaine elle veut partir, elle peut, il validera son stage de 6 mois durant lesquels elle aura le champ libre, mais durant cette semaine, elle doit se plier à toutes ses demandes...



Voilà donc comment débute cette histoire au thème au demeurant très intéressant, que l'on soit un homme ou une femme (et dire qu'à 12 ans - un peu avant, un peu après - déjà, la petite fille qui devient jeune fille sera confrontée à toutes les questions d'ordre gynécologique le restant de sa vie... jusqu'à la ménopause (ou même après d'ailleurs !).



Le chœur des femmes est un mélange des genres. Je dois dire que les 250 premières pages m'ont captivée. Nous sommes dans une sorte de docu-fiction. Certains moments sont vraiment touchants. Ensuite, mon intérêt allait fluctuant car certaines révélations étaient un peu cousues de fil blanc ou bien l'auteur s’appesantissait un peu trop à mon goût sur certaines choses ou soit encore que trop de bons sentiments tuent les bons sentiments.



La dernière partie quant à elle prend une tournure romanesque teintée de secret de famille. Et là le puzzle s'emboite tellement bien qu'on jurerait une démonstration d'une théorie d'un cours de psycho...

Quant au dénouement final, il aurait pu s'écrire dès les premières pages tant il était devinable.



Cela aurait très bien pu être une lecture coup de coeur (j'y ai fort cru au début), mais les bémols ci-dessus trop étalés sur la longueur m'ont un peu perdue en cours de route. Et je n'ai pas forcément été convaincue par ce mix étrange entre fiction au plus près du réel et tragédie familiale un peu tirée par les cheveux. Un peu comme si on n'avait pas pu choisir entre le dessert et le plateau de fromages... Le mélange des deux n'est guère harmonieux et alourdit un menu qui ô combien se promettait alléchant.
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Le Choeur des femmes

J’ai aimé en apprendre plus sur certains aspects médicaux grâce au livre Le chœur des femmes de Martin Winckler, mais ce roman n’a pas les qualités littéraires que j’attends. Ceci étant dit, j’ai lu ce livre paru en 2009 avec ma vision de la médecine de 2023, je ne suis donc pas très objective.



Jean (Djinn) Atwood (elle n’a jamais entendu parler de Margaret Atwood) est une brillante interne qui rêve de devenir chirurgienne gynécologique, mais on lui impose de passer six mois dans un service « Médecine de la femme », dirigé par un simple médecin généraliste. En colère, elle ne manque pas de le faire sentir au personnel comme aux patients. Elle va cependant apprendre une foule de choses, et par ricochet le lecteur apprendra aussi.



J’ai aimé ce service et la façon dont les femmes y sont traitées. J’ai découvert les personnes intersexes, la violence de certaines décisions médicales que nous avons pourtant appris à respecter (plus tout le monde, il est vrai).



À la page 400, j’ai commencé à m’ennuyer, il ne se passe pas grand-chose et le livre devient répétitif. Oui, on a compris, la médecine pourrait faire mieux pour les femmes, pour les hommes également. Quant à la fin, elle est aussi tortueuse qu’invraisemblable. Décevante.



Le roman a été publié en 2009 et ça se sent. Quel médecin à la salle d’attente bondée en 2023 a le temps nécessaire d’écouter longuement ses patients ou ses patientes ? Trouver un médecin est parfois le parcours du combattant, alors s’il faut en plus, en choisir un gentil et attentif !


Lien : https://dequoilire.com/le-ch..
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Il fallait que je vous le dise

Je me suis laissé emporter par ce très beau roman graphique, Il fallait que je vous le dise. Ce récit est la rencontre de la dessinatrice Aude Mermilliod et du médecin Marc Zaffran, plus connu sous son pseudonyme de romancier, Martin Winckler, mobilisé en particulier contre les violences obstétricales.

C’est justement un roman de Martin Winckler, traitant de ce sujet, Le Chœur des femmes, qui provoque la rencontre entre les deux personnes. C’est ainsi que débute ce roman graphique, la jeune femme souhaitant évoquer son projet de bande dessinée consacrée à ce sujet, à partir de sa propre expérience. Après son avortement, la lecture du roman de Martin Winckler l’avait profondément bouleversée...

