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Critiques de Maurice Larrouy (22)
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Antoine et Cléopatre. La bataille d'Actium.

Antoine et Cléopâtre, l'Orient et l'Occident, le sucré et le salé, la force et la séduction ... la bataille d'Actium !

Ce livre a été écrit, en 1933, en Méditerranée à bord du croiseur Dupleix par Maurice Larrouy.

Il est venu s'insérer dans une série principalement publiée aux éditions du "Masque" dans la collection "Aventures et légendes de la mer".

Maurice Larrouy y a griffonné quelques autres passionnantes et romancées études historiques et maritimes : "L'Invincible Armada", "Les pilotes du froid" et "Tzars et Mikados - La bataille de Tsoushima" qui a été publié à la "Librairie des Champs-Elysées" en 1935.

Ce livre a le souffle du roman et la rigueur de l'Histoire.

C'est une leçon passionnante avec la mer en point de mire.

"Mare nostrum" !

Mais Maurice Larrouy n'a pas voulu ici écrire véritablement un ouvrage maritime.

Et s'il insiste sur l'importance historique de la bataille d'Actium, les forces en présence pourtant ne se mettent ici en place qu'en quatrième partie, au 2/3 du livre.

En 67 avant notre ère, Pompée fût fait "dictateur des mers".

Sa tâche paraissait immense.

On lui accorda des moyens extraordinaires.

Il devait éradiquer le fléau que représentaient les pirates en Méditerranée ...

Puis chacun à la tête de son parti, le riche Crassus, l'ambitieux César et le glorieux Pompée représentèrent une partie du pouvoir.

Rome, cité terrienne se vit obligée de se tourner vers les nécessités de de la mer, dût se tourner vers l'Orient : l'Asie Mineure, la Grèce, l'Égypte ...

Le monde occidental et le monde oriental sont deux frères voisins que rien ne peut ni associer vraiment, ni séparer véritablement.

La double histoire d'amour entre Cléopâtre et César puis avec Antoine fût un trait d'union tiré entre les deux mondes, mais que vint déchirer la bataille d'Actium.

Il y aurait là une belle uchronie à réaliser !

Que serait devenue cette union si elle avait perduré ?

Ce livre, "Antoine et Cléopâtre", est un captivant livre d'Histoire.

Il porte beau, arborant l'impériale et tragique stature de ses personnages, de quelques unes des plus belles silhouettes de l'Antiquité.

Avec fierté"César" était appelé "moechus calvus*" par ses soldats.

Il avait la cinquantaine passée et elle venait de dépasser sa vingtaine.

Leur histoire fût une alchimie compliquée entre amour et combinaison politique.

Puis lorsque le tyran, à l'avant veille de son retour vers Cléopâtre, fût assassiné ... Antoine survint ...

Une guerre fratricide était alors inévitable entre la nouvelle et l'ancienne Rome !

Maurice Larrouy offre ici une dimension littéraire à L Histoire.

Mais il nous offre cependant une étude fouillée et précise, moins romantique et plus vraisemblable que bien de ses prédécesseurs.

"Les historiens de l'antiquité, nous dit-il, sont un peu symbolistes et souvent menteurs".

Il raconte, il explique.

Il va parfois à l'encontre.

Il prend aussi sa mesure de marin pour jauger les méconnaissances de la mer qui ont coûté à Rome bien des déconvenues et des défaites.

Rome avait souvent les yeux tournés ailleurs, vers l'Espagne, la Gaule ou le Rhin.

Antoine en paya le prix fort par sa défaite à Actium, cette bataille navale qui se livra sans presque combattre ...



* le chauve paillard

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Le cargo tragique

Le cargo "Fortunio" est mouillé en rade de Macao, alors possession portugaise enclavée en Chine du sud.

A son retour à bord, par un bel après-midi de juin, son commandant, Philippe Roanez, y trouve, confortablement installée sur le pont, Perle, une jeune chinoise, passagère impromptue, charmante et énigmatique.

La jeune femme, abandonnée sur le quai par les anglais parce qu'elle organisait la sédition à bord de "l'Irlandia", a besoin d'aide.

Seulement, Philippe Roanez est coincé à bord du "Fortunio", seul, sans équipage, sans une tonne de charbon, sans un sou vaillant ni une boîte de sardines.

Sa compagnie est en faillite.

Ses directeurs sont en prison à Paris.

Philippe est plaqué au bout du monde, sa carrière démolie, sa solde en retard et ses vêtements en loques.

Pour couronner le tout, son cargo, placé en embargo, est mis sous scellé.

Et la guerre civile menace d'éclater entre Shangaï et Nankin ...

"Le cargo tragique" est un de ces romans d'aventure dont on ne sait plus aujourd'hui s'il est chose vue ou vécue, ou s'il s'inspire seulement de sombres d'événements un peu travestis ou tout bonnement imaginés.

Maurice Larrouy, dans son avant-propos, affirme que ses héros sont vrais, mais après avoir, quelques lignes auparavant, craint que son cargo tragique soit imaginaire !

Quoiqu'il en soit, Larrouy décrit ici la Chine telle qu'il la percevait, en 1933, lui qui la connaissait si bien ...

L'ambiance est à la tragédie qui s'annonce.

Les descriptions sont évocatives.

Les personnages sont bien campés :

- un marin, Philippe Roanez, entraîné vers un inconnu qu'il redoute et désire en même temps ...

- Perle, une femme d'intrigue et de séduction ...

- le révérend père Irénée, missionnaire qui a parcouru la Chine par ses quatre points cardinaux mais n'en est pas plus avancé ...

- Gilberte Claduègne, jeune correspondante du journal "le Pneu", qui veut dire la vérité sans couper les cheveux en quatre ...

Mais le récit manque d'efficacité, de fluidité, peut-être même de rapidité pour emmener vraiment son lecteur dans le maelstrom qu'il veut décrire.

Pourtant tout y est en place pour mener à l'épilogue tragique.

Mais le souffle manque ...

"Le cargo tragique" est un bon livre, un roman dur et cruel même à certains de ses chapitres.

Mais dont le style n'est pas assez tourmenté.

Le ton quelque peu détaché de Maurice Larrouy qui d'habitude fait merveille, ici, n'est pas en adéquation et freine le récit.

Pourtant le souffle de l'aventure y est bien présent.

Et les "chose de Chine" y sont bien étonnantes !

Maurice Larrouy y a choisi celles qui sont du meilleur feu, du contour le plus pur pour créer une atmosphère authentique et concevoir un roman vivant et passionnant ...

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L'esclave triomphante

L'encre de l'épilogue de "La race immortelle"n'avait pas encore séché que Maurice Larrouy, déjà, avait promis de s'intéresser aux personnages féminins qui, dans ce premier tome, n'étaient restés que des profils perdus.

"L'esclave triomphante" est une promesse tenue, et un grand livre.

Il contient une quinzaine de portraits de femmes.

Chacun de ces portraits est contenu dans un texte qui peut être lu indépendamment des autres.

"L'esclave triomphante" est une sorte de recueil de nouvelles avec l'Histoire comme fil conducteur.

