AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Matthieu Aron (69)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


L'indignée de la République

Sacré petite bonne femme...
Commenter  J’apprécie          00
Le bûcher de Toulouse



Le sous-titre de cet ouvrage est très explicite : "D'Alègre à Baudis : Histoire d'une mystification".

Je suis heureux d'avoir découvert ce livre qui démystifie cette horrible campagne de presse dont l'ancien maire de Toulouse, Dominique Baudis (1947-2014), a été une des principales victimes. J'ai eu l'honneur de fréquenter Dominique Baudis, et encore davantage son père Pierre Baudis (1916-1997) au Parlement européen et je garde des 2 Baudis un excellent souvenir.

J'ai été horrifié de lire ce qui lui est arrivé dans son ouvrage "Face à la calomnie" et dont j'ai fait, malgré mon écœurement, un billet sur Babelio, le 8 avril 2018.



Le tsunami de la ville rose a été déclenché par les prouesses d'un tueur en série local, l'infecte Patrice Alègre, né à Toulouse en juin 1968 et condamné en février 2002 à perpète pour 5 meurtres et 6 viols + une tentative de meurtre.



Il a pris de l'ampleur "grâce" à la mission messianique que l'adjudant de la gendarmerie Michel Roussel a cru être investi et qui dans un excès de zèle fanatique a commis des libertés impardonnables avec les procédures judiciaires pourtant bien définies.



Le 3e élément de ce dérapage exceptionnel est constitué par l'imagination débordante de 2 ex-prostituées, Patricia (Christelle Bourre) et Fanny (Florence Khelifi), qui par leurs révélations mensongères sont à l'origine de ce qui fût baptisé : "Le scandale des notables".

Elles ont accusé le magistrat Marc Bourragué d'actes dignes de Sodome et Gomorrhe, compromis la réputation de Jean Volff, le procureur-général de Toulouse, avant de s'attaquer aux politiques tels Dominique Baudis, Philippe Douste-Blazy et quelques autres qui auraient abusé d'elles et d'autres pauvres filles ainsi que des enfants des 2 sexes dans des soirées sado-masochistes, régies par le Monstre ou la Bête de Toulouse !



Personnellement, je trouve que les supérieurs de Roussel ont eu également leur part de responsabilité en se montrant beaucoup trop indulgent avec leur inspecteur vedette qui ne respectait pas des règles élémentaires prévues par la loi. Au lieu de constituer une seconde équipe d'investigation, ils auraient dû freiner Roussel ou le décharger de l'enquête.



Ce 4e élément, souvent ignoré ou minimalisé, est resté à l'ombre du 5e élément : un emballement médiatique rarissime, qui en Occitanie a dû ressembler à l'affaire Dreyfus mais sans un Émile Zola accusateur.

Plutôt le contraire. C'est comme si entre les journalistes de la presse écrite une compétition avait été organisée à qui irait le plus loin dans la diffamation sans preuves. Une surenchère dans laquelle Gilles Soulliès de la Dépêche du Midi et Philippe Motta dans le Figaro se sont particulièrement illustrés. Le sacro-saint principe du secret de l'instruction y est devenue une notion purement fictive.

La télévision n'est pas restée absente dans cette course effrénée des nouvelles sensations, comme en ont témoigné des débats entre autres à TF1 et A2, sans oublier les prestations remarquables de Karl Zéro sur Canal +.



À toutes fins utiles, je tiens à remarquer que j'ai commencé ma vie professionnelle dans le journalisme et qu'aujourd'hui je suis toujours abonné sur la feuille d'information de l'association des journalistes. J'ai toujours estimé qu'une presse libre est absolument vitale pour la démocratie. Ce dont j'ai horreur c'est cette recherche de nouvelles sensationnelles fondées sur rien de concret, mais honteusement nuisibles à de pauvres individus innocents.



Les auteurs, sur la base d'une investigation minutieuse de cet engrenage démoniaque, illustrent dans "Le bûcher de Toulouse" sans merci les aléas lamentables pour les personnes directement concernées. Dans un ouvrage de 430 pages, publié en 2005, Marie-France Etchegoin et Matthieu Aron nous démontrent comment la boutade "il n'y a pas de fumée sans feu" peut conduire à l'absurde. Ils ont consciencieusement vérifié leurs sources et interviewé un grand nombre de protagonistes.



