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Citations de Maurice Nadeau (40)


Maurice Nadeau
Autrefois, j’accumulais les livres pour mon vieil âge. Maintenant que j’y suis, je me rends compte qu’il me reste tant à lire ou à relire.

(Le Monde magazine, 21 mai 2011)

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Maurice Nadeau
Il y a des livres contre lesquels on se blottit, ils vous protègent, avec eux on peut se laisser aller.

(Le Monde magazine, 21 mai 2011)

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Maurice Nadeau
Une bibliothèque, c’est à la fois un cimetière et une nursery : quand on lit, le livre vit ; quand on ne le lit plus, le livre meurt.

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Maurice Nadeau
Écrivain ? Ça voudrait dire avoir un but bien précis, une vocation, un besoin d’écrire et de se montrer. Il y a beaucoup de narcissisme là-dedans. Le besoin de trouver sa place dans le monde, d’imprimer sa marque quelque part. Le refus de la mort, aussi.

(Le Point, 19 mai 2011)

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C'est surtout cela que je vois dans la lecture : cette possibilité miraculeuse de sortir de la petite vie, celle qu'on vous impose, et de se trouver tout d'un coup dans des mondes qu'on n'imaginait pas, où on se trouve bien, où on se trouve mal, mais on se trouve ailleurs. C'est toujours un monde beaucoup plus intéressant que le sien propre. Voilà pourquoi c'est mon occupation principale, encore aujourd'hui.

( p.70)
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Pénombre propice aux rencontres, à la confidence, aux échanges confiants. Calet n'a pas eu tort de vouloir s'y tenir et d'attendre qu'on vienne l'y retrouver. Brisée la glace du premier contact –un peu rude dans "La Belle Lurette"– des liens se tissent, intimes et solides, d'auteur à lecteur, d'homme à homme, de cœur à cœur. Ces attachements-là résistent au temps.
(p. 117)
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IV- Lecteur

J'arrive chez toi, Maurice, et je t'interromps dans la lecture de Leonardo Padura, " L'Homme qui aimait les chiens", paru aux éditions Métailié, que tu trouves si passionnant...

Oui, ce livre me replonge dans l'atmosphère autour de l'exil de Trotsky.L'auteur fait le récit de l'exil de Trotsky en Norvège, au Danemark, en France...chassé de partout, puis accueilli par Cárdenas, au Mexique, où il sera assassiné en 1940.Il y a aussi tout le parcours de son assassin, Ramón Mercader.Le roman est très documenté. Et enfin, l'histoire du narrateur, un Cubain . Il y a comme trois romans dans ce livre puissant !


( p.57)
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Maurice est un lecteur. Qu'il soit journaliste, écrivain ou éditeur, sa vie faite d'austérité, de concentration et d'oubli de soi est celle d'un lecteur. La lecture est une accoutumance, puis une addiction. Chez Maurice, c'est un choix qui est devenu au fil des ans une règle et un mode d'exister. Maurice est le lecteur qui a su nous faire partager le plus grand nombre de découvertes dans la littérature du XXe siècle, publiant, analysant, disséquant, commentant les textes du monde entier avec lesquels il nous donnait rendez-vous afin que nous ne puissions pas les manquer. (...) Maurice n'a pas de bornes. Il se moque de l'âge, de l'origine, de l'histoire personnelle d'un écrivain. Ce qui l'intéresse, c'est le texte. Il a avec lui des rapports de gourmandise. Il ouvre les livres, les hume, les lâche, les reprend, les laisse reposer, les met en pénitence, les reprend et les relit. (...) Maurice a raison: comme il le dit dans ces entretiens, il continue à vivre, c'est parce qu'il lit. (...)

Il s'adresse à nous en retraçant son itinéraire, en évoquant ses rencontres et un grand nombre de livres qui ont été ses compagnons de chaque jour et lui donnent aujourd'hui encore son air d'éternel adolescent, d'étudiant anar, empêcheur de tourner en rond , celui qui sème le doute, déteste les certitudes et les idées reçues, qui nous fait aimer l'oubli de soi et nous donne le goût de la liberté. (Avant-propos de Laure Adler, p.8-9)
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VI- Qu'est-ce qu'un auteur ?

Pouvez-vous nous parler du titre " La Troisième Moitié " ?

M.N ( Maurice Nadeau) : " La Troisième Moitié " désigne la réalité d'une classe sociale. La troisième moitié, c'est celle des pauvres.