Plus heurté, moins continu que "La race immortelle", ce second opus n'en est pourtant pas moins réussi.

A sa première page, le soleil descend vers l'Occident, vers les empires inconnus de l'Egypte, de la Perse, de la Grèce et de Rome naissante.

Djouroum est la première femme d'Ettéli, qui n'a d'autre souci que le pillage, la chasse et le meurtre.

Djouroum a pour maître le jeune tartare qui lui a donné pour nom celui de sa jument morte au combat.

Djouroum est méprisée et tremblante.

Mais un jour, à force de se battre, les filles de ses filles triompheront.

Elles auront pour nom : Yarka, Yami, Hernona, Glycis, Hâmâr, Gwendoline, Thierette la ribaude, Gilonne, Patricia, la duchesse de Monhernon, Cécile ou Yvonne-Antoinette.

Le mot est ici si abrupt, douloureux et tragique qu'il se transforme en magnifiques textes profonds et émouvants.

Car c'est bien de la condition féminine à travers l'Histoire dont il s'agit dans "L'esclave triomphante".

Le fond des âges n'était pas compatissant à la faiblesse physique.

Et c'est à la femme qu'est revenue la lourde charge de sortir l'homme de sa condition de brute.

Ce livre est un livre où derrière l'Histoire se cache une profonde réflexion, et l'espoir d'un avenir mutuel meilleur.

Et, l'encre de ce livre magnifique n'avait pas encore séché, que Maurice Larrouy, déjà, l'a promis, un ouvrage ultérieur "contiendra plusieurs épisodes où la femme parviendra au stade actuel de sa libération, où en quelques pays différents et selon diverses conditions sociales, elle approchera et conquerira cette égalité que l'homme n'aurait jamais dû lui disputer ...
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Le trident

Dans l'avant-propos de ce livre, "le trident", Maurice Larrouy demande à un grand nombre de ses lecteurs, connus ou inconnus, qu'on lui laisse le champ libre, qu'on suive ses personnages, au hasard de leurs rêves et de leurs destins, sur mer là où ils sont, et sur terre là où leurs préoccupations les ramènent dans les méandres des chapitres et des péripéties.

Et, c'est ce qu'il convient de faire.

Sourires et larmes, faisons place aux braves gens de Ploedic ...

Ploedic est une petite île qui n'est plus tout à fait imaginaire depuis que Maurice Larrouy l'a posé dans l'aisselle de la Bretagne et de la Vendée.

C'est une île égarée à trente milles de la côte, à laquelle on accède, à Pornic, par le courrier des îles.

Pour l'heure, on y assiste à la "débarque", le moment où la pêche passe du chalutier sur le quai en caisses, paniers et cageots.

Luc Bertrange surveille les opérations.

Il est le directeur de la succursale locale de la grande société de l'Océanique.

Il est le seul bourgeois de l'île.

Il achète le résultat de toute pêche, dirige l'usine qui la transforme.

Il est le maître, le porte-parole des pêcheurs et des filles de l'usine auprès de Mr Val-Viéville, le patron tout puissant de l'Océanique qui, de Paris, impose ses conditions.

Et c'est la crise !

Un mauvais temps persistant et la prolifération des bélugas empêchent toute bonne prise.

La pêche ne permet plus de payer ni l'épicier, ni le boulanger ...

Maurice Larrouy signe là certainement un de ses meilleurs livres.

La mise en place est assez longue mais captivante.

Le récit est finement développé, assorti de belles et réalistes descriptions.

Maurice Larrouy, dans son récit, pénètre le monde fermé de la pêche, évoque une histoire d'amour qui se déclare et une révolte qui couve contre l'injustice.

Ses personnages sont de ceux qui, crédibles et sensibles, font les belles histoires.

Micheline Rozlenn est une fière bretonne, intelligente et indépendante, qui jamais ne baisse les yeux devant la misère.

Violette Val-Viéville est une jeune fille de famille, gâtée mais volontaire et généreuse.

Tréharz est un patron de pêche dur à la peine et à la lame.

Mal-Viéville est un de ces tyrans que seul le capitalisme le plus dur peut engendrer dans nos démocraties.

Cloquart est un fourbe qui se prétend "la main tendue".

Luc Bertrange est un homme droit, tiraillé entre devoir et désobéissance ...

Maurice Larrouy a des mots durs pour décrire le système, celui-là même qui broie tout un petit monde pour l'intérêt d'un seul homme.

Le contraste entre les tableaux est saisissant, entre le dur monde de la pêche et celui plus feutré de la réunion parisienne des actionnaires de l'Océanique.

Maurice Larrouy réussit le tour de force de louvoyer entre les deux sans jamais céder à la facilité d'un parti-pris extrême.

"Le trident" est ici le nom d'un bateau de pêche, d'un harpon à trois pointes aussi bien sûr, mais également le symbole d'un équilibre, celui du travail, de l'intelligence et du capital.

Il est ici surtout le titre d'un livre, écrit en 1929, aujourd'hui oublié mais qui mérite d'être redécouvert pour sa modernité, son style et sa sensibilité ...



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Les sept sacrements

Aux dires de son auteur, le titre de ce roman a surgi dans sa tête, nécessaire et impératif, avant même qu'il n'en eusse écrit la première ligne.

"Les sept sacrements".

Autant que de parties qui composent le volume : extrême-onction, baptême, communion, confirmation, pénitence, ordre et mariage ...

Mais Maurice Larrouy ne nous offre pas ici un livre de messe.

C'est bien d'un récit maritime dont il s'agit.

"Les sept sacrements" est l'histoire d'un marin.

Daniel Orvenn est un blond de Bretagne, du type de ceux de la lande et des brumes.

Il s'est retrouvé, presque par hasard, tuteur de la jeune Lilette lorsque celle-ci, à sa naissance, est devenue orpheline.

Le père était son meilleur ami, et la mère, l'amour manqué de sa vie.

Mais, à la veille de la première guerre mondiale, le jeune enseigne de vaisseau Daniel Orvenn est désigné pour Tahiti sur la cannonière "Gauloise" ...

On ne retrouve pas ici, ni le souffle, ni l'intérêt que Maurice Larrouy avait su glisser dans "Le révolté".

L'histoire de Lilette, un peu caricaturale et d'esprit ridiculement colonialiste, peine à captiver son lecteur.

Par contre, le récit purement maritime, des aventures du jeune officier de marine est passionnant, et très réussi.

Du Pacifique à la Mer Noire, Daniel Orvenn, brinqueballé sur les brisants d'un conflit mondial et d'une révolution russe, va être un témoin sensible et observateur.

Un peu d'Histoire, de la "Petite Histoire" si chère à G. Lenotre, va passer entre les mots de Maurice Larrouy.

Y aurait-il même une part de vécu dans l'épisode du sauvetage effectué par la cannonière "Salonique" des marins et des déportés que le soviet russe envoyait purger leur peine vers des régions occultes ?

"Le secret d'ennuyer est de tout dire".