L'ironie veut qu'au moment où les auteurs venaient de terminer leur ouvrage, le 25 mars 2005, le juge Thierry Perriquet a rendu un non-lieu général dans l'affaire dite des "orgies sadomasochistes". Dans son ordonnance, il a "stigmatisé les errements procéduraux et le caractère mensonger des accusations portées par Patricia et Fanny".



Comme le note Marie-France Etchegoin à la page 214 : "La rumeur est un puits sans fond".

Commenter  J’apprécie          563
Le bûcher de Toulouse

Quand les journalistes font tout et n'importe quoi pour un scoop monté sur du vent et alimenté par la vindicte populaire et les ragots de village, ils se tirent une balle dans le pied volontairement et perdent pied mais font surtout des victimes qui paient le prix fort d'accusations totalement mensongères.



Ils se retrouvent alors dans la même position que des policiers qui doivent enquêter sur un crime et qui dès les premiers pas de l'enquête bâclent le travail et saccagent les pièces à conviction pour aboutir à mettre un innocent en prison.



Un véritable désastre d'époque mais une excellente enquête retracée ici par l'auteur. Un livre qui reste malgré tout d'actualité quand il faut comparer le traitement de l'information actuellement et l'abrutissement des réseaux sociaux.
Commenter  J’apprécie          00
Le piège américain

Ouvrage passionnant mais hélas il ne s'agit pas d'un roman mais du récit d'une vie sacrifiée à des intérêts qui lui sont étrangers.

Ouvrage à ne pas lire par des personnes éprises de justice. de quoi perdre ses dernières illusions concernant l'impartialité du système judiciaire de la première démocratie au monde. Même si la lutte contre la corruption est omniprésente en façade, c'est bien la guerre économique que se livrent les pays occidentaux qui est le moteur de ce drame humain.

Tout le récit est accompagné d'une description effrayante du milieu carcéral où tant de vies sont broyées et restent sans espoir de lendemains qui chantent
Commenter  J’apprécie          00
Le piège américain

Ceci n'est pas une fiction, c'est la réalité. F Pierucci, haut cadre d'Alstom, a été emprisonné pendant deux ans aux Etats Unis. le délit : un versement de pot-de-vin par sa société en Indonésie pour gagner un contrat. Son interpellation aux Etats Unis est parfaitement légitime du point de vue de LEUR jurisprudence, même si aucune firme états-unienne n'était impliquée, même si cela s'était produit en dehors des Etats Unis. Car la justice des USA s'est dotée de l'extraterritorialité, redoutable machine de guerre économique - autrement dit elle s'est érigée en gendarme international afin de poursuivre la corruption au-delà de ses frontières.





Vu d'Europe, l'incarcération de Pierucci apparaît comme une prise d'otage, au total mépris de la présomption d'innocence, de droits de l'accusé d'accéder à un procès et un jugement dignes de ce nom.





Pierucci est contraint de plaider coupable et se voit lâché par Alstom - il n'a pas les moyens de payer les faramineux frais d'avocat : le procureur s'appuie sur 1,3 millions de documents à charge (échanges de mails et autres). D'ailleurs, compte tenu des affaires semblables, ses chances de gagner sont infimes.





Cet ex-cadre a été un pion dans la poursuite judiciaire que le Department of Justice (Ministère de justice des Etats Unis) menait depuis plusieurs années contre Alstom. Alors que l'entreprise française refusait de reconnaitre ses torts, l'incarcération de Pierucci est devenue un moyen de pression.





Avec ce témoignage, l'auteur va encore plus loin : compte tenu de la chronologie de son interpellation d'une part et de la négociation pour la vente d'Alstom à General Electric d'autre part, Pierucci estime qu'il a été utilisé afin d'obliger les décideurs de vendre Alstom, affaibli par une amende exorbitante. Il avance aussi l'hypothèse suivante : le Ministère de la justice américain n'est pas indépendant, il est au service des grandes entreprises, dans le cas présent au service de General Electric.