Cette BD est conçue en deux récits. La première partie est consacrée à l’histoire d’Aude qui se retrouve enceinte alors qu’elle porte un stérilet et n’envisage pas de donner naissance à cet enfant qu’elle ne veut pas, elle se pose alors d’emblée la question de l’avortement.

Aude va vivre cet événement avec beaucoup de douleurs et de traumatismes. C’est le sentiment de tristesse qui l’étreint en premier lieu, une tristesse à laquelle nous sommes conviés. Elle avorte et dans le même temps elle accompagne cet acte en accordant la même attention à son corps qu’elle pourrait lui porter lors d’une naissance à venir.

À travers quelques fragments de cette histoire qui précède, accompagne et suit son avortement, Aude nous livre alors, son angoisse, sa culpabilité, sa solitude, sa souffrance autant physique que psychique, l'impossibilité parfois d’être comprise de ses proches, mais surtout cette impossibilité de pouvoir partager son expérience autour d’elle....

Dans ce récit tout en sensibilité, Aude Mermilliod pourtant se dévoile sans fard ni pudeur, car son histoire personnelle est d’une portée universelle...

Le trait du dessin tout en douceur pastelle est là pour livrer une émotion à fleur de peau, la sienne tout d’abord, mais aussi celle des autres femmes qui vivent cela, dans les failles et les zones d’ombres de leurs histoires...

Parfois c’est brut de vérité, c’est cru, c’est naturel et touchant à la fois. Bref, c’est beau.

Aude souffre, elle est malheureuse. Nous souffrons avec elle. Difficile pour moi, en tant qu’homme de le dire... Et c’est sans doute justement là que le récit prend son sens et son ampleur, dans cette empathie, ressentir à la place de l’autre ce qu’il ou qu’elle ressent. C’est dans la seconde partie du récit que ce sentiment s’exprime. Il offre à Marc Zaffran l’occasion de raconter son parcours de médecin auquel il consacra le début de sa carrière à la médecine féminine, évoquant notamment cette discipline à laquelle les jeunes médecins étaient peu formés alors, démunis devant le désarroi et la douleur des femmes qui se faisaient avorter. Démuni comme les autres, Marc Zaffran apprend alors à écouter, comprendre les femmes de tous âges, quelles que soient leurs origines sociales, comprendre leurs peurs, leurs doutes, leurs histoires, comprendre pour les aider sans morale ni jugement.

Ce thème de l’avortement est loin d’être facile à traiter. Il n’en est pas moins difficile de faire la critique d’un roman graphique consacré à ce sujet.

Les deux récits se parlent, se font écho, se juxtaposent avec sens et harmonie. L’ensemble est d’une cohérence qui séduit, accroche le lecteur.

Ce roman graphique ne peut laisser insensible. Les hommes doivent eux aussi absolument se saisir de cette lecture.
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En souvenir d'André

Emmanuel est médecin. Mais il a choisi, depuis ses presque tous premiers pas dans son monde professionnel, de venir soulager, écouter et assister les personnes qui souffrent dans leur corps et dans leur tête. En parallèle à son métier, des gens l'appellent et lui donnent le code "en souvenir d'André"... Il sait alors qu'une nouvelle rencontre va avoir lieu, dans un univers intime et propice aux confidences. Il se rend alors au chevet d'un être qui ne souhaite plus avancer et partir dans la dignité...

De Martin Winckler j'avais lu "le chœur des femmes" qui m'a marqué et me suit encore. Cet ouvrage ne dénote pas au talent de l'auteur. Il a les mots justes, les mots vrais, tout en pudeur et en douceur, pour traiter de thèmes graves et complexes. Cet un être à part, qui possède ce petit supplément d'âme qui fait de lui une oreille et un cœur ouverts et dépourvu de tout jugement.

A lire absolument !!!
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Il fallait que je vous le dise

Étant donné que Martin Winckler a participé à l'élaboration de cette bande-dessinée - en confiant à son autrice son propre parcours -, c'est un peu les yeux fermés que je l'ai achetée, d'autant plus que j'ai également été séduite par les illustrations et la thématique abordée. L'avortement.