Maurice Larrouy, dans ce livre, écrit sa répugnance à la guerre, démontre la confraternité entre marins, dénonce le sort du jeune officier, qui loin des états-majors, est mal traité.

le temps a passé.

Le jeune lieutenant de vaisseau Yorritz, commandant le torpilleur "523" dans "Le révolté", promu capitaine de frégate, est devenu, dans "Les sept sacrements", l'aide de camp du vice amiral, préfet maritime de Toulon.

Il faut dire que six années séparent les deux livres.

Si le premier des deux est le plus réussi, le second, pourtant, s'avère être aussi un bon roman malgré quelques défauts et un épilogue un peu confus ...
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L'invincible armada

Ce petit opuscule d'un peu plus d'une centaine de pages, paru en 1933, inaugura une jolie et éphémère collection aux éditions du Masque qui le temps de quelques aventures et légendes de mer s'est alors permis de petites infidélités au roman policier.

Que de l'inédit, écrit pour l'occasion ... et pour cinq francs !

"L'Invincible Armada" est signé par Maurice Larrouy.

C'est un des chapitres extraits de la grande oeuvre préparée par Larrouy durant de nombreuses années, "l'épopée de la mer", mais qui malheureusement n'est jamais parvenue jusqu'à sa publication.

Il s'agit là d'une grande bataille navale, une de celles qui pesèrent sur le destin de l'Europe.

Le grand roi catholique Philippe II d'Espagne, en 1588, affréta une flotte imposante de dix escadres, de 160 navires de tous tonnages, de toutes dénominations et de toutes origines dans le but d'envahir la très protestante Angleterre.

L'élément justificateur de grand projet d'invasion fût l'assassinat de Marie Stuart par la reine Elizabeth ...

Maurice Larrouy réalise là une fine analyse politique, territoriale et navale, des forces en présence.

Il s'affirme ici comme un véritable historien.

Dans une première partie, il dégage de façon claire le contexte de la bataille, en explique les origines.

Dans une seconde, il fait le récit de la conception de cette imposante flotte.

Et dans une troisième et dernière, il raconte la catastrophe espagnole et le soulagement anglais ...

Inspiré ici par la minute du travail du lieutenant de vaisseau Brunet, "Drake et l'armada", Larrouy dit avoir consulté les mêmes archives que lui et rend hommage au soin et au scrupule du travail effectué par son coreligionnaire.

C'est qu'il existait alors peu de documents sur l'Invincible Armada.

Beaucoup avaient été perdus ou détruits.

De plus, au XVIème siècle, nous-dit Larrouy, le courage et l'aventure maritime n'allaient pas de pair avec la culture.

Et ce n'est que bien plus tard qu'apparaîtront les premiers grands écrivains maritimes.

Larrouy se permet ici aussi quelques réflexions : sur la mondialisation d'abord, mais aussi sur l'Église !

Le galion "Trinidad" emportait vers l'Angleterre tous les instruments dont l'Inquisition avait fait un usage excellent aux Pays-Bas, en Italie, en Espagne et aux Portugal.

Larrouy en fait la liste : poires d'angoisses et trébuchets, étrivières et coins, fauteuils de supplice, roues et estrapades ...

A l'époque, la papauté avait distribué le monde, une part pour l'Espagne et l'autre pour le Portugal.

Et, il n'est pas certain, qu'à l'heure de la parution du livre de Larrouy, la sphéricité du globe soit clairement admise par le Saint-Siège !

Dans un chapitre, en aparté, Maurice Larrouy reconstitue la journée d'un marin à bord d'un vaisseau de l'Invincible Armada.

Et dans un autre récapitule les forces navales en présence.

Maurice Larrouy, dans ses descriptions, fait preuve de réalisme et s'agace même d'un certain romantisme attaché à la littérature maritime.

Pourtant, ce livre, agréable à lire, étonnant à certaines de ses lignes, est le premier d'une belle collection où Larrouy publiera aussi deux autres superbes livres : "les pilotes du froid" et "Antoine et Cléopâtre : la bataille d'Actium", collection dans laquelle on retrouve aussi Louis Guichard avec "la femme et le marin" et "la bouée des rencontres", Pierre Mac Orlan avec "la bouée de Zeebrugge", René la Bruyère avec "les frères Rorique" et Henry Musnik avec "les femmes pirates" ...

Quel programme ... et tout cela pour cinq francs ... c'est donné ! ...









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Leurs petites majestés

Une fois n'est pas coutume, c'est de ne pas lire ce livre que ma critique va tenter de vous convaincre !

J'ai d'ailleurs longtemps hésité à en faire une ...

C'est que "leurs petites majestés" est un livre raté, un livre poisseux, un livre dont je ne m'explique pas la genèse dans la bibliographie de Larrouy dont l'oeuvre est pourtant si belle et si puissante.

C'est un livre qui n'est absolument pas significatif de cette oeuvre.

"Leurs Petites majestés", roman indochinois, raconte de façon assez légère l'embarquement et la croisière sur l'aviso "Roncevaux" d'un roitelet du royaume de Sikar (péninsule indochinoise), sa majesté Pharnavong, de son premier ministre le prince Ploum, de son premier mandarin Bang et de ses trois plus jeunes épouses. L'irruption de ce petit monde sur un navire de guerre au demeurant assez petit vient perturber considérablement la vie du pacha, le lieutenant de vaisseau de Kerquibec, et de ses deux officiers, les enseignes de vaisseau Goyenne, officier en second, et Quintard, sans parler de l'équipage...

Maurice Larrouy était marin, d'abord semble-t-il brièvement dans la marine marchande, puis dans la marine nationale au sein de laquelle il vécut la première guerre mondiale.

Son premier livre est un magnifique recueil d'histoires maritimes "les nostalgiques" qu'il fait publier en 1909 sous le pseudonyme de Réné Milan.

Son second ouvrage ""la mère et la maîtresse" est une histoire d'amour sans grand intérêt.

Mais c'est avec son troisième livre que Larrouy atteint le sommet de son art.

"La race immortelle" est le roman épique d'une famille qui, partie du pays tartare pour arriver en Normandie, va traverser les siècles et les continents.

Et, comme il l'avait promis à son épilogue, Larrouy va donner une suite à cette superbe fresque "l'esclave triomphante" ... qui s'intéressera aux personnages féminins entrevus dans "la race immortelle".

L'oeuvre de Larrouy est essentiellement salée, mais pas que.

Pourtant Maurice Larrouy est un de nos grands auteurs maritimes, malgré qu'il soit aujourd'hui un peu oublié.

Son oeuvre est surtout marquée par la première guerre mondiale.

Elle est faite de magnifiques récits de mer "sirènes et tritons", "l'odyssée d'un transport torpillé", "le cargo tragique", le marin", "le révolté" et "les sept sacrements" ; elle est aussi ponctuée d'un récit breton "le trident", d'une épopée viking "les pilotes du froid" et de de quelques romans comiques un peu ratés.

Maurice Larrouy est un écrivain de son temps, de la famille des maurice Guierre et autres Claude Farrere.

Mais son oeuvre n'est pas engagée, ni politiquement, ni contre le colonialisme, ni pour d'ailleurs.