A la fin du livre un tableau édifiant : les amendes exorbitantes infligées par le Departement of justice en Europe ces dernières années.

Un témoignage glaçant, la réalité dépasse la fiction.





Deux liens :

https://www.franceinter.fr/emissions/l-invite-de-7h50/l-invite-de-7h50-16-janvier-2019

https://portail-ie.fr/short/1652/affaire-frederic-pierucci-le-cadre-dalstom-retourne-en-prison

Commenter  J’apprécie          160
Le piège américain

Très intéressant témoignage sur le côté obscur des affaires, de la politique, de la "justice" américaine et du lobbying. Même si je ne crois pas une seconde à sa prétendue ignorance du rôle des "consultants" payeurs de pots-de-vin (une énorme tartufferie), F.Pierucci est le dindon d'une farce qui le dépasse totalement. Il paye très cher et personnellement pour toute la société Alstom tandis que les vrais responsables s'en tirent. Edifiant et effrayant.

Un bémol concernant le procédé narratif : à mon goût, le récit est par trop linéaire et devient ennuyeux, dommage que l'auteur n'ait pas cherché à casser cette chronologie monotone.
Commenter  J’apprécie          10
Le piège américain

Plutôt que de faire une critique (sur un livre que je n'ai pas lu, ce serait moyen...), je poste en lien une très longue interview vidéo de l'auteur. C'est cette vidéo à qui j'ai mis 5 étoiles. Il faut prendre le temps de la regarder en entier. Ce qui y est dit est effarant.

Tout le monde sait bien que la géopolitique n'est le plus souvent – pour ne pas dire toujours – qu'un rapport de force cynique et brutal. Que la guerre économique est impitoyable. Et que sur ce plan, les Etats-Unis ne valent pas mieux que la Russie ou la Chine. Mais le savoir théoriquement et entendre expliquer très concrètement les dessous de la guerre économique que mène la première puissance mondiale, non par un idéologue mais par un cadre d'Alstom, otage économique devenu bien malgré lui spécialiste de ces questions (la prison, ça laisse du temps), ce n'est pas la même chose. Je me répète: c'est effarant.



Le lien en question:
Lien : https://www.youtube.com/watc..
Commenter  J’apprécie          175
Le piège américain

Un thriller authentique digne des meilleurs scénaristes sauf que tout est vrai dans ce Piège américain. L’album décortique le mécanisme. […] A découvrir dans cet album très cadré et passionnant.
Lien : https://www.ligneclaire.info..
Commenter  J’apprécie          00
Le piège américain

Pierucci Frédéric et Aron Mathieu – "Le piège américain : l'otage de la plus grande entreprise de déstabilisation économique témoigne" – Lattès : 2019 (ISBN 978-2-7096-6407-3) – format 23x14cm, 396p.



Comme l'indique le texte de la quatrième de couverture, Frédéric Pierucci était – pendant plus de deux décennies – l'un de ces capitaines d'industrie œuvrant en toute bonne conscience pour une des rarissimes entreprises multinationales françaises, à savoir Alstom.

Laquelle multinationale constituait l'un des fleurons de la technologie et du savoir-faire franco-français, de surcroît dans des secteurs clés pour l'indépendance nationale puisque touchant à rien de moins que les armements nucléaires ou la production (ô combien vitale aujourd'hui) d'électricité. Ces quelques entreprises étaient tout droit sorties du rêve gaullien de grandeur nationale, via la création en 1969 de la "Compagnie Générale d'Electriciré" (CGE), devenue par la suite (1991) "Alcatel-Alsthom".



Avec l'avènement de cette caste de technocrates mondialisés hors-sol pour lesquels les Etats-Unis constitue la référence absolue – à grands renforts de de multiples "-ing", marketing, trading, managing etc –, jouant au poker "à l'international" (sic) avec les sociétés employant des milliers de personnes, il fallut "bien évidemment" privatiser complètement ces activités et les laisser dériver aux "bons" soins de chevaliers d'industrie ayant pour objectif de se remplir les poches tout en jouant les héros totalement dévoués à "leur" entreprise – comme l'auteur l'écrit en toute bonne foi à plusieurs reprises.