Bien qu'il soit légal depuis de nombreuses années en France et au Québec (respectivement 1975 et 1988), il est sans cesse remis en cause (par celleux qui sont nommé·e·s, à tort, les "pro-vie") et pour des personnes qui sont obligées de le subir à un moment de leur vie, cela peut être plus ou moins difficile.



Pour Aude Mermilliod, l'avortement ne s'est pas franchement bien passé et c'est ce qu'elle raconte dans cet ouvrage autobiographique. Nous avons également droit à un second point de vue sur la question, celui de Martin Winckler (dont elle retranscrit le récit) qui est un médecin pratiquant les IVG.



Tombée enceinte sous stérilet, l'autrice nous parle de sa surprise, mais également de la tristesse qu'elle a ressentie, étant donné qu'elle n'avait pas vraiment le choix (puisque pas la possibilité matérielle d'élever un enfant). Quant à l'autre partie de l'histoire, nous avons droit aux prémisses de la vie du médecin, alors qu'il débutait. C'était intéressant de suivre son évolution et la manière dont il était devenu le soignant qu'il est aujourd'hui.



À certains moments, je riais en lisant cette bande-dessinée, mais j'ai aussi eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises, tant la douleur ressentie par Aude Mermilliod était bien retranscrite, non seulement à travers le scénario mais aussi les illustrations.



D'ailleurs, j'ai trouvé ces dernières magnifiques. J'ai beaucoup aimé les couleurs utilisées, à la fois dures et douces, qui correspondaient bien à l'esprit du livre. Je ne connaissais pas du tout l'illustratrice, mais son travail m'a plu, à tous points de vue.



Et puis, j'apprécie qu'on nous conte la rencontre entre l'auteur et la scénariste : cela permet de comprendre les origines d'écriture de cet ouvrage, et c'était intéressant - d'autant plus que tout est parti du roman Le chœur des femmes de Martin Winckler, un de mes coups de cœur de l'année !



Une histoire touchante, pleine de bienveillance mais aussi de dureté (étant donné ce témoignage assez dur à lire), qui m'a émue et que j'ai beaucoup appréciée.
Lien : http://anais-lemillefeuilles..
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Le Choeur des femmes

C’est un très beau livre un hymne à la gent féminine.

J’ai même était étonné qu’un homme est pu écrire ce livre et qu’il connaisse aussi bien les femmes.

Je souhaite rencontrer ce genre de médecin qui s’intéresse aux patientes, les écoutes et on de l’intérêt pour ce qu’elles sont et ce qu’elles pensent, etc.

J’ai le droit de rêver :-)

(je parle de médecine gynécologique pas de médecin généraliste, qui sont des êtres à part pour moi…).

La première partie m’a transporté, la deuxième partie m’a un peu déçu.

Je retiendrais que quelques mots de ce livre : la patiente Alfa, écoute, humm, et femmes



Bonne lecture !
Lien : https://angelscath.blogspot...
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Le Choeur des femmes

Ouawh, je viens juste de terminer ce roman et j'en suis tellement restée scotchée que c'est le premier mot qui me vient à l'esprit !



Une histoire de femmes mais bien plus que cela puisque c'est aussi celle des hommes qui partagent leur vie, les aiment et parfois ne savent pas les comprendre ou encore, en croyant bien faire, leur font plus de mal que de bien !

Ce superbe ouvrage est également. un livre sur la normalité ? Qu'est-ce que cela veut dire être normal ? Il parle de nourrissons qui viennent au monde avec une malformation au niveau de leur organe génital puisque ces nouveaux-nés sont dotés des deux sexes mais la vraie question que Martin Winckler pose est de savoir quel est le droit du médecin, ou même des parents de décider à la place de leur fils / fille ce qu'il ressentira plus tard et dans quelle peau il se sent tout simplement vivre ? Avons-nous le droit de décider à la place d'un enfant, qui n'est pas encore doté de la faculté de penser s'il se sent homme ou femme ? La médecine se prendrait-elle pour Dieu ? Et si oui, de quel droit ?



J'ai en effet ressenti beaucoup de colère dans cet ouvrage mais aussi énormément d'humanité. La façon dont le docteur Karma reçoit ses patientes en service de gynécologie est très émouvante. Il ne les traite pas comme des machines à procréer mais simplement comme des êtres humains qui ont parfois simplement envie de parler et d'exprimer leur propre sentiments.



