Maurice Limat

— Je suis fou, hein, Teddy ?… Dites-moi que je deviens fou…
— Fous-moi la paix…

Koo'Doo' retrouvait, à tant d'années-lumières de la Terre, le comportement imbécile et sadique de ces humanoïdes qui se croient évolués et se repaissent du supplice des êtres vivants, de race animale quand la race humaine leur fait défaut pour ce genre de fantaisies.

Le cosmos est bâti sur des lois, dites naturelles, et intangibles. Nous en connaissons une bonne partie... Mais il y en a tellement qui nous échappent encore...

Et dans la folie du stupre, ils ne savaient plus, ils ne voulaient plus savoir qu’ils filaient, à une vitesse fantastique, vers la mystérieuse et lointaine étoile..

— Je viens, vous le devinez, d’une planète lointaine. Son nom ne vous dirait rien, pas plus que le mien… Disons que pour vous, Terriens, j’appartiens à la constellation du Poisson Austral. Mon nom… Appelez-moi d’un nom de chez vous, ce sera plus simple…
— Que je…
Il rit légèrement.
— Vous n’avez pas idée ? Eh bien, si vous aviez un fils, un jour, comment l’appelleriez-vous ?
Je réponds, plus ahuri que jamais, mais spontanément parce que justement c’est un choix que j’ai fait depuis longtemps :
— Ce serait Patrick !
— Donc, appelez-moi Patrick 

Les yeux mi-clos, étendue sur un immense sofa tissé de madorva mauve, entre des colonnettes torsadées en amolx, l’impératrice savoure une cigarette de faoz, récolté dans les « Plaines Basses » de Groona.
Rien ne voile sa beauté et, près d’elle, aussi peu vêtu, l’envoyé de la planète Watsi ne dépare pas l’ensemble

Qu’allaient-ils faire ? Que devenir ? Ils s’interrogeaient.

Debout, campé, les jambes écartées sur le tronc mort, n’ayant pour toute arme, pour toute puissance, que sa nudité robuste mais perdue dans cet effroyable chaos, il tenait Stéphanie d’un bras et Jean-Pierre de l’autre. 
Les visages levés, ils regardaient venir les globes. 
Jean-Pierre voulut dire, faiblement : 
— Qu’est-ce que c’est que ce jeu de boules ?

Même si la nature ou un entraînement spécial les avait doués de facultés hors du commun, la mise en application desdites facultés ne se faisait pas sans un rapide épuisement de ces organismes ainsi hypervoltés.

— ... Ecoute, il faudrait pouvoir se glisser là-dessous…
— Sous la ruine ? Et sans torche ?
— Evidement. A moins que tu ne veuilles signaler ton entrée avec tam-tams, trompettes, jazz psychédélique et vociférations de Mlle Mireille Mathieu ?

Coqdor, tout en parlant, flattait machinalement de la main l’animal qui avait frappé l’imagination des adorateurs de la Chose-tombée-du-ciel. C’était Râx, son fidèle pstôr, le bouledogue-chauve-souris, fidèle et doux, redoutable pour les ennemis de son maître, qui le suivait de planète en planète.

Maintenant, ils oublient tout. La jeune femme s’abandonne entre les bras forts de l’homme qui la tient si bien contre lui que la cape noire retombe et qu’elle se trouve blottie, comme entre les ailes immenses de quelque grand oiseau nocturne.
Mais un oiseau qui apporterait le bonheur.
Tout cela est absurde et contraire à la réalité. Ne sont-ils pas précipités au sein d’une aventure démente, perdus dans les plaines infinies d’un univers qui ne connaît pas ses limites ?

On ne savait plus depuis combien de temps cela durait.Des heures...Quelques minutes... ou des semaines ?
Mais dans l'espace, le temps semble aboli et, les cosmonautes le savent depuis que les premières nefs se sont élancées d'un soleil à l'autre, il est très difficile de se rendre compte de la durée des événements.

Et la masse entière exécuta autour du petit bois un mouvement de rotation, s'arrêta de nouveau, cette fois devant eux, leur coupant la route, menaçant l'astronef.
Epouvantés, ils s'arrêtaient, reculaient...

D’ailleurs, depuis la première conquête spatiale par les Terriens — celle de la Lune — on avait perdu la désagréable habitude d’écrire des livres descriptifs et soi-disant scientifiques sur les mondes encore inexplorés.
Les dogmes s’étant écroulés les uns après les autres et la simple réalité se démontrant souvent plus proche des rêveries des poètes et des romanciers, on attendait, pour classer une planète, d’y avoir mis le pied.

La guerre a cela de bon qu'elle justifie tous les crimes, l'assouvissement de tous les instincts les plus vils.

Mais, en dépit des assertions de Morgania, Tamara était de ces filles saines qui croit que l’univers ne s’arrête pas au palpable, et que les liens affectifs qui unissent les êtres défient le continuum espace-temps.

La lumière tremble, Robin, comme toutes les lumières.

Le couple nu s'arrachait à la frénésie orgasmique. Giflés par la pluie, meurtris par le vent, auréolés de flammes, emportés dans la folle randonnée du vaisseau volant, Argk et A' revenaient à la réalité.

Luc évoquait les actinies des océans terrestres, les drosères et les sarracénies gobeuses de mouches et de papillons.