Il place ses romans sur mer, et aussi sous la mer, à bord de quelques audacieux sous-marins.

Maurice Larrouy a un style qui sait se faire descriptif sans être lourd, qui fait rugir l'océan et murmurer la petite brise de mer.

Sa plume est souple, efficace et élégante.

L'écrivain est aussi à l'aise dans la tragédie que dans le badinage.

Ses livres sont agréables et passionnants pour la plupart, ils n'attendent plus qu'une réédition qui serait un bonheur pour le lecteur d'aujourd'hui ...



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Arches de discorde

Le plaisir semblait être promis derrière cette lecture.

Pensez donc ! Un roman salé signé Maurice Larrouy.

De plus, dans sa préface, l'auteur lui-même se promettait d'y montrer du doigt la discorde, l'inimitié et la guerre, qu'elle soit civile ou extérieure, de définir l'horreur et la vanité de tels déchirements.

La guerre est, nous dit-il, une maladie que nous ont léguée nos aïeux.

Un roman à thème, donc !

Le croiseur français "Pélican", pour une longue croisière de représentation, était parti de Brest, accompagné du plus récent des sous-marins la "nacre", et d'une escadrille de trois avions, "la guêpe", "le frelon" et le "bourdon".

Gaël Trémeur est le chef de cette escadrille.

Gildas, son jumeau, est le pacha du sous-marin.

Si leurs physique sont totalement identiques, leurs caractères et leurs bords politiques sont aux antipodes.

Presque parvenue au terme d'un interminable tour du monde, la flottille, coincée dans l'écluse du canal de Panama, voit surgir une vedette coloniale toute bordée palissandre.

A sa barre, la señorita Maïta Capaz de las Andas ...

"Arches de discorde" est un long roman maritime, vaguement politique.

Mais derrière ce badinage marin, se cache un sujet délicat.

Maurice Larrouy y a porté dans un pays lointain, en Amérique du Sud, les dissensions de son pays et de son époque qu'il a cachées derrière une révolution latine.

Le lointain parti "SOIF", fédération imaginaire d'ouvriers socialistes qui "a soif de ce qu'elle ne possède pas et qui veut boire à toutes les sources", cache à peine sa référence à la SFIO française.

Et, la "Faim" est la fédération américaine des intérêts matériels.

Ce qui, dans l'esprit de Maurice Larrouy, semble porter en Amérique les origines du capitalisme.

Le sujet, qui se dégage essentiellement ici, est délicat.

Il est celui de la hiérarchisation des races, imposée dans le monde par l'occident au fil des siècles, en même temps qu'une expansion colonialiste et esclavagiste.

Mais le propos manque de force, et finit par se perdre dans un récit trop long et un peu ennuyeux.

Certes, le roman maritime est intéressant.

La vie à bord est bien décrite, les personnages sont hauts en couleurs, leurs caractères sont fouillés et attachants quoiqu'un peu caricaturaux.

"Furet", le maître d'hôtel malin, prévoyant et sarcastique, semble, par exemple, sortir tout droit d'un roman de Jules Verne.

Les descriptions sont issues d'une vraie plume marine.

Mais le roman est trop long, son intrigue trop distendue.

Et le ton n'y est pas en adéquation.

Il est de par trop léger, et lointain.

Le lecteur a parfois l'impression que Maurice Larrouy, tout en écrivant son livre, avait autre chose à faire, un autre sujet en tête, plus important celui-ci que son roman en cours ...

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Coups de roulis

"Coups de roulis" est une histoire d'éléphant !

Pourquoi ?

Comment se peut-il ?

Voilà une excentricité que l'on peut avoir du mal à s'expliquer ...

Un "éléphant", dans le langage maritime si imagé, est un passager néophyte, un étranger à tout usage du bord, un invétéré terrien comme l'est Mr Puy-Pradal, le député du Puy de Dôme.

Ce dernier, pour sa première interpellation à l'Assemblée, a violemment pris à parti le grand corps de la Navale.

Il tempête.

Il exige que la Marine ne soit ni d'apparat, ni de gala, ni de fantaisie.

Les bateaux ne sont pas faits pour conduire au bal leurs états-majors.

Il veut connaître les responsables de la collision entre le "Béarn" et le "Thionville".

Il veut des sanctions justes mais sévères.

Mr Puy-Pradal, à qui l'on a conféré le titre et les prérogatives de haut commissaire de la république, s'est vu investi par le parlement de tous les droits de regard, d'enquête et de critique.

Il va embarquer en rade de Toulon sur le croiseur-cuirassé "Montesquieu".

Sa fille, qui se trouve être son attachée parlementaire, se doit de l'accompagner ...

Ce livre de Maurice Larrouy est une fantaisie maritime, qui pourtant, au détour du propos, cache un vibrant plaidoyer.

C'est un livre léger et sarcastique, mais plausible et significatif.

Il est paru en 1925.

C'est un livre qui, certainement, a un contexte politique.

Le récit est un peu longuet.

Il ronronne un peu en son milieu, mais reprend vite un second souffle, jusqu'à son heureux épilogue.

Car tout est bien qui finit bien !

Et ce n'est rien déflorer de ce marivaudage maritime que de l'affirmer.

Tout au long du récit, l'on sent la plume goguenarde.

Maurice Larrouy connaît la valeur du métier de marin, qui parfois se cache derrière son "folklore".

Il en montre ici les dangers et les exigences.

Il se complaît au détour des situations à ridiculiser son député, qui pourtant est un brave homme "d'éléphant" ...

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le marin

C'est à Paris, chez Hachette, qu'il a été question, au milieu des années 20, de définir "les caractères de ce temps", celui du médecin, du politique, de l'ouvrier, du magistrat, du paysan, celui du diplomate, du bourgeois, du prêtre, du journaliste, de l'instituteur, celui du savant, de l'avocat, de l'écrivain ...

Et, de grandes et belle plumes, parfois venues de l'Académie Française, ont été mises à contribution.

Maurice Larrouy a trempé la sienne dans une encre salée avant de se prêter à l'exercice.

Il en résulte un petit ouvrage original et inattendu.

Il esquisse ici un portrait, celui du marin.

Mais il a voulu que ce dernier soit le plus universel qui soit, de tous les temps et de tous les pays.

Car le marin s'est trouvé à chaque pas de notre pauvre humanité.

N'imaginez pas qu'il soit absent de notre vie courante.

Il s'y retrouve à tout instant.

Sans lui, nous ne vivrions pas comme on le fait ...

Mais la nature n'a pas construit l'homme dans le dessein qu'il vécût sur mer.

"Homo navalis" se mit d'abord à califourchon sur un tronc, le creusa, épointa son étrave, l'évida puis étendit sa peau de bête entre ses deux bras allongés.

Le "navalis" était prêt à naître.

Après l'âge du feu, la navigation devint route d'échanges et arène de luttes.

Le "navalis", marin fidèle, se mit à transporter les bêtes et les gens, les marchandises et les idées ...

Maurice Larrouy aime à parler du marin, de sa curiosité et de son audace.

Le ton est badin, presqu'amusé.