Ce livre m'a fait beaucoup réfléchir car, en tant que femme, je n'aspire qu'à une seule chose : trouver quelqu'un qui m'entende, m'écoute, me soigne et surtout ne me juge pas. Vous me direz qu'il y a probablement beaucoup de gens comme lui aujourd'hui et je souhaite à toutes les femmes de trouver leur Docteur Karma.



Messieurs, ne vous méprenez pas sur ma critique qui peut paraître très féministe car ce livre s'adresse aussi à vous, à tous ceux qui sont auprès de leurs femmes et qui s'intéressent à elles, à tous ceux qui ont des enfants ou souhaitent en avoir un jour, à tous ceux qui se sentent différents et ont honte d'en parler et enfin à tout patient Alpha !



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Le Choeur des femmes

Manifeste égotiste, « Le choeur des femmes » est une alcôve de vicissitudes dont les cris à tous crins composent une partition transpirant de sincérité et d'humilité. L'auteur, à la fauconnerie chevronnée, décrit l'univers médical et met en relief une véritable mine d'informations à travers des portraits de femmes et de nombreux témoignages qui rouvrent les affres que subissent les femmes au quotidien, que ce soit dans le domaine privé et/ou médical. Ce récit est un chant polyphonique partagé entre deux ritournelles, d'une part le choeur des femmes à la liturgie soufflante de douleurs et de tendresse, d'autre part l'histoire d'une interne au caractère suffisant, agressif et antipathique mais qui se révèle n'être qu'une apparence façonnée. Ces deux rhapsodies, au canyon factice, se signalent être intriquées l'une à l'autre, participant à une métamorphose réciproque. C'est dans une conviction aguerrie que Martin Winckler offre au·à la lecteur·rice un délicat pamphlet sur la médecine gynécologique dont la mélopée pétrie d'espérance interroge le·a lecteur·rice. Petit bémol toutefois sur la fin de l'ouvrage qui semble relâchée et traitée de manière expéditive, à cause duquel le récit perd de sa dimension authentique et réelle.
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Le Choeur des femmes

Une très belle surprise de lecture que ce roman choral qui traînait, lui aussi, sur mes tablettes. Le choeur des femmes, c'est la parole donnée aux patientes d'un cabinet de généralistes piloté par un médecin hors du commun, Franz Karma, un personnage qui ne reflète pas la réalité mais qu'il fait bon rencontrer une fois dans sa vie, même dans la fiction. C'est aussi une intrigue savamment distillée au fil des pages entremêlée de propos intéressants sur tout ce qui entoure la pratique de la gynécologie : contraception, examens cliniques, interruptions de grossesse, accouchements, sexualité.

Martin Winckler a su redonner avec émotion beauté et grandeur au corps des femmes à travers des témoignages fictifs mais vraisemblablement vécus et c'est ce qui donne sa force au roman.

Une lecture à recommander à tous, médecins et patients.
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Le Choeur des femmes

Je me suis rangée à l'avis de tous les babéliotes qui ont laissé ici, un commentaire ou une citation de ce merveilleux ouvrage ; il y a fort longtemps que je n'avais lu quelque chose d'aussi bon sur ce sujet, avec autant d'humanité.

Je vous fais grâce de résumer l'histoire, au vu du nombre de critique et de citations, inutile de dire que ce livre a enflammé les passions. Voilà une lecture que je recommande sans hésiter à mes filles !
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Dimensions Galaxies Nouvelles

Une fois n’est pas coutume, la collection Fusée de Rivière Blanche n’accueille non pas une anthologie issue d’un appel à textes sur un sujet précis (comme Dimension de Capes et d’Esprit ou Dimension Antiquité, par exemple), mais plutôt une anthologie issue d’une revue. En effet, Pierre Gévart nous dégote ici un condensé de nouvelles déjà publiées une première fois dans les premiers numéros de Galaxies, nouvelle série (quand il en a repris la direction).





