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Citations de Mary Doria Russell (53)


"Il avait aussi découvert la limite extrême de la foi et, ce faisant, il avait pu situer la frontière exacte du désespoir. Ce fut à ce moment-là qu'il apprit véritablement à craindre Dieu."
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Il y a des instants où nous sommes au milieu de la vie – des instants où nous sommes confrontés à la naissance ou à la mort, ou bien des instants de beauté ou la nature, l’amour nous sont pleinement révélés, ou encore des instants de terrible solitude, des moments où une conscience sainte et terrible s’empare de nous. Elle peut prendre la forme d’une profonde immobilité intérieure ou bien d’un violent débordement d’émotions. Elle peut paraître venir d’au-delà de nous, sans que rien ne l’ait provoquée, ou bien du fond de nous même, éveillée par la musique ou par un enfant endormi. Et si, en de tels moments, nous ouvrons notre cœur, la création se révèle à nous dans toute son unité et sa plénitude. Et lorsque nous revenons d’un tel moment de conscience, nos cœurs brûlent du désir de le capturer à tout jamais au moyen de la parole, afin de pouvoir rester fidèles à sa vérité supérieure.
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Ce qui ravissait le plus Anne Edwards, c’était de se dire que les humains et les VaRarhati des deux espèces éprouvaient les mêmes émotions fondamentales, car, bien qu’elle fût une femme dont l’intelligence avait été intensément cultivée, elle passait toutes les expériences au filtre de son cœur.
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Car il ne parvenait pas à sentir Dieu, ni à l’approcher en tant qu’ami, à lui parler avec la familiarité pleine d’aisance des dévots, à le louer avec poésie. Et pourtant, à mesure qu’il prenait de l’âge, le sentier sur lequel il s’était engagé presque dans l’ignorance avait commencé à lui paraître plus clairement délimité. Il devint plus évident pour lui qu’il était véritablement appelé à parcourir ce chemin étrange et difficile vers Dieu, ce chemin si peu naturel, si ineffable, ce chemin qui n’exigeait ni poésie ni piété, mais tout simplement de l’endurance et de la patience.
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Emilio pouvait être si détendu, si drôle que l’on oubliait parfois qu’il était prêtre, et l’on était soudain tout surpris en remarquant l’expression de son visage pendant la messe, ou en le regardant faire quelque chose d’ordinaire extraordinairement bien, conformément à cette habitude qu’ont les jésuites de faire de leurs tâches quotidiennes une forme de prière.
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D’ailleurs tout ce qu’elle savait du catholicisme était répugnant : ses persécutions, son insistance sur la mort, sur le martyre, son principal symbole qui n’était autre qu’un instrument de torture de la justice romaine, monstrueux dans sa violence. […] une religion pirate qui avait pris le pain et le vin du sabbat pour en faire un rite cannibale de chair et de sang.
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Il n’aurait pas été foutu de vider une botte pleine d’eau, même si on avait collé le mode d’emploi sous le talon.
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Et si tu ne fais pas ta crotte, mon garçon, tu peux laisser ta place sur le pot.
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Il avait aussi découvert la limite extrême de la foi et, ce faisant, il avait pu situer la frontière exacte du désespoir. Ce fut à ce moment-là qu’il apprit véritablement à craindre Dieu.
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Compte tenu des circonstances, c'était une curieuse pensée. Même sur le moment, il s'en rendit compte. Mais quand elle lui traversa l'esprit, il comprit avec une clarté effrayante qu'au cours de son voyage de découverte, en tant que jésuite, il n'avait pas seulement été le premier homme à poser le pied sur Rakhat, il n'avait pas seulement exploré plusieurs parties de son plus vaste continent, appris deux de ses langues, aimé certains de ses habitants. Il avait aussi découvert la limite extrême de la foi et, ce faisant, il avait pu situer la frontière exacte du désespoir. Ce fut à ce moment-là qu'il apprit véritablement à craindre Dieu.
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Les scientifiques jésuites partirent apprendre et non convertir. Ils partirent parce qu'ils voulaient connaître les autres enfants de Dieu, parce qu'ils voulaient les aimer. Ils partirent pour la raison qui a toujours poussé les jésuites vers les frontières extrêmes de l'exploration humaine. Ils partirent ad majorem Dei gloriam, pour la plus grande gloire de Dieu.
Ils ne pensaient pas a mal.
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— C'est peut-être parce que si peu d'entre nous seraient capables de renoncer à quelque chose d'aussi fondamental pour quelque chose d'aussi abstrait que nous nous protégeons contre la noblesse des engagements du prêtre en nous foutant de lui quand il ne parvient pas à les respecter à tout jamais, tous les jours de sa vie ! [...] Voyons, Jimmy ! Ils sont antinaturels, ces mots. À tout jamais, tous les jours de sa vie ! Ce n'est pas humain, Jim. Les rocs eux-même ne sont pas là à tout jamais.
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— Mais enfin, c'est un curé ! protesta Jimmy comme si cela réglait la question une fois pour toutes. Il a fait vœu de chasteté !
