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Citations de Mathieu Belezi (173)


Elle me lance une poignée de cerises que je n’attrapes pas. Je ne vois que ses cuisses, la sombre blancheur de sa culotte, tout au fond. Et le désir d’aller toucher ce que je vois rend cette fille sûre d’elle, inexplicablement triomphante à la cime du cerisier qui la couronne.
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Derrière les vitres, je regarde comment le vent s’y prend pour dénuder les arbres. Il n’a besoin que de son souffle et d’un peu de rage. Voilà : il dévale à toutes jambes le flanc de la montagne, au-dessus du toit laisse échapper un grondement de loup, s’engouffre dans le tilleul, s’y agrippe et le déchire ; comme si l’arbre n’était rien ; et quand il reprend sa course, quand tous ses muscles l’entraînent vers d’autres proies, il a dans sa gueule une brassée de feuilles,
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Seul, dans la nuit noire de suie et de fantômes, sous la naphtaline des draps, je garde les yeux ouverts jusqu'à l'aube. Humilié par la peur dont je ne peux me défaire.
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« Sainte et sainte mère de Dieu, que nous reprochez-vous pour nous punir de si cruelle manière ? » (p. 63)
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Tu t'étais juré de ne jamais avoir d'enfants, et de vivre à Montaigne autant de temps que mon père et ma mère voudraient de toi, préférant aux chameaux les trois enfants de tes patrons que tu avais nourris et aidés à grandir, offrant la douceur musquée de ton corps à leurs chagrins, tes joues tatouées à leurs baisers, ta patience à leurs colères d'enfants gâtés, Antoine, Marie Claire et puis moi la dernière, l'accident comme disait ma mère, qui ai tout appris de toi, Fatima, appris à marcher, appris à manger, appris à parlers, ca ma mère était lassée des enfants, deux avaient suffi à sa peine.
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Ca fait beaucoup de sueur, de fatigue et de larmes, beaucoup de malheur et pas assez de joie, mais pour rien au monde je n'aurais voulu naître ailleurs.
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Et je lutte une heure durant contre moi-même, chassant ce que je ne veux pas voir et encore moins entendre, et qui pourtant m'assaille et me torture, les mains de mon père et celles de ma mère, leurs bouches qui se haïssent au-dessus de moi, leurs corps qui ne s'aiment plus, tout ça, et le reste qui n'est pas plus drôle , leurs façons de m'amadouer, de me couvrir de cadeaux pour que je choisisse mon camp, pour que je dise oui à l'un et non à l'autre, alors que leurs sales manies de me laisser seul au milieu de l'arène ont conduit mes pas mal assurés d'enfant à l'abîme.
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Enfoui, écoutant le vent du nord qui aiguise les tuiles, je ravale des larmes de sel qui viennent on ne sait d'où, de la part faible et sotte de mon être, de celle qui s'attendrit pour un rien parce que trop piétinée, humiliée, au bout du compte émasculée.
Je voudrais que mes parents soient morts. (p.36)
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La saillie des os de ce vieux visage, qui n'a jamais été jeune et dans mes convictions enfantes doit survivre cent ans, la tendresse de ces yeux lavés, de ces mains qui tremblent, comblent jour après jour le vide laissé par ceux qui m'oublient. (p.25)
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(p. 81)

J’ai encore dans les oreilles, mêlée aux grognements de taureau d’Antoine, la sarabande que les mouches autour de nous, énervées par l’odeur fauve de la chair, attendant que nos corps délivrés se figent d’épuisement sur la table de la cuisine, au beau milieu du jardin, sous l’arbre de Judée, j’ai encore au bas du ventre la trace du sillon qu’il creusait en moi comme si j’étais la terre de ses champs, la pâte de son pain, le fantasme longtemps ruminé et enfin réalisé de la femme pute dont il devait rêver, la nuit (…)
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Et c'est ça qui t'a rendu fou furieux ?
- Ça et bien d'autres choses qui n'allaient pas en moi et autour de moi, c'est cette somme-là qui m'a poussé à vous quitter toi et les enfants, et à voir comment je vis en ce moment, ce que je fais et crois ne pas faire mais fais quand même, peut-être qu'un mécanisme s'est enclenché et que je suis bel et bien en train de perdre la tête, glissant jour après jour sans pouvoir me retenir vers un point de non retour
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Est-ce votre première expérience en Algérie? Oui ça l'est, leur ai-je répondu, alors ils ont voulu me mettre en garde contre l'Arabe avec qui j'allais devoir vivre au quotidien, Comment hélas faire autrement ? se sont-ils lamentés, et puisque nous tous Français de France, Espagnols, Italiens avons la lourde tâche de mener à bien l'entreprise d'aménagement agricole et industriel de ce malheureux pays, il ne faut jamais oublier de garder un oeil, et le bon! sur l'Arabe qui travaille à nos côtés, car l'Arabe, voyez- vous madame, est un être imprévisible sur lequel nous ne pouvons absolument pas compter, menteur tout autant que voleur, paresseux, sournois, il est capable des pires violences, et ce au moment où l'on s'y attend le moins alors prenez garde!
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