Le casting réuni pour cet ouvrage a de quoi faire des envieux, jugez plutôt : Xavier Mauméjean (« Engadine ») ; Frédéric Serva (« Hommes d’équipage, les papillons tissent les voiles de vos vaisseaux ») ; Daniel Paris (« Les Baobabs de Mars ») ; Jean-Michel Calvez (« Méduses ») ; Timothée Rey (« Boulonnaille ») ; Laurent Queyssi (« Nuit noire, sol froid ») ; Alain Dartevelle (« La Vie Synchrone ») ; André Ruellan (« Devoir d’achat ») ; Jacques Barbéri (« Le Génome et la mort ») ; Martin Winckler (« Alice in Wonderland ») ; Fabien Clavel (« Le Printemps des murailles ») ; Pierre Stolze (« Mon ascenseur parle avec un accent allemand ») ; Sybille Fairmach (L’Avocat et la Prisonnière ») ; Dominique Douay (« Le Prisonnier en son royaume ») ; Christian Vilà (« Rosée des lianes ») ; Sylvie Denis (« Les Danseurs de la Lune double ») ; Aliette de Bodard (« Chute d’un Papillon au point du jour »).



Indéniablement, je n’ai eu, au premier abord, que peu de véritables coups de cœur parmi ces nouvelles. Dans ces moments-là, je m’interroge sur l’intention de cette anthologie : il s’agit de retracer les premiers numéros dirigés par Pierre Gévart et non de faire un ouvrage où nous progressons au fur et à mesure dans un thème donné. Et c’est là que le lecteur peut davantage retourner sa lecture pour en sortir autre chose. La thématique de l’emprisonnement, du cloisonnement, se fait jour, mais de façon lentement amenée ; l’anthologie n’est pas du tout construite autour de cela, dans ce but, ce qui change tout à fait notre appréciation, mais qui empêche le lecteur de lire les nouvelles dans l’ordre ? Il y a forcément un auteur ou une référence que vous connaîtrez, et tout simplement je conseillerais de commencer par ce bout-là. Personnellement, c’est la nouvelle de Fabien Clavel qui a débloqué ma lecture.



Outre que nous retraçons plutôt précisément la construction progressive de cette revue, Galaxies nouvelle série (nouvelle formule donc), nous avons là une vraie anthologie faite pour mettre en avant ses auteurs : c’est non seulement l’occasion de découvrir rapidement l’œuvre d’un auteur qui nous est inconnu, mais surtout de prolonger l’aventure avec d’autres qui peuvent nous être plus familiers. De ce point de vue-là, la nouvelle de Fabien Clavel est très intéressante et m’a parfaitement convenu, puisqu’il nous narre un conte sur l’oppression insidieuse, le conditionnement et la routine assassine : « Le Printemps des murailles » est un récit efficace et implacable (tout en l’insérait dans ses différentes thématiques habituelles). Egalement un peu connaisseur de Xavier Mauméjean, j’avoue que l’auteur m’a un peu perdu dans sa courte nouvelle, « Engadine », sur une « solitude du majordome » un peu étrange dans un univers où l’on ne peut que deviner un certain automatisme contraignant. Pour le reste, je pourrais vous parler de l’ascenseur infernal façon Pierre Stolze ou bien « Le Prisonnier en son Royaume » d’un Dominique Douay que je découvre et que je ne tarderai pas à relire chez Les Moutons électriques. L’intention de certains auteurs pour nous introduire dans leur univers particulier : citons ainsi au débotté, la « Rosée des lianes » psychédélique et onirique de Christian Vilà, les touchants et uchroniques « Danseurs de la Lune double » de Sylvie Denis où l’auteur crée une histoire jeunesse pour adultes avec juste ce qu’il faut de subversif, les étranges « Méduses » de Jean-Michel Calvez qui recèlent une angoisse bien maîtrisée, donnant ainsi envie (là aussi) de découvrir cet auteur reconnu, et enfin l’ultime nouvelle « Chute d’un Papillon au Point du Jour » où Aliette de Bodard (une habituée des prix littéraires reçus pour ses nouvelles et ça se ressent parfaitement ici) dévoile une enquête parfaitement maîtrisée dans un univers aztéquo-asiatique qui est probablement très proche de ce qu’elle développe dans sa saga en cours des Chroniques Aztèques. Veillons malgré tout à ne pas trop déflorer cette quantité d’entrées en des univers complexes dont la fenêtre d’exploration nous est finalement bien petite.





