Citations de Martine Delerm (70)
Un cahier raturé de cour d'école et de récréation, un cahier de rentrée avec des feuilles qui vont tomber ?
Courir. Courir derrière ses mots et ses idées. Courir après ses cris.Retenir ce qui s'échappe.
Ecrire pour ne pas oublier.
La vie de Luce est plus difficile que la mienne. L'absence a un visage pour elle. Ça, ce doit être très dur. (p.87)
Longtemps je m'en suis voulu de n'avoir rien su retenir mais peu à peu j'ai compris qu'on ne choisit pas. On ne garde pas ce qu'on veut du passé. C'est comme ça... il faut accepter. (p.85)
Toujours ce grand parapluie.
Quand il pleut, quand il fait gris.
Quand il neige aussi.
Pour lire, pour jouer, pour rêver aussi.
Mais Clémence est toujours seule
avec ce grand parapluie.
Ce que tu voudrais avoir accompli avant ta mort, commence-le dès aujourd'hui.
"Barnabé peignait, peignait. Retenir ce qui passe, garder sur la pierre ce frôlement d'un moment : tout cela vient à déplaire. Toutes ces traces ! Tous ces instants qu'on ne pourrait plus effacer ! Comment réussir à oublier ? Car c'était un pays où l'on oubliait beaucoup."
"Mais une voix disait : on n'a qu'une vie et le temps passe, on a qu'un temps et la vie passe."
Les fantômes, ça fait des frissons partour, mais ce n'est pas désagréable du tout.
Les princesse fanfaronnent
font neiger
flocons légers
dans des rêves sur les oreillers
Ma vie s est mise à bouger. Je le sens. Je me heurtais au monde comme à une pierre, tout est devenu mouvant.
Mes mots à moi voulaient le faire parler, le ressusciter.... Et si mon père était pro quelques chose qui ne me plaise pas ....si...
L une après l autre, elle nous colle une étiquette et nous devenons bocaux à placer sur l étagère de l infirmerie. Gelée de tétanie, confiture de fugue, compote d impertinence, marmelade d incivilites....
Un livre. Lequel ? N'importe. Au gré d'une étagère, une porte. Matières des jours ordinaires, alchimie d'encre et de papier. Essuyez vos doigts avant d'entrer. Être à la page. Lire.
Sur l'épaule de Marina, une main comme
un flocon, une main s'est posée. Légère,
une main l'a poussée.
Partout des livres encore et encore. Sur les
murs, sur les tables, partout des mots et des
images. Encore et encore.
Marina est entrée et la rue est restée dehors.
Ne pas s'approcher des tables du café.
Ne pas se faire chasser. Faut pas. Faux pas.
Ne pas lever la tête, voir le bonheur des
gens derrière les fenêtres. Faut pas. Voilà
ce à quoi Marina ne doit pas penser. Pour
ne pas pleurer.
Juste devenir flocon, devenir neige
et puis fondre... Glisser vers l'eau du
caniveau. Partir.
Il neige du silence, de la vie endormie
sur des enfants noués d'écharpes, sur des
bonnets de couleur. Il neige sur Marina.
Marina que personne ne voit.
Marina qui voudrait crier. Juste une fois
comme ça.
Madame, Monsieur...
Juste regarder les flocons. Deux, trois,
si légers et Marina qui danse. D'un pied
sur l'autre une drôle de danse.
Madame, Monsieur...
Lundi. Mardi. Un drôle de pas pour ne
pas avoir froid. Tout bas, tout bas, ces mots
comme ça.
Madame, Monsieur...
Marina qui ne sait dire que ça.
Nez rouge prit peur. Décidément,
cette couronne était dangereuse !
- Arrêtez ! ordonna-t-il avec autorité
car au fond de lui - nul n'est parfait - il était
encore un peu roi.
Ce n'est pas une couronne de reine,
ni de prince, ni même de président !
Je la reconnais : c'est une couronne de clown !
Elles tombent parfois du ciel à la fin de l'hiver.
Des jours et des jours s'écoulèrent, peut-être
même des semaines. Quand on est heureux,
on ne voit pas le temps passer.
[Le petit roi, devenu nez rouge, a trouvé des amis]