Très instructif et sûrement qu'une partie émergee de l'iceberg. tout est dit dans cette phrase "Le propre du consultant est de prendre la montre du client pour lui donner l'heure"
Un défaut sur la forme les renvois à la fin du livre qui auraient été plus pratiques pour la lecture en.bas de page.
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Idéalistes : abstenez vous !
Cet ouvrage nous plonge dans l univers des cabinets de conseil en lien avec l État et la conduite de ses missions. Entre conflits d intérêts, perte de souveraineté et de compétences, ce livre nous bouscule tant les révélations y sont inquiétantes. Si vous envisagez donc de consulter les travaux de la commission d enquête du Sénat à ce sujet, ce livre me semble être votre point de départ.
Merci aux auteurs pour leur travail d investigation qui a même surpris une initiée !
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Un coup de coeur cette lecture.
L'écriture est fort agréable à lire.
Cet essai doit être pour moi être plus connus de tous.
Il y a pléthore de révélations et pratiquement tous les secteurs sont concernés.
On cherche de l'argent pour faire des économies, il y a dans ce document des axes ou on peut en faire.
Tous les pages pourraient être mis en citations.
A la fin du livre les auteurs ont la génial idées de mettre les plus grand cabinets de conseils.
Chaque individu se fera sont avis.
J'ai trouvé dommage que les notes ne soient pas en bas de page.
J'espère que se livre pourra faire l'objet du rééditions dans quelques années pour savoir si cela a évolué.
J'ai fort apprécié qu'a la fin du livre il nous montre comment cela se passe chez nos voisins Européens.
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livre très instructif mais aussi anxiogène que précis et documenté
plus de doutes , l’état est à la botte des consultants et cabinets de conseils….
et dans des domaines régaliens tel que La Défense ou la santé ….
ça fait froid dans le dos , et on sent aussi la colère monter….
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Mathieu ARON et Caroline MICHEL-AGUIRRE ont interrogé des dizaines de fonctionnaires, d’élus et de consultants pour comprendre comment l’état abandonne ses pouvoirs régaliens au profit de sociétés privées qui réalisent d’immenses profits … et échappent en grande partie à l’impôt.
Bourré d’anecdotes et d’exemples précis, cet ouvrage est captivant et instructif et les auteurs apparaissent comme de véritables « lanceurs d’alerte » dénonçant un régime corrompu et impuissant.
"Le pouvoir ne se prend pas, il se ramasse" énonce l’adage et cette enquête montre qu’un gouvernement obnubilé par « l’urgence » et les médias, finit par ne plus rien piloter et est condamné à abdiquer au profit de puissances extérieures.
Les « cartes grises », les « excès de vitesse » constatés par les radars et les voitures banalisées sont désormais dans les mains de sociétés privées, et ne sont que la face visible de l’iceberg.
Le gouvernement, incapable d’anticiper, d’appliquer les plans de crise, a paniqué face au COVID et a, dans la précipitation, confié à des cabinets des contrats faramineux : en neuf mois de crise sanitaire McKinsey a facturé 10,7 Millions témoignant ainsi de la perte de compétence du ministère de la santé.
Des cabinets conseils sont intervenus lors de la crise des gilets jaunes pour analyser les cahiers de doléances et établir des listes de propositions au gouvernement. A quoi servent nos élus ?
Emmanuel Macron, dès son passage à Bercy a fait appel à des consultants pour des analyses, un grand audit et alimenter son programme électoral. McKinsey a été payé 4 millions d’euros pour la réforme avortée des APL.
Puis les gouvernements ont multiplié les missions confiés à ces cabinets (Bain, BCG, Cap Gemini, Roland Berger) qui collectent ainsi énormément d’informations confidentielles et identifient les donneurs d’ordre ce qui les place en situation de force lors des appels d’offres ultérieurs.
Les données collectées « data crunching » par les consultants sont stockées sur des serveurs états-uniens (AWS et concurrents) et avec la législation Cloud Act, les USA peuvent exiger en prendre connaissance.
Des liens incestueux se nouent entre la caste des gouvernants et l’aristocratie des consultants : le Directeur de McKINSEY en France, Victor FABIUS, est le fils de Laurent FABIUS, président du Conseil Constitutionnel. Les auteurs pointent les connivences avec la fondation Montaigne et l’influence des Big Four sur les Grandes Ecoles et certains Think Tanks.
« Les infiltrés » pointe l’incompétence NUMERIQUE de l’état. Chaque projet informatique se transforme en gouffre dépassant délais et budgets initiaux. Le projet Louvois prévu pour gérer la solde des militaires a du être stoppé pour limiter les dégâts. Sur 2 millions et demi de fonctionnaires, seulement 17 000 sont informaticiens, soit 0,68% de l’effectif, et combien savent réellement coder ?
Sur qui l’état peut il s’appuyer pour exercer la Maitrise d’Art et contrôler la maitrise d’oeuvre ?
En dépit de la pléthore de fonctionnaires (cinq millions et demi) l'État échoue à trouver les compétences indispensables.
Le secteur de la santé paye un lourd tribut aux décisions dictées par ces cabinets conseil avec la suppression de 80 000 lits en 20 ans et 20% des lits inutilisés par manque de personnel à l’automne 2021.