Merci donc à Rivière Blanche, car découvrir ces anthologies est toujours enrichissant dans la connaissance d’auteurs méconnus ou débutants, et également (bien sûr) d’auteurs déjà familiers mais par des textes à part dans leur bibliographie. En lecteur averti, il faut savoir s’approprier ce matériau pas forcément accessible très facilement ; c’est un effort à faire, mais qui rapporte à hauteur de ce qu’il coûte.



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Il fallait que je vous le dise

« Aucune femme ne recourt de gaieté de coeur à l'avortement. Il suffit d'écouter les femmes : c'est toujours un drame, cela restera toujours un drame. »

- extrait du discours de Simone Veil devant l'Assemblée nationale, en novembre 1974.

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C'est en effet une chance d'arriver à la ménopause sans avoir été confrontée à ce terrible choix.

Comme le chante formidablement Anne Sylvestre, à propos de ce petit "tu" qui "n'a pas de nom", et de la probable IVG à venir :

« Mais as-tu plus d'importance

Plus de poids qu'une semence

Oh ce n'est pas une fête

C'est plutôt une défaite

Mais c'est la mienne et j'estime

Qu'il y a bien deux victimes (...)

Ils en ont bien de la chance

Ceux qui croient que ça se pense

Ça se hurle ça se souffre

C'est la mort et c'est le gouffre. »

.

Quoi qu'il en soit, la possibilité de choisir reste précieuse.

« Aujourd'hui je te refuse

Qui sont-ils ceux qui m'accusent (...) »

Taisez-vous, les populistes réac', il n'est pas question de remettre en cause ce droit - jeunes femmes, restez vigilantes !

.

Malgré le port d'un stérilet, Aude (auteure de cet album & narratrice) s'est retrouvée enceinte, et a dû prendre "la" décision. Elle raconte ce cheminement douloureux, les réactions de l'entourage (souvent maladroites) et l'intervention médicale.

Quelques années plus tard, elle contacte le célèbre Marc Zaffran (alias Martin Winckler), médecin généraliste qui a travaillé en obstétrique et s'est engagé dès les années 1970 en faveur de la contraception et de l'avortement. On le connaît grâce à ses ouvrages - des romans, pour la plupart, dont 'La maladie de Sachs' (et son adaptation ciné par Michel Deville de 1999, avec l'excellente interprétation d'Albert Dupontel).

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Avec le témoignage de Martin Winckler recueilli par Aude Mermilliod, j'ai retrouvé le ton rassurant du formidable 'Le Choeur des femmes', où le médecin écoute avant d'ausculter, respecte la pudeur, discute de façon apaisante, et surtout : ne juge pas.

Lorsqu'on est amené(e) à consulter, on aimerait trouver autant de bienveillance, de douceur, de patience et de réconfort.

Ces besoins (nos priorités, en tant que patients) sont-elles inscrites dans le serment d'Hippocrate ?

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____

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'Non, tu n'as pas de nom' ♪♫ - Anne Sylvestre

- chanson présentée par Rebecca Manzoni, et illustrée avec talent par Leslie Plée

https://www.youtube.com/watch?v=GvZUPSG1_dg
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La Maladie de Sachs

Lire un livre avec un médecin comme personnage principal, tel était la condition que je devais remplir pour un challenge et qui m'a poussé à le lire. C'est peu de dire qu'il est ici le personnage principal mais la construction fait que l'essentiel des narrateurs multiples sont surtout ses patients qui nous donne à le voir sous le prisme déformant de leurs souffrances, de leurs névroses.



Le procédé, intriguant tout d'abord, commence un peu après à lasser... mais l'auteur parvient à temps à relancer la machine en variant les approches. On gratte enfin sous la surface des consultations pour découvrir l'humanité profonde, des malades comme des soignants, ou certaines de leurs inhumanités.



Le mérite du livre est en tout cas de nous plonger au coeur de ce métier parfois déconsidéré (et parfois à raison à cause de certains praticiens, qui sont ici aussi décrits). Quelques pages remplies d'émotions, des rendez-vous récurrents (la consultation empêchée, les coups de fil par erreur qui cachent une histoire touchante).