— Oh, bon Dieu, Jimmy ! Pourquoi sommes-nous toujours si sacrément intraitables avec les prêtres, quand ils trouvent une âme sœur ? De quoi sont-ils coupables exactement ? demanda-t-elle. C'est si épouvantable que ça d'aimer une femme ? Ou même d'avoir tout simplement besoin de s'envoyer en l'air une fois de temps en temps, nom d'un chien ? [...] Nous prenons tous des engagements, Jimmy, et il y a quelque chose de beau, touchant et noble à vouloir que ses envies de vertu soient éternelles, déclara-t-elle. La plupart d'entre nous jurent d'aimer, d'honorer et de chérir leur conjoint. Et sur le moment, on le pense sincèrement. Mais au bout de deux, douze ou vingt ans, on se retrouve avec des avocats en train de négocier les clauses du divorce.
— Vous n'avez pas renié vos serments, George et toi.
Elle rit.
— Laisse-moi te dire une bonne chose, mon petit chou. J'ai été mariée au moins quatre fois à quatre hommes différents. [...] Ils s'appelaient tous George Edwards, mais tu peux me croire si je te dit que l'homme qui m'attend dans la chambre à coucher est un paroissien qui n'a pas grand-chose à voir avec le gamin que j'ai épousé à l'époque où saint Joseph était encore jeune homme. Oh, on retrouve certaines constantes, bien sûr. Il a toujours été marrant, il n'a jamais su gérer son emploi du temps convenablement et – bon, le reste ne te regarde pas.
— Mais les gens changent, dit-il doucement.
— Exactement. Les gens changent. Les cultures changent. Les empires s'édifient et s'écroulent. Merde, enfin, la géologie change ! Tous les dix ans, environ, George et moi avons dû faire face au fait que nous avions changé et qu'il fallait décider si c'était une bonne idée de contracter un nouveau mariage entre les deux nouvelles personnes que nous étions devenus.
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— Dis donc, c'est quoi cette histoire de gravité ? insista-t-il. Aller, accouche. C'est quoi ? Aller !
[...]
— George et moi sommes mariés depuis près de quarante-cinq ans et nous avons fait ce que tu penses à peu près de toutes les manières possibles, mais jamais en apesanteur.
Il se mit la main sur la bouche.
— Bon sang, mais c'est bien sûr ! L'idée ne m'avait même pas effleurée. Mais il est évident que...
— Toi, l'idée n'est pas censée t'effleurer, interrompit Anne d'un ton sévère. Tandis que moi, je n'ai pratiquement pensé qu'à ça depuis que j'ai arrêté de gerber.
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— En se fondant sur leur comportement, il est souvent bien difficile de savoir si les gens croient en Dieu ou non, fit-il remarquer sur le ton de la conversation. Tu y crois, toi ?
[...]
— Je crois en Dieu comme je crois aux quarks, dit-elle froidement. Des gens qui sont censés s'y connaître en matière de physique quantique ou de religion m'assurent qu'ils ont de bonne raison de croire que les quarks et Dieu existent. Et ils me disent que si je voulais consacrer ma vie à apprendre ce qu'ils ont appris, je trouverais les quarks et Dieu exactement comme eux les ont trouvés.
— Et tu crois qu'ils disent la vérité.
— En ce qui me concerne, c'est une musique comme une autre. [...]
— Et pourtant, dit Emilio, ton comportement est celui de quelqu'un de bon et de moral.
Il attendait une explosion et il ne fut pas déçu. La fourchette qu'Anne venait de jeter tinta violemment dans son assiette et elle se carra contre le dossier de sa chaise.
— Tu veux que je te dise quelque chose ? Je ne supporte pas l'idée que c'est uniquement parce qu'on est religieux qu'on est bon et vertueux. Je fais ce que je fais, dit-elle en scandant chaque mot, sans espoir de récompense, sans peur d'un châtiment. Je n'ai nul besoin d'être soudoyée par le ciel ou terrifiée par l'enfer pour me conduire correctement, je te remercie bien.
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Au cours de son voyage de découverte, en tant que jésuite, il n'avait pas seulement été le premier homme à poser les pieds sur Rakhat, il n'avait pas seulement exploré plusieurs parties de son plus vaste continent, appris deux de ses langues, aimé certains de ses habitants. Il avait aussi découvert la limite extrême de la loi et, ce faisant, il avait pu situer la frontière exacte du désespoir. Ce fut à ce moment-là qu'il apprit véritablement à craindre Dieu.
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— J’espère que vous avez une personnalité détestable, ma chère, observa Anne Edwards, sans quoi je perdrai ma foi en un Dieu de justice.
Sofia ne savait trop quoi dire ni quoi faire, mais George Edwards cria depuis la cuisine :
— Ne vous laissez pas avoir. Elle a cessé de croire en un Dieu de justice l’année dernière, quand Cleveland s’est planté dans le championnat de base-ball. Le seul moment où elle prie véritablement, c’est pendant les dernières minutes d’un match.
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Capricieux et perdurable, avant-garde du goût, instrument de la vigilance, essence de l'intimité et du souvenir, l'odorat était l'esprit du monde (...)
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L'ennui avec les illusions (...) c'est qu'on ne se rend pas compte qu'on en a jusqu'au moment où on vous les enlève.
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La plupart des hommes sont simples. Ils recherchent la sécurité, ou le pouvoir, ou l'occasion de se rendre utile, un sentiment de certitude ou de compétence. Une cause pour laquelle se battre, un problème à résoudre, une niche où s'insérer. Il y a d'infinies possibilités, mais une fois qu'on a compris ce que recherche un homme, on peut commencer à le comprendre.
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