Il échafaude une sorte de fable, un genre de conte où le marin devient le "navalis", en opposition au "terrestris" qui jamais ne le comprendra.

Mais le fond du propos, même s'il est fortement idéalisé, est solide.

L'on apprend ici.

Et la leçon est aujourd'hui encore d'actualité, à l'heure d'une mondialisation que l'on croit avoir inventée, à l'heure où les grands esprits et l'opinion sont tourmentés par le désir de créer la confiance, la solidarité parmi les hommes.

Chaque homme doit avoir son poids et son prix, sans considération de naissance, de richesse, d'influence ou de credit.

Ceux qui ne tiennent pas leur place à bord n'ont qu'à s'en aller.

Mais qu'importe d'où vient le camarade qui connaît le métier et accomplit sa tâche, s'il a gagné la confiance de celui à qui il reprend le quart.

Maurice Larrouy signe là un charmant petit ouvrage, élégamment écrit, qui en donne plus que ce que l'on a l'impression d'en avoir retenu.

Il offre au "terrestris" une bien belle leçon de choses à la croisée de l'Histoire et de la philosophie.

Car, nous dit-il enfin sur le point de conclure, l'avenir d'aucune nation ne se trouve sur mer ; c'est sur mer que se trouve l'avenir de l'humanité ...

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Les pilotes du froid, aventures et légendes d..

Une des plus grandes des aventures et légendes de la mer est certainement celle des vikings.

Elle ne pouvait échapper à Maurice Larrouy qui, en 1935 à la collection du "Masque", en a fait un joli et petit abrégé en un peu moins de deux-cent pages.

Maurice Larrouy est une de nos plus belles plumes marines.

Reçu à l'Ecole Navale en 1901, il va cependant quitter la marine à l'issue de la première guerre mondiale pour se lancer dans une grande carrière d'écrivain sous le pseudonyme de René Milan ...

Un brillant et profond premier recueil de nouvelles, "les nostalgiques", est d'abord suivi d'un piteux roman : "la mère et la maîtresse".

Mais, en 1913, il signe, chez Plon, "la race immortelle", un roman épique qui est, à mon sens, un des plus beaux livres de notre littérature.

En 1924, celui-ci sera suivi, sans être d'ailleurs être véritablement une suite, par "l'escave triomphante"...

Notre histoire, celle de la Gaule, prit son essor autour de la Mediterranée car Rome avait déclaré qu'elle régnait.

Mais Rome s'écroula.

Et les nordiques sortirent de leur torpeur, et inaugurèrent la conquête maritime du monde.

Ces navigateurs, explorateurs et conquérants, recevaient en plein visage les fureurs de l'océan.

Les vikings, ayant appris par nécessité l'art de l'assèchement et de la fumigation des aliments purent se lancer sur la mer.

De 836 à 880, en 25 années, une génération, ils se déployèrent ...

"Les pilotes du froid" n'est pas une lourde étude historique.

C'est un agréable, mais solide, voyage en drakkar.

Il est articulé en trois partie :

"la torpeur" qui pénétre le monde nordique et froid ...

"l'éveil" qui retranscrit quatre sagas, celles du mensonge, des oeuvres, de l'apôtre et celle de Dieunhilde, ainsi qu'une chronologie des événements certains et fondamentaux qui marquent l'essor des normands ...

Et "la ruée", suivie de "l'essor" qui racontent la conquête de l'Islande, de la Russie, de l'Angleterre et de la France ...

Ce livre est bien écrit, captivant et enrichissant.

Il est d'un temps où l'historien se devait encore de posséder une belle plume, et de donner du style à son écriture.

Maurice Larrouy remet les pendules à l'heure !

La plus grande part de ce que l'on connaît des vikings, on le connaît par les vaincus ; ce qui a agrégé à leur histoire haine et rancune.

Hommes de leurs temps, ni plus, ni moins féroces que d'autres, écrit Larrouy.

Et, continue-t-il, certainement ont-ils apporté à l'occident romanisé décadent de la vitalé et un nouveau souffle.

La meilleure preuve n'en est-elle pas cette Normandie où la légende dit que Rollon, son premier duc, suspendait à un arbre ses bracelets d'or pour y prouver que les voleurs n'y avaient pas droit de cité ...

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Trop de bonheur

Ce roman s'était annoncé comme un prometteur récit de littérature maritime.

De par son auteur, d'abord, qui, comme Claude Farrère, est un de ces officiers de marine ayant saisi la plume au vent salé, et embrassé une grande carrière d'écrivain.

Mais aussi parce que le livre s'ouvre sur le pont du cuirassé-amiral "Languedoc".

Le bâtiment est en escale à Villefranche.

Le vice amiral d'Oiret, homme juste mais exigent, surcharge de tâches urgentes et ardues les pauvres épaulettes de son jeune enseigne Robert Fontonne :

une malheureuse bagarre entre marins français et américains dans les bas-quartiers de Nice, les visites programmées du bâtiment par la population, les affaires courantes et la préparation d'un bal nautique donné à bord pour un parterre d'invités triés sur le volet.

Ce qui ne fait pas l'affaire du jeune marin qui comptait retrouver, le temps de cette courte escale, son village natal de Saint Brusquet en Provence et Albionne Planestel, la jeune femme qu'il aime ...

"Trop de bonheur" a été écrit par Maurice Larrouy en 1928, et édité aux éditions de France.

Ici pas d'appareillage, pas de vents furieux et de tempêtes, pas de lointains rivages exotiques aux senteurs lointaines.

Le récit ne se déroule que le temps d'une courte escale.

Il est dédié à ses personnages, et proposé par son auteur comme un souffle d'optimisme, une leçon de courage et d'espoir.

Le rat des villes, le rat des champs et celui qui prend la mer !

Un couple de riches américains qui ne sont peut-être pas ce qu'ils prétendent être ...

Un jeune marin empêtré dans une séduction venimeuse ...

Une jeune fille délaissée ...

Un père brisé par les difficultés financières ...

Et, un amiral bonhomme et clairvoyant ...

Les personnages de ce roman en font tout l'intérêt.

Ils se saisissent du récit, et y prennent vie.

Maurice Larrouy laisse faire un temps, puis, par un drame, met fin au bal qui se joue, redistribuant ainsi toutes les cartes ...

Même s'il n'est pas un des ouvrages les plus puissants de son auteur, ce livre, plein d'une finesse amusée, est un roman agréable, bien écrit et qui se lit encore aujourd'hui avec plaisir ...
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La race immortelle

Lorsqu'il est inattendu, le plaisir d'un bon livre s'en trouve presque toujours multiplié.

Certes Maurice Larrouy n'est pas un inconnu.

Et, le lecteur avisé le pressent, le sait puisqu'il est avisé, il s'apprête à vivre, au fil des nouvelles pages tournées, de périlleux appareillages, de dangereux postes de combat et de passionnantes aventures maritimes.

Mais ... Avisé ? Avisé à demi !

Ce troisième livre de Maurice Larrouy, "la race immortelle" est une épaisse fresque historique.