Le style clinique (elle est facile) n'empêche pas une lecture agréable dans laquelle on met du temps à s'installer mais qui nous permet de nous retrouver parmi la galerie des personnages, et de retrouver aussi des proches, des connaissances qu'on a tous. Le miroir n'est pas déformant, il est au contraire limpide, peut-être trop parfois, le souffle littéraire manque à certaines pages.
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Le Choeur des femmes

Tout a déjà été écrit sur ce livre, ses héroïnes, leurs joies, leurs douleurs, leurs secrets et surtout leurs grandes et petites misères. Comme souvent chez Winckler, l’intrigue est un prétexte, à peine voilé, pour conter son parcours, exposer ses convictions, ses combats aux côtés de celles qu’il est malheureusement le seul à écouter.

Tout a été également dit sur les défauts du « Chœurs de femmes » : roman bavard voir torrentiel, partial, manichéiste et fatiguant par son aspect petit curé laïque, menant de justes batailles contre les grands méchants puissants. Oui, ce bouquin est véritablement foutraque, boursoufflé par de longues digressions, des poésies un peu niaises composées par un écrivain énervé parfois énervant. Pourtant, on le suit avec bienveillance et avidité tout au long de ses 600 pages, en dépit de tout, de ses incohérences, de ses lapins sortis du chapeau et d’une fin borderline où on le perd totalement.

Et pourquoi donc ? Tout simplement, parce que ce chœur possède toutes les qualités de ses défauts. En partant de sujets de société pas franchement évidents et pas des plus légers (la contraception, l’IVG, l’identité sexuelle, le choix de fin de vie), Winckler nous construit une épopée foisonnante, aussi addictive que les meilleures séries policières (dont il est ultra fan), généreuse, débordant d’enthousiasme et de vitalité. Un roman écrit avec les tripes, criant de vérité, qui donne la patate à ses lecteurs, ce qui est rare et par conséquent diablement précieux.

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La Maladie de Sachs

Voilà un titre qui trainait depuis longtemps au fond de ma PAL. Comme j'avais beaucoup aimé "Le Choeur des femmes", je me suis dit qu'il était temps de renouer avec Martin Winckler. Malheureusement mon avis va faire tache au milieu de toutes les critiques positives déposées sur Babelio. J'ai failli à plusieurs reprises abandonner cette lecture en cours de route.



Martin Winckler nous plonge dans le quotidien d'un médecin de campagne, le Dr Sachs. Ayant lui-même exercé cette profession, cela aurait pu ressembler à un journal intime mais c'était sans compter sur l'originalité de l'auteur qui a choisi un autre procédé. Ce sont les personnes ayant côtoyé le médecin, patients, secrétaire, collègues, etc, qui sous forme d'anecdotes, le racontent.

L'ensemble demeure très réaliste, globalement noir car le spectre entier de la vie est évoqué de la naissance à la mort en passant par la maladie. C'est souvent émouvant, parfois drôle (ah, ces patients et leurs petites habitudes). On est plongé dans l'intimité des familles, dans le secret des relations hommes-femmes car le médecin est souvent pris pour confident. Malgré la passion du début pour ce métier que son père exerçait déjà, notre soignant n'est pas immunisé contre la souffrance humaine et peste aussi bien contre le système médical que contre les patients qui "abusent". Je ne lui ai malheureusement pas trouvé un "capital sympathie" très élevé.

Le problème principal que j'ai eu avec cette lecture est entièrement contenu dans la forme à laquelle je n'ai absolument pas adhéré. J'ai eu du mal au début à identifier qui parlait et à qui s'adressait ce "tu". Par opposition, le couple que le médecin forme avec Pauline continue à se vouvoyer ! J'ai trouvé le texte, en dehors des "tranches de vie", plutôt lourd, notamment les colloques. J'ai regretté le nombre élevé de personnages que l'on retrouve épisodiquement et dont l'histoire apparait bien décousue, ainsi que les faits sans grand intérêt qui se répètent (consultation empêchée, erreur de numéro de téléphone).



Je n'accorde qu'un 10/20 à ce livre où l'ennui a prédominé. Dommage car le thème de fond était profondément humain, mais il a été traité de façon trop "intellectuelle" pour moi. Le médecin, qui se cache derrière l'auteur, n'a pas su faire simple.

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