A la lecture de ces constats le Sénat vient d’investiguer sur « l’influence des cabinets de conseil sur les politiques publiques », et a publié un rapport et une synthèse (http://www.senat.fr/rap/r21-578-1/r21-578-1-syn.pdf) qui fournissent des données comptables incontestables.
Les prestations facturées aux ministères sont passées de 379 Millions en 2018 à 894 Millions en 2020 (2,4 Milliards en 4 ans) et sont en forte accélération en 2021 (+45%). A ceci s’ajoutent 172 Millions pour les opérateurs publics (évaluation faite sur 44 opérateurs représentant 10% de ceux ci).
C’est donc plus d’un Milliard par an qui tombent dans les caisses des cabinets. McKinsey n’a pas payé d’impôt sur les sociétés en France depuis 10 ans alors que son Chiffre d’Affaires atteint 329 Millions en France en 2020. Le sénat a demandé l’ouverture d’une enquête judiciaire et transmis au parquet ses observations.
Le scandale révélé par « Les infiltrés » fait moins de bruit que le scandale ORPEA dévoilé par « Les fossoyeurs » car la situation internationale monopolise les médias.
Raison de plus pour lire, comprendre et réagir.
Car chacun paye « ce pognon de dingue » avec ses impôts.
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Campagnes présidentielles, Armées, Santé, Justice, Education, antiterrorisme, sondages, aucun domaine même régalien n’échappe aux légions de consultants rémunérés à prix d’or, dont l’écrasante majorité de surcroît pointe auprès de compagnies étrangères.
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Amateurs de politique-fiction, de séries croustillantes sur les allées du pouvoir, férus d'informations choc sur les coulisses gouvernementales, vous ne serez pas déçus par la lecture des Infiltrés.
Ici les Infiltrés ne sont ni des espions ni des journalistes en quête de scoop.
Ce terme désigne les multiples cabinets de consulting auxquels les services de l'Etat font appel pour résoudre d'épineuses questions.
Du genre : comment réformer les retraites, diminuer le nombre d'agents de la Fonction Publique, comment calmer les Gilets Jaunes, pister les terroristes, optimiser l'organisation d'un Ministère, accélérer la vaccination contre le covid 19, pallier les lenteurs et la lourdeur du système judiciaire.
Tous les secteurs sont concernés : la Santé, la Justice, l'Armée, l'Education Nationale, les Finances, aucun projet, aucune réforme, aucune politique publique ne peut se passer des conseils, avis, rapports d'audit des Consultants.
Pour la plupart de gros cabinets d'experts en tous genres, qui ont des antennes un peu partout dans le monde et des effectifs pléthoriques.
Mc Kinsey, 33000 salariés, dont 620 en France. Deloitte: 345 000 salariés, dont 2570 en France. Accenture: 674 000 salariés, dont 7500 en France. Boston Consulting Group : 22 000 salariés dont 650 en France.
Un seul est français, Capgemini, expert en transformation digitale. 270 000 salariés, dont 1500 en France.
A quoi servent-ils? Officiellement, à épauler les équipes de nos méritants fonctionnaires, ces personnes au service de l'Etat, aussi consciencieuses que dévouées, dont la mission est de mettre en oeuvre les politiques de nos élus.
Fonctionnaires soumis à de nombreuses obligations, discrétion, loyauté, devoir de réserve, etc...
Fonctionnaires agissant sous le contrôle de Hauts-Fonctionnaires, eux-mêmes issus des Grandes Écoles où se forme l'élite de nos gouvernants.
Or, depuis les années 2000, nos élites ont du mal à s'adapter et se sentent un peu dépassées. S'ajoute aussi la crainte de devoir rendre des comptes si une situation est mal gérée. Alors on se rassure en faisant appel à des experts, quitte à y sacrifier un copieux budget, quitte à squeezer ses propres bureaux d'études et organismes créés pour collecter des données, analyser les contenus, rédiger des rapports.
Quitte à se fourrer le doigt dans l'oeil et fabriquer des usines à gaz qu'il faut ensuite supprimer. Comme par exemple Portalis, un projet numérique à 100 millions d'euros pour le Ministère de la Justice, où Scribe, pour le Ministère de l'intérieur.
Ce gaspillage d'argent public qui tombe dans l'escarcelle de multinationales est déjà choquant. Mais ce sont aussi des informations sensibles qui nous échappent et des compétences qui disparaissent. En déléguant ces missions, en externalisant ce qui relève de nos administrations, on ne sait plus qui pilote réellement les politiques publiques. On assiste à une privatisation de l'Etat, une dissolution progressive de sa souveraineté. Les intérêts privés et le "lean management " (dégraissage des effectifs et rentabilité maximum ) se sont installés au coeur de nos institutions.
Un constat ahurissant dont l'affaire Mc Kinsey offre un exemple édifiant.
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Ce livre, agréable à lire quant à la forme, alerte sur les graves problèmes posés par les recours aux cabinets de conseils.
Comme indiqué dans l'introduction :
" Depuis une trentaine d'années, l'Etat a délégué à des sociétés privées l'équivalent d'un quart de son budget ! Sans que les déficits aient été pour autant maîtrisés. Recourir à un consultant coûte en effet en moyenne quatre fois plus cher que de s'appuyer sur un agent administratif. [..] Ou comment l'Etat paie deux fois. La première pour que des cabinets l'incitent à rogner les budgets, la seconde pour que ces mêmes cabinets l'aident à suppléer les carences qu'ils ont eux-même contribué à organiser. "
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