C'est un livre qui déchire les ténèbres du temps, qui marque son lecteur et qui finalement enrichit sa bibliothèque.

Le lecteur, presqu'en tapinois, y pénètre par une nuit de voleurs et d'assassins.

En 521 avant Jésus-Christ, Yaleuz le tartare éveille Ettéli.

Il veut enseigner la rapine à ce fils qui n'a jamais tué d'homme et qui n'a jamais bu dans un crâne ...

A la fin du premier chapitre, le lecteur sait déjà qu'il est entré dans un livre exceptionnel.

Sous la plume élégante et efficace de Maurice Larrouy, l'épopée y a pris sa course pour traverser plus de 2000 ans de petite et de grande Histoire.

Ce livre est en effet une épopée des temps barbares à la gloire du "Dieu-Couteau", qui vient se clore sous le blason normand d'Herneville.

L'ouvrage est aussi un colossal arbre généalogique.

Paru en 1913, quelques mois avant la guerre, "la race immortelle" traduit "les impressions de dix ans de voyage autour du monde, le spectacle des peuples divers et l'étude de leur Histoire".

Pour une seule ligne, Maurice Larrouy dit qu'il lui est parfois "advenu de compulser cent volumes" du British Muséum, de la Bibliothèque Bodleïenne.

De l'Asie à l'Occident, plus de 70 "héros" de la même famille animent cette fresque à travers le temps et l'Histoire.

Les générations se succèdent les unes aux autres.

Ce livre est réjouissant d'intelligence, d'érudition et d'humanisme.

Et plaisir achevé, puis prolongé, une suite est consacrée aux épouses, soeurs, mères et filles des personnages de "la race immortelle".

"L'esclave triomphante", un deuxième tome, met en lumière les figures de femmes qui n'étaient dans le premier volume présentées qu'en pénombre et profils perdus ...
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Les vagabonds de la gloire

Quel curieux livre que celui-ci !

Ce n'est pas à proprement parler un livre de guerre et pourtant il fait le récit d'un épisode peu connu de la première guerre mondiale.

Et ce n'est pas non plus un livre maritime puisque son action se déroule, non pas sur ou sous la mer, mais bien au dessus, dans les airs, au royaume des premiers aéroplanes et des dernières montgolfières militaires.

Ce n'est pas la première fois que René Milan, ici sous le pseudonyme de Maurice Larrouy, en est venu à surprendre ses lecteurs.

Dans "matelots aériens", il mélange de grandes réflexions inspirées par le poids des paysages sur L Histoire aux petites préoccupations indispensables au bon déroulement de ses missions.

Et la mission, puisqu'il l'a acceptée, est de protéger du ciel les convois alliés menacés par les sous-marins allemands et autrichiens.

Car ce livre est inspiré par son expérience d'aviateur et d'aérostier.

Mais Maurice Larrouy ne se contente pas de raconter.

Il brode, il vagabonde, il peint à pleines plumes les superbes paysages qu'il peut apercevoir et leur restitue le sens historique qui leur est dû.

Corfou, Otrante, Leuca ... la Grèce, l'Italie puis le nord de la France au dessus de Gris-Nez, la ballade est splendide.

Ce roman autobiographique est tout en couleur, tout en escales antiques et modernes.

Et pourtant la guerre est bien présente dans l'ouvrage, Maurice Larrouy ne l'oublie pas.

Il est à son affaire.

Il chevauche au dessus de l'océan une tonne et demie de vertèbres de bois et de lames de contreplaqué, de soupapes et de magnétos, de bombes et de carburation.

Il s'élève au dessus des convois, porté par de fragiles et légères nacelles d'observation, de protection et de défense.

La description, entre quelques considérations géographiques et historiques, en est faite très précisément.

Ce livre est paru, en 1919, l'année même où la guerre terminée, Maurice Larrouy démissionna de la Marine pour se consacrer à sa carrière littéraire.

Comme Claude Farrère dont on aperçoit la silhouette ici fugitivement le temps d'une escale à Palerme.

Un dénommé Faraone, officier de marine lui-aussi, y renvoie courtoisement l'ascenseur d'un petit service rendu jadis lors d'une soirée d'un consulat sur les rives du Yang-tsé-Kiang.

Le lecteur averti reconnaît aisément dans l'anecdote le style et l'élégance de Claude Farrère.

Ce livre est particulier, inclassable.

C'est là héroïque épopée de guerre écrite par une plume qui n'en est pas, qui déteste la guerre et son cortège de tragédies.

Et Maurice Larrouy, pour cela, en déteste encore plus l'ennemi dans sa brutalité d'envahisseur.

Un jour, dit-il, il faudra en faire le compte.

Pour lui, le plus poignant de ceux-ci est certainement celui qui gît au cimetière du Gambetta, près de Leuca dans le sud de l'Italie.

Une stèle sans corps y rend hommage aux marins du croiseur "Léon Gambetta" torpillé de nuit alors qu'il faisait route commune avec le "Waldeck Rousseau" où Larrouy servait.

L'émotion du marin se fait ici poignante dans le mot de l'écrivain.

Ce livre, tout agréable qu'il soit à lire et à découvrir, est pourtant, je pense, réservé à l'amateur de belles et lentes choses, à la lectrice et au lecteur qui savent s'attarder dans des chemins littéraires anciens sans but véritable.

Mais c'est un livre superbe livre, un peu déroutant puisqu'il semble se jouer des époques, des lieux et des genres ...



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La vénus standard

Les bras m'en sont tombés !

Mais j'ai poursuivi ma lecture, obstinément, dans le but d'y trouver quelque plaisir.

Finalement, les bras m'en sont tombés !

Et pourtant, cela partait bien.

A ce livre de Maurice Larrouy, écrit en 1933, était joint une photographie où la Vénus de Milo avait récupéré ses deux bras, photo derrière laquelle, l'auteur lui-même, en croisière, avait inscrit "un hommage très amical où il dit avoir pensé tout ce qu'il a écrit dans l'ouvrage, sur les États-Unis, mais où il n'a pas dit le quart de ce qu'il pense.

La carte s'avère être un savoureux clin d'oeil à l'épilogue de "la vénus standard".

Ce livre est une grosse comédie dont les ficelles sont des aussières.

Il se veut être une satire, une attaque en règle contre le monde "yankee".

Car pour Maurice Larrouy, l'Amérique est constituée aussi bien de celle du sud que celle du nord.

Et c'est, pour lui, déjà une outrecuidance de la part des "yankees" de se baptiser exclusivement du nom d'américains.

Le Brésil, le Pérou, l'Argentine et le Canada, le Mexique et le Chili, sans compter tous les autres, ont autant de titres à cette belle dénomination.

C'est donc bien des "yankees" dont il va s'agir ici !

Le livre est destiné à tous ceux qu'hypnotise leur bluff ...

Double Dummy, le célèbre avocat du Wyowa dont le divorce a fait la fortune et Jérémy D. Vohr, le président des Banques Amalgamées Multivor, voulant échapper à leurs réussites trop envahissantes, ont décider de se rendre en Europe en qualité d'experts.