L.X (Ling Xi ): On en a parlé en les idéalisant, j'ai voulu en parler autrement. Mon père était ingénieur, nous avons donc été obligés de vivre dans un dortoir ouvrier.Nous avons un peu souffert de cette situation ; mais en grandissant parmi les ouvriers j'ai compris que seul leur destin m'intéressait. Je suis en quelque sorte devenue une des leurs. Vivre ainsi , contrainte, parmi les pauvres, me les a fait comprendre vraiment: ils sont loin d'être des anges.J'éprouve à leur égard un sentiment paradoxal, où affleure parfois la haine mais où il y a une véritable tendresse.

M.N: Pourquoi es-tu venue en France ?

L.X : Parce que je suis tombée amoureuse de la langue française , et de Camus.



( p.88)
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Quand la France sort de l'occupation étrangère et de la guerre, elle s'aperçoit qu'elle est passée au rang de nation de second ordre. Réveil brutal, qui la pousse dans un délire compensatoire de grandeur sont elle n'est pas encore sortie. Perturbée dans ses structures intimes, divisée, du fait de l'événement, en camps rivaux dont chacun figurait aux yeux de l'autre la "trahison", elle n'a cependant point voulu envisager d'autre avenir que celui du retour impossible au rang de puissance dirigeante. Le rêve de rénovation nourri dans la Résistance, et qui paraissait prendre corps à la Libération, s'évanouissait cinq ou six ans plus tard. Avec le consentement des nouvelles équipes dirigeantes les hommes d'autrefois reprenaient leur place, tandis qu'était replâtré l'ordre ancien. Le temps jouait en faveur de la "conservation".

(Introduction : L'artiste et son temps)
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Une femme que Breton rencontre un jour, par hasard, dans la rue Lafayette, et qui, comme beaucoup de femmes dont il tombe amoureux, l'attire par des yeux "qu'il n'a encore jamais vus". Elle se nomme : "Nadja, parce qu'en russe c'est le commencement du mot espérance, et parce que ce n'en est que le commencement." "Qui êtes-vous ?... " demande Breton. "Je suis l'âme errante"
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Le Céline d'après la guerre n'est plus celui du Voyage ou de Mort à crédit. Son invention est devenue laborieuse, ses trouvailles sont attendues, ses procédés se sont transformés en tics. Pour quelques pages prodigieuses qui émergent de D'un château l'autre (1957), et surtout de Nord (1960), combien de pages mortes, gorgées d'éloquence (fût-elle célinienne), de naïvetés voulues, de futilités peintes en noir! L'écrivain qui avait du génie laisse parfois douter dans ses dernières œuvres qu'il ait seulement du talent. Cette perte elle-même est émouvante: elle résulte d'un long phénomène d'autodestruction. A la différence de beaucoup de littérateurs, celui-ci croyait à ce qu'il disait.

P. 50
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Maurice a fait à Zilda un enterrement de première classe, chevaux caparaçonnés, plumets sur la tête, tentures avec larmes d'argent, messe chantée. De Madagascar où elle s'est mariée avec un planteur, René a commandé une couronne gigantesque plus haute que le sacristain qui l'adosse à un pilier. Grandes orgues dans l'église sonore. Trois vieilles femmes, deux voisines, un ami de Maurice et de Marthe, c'est toute l'assistance.
Au cimetière, Mme Taliguet se penche sur sa voisine : "Zilda avait de bons enfants, ils ont bien fait les choses".
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"Maurice dit souvent : Voilà. Voilà, c'est comme ça. C'est comme ça quoi? La vie, le réel, l'imaginaire. Les trois s'entrecroisent chaque jour, chaque nuit dans son univers."
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ALBERT CAMUS ROMANCIER