Cette caste est issue, produite, engendrée par le système typiquement franchouillard des "grandes écoles" en passe aujourd'hui de se voir supplantées par les "MBA" commercialisés par toute sorte d'officines, dont les plus "sérieuses" sont de pures émanations états-unisiennes.

Jusqu'en avril 2013, le brave petit soldat Frédéric Pierucci était tout fier d'appartenir à cette "élite" mondialisée qui pille allègrement la planète, tout particulièrement les pays du Tiers-Monde, et détruit les emplois sans vergogne dans les pays industrialisés lorsque "le marché" et – surtout les dividendes des actionnaires l'imposent.

Bien naturellement, cette engeance recourt sans scrupule à ce que l'on appelle "la corruption", Alstom avait même instauré des "process" (un mot fétiche chez ces gens-là) internes définissant et organisant ces procédures très courantes dans cette nomenklatura.



Notre auteur consacre des pages entières et un chapitre particulier, le vingt-deuxième (pp. 150-158), à la description de cette législation états-unisienne dénommée FCPA, "Foreign corrupt practices act", édictée en 1977 suite – croit-il naïvement – aux découvertes de multiples trafics de corruption dans l'affaire du Watergate à l'époque de Nixon.

Il oublie de préciser que l'une (parmi d'autres) des racines fondamentales de cette loi réside plutôt dans la fin des empires coloniaux (chaque grande puissance coloniale se réservait son pré carré) et l'avènement de régimes dictatoriaux dirigés par des sbires avides d'argent, dépourvus de tout scrupule, s'empressant d'armer leurs pays en affamant leur population (affaire Lockheed, p. 151) sans oublier de remplir leurs comptes en Suisse.

C'est un simple oubli, notre auteur montre fort bien comment, très rapidement, les grandes entreprises états-unisiennes détournent cette "louable et vertueuse" législation en l'utilisant pour racketter les sociétés étrangères (pp. 152 et suivantes). Toujours aussi enfarinés et béats, nos dirigeant(e)s européen(ne)s se laissent rouler dans la farine depuis les années 2000...



L'intérêt majeur de ce témoignage réside en effet dans cette démonstration : ce FCPA est dorénavant utilisé délibérément par le fisc états-unisien pour rançonner à grande échelle les entreprises étrangères.

Les annexes (pp. 387-391) appuient ce que tout le monde savait depuis vilaine lurette. Rien que pour la France, on relève les amendes astronomiques infligées à Total, la Société Générale, Alcatel, Technip, et la liste des entreprises ainsi pillées est largement dominée par les européennes. Ben voyons.



Ce témoignage écrit dans un style clair dénué de tout pathos, explicite d'autres aspects cruciaux du "paradis états-unisien" : la justice toujours à charge, son fonctionnement, les prisons de haute sécurité, le mépris des droits les plus élémentaires de la défense, l'obsession de l'argent etc etc.



Accessoirement, il exhibe également la lourde responsabilité que portent certains de nos dirigeants, comme un Hollande (effarant d'incompétence), un Patrick Kron ou un Macron (vendant les débris d'Alstom à General Electric).

Sans scrupule aucun, du haut de son abyssale sottise, notre élite mondialisée, standardisée à grand renfort de MBA, continue de démanteler les industries européennes au nom de la sacro-sainte libre concurrence : ces gens viennent de signer l'accord du CETA, le démantèlement des restes d'agriculture locale "grâce à" l'accord commercial avec les pays du Mercosur, sans oublier de refuser l'alliance avec Siemens pour contrer Huawei : le massacre se poursuit... ces vautours sont en train de dépecer EDF...



A ce titre, même s'il est quasiment impossible de compatir au triste sort de l'auteur puisqu'il fut acteur de ce système infernal et n'aspire qu'à y reprendre du service, il faudrait assurer une diffusion la plus large possible de cet ouvrage, à lire et à offrir. Je ne saurais conclure sans une pensée émue pour les salariés de General Electric à Belfort...



Un livre à lire et à offrir.

Commenter  J’apprécie          60
Le piège américain

Cette bande-dessinée adaptée du livre du même titre lève le voile sur "les dessous de l'affaire Alstom". Reçue dans le cadre de la masse critique de février, je ne suis pas du tout déçue de ma sélection à l'heure où l'on parle de nouveau d'Alstom afin qu'il revienne (enfin) dans le giron français. A travers l'enquête du journaliste Mathieu Aron, nous découvrons le parcours de Frédéric Pierruci, haut dirigeant du géant français de l'énergie, arrêté aux Etats-Unis pour corruption, et qui servira de monnaie d'échange lors de la vente à General Motors. Ainsi, cette enquête est édifiante sur la culture de corruption dans les entreprises dans les années 2000 et surtout le cynisme américain qui, sous couvert d'une loi anti-corruption, utilise les mêmes méthodes afin d'obtenir un gain financier : amende, caution ou rachat d'une entreprise. De même, le fonctionnement des prisons américaines et de la justice (avec le fameux plaider coupable) sont hallucinants et font froid dans le dos. Enfin, l'image des politiques français et des PDG est fortement écornée. J'ai beaucoup apprécié le format bande-dessinée documentaire enquête et le dessin est réussi. Une lecture éclairante qui invite à la réflexion sur le monde financier, économique et politique.



Commenter  J’apprécie          20
Le piège américain

Le livre de l'année pour moi. J'ai été surpris et indigné de voir comment la "justice" américaine est parvenue à aider General Electrics à acquérir la branche maîtresse de son concurrent français Alstom. Quand on lit cela, on se rend compte que déjà avant Trump, le système d'outre Atlantique était bien pourri. Cette histoire fait vraiment froid dans le dos.
Commenter  J’apprécie          10
Le piège américain

"EDF rachète les turbines Arabelle" titre Le Monde du 9/2/2022 p14. C'est l'épilogue de l'histoire racontée par Frédéric Pierucci dans cet excellent livre que j'ai fait circuler auprès de mes amis.

Une raison supplémentaire pour le lire.

On peut aussi trouver cette histoire en BD ou en podcast dans l’émission de Fabrice Drouelle "Affaires sensibles" (25/10/21)
Commenter  J’apprécie          00
Le piège américain

« Révoltant » est le mot qui me revient tout au long de la lecture de ce récit. Pierucci est un cadre de haut niveau d'une grande société française, Alstom. Il nous raconte comment sa vie a basculé un jour d'Avril 2013, jour où le FBI l'a arrêté à sa descente d'avion à New-York. Il se tait, conformément aux instructions qui lui ont été données lors d'une formation reçue. Il se rassure étant certain de l'intervention d'Alstom pour le tirer de là, assurance venant de plus de vingt années de bons et loyaux services dans cette entreprise.

Il découvre les règles du système judiciaire américain : jamais de procès (sauf pour les plus riches), toujours de la négociation. Il constate le peu d'expérience des avocats dépêchés par Alstom, puis le silence incroyable de celle-ci. Aucune visite de collaborateur, aucun message, refus des cadres de répondre aux demandes d'entretien de l'épouse ou du père de Pierucci.

Un degré est franchi quand Pierucci reçoit sa lettre de licenciement pour abandon de poste, lui qui est incarcéré depuis plus de quatre mois dans une prison réservée aux prisonniers les plus violents en attente de procès.

Cet homme surmonte tout : les humiliations physiques et verbales, les conditions de détention inhumaines et le silence de son entreprise responsable de sa situation.



Les américains ont décrété la lutte contre la corruption pour n'importe quelle entreprise sur terre, et surtout si celle-ci empiète sur les plates-bandes américaines. Alors la sentence s'applique : paiement de centaines de millions de dollars au trésor américain, quitte à laisser exangue la dite entreprise, incapable dès lors de gêner les concurrentes américaines. Bien évidemment, les tribunaux européens ne pratiquent pas les mêmes règles envers les entreprises américaines, très peu poursuivies.



Aucune moralité de la part d'Alstom vis à vis de cet ex-employé incarcéré, payant une dette qui concerne Alstom. Aucune moralité de la part des américains pour faire plonger un homme afin de faire pression sur Alstom qui ne veut pas payer une infraction aux américains …



Edifiant et effrayant.
Lien : http://objectif-livre.over-b..
Commenter  J’apprécie          30
Le piège américain

J'ai beaucoup aimé ce roman graphique, qui se lit comme un thriller. J'ai découvert une affaire dont je n'avais pas du tout entendu parler auparavant : celle d'un haut cadre d'Alstom, emprisonné 2 ans aux Etats-Unis, injustement. J'ai également découvert cette fameuse loi anti-corruption, à la portée extra-territoriale totalement injustifiée et incompréhensible.

Le début est un peu long, puis l'histoire s'enchaîne et on ne lâche plus le livre ! C'est précis, instructif, effarant aussi... On comprend les rouages du système, les politiques français dont l'inaction et l'incompétence sont clairement montrées.

Je recommande vivement ce roman graphique !! Digne d'un film !!!

Merci aux éditions Delcourt pour l'envoi et à la masse critique Babelio
Commenter  J’apprécie          10
Le piège américain

Ce livre est un témoignage et non un thriller inventé. D’ailleurs si cela avait été le cas, on se serait dit que l’auteur avait exagéré, que c’était une dystopie. Non, c’est la réalité réelle, c’est un livre où l’on apprend qu’aux Etats-Unis, l’économie est ‘über alles’.



Le livre est très bien écrit, l’écriture est constante, et j’en félicite Matthieu Aron.



Quant à Frédéric Pierucci, je crois qu’il oublie une petite chose : il a participé à un acte de corruption. Les conséquences sont tout à fait disproportionnées mais il a quand même apposé sa signature et ensuite il s’est fait prendre la main dans le pot de confiture. ‘C’est mon employeur qui a mis le système en place’, dit-il (je me permets de rappeler qu’il était directeur d’une grosse filiale de Alstom, pas un cadre moyen). ‘Je n’avais pas le choix : c’était cela ou je prenais la porte’, répète-t-il à l’envi. Je lui répète que dans sa phrase il y a le mot ‘ou’ qui par définition offre un choix. Personnellement j’ai choisi de travailler pour une ONG pour éviter ce genre de problème de conscience. Et si le problème devrait advenir je suis sûr que je déciderais de travailler pour une autre ONG. A aucun moment l’auteur admet son erreur. C’est dommage. Une lueur d’espoir, l’auteur a créé une société de conseil spécialisée dans la prévention de la corruption internationale. Quel est le problème de la corruption ? Le panurgisme : les autres le font, je dois le faire aussi…



Par contre, j’admets bien volontiers qu’il en a vu des vertes et des pas mûres – en prison, devant l’attitude de son employeur (il est licencié pour absence au travail), devant l’attitude de la justice américaine (qui n’est pas vraiment indépendante) et devant l’attitude des avocats (mais il a accepté l’avocat proposé par son employeur…).



Donc effectivement les Etats-Unis mènent une guerre économique dans le monde entier. Ils se sont dotés des moyens légaux et foncent dans le tas vis-à-vis des plus faibles (et pas contre la Chine). Ce n’est pas avec Trump que cela va changer. On le savait, mais lire noir sur blanc comment cela se déroule réellement, comprendre que tous les acteurs américains sont impliqués dans ce but, est renversant.



Un livre où l’on comprendra que les dirigeants français aussi ont baissé leur culotte, à l’exception de Arnaud Montebourg. « Chez nous, la consanguinité au sein des conseils d’administration est telle, que tout le monde se tait » (p. 287).



Un excellent témoignage, bien meilleur que le roman de Dominique Manotti, ‘Racket’, sur le même sujet. Tout est bien décrit, et l’enchaînement des éléments est clair.

Commenter  J’apprécie          72
Le piège américain

J’ai découvert ce livre grâce à l’excellente interview de Frédéric Pierucci sur la génialissime chaîne YouTube @thinkerview_ que je vous invite vivement à voir !

Que dire de ce livre à part que c’est une pépite ! Il devrait être mis dans les mains de tous les français afin de connaître et comprendre les dessous de la vente d’Alstom aux Américains !

 

Frédéric Pierucci raconte à travers son roman, comment les USA mènent une guerre secrète face à la France et à l’Europe en détournant le droit et la morale pour les utiliser comme des armes économiques.

Ce livre m’a tellement révoltée tant sur la justice Américaine, que sur les dirigeants d’Alstom ou encore sur l’inaction du gouvernement Français !

Durant ces nombreux mois d’incarcération, Mr Pierucci a fait de nombreuses recherches, ce qui nous permet d’en apprendre beaucoup sur les lois Américaines ou encore sur le fonctionnement de leur justice.

Nous ne pouvons que compatir avec Mr Pierucci qui a vécu un véritable enfer et qui n’était qu’un pion dans ce grand échiquier qu’est la guerre économique !
Commenter  J’apprécie          00
Le piège américain

Un récit palpitant !

J'ai suivi de très prêt le feuilleton de ce rachat, je me suis donc ruée sur ce récit et je n'ai absolument pas été déçue d'une part par la narration qui se lit comme un véritable thriller et d'autre part, par le contenu des révélations ! La réalité dépasse la fiction, tout comme le protagoniste de l'histoire, j'ai été surprise à de multiple reprises sur le déroulement des faits tant tout apparaît comme surréaliste. Ce livre retrace le rachat d'un fleuron de l'industrie Française par un bulldozer Américain qu'absolument RIEN n'arrête sur son passage. Une entreprise sans foi ni loi que rien ni personne n'a pu arrêté. Ce livre offre aussi un bel éclairage sur les rouages de la justice Américain, système diamétralement opposé au système Français.

Je recommande vivement et encore une fois ceci n'est pas une fiction !



Commenter  J’apprécie          20
Le piège américain

C'est une histoire vraie à peine imaginable. Ce récit est absolument effrayant à de nombreux points de vue.La justice américaine dont je ne connaissais pas le principe de fonctionnement, le manque d humanité du CEO et de nombreux cadres et administrateurs de Alstom ( troisième entreprises électriques du monde qui pratiquait allègrement la corruption), et la lâcheté des dirigeants politiques (Hollande, Sarkozy,Macron entre autres) qui n'ont rien fait pour sauver ce cadre d Alstom de l'enfer des prisons américaines et qui ont abandonné un fleuron industriel stratégique à Général Électrique, entreprise américaine.

C'est absolument effrayant et je suis bouleversé de la violence absolue du monde des affaires sans morale puisque les principaux cadres coupables sont récompensés soit par des médailles de mérite ou bien plus par des bonus particulièrement scandaleux.

Commenter  J’apprécie          10
Le piège américain

Hallucinant : se lit comme un polar, très intéressant pour comprendre les stratégies de domination économique américaine. Balaye vos derniers doutes sur les vertus de la démocratie à l’americaine : c’est du totalitarisme mondial.

Commenter  J’apprécie          20
Le piège américain

L’intrigue de cette BD est avant tout l’histoire d’un homme et de l’entreprise dans laquelle il travaille, Alstom.



Sous ce qui deviendra un scandale d’Etat, on découvre les manigances d’un pays, les États-Unis, pour déstabiliser le fleuron d’une nation concurrente, la France.



Frédéric Pierucci, dans cette histoire, -le personne principal-, n’est qu’un pion. La justice américaine l’utilise comme arme, et son entreprise, l’abandonne. Sous couvert de jeux politiques et d’enjeux d’argent, on laissera un homme, réduit à son seul statut de salarié : déshumanisé.



Travaillant pour les grands, il s’est rendu compte être petit.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Matthieu Aron (600)Voir plus

Quiz Voir plus

L'Outsider - Stephen King

Terry Maitland se fait arrêter pour ce meurtre-viol, comment est-il surnommé ?

Coach T
Boney M
Terrible
Mister T

10 questions
20 lecteurs ont répondu
Thème : L'outsider de Stephen KingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}