Ils sont accompagnés de Gladys, star d'Hollywood un peu has-been ...

La critique est acide, la charge menée tambour-battant.

Mais le récit dans lequel elles s'insèrent peine à susciter l'intérêt.

Les personnages s'agitent, brassent des péripéties sans que le lecteur n'ait envie plus que ça de s'intéresser à eux.

Ils sont ridicules et caricaturaux.

Têtes baissées ils foncent dans des situations sans aucun intérêt.

Mais que diable, Maurice Larrouy allait-il faire dans cette galère ?

Il s'est empêtré dans son récit et pris les pieds dans son envie de pester contre le yankee, flibustier du dollar, qu'il accuse de vanité, d'âpreté au gain et taxe de manque de culture.

Mais n'est pas Gustave le Rouge qui veut ...









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Les Nostalgiques

Voilà donc le premier livre de Maurice Larrouy, écrit en 1909 sous le pseudonyme de René Milan.

C'est un recueil composé de 18 nouvelles.

C'est un livre, qu'en guise de préambule, son auteur a offert "à ceux qui parcoururent les pays où il avait vécu, afin qu'ils y retrouvent le souvenir des apparences qui enchantèrent leurs voyages, offert à ceux que la vie a retenu au foyer mais qui ont eu dans leurs pensées les être et les parages lointains".

Comme Farrère, Loti et quelques autres, Maurice Larrouy est un de ces officiers de marine qui devinrent de grands écrivains.

Ouvrir ce livre, c'est donc appareiller vers de lointains rivages, entendre gronder de furieuses tempêtes et sourdre de terribles "pots au noir".

"Les nostalgiques" s'ouvre sur l'histoire tragique et pitoyable de Wassili, sombre brute slave, enrôlé de force sur le contre-torpilleur d'escadre russe "Nijni" ...

Un peu plus d'une quinzaine de pages dont le lecteur sort oppressé.

Comment peut-on insuffler aux mots une telle force, une telle brutalité, une telle émotion ?

Ce livre de Maurice Larroy est un livre sombre.

Epuré de tout romantisme, ou presque, il s'empare de ses personnages pour en faire de pitoyables marionnettes livrées à leur fragile condition humaine.

Quelques images terribles y sont accrochées : la silhouette d'une pauvre veuve abandonnée à Suez entre la caisse noire du cercueil de son mari et le fantôme de son enfant malade, le cadavre anonyme d'un homme péri en mer glissant dans les flots et finalement englouti au fond de l'abîme, les yeux fiévreux d'Yvon Guilvarch rongé par l'absence de la belle Frédérique, la tombe dans le cimetière des étrangers à Buenos-Aires où repose René Milan, un jeune français de 21 ans ...

Mais s'il est sombre, ce recueil n'en est pas moins pour autant un magnifique morceau de Littérature.

Il est écrit de manière évocatrice, d'un style rapide mais élégant.

La plume de Maurice Larrouy décrit sans surcharger.

Elle s'empare d'une ambiance, d'un chant et du regard d'un séminariste à Corfou, d'une nuit singulière de Chine, d'un match stupide de plongeon, de la chaleur de Suez, d'un souvenir ...

Et, déjà l'ouvrage se referme sur un magnifique "Hosannah", celui du marin, véritable profession de foi de celui qui n'est pas vraiment vivant, pas vraiment mort mais qui est en mer ...





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La mère et la maîtresse

Que venait-il donc faire dans cette galère ?

L'année précédente, en 1909, un jeune officier de marine, Maurice Larrouy, avait frappé les esprits avec un premier livre "les nostalgiques" écrit sous le pseudonyme de René Milan.

En 1910, paraissait "la mère et la maîtresse", son très attendu deuxième livre.

Malheureusement, cette histoire d'amour, car il s'agit bien d'une histoire d'amour, s'avérera être sans aucun réel intérêt.

Un jeune homme, Roger Autevielle travaille au laboratoire de la société universelle des recherches physiques de Marseille.

Il y réunit toutes les observations relatives aux phénomènes physiques de l'atmosphère, des côtes et des mers de la médierranée, de l'Orient et de l'Extrême Orient.

Il rencontre Jasmine, une jeune cocotte entretenue et se retrouve tiraillé entre son amour filial pour sa mère et sa passion pour la jeune femme ...

Ce livre est certes bien écrit mais le récit est étrange et peu crédible.

Il est même un peu ridicule par instants.

Les personnages sont peu convainquants.

Les situations sont sans grands intérêts.

Le livre a vieilli.

Il porte en lui tous les défauts de son temps, et ceux d'un deuxième livre qui n'a été conçu que pour confirmer la valeur d'un jeune auteur.

C'est long, ennuyeux, trop long, trop ennuyeux.

La lecture peine.

Et l'attention du lecteur se ralentit tant que le livre finit, avant sa fin, par se refermer de lui-même sans que l'on y prête garde.

Ce livre est une mauvaise parenthèse à oublier dans l'oeuvre de Maurice Larrouy.

Car s'il vient après "les nostalgiques", superbe recueil de nouvelles, il sera surtout suivi par le formidable roman épique "la race immortelle".

Mais, c'est une autre histoire ...
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Tzars et Mikados : La bataille de Tsoushima

C'est aujourd'hui, à l'heure de cette guerre d'Ukraine qui vient ensanglanter à nouveau le paysage européen, que ce livre de Maurice Larrouy revient nous interpeller.

Cette édifiante leçon d'Histoire,"Tzars et mikados - la bataille de Tsoushima", a été publiée en 1935 aux éditions de la librairie des Champs-Elysées.

Ce livre a été écrit par un marin, un historien, un spécialiste de l'Histoire maritime, un arpenteur de bibliothèques, un écumeur de vieilles archives et de vieux documents.

C'est entre autres beaux livres et petits cadeaux que Maurice Larrouy a tenu la plume qui nous a offert "la race immortelle" et "l'esclave triomphante", cette splendide fresque historique remontant vingt siècles d'Histoire ...

Mais malheureusement "Tzars et mikados" était tombé derrière la bibliothèque, il a été injustement oublié par tous.

Même la collection "Omnibus" est passée à côté lorsqu'elle a regroupé les textes d'une anthologie consacrée à la bataille de Tsoushima.

Gaston Leroux, Jack London, Léon Tolstoï, Claude Farrère, Pierre Frondaie, Anatole France même et quelques autres, ils sont venus, ils sont tous là ... Sauf Maurice Larrouy qui a pourtant écrit le livre à lire, à avoir lu sur cette bataille navale.

L'Histoire de la Russie et celle du japon, qui ont surgi sur la scène internationale au sortir du XIXème siècle.

Les raisons pour lesquelles ces deux nations se sont affrontées.

Pas assez de mer pour les russes ...

Pas assez de terre pour les japonais ...

Sans déclaration de guerre préalable, le Japon va ouvrir les hostilités.

La guerre n'est point plaisanterie, ni joute courtoise.

Maurice Larrouy va s'appuyer pour écrire ce livre sur ses connaissances d'officier de marine, mais aussi sur les archives de la marine française.

Il reprend ici L Histoire des deux pays en confrontation afin d'en faire remonter une analyse historique fouillée et ambitieuse.

Dans un triangle plus ou moins délimité par les villes de Kief, Novgorod et Moscou, Rurik, un jarl viking vint implanter les fondations confuses d'un état .

De là, en 941, il descendit jusquà menacer Constantinople.

Cependant l'empire byzantin renvoya ces barbares au fond des steppes d'où ils avaient surgi ...

L'affaire de la bataille de Tsoushima vient de loin dans le passé et semble nous parler d'un présent dont la Russie n'arriverait pas à se dépêtrer.

Cet essai est écrit de manière vivante, intelligible et accessible.

L'anecdote pimente la leçon d'Histoire.

Le tribunal de la Haye aurait été initié par Nicolas II ...

L'inventeur du paillet Makharoff, amiral du même nom, n'eût pas le temps d'utiliser son invention pour colmater la voie d'eau du cuirassé "Petropavlosk" et coula en moins de trois minutes avec la presque totalité de son équipage ...

En 1637, un arrêté d'expulsion préserva le Japon de la colonisation religieuse et mercantile d'un envahissant occident ...

Maurice Larrouy raconte ... et en profite, une fois de plus, pour régler son compte à la colonisation :

"Il est en effet de règle courante que les pionniers, les sincères, les illuminés y soient suivis et remplacés, dans tous les domaines, par les profiteurs, les exploitants, les voraces" écrit-il ici.

A l'entrée du XXème siècle, cette bataille de Tsoushima s'avère être pour les russes comme le funeste augure d'un avenir qui semble devoir se répéter au siècle suivant.

Ce livre prend des résonances dans l'actualité, il en explique les contours et les contextes.

Tout s'éclaire à être regardé dans le prisme historique.

Il semblerait que rien n'eût été changé, que rien n'eût été appris des erreurs et des fautes du passé, que les vieux réflexes de guerre et de conquête ne soient pas tout à fait effacés de l'âme humaine ...

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Sirènes et tritons

"Un créateur ne doit pas étouffer les voix qui le détournent d'une besogne prématurément choisie".

Maurice Larrouy aura donc attendu seize ans avant d'écrire "Sirènes et tritons".

Et il semblerait, qu'à l'issue de cette longue période de maturation, il l'ait écrit en quatre semaines.

L'avant-propos de l'ouvrage est un court mais brillant exposé sur le fil de son écriture, et un bel hommage, rendu en quelques lignes, aux marins.

"Sirènes et tritons", le roman du sous-marin, est paru en 1927.

C'est un puissant récit, coiffé d'un épilogue à couper le souffle.

Il est juste un peu dommage que le mot de la fin, happy-end oblige, soit un peu naïf et convenu.

Quel chef d'oeuvre aurait été ce roman, s'il eût abouti sur un dénouement tragique, ou même sordide ?

Maurice Ybarn est le commandant du sous-marin l'Anémone.

Charles Cropet est son second.

Un lien unit les deux hommes.

L'un fait la cour à Gloria Castelen, et l'autre est marié à Lucia, sa soeur aînée.

Mais un terrible secret les sépare.

Et l'Anémone, pour de grandes manoeuvres maritimes, doit appareiller de Toulon vers Bizerte ...

Ce roman n'est pas un feuilleton de concierge, ni un roman calqué sur de vieux reportages.

Maurice Larrouy s'appuie sur son expérience d'officier de marine forte de près d'un millier de plongées.

Le lecteur est accroché dès les premières lignes.

"Sirènes et tritons" est avant tout un drame humain.

En 1932, Hollywood s'en est emparé pour en tirer une superbe adaptation, "Le démon du sous-marin", avec dans les rôles principaux Tallulah Bankhead, Gary Cooper, Gary Grant et Charles Laughton.

Maurice Larrouy signe avec ce livre une superbe galerie de portraits, la chronique épique d'un drame sous-marin et une fine analyse de caractères.

Les personnages sont brossés avec authenticité.

La figure narquoise mais fidèle d'Aimé Pépin, le matelot-ordonnance du pacha, ancien garagiste parisien des Batignoles égaré dans la marine, est un régal.

La plume de Maurice Larroy toujours est fine et efficace.

Jamais, elle ne s'embarrasse de longues descriptions, mais, ici comme dans tous ses livres, en quelques traits suggestifs, elle dessine de superbes tableaux de mer.

Et "Sirènes et tritons" n'a pris du temps que le poids de quelques rides élégantes.

Ce roman se redécouvre aujourd'hui avec énormément de plaisir ...









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Le révolté

Paru en 1924, ce grand roman maritime, signé Maurice Larrouy, n'est pas une histoire de guerre. C'est d'abord un récit prenant, un drame humain et touchant.

C'est ensuite une belle galerie de portraits :

- Brezennec le géant breton chargé des tubes-lance-torpilles, Yorritz le jeune "pacha", Marie-Luce la belle effrontée, le vice-amiral préfet maritime Saint-Mesmin, Courguin le maître d'équipage, l'ambitieux "frégaton" Durbois surnommé "le choléra" et, bien sûr Pimaï le révolté...

Au lendemain de la première guerre mondiale, une flottille de seize torpilleurs forme, sous les ordres d'un aviso commandé par le capitaine de frégate Durbois, la défense mobile du port de Dunkerque.

Ce matin-là, du "512" au "528", tous les équipages sont prêts à appareiller vers Cherbourg pour y participer à la coupe des tirs d'honneur.

Un largage de jour, un largage de nuit, chaque torpille marque un nombre de points sanctionnant la précision de son tir et sa manière de frapper.

La cible, évoluant dans la grande rade de Cherbourg, est le "Foudroyant", un vieux garde-côte déclassé.

A bord du "523", le matelot tribordais -17-, manquant, vient d'être remplacé.

Le nouveau, Marius Blanqui Gracchus Pimaï, est un "moko" du Vaucluse.

Il totalise déjà 315 jours de prison pour 192 jours de service.

Sur sa poitrine blême, une inscription tatouée, "A bas la patrie", ne laisse aucun doute sur son état d'esprit.

Sur les autres navires, il a refusé de se plier aux exercices fratricides.

En moins de 24 heures, l’irruption du révolté sur le pont du torpilleur "523", commandé par le jeune lieutenant de vaisseau Yorritz dit "le trapu", va détraquer la mécanique huilée du service à bord ....

Maurice Larrouy nous offre un roman moderne et captivant dont on ne sort que difficilement avant d'en avoir refermé la dernière page.

C'est un récit de genre, criant de vérité, écrit dans un vocabulaire authentique dont chaque mot résonne juste à l'oreille du marin.

Mais c'est surtout une belle histoire pour tous, qui vous fera doubler la pointe de Barfleur et vous mènera à l'abri de la grande rade de Cherbourg ...

Le style de l'écriture est efficace mais agréable.

L'action est tendue. Elle ne laisse aucun répit au lecteur.

"Le révolté" est un roman bien écrit.

Ne semblant que très peu avoir vieilli, il se lit, encore aujourd'hui, avec beaucoup de plaisir ...













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