[...] La leçon [de La Peste] n'est plus celle de l'Étranger. L'accent est toujours mis sur l'absurdité du monde et de la condition humaine, sur le déni de justice de tout temps fait à l'homme. Il n'y répond plus par l'indifférence de Meursault. Il croit à la possibilité de solutions d'ensemble, et particulières. La vie continue à être dépourvue de sens; l'homme acquiert noblesse et dignité à la vivre. Au stoïcisme solitaire s'ajoute l'altruisme.
Les admirateurs de l'Étranger s'étonnèrent de ce qu'ils prirent pour un renversement de positions philosophiques. De nouveaux accoururent en masse, que satisfaisait cette "sainteté laïque" ou, comme il fut dit méchamment, cette "morale de boy-scout". Il semblait que l'auteur mettait en gage la révolte qu'il avait prêchée, se rangeait un peu rapidement dans le camp des "belles âmes", torturées mais inefficaces.
Les uns et les autres s'étaient fait un Camus à leur convenance, l'avaient tiré à eux pour les besoins de leur cause. En fait, Camus, dès ses premiers écrits, dès l'Envers et l'Endroit auquel il faut toujours revenir pour mieux le comprendre, s'efforçait à concilier des tendances contradictoires, également vivantes en lui: l'amour de la vie et la recherche du bonheur, l'absurdité de la condition humaine et l'impossibilité du bonheur.
Il s'expliqua ouvertement dans l'Homme Révolté (1951), essai dont nous n'aurions pas à parler [car le livre de Maurice Nadeau est consacré au roman] s'il n'éclairait les intentions du romancier.
C'est un long réquisitoire contre l'Histoire. Dans la mesure où les hommes ont fait d'elle une maîtresse exigeante, dont ils interprètent d'ailleurs à volonté les caprices. Dans la mesure où ils entendent trouver en elle la raison nécessaire et suffisante à leurs comportements. C'est aussi un réquisitoire, plus ou moins fondé (et parfois sur des documents qu'on sent de seconde main), contre les puissantes individualités qui, au cours de l'Histoire, dans leur œuvre littéraire, philosophique ou politique, ont pris pour point de départ ce sentiment foncier de "révolte" que l'auteur voit en tout homme. Ils s'en sont de plus en plus écartés au profit de leur œuvre, égoïste, orgueilleuse. Qu'il s'agisse de Sade, Lautréamont et Rimbaud, qu'il s'agisse de Marx et de Lénine, ils ont perverti et corrompu la "révolte" pour aboutir à des systèmes monstrueux; ils ont rendu l'humanité, au cours des siècles, un peu plus prisonnière. Alors qu'ils voulaient des hommes plus lucides, plus libres, plus heureux, ils ont ajouté à la confusion et au malheur. Camus se détourne de ces génies tombés dans l'ivresse de la démesure. Il leur oppose le génie grec et méditerranéen, fait de confiance en l'homme, en la raison, en la vie, et qui se propose de résoudre les seuls problèmes à sa portée. Le soleil du "grand midi" doit chasser les miasmes brumeux des imaginations délirantes.
L'ouvrage déçut. Par ses analyses. Davantage par ses conclusions. En mettant fin à une équivoque, l'auteur choisissait un public n'attendant que cette caution d'envergure pour se confirmer dans son immobilisme conservateur, son refus de tout changement. Camus donnait bonne conscience, fournissait des arguments, se "rangeait", fût-ce à son corps défendant et en prêchant une leçon d'application difficile. La sagesse méditerranéenne semblait hors de proportion avec les problèmes que l'humanité doit résoudre pour franchir sans trop de heurts le seuil de l'âge nucléaire. Cette insurrection contre l'Histoire, ce fougueux retour à des valeurs raisonnables mais quelque peu exténuées, sonnaient plus comme une démission que comme un appel pour une marche en avant.
L'Homme Révolté brouilla Camus avec Breton, avec l'avant-garde littéraire (dont Camus n'avait cure), plus gravement avec Sartre. Dans sa "Lettre à Albert Camus", celui-ci somme l'auteur de L'Homme Révolté de prendre ses responsabilités, de choisir ouvertement son camp. Il le lui assigne, sans grand souci de nuances: penseur "libéral" au sein d'une bourgeoisie moribonde, accrochée à ses privilèges. La réponse de Camus est tout empreinte de dignité: celle de l'artiste, celle de l'homme déchiré qui s'abstient de conclure, par peur d'ajouter à la "tyrannie des idéologies". Les arguments qu'elle met en avant ne sont pas de nature à convaincre Sartre, pas plus que les admirateurs de l'Étranger. En fait, Sartre et Camus n'ont plus de langage commun, et il n'est pas facile de dire qui est le plus resté fidèle à lui-même.

PP. 105-107
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Sur une étagère , un portrait de Kafka....Quand l'as-tu lu pour la première fois ?

Oh, très tôt ! avant la guerre ! Depuis, je suis allé à Prague. (...) J'avais été invité à un colloque, j'y ai rencontré des Tchèques dissidents avec qui, hors des conférences, nous parlions de Kafka.J'ai avec son oeuvre des liens forts, avec le " Journal " en particulier ; j'en possède trois éditions différentes. Je m'y replonge régulièrement. On retrouve quelqu'un qui vous force à vous interroger sur vous-même. Pour moi, c'est le plus grand.Mais je ne lis pas que Kafka et Baudelaire ! Il y a le travail journalier, je dois me tenir au courant des nouveautés. Je profite des vacances. Je vais relire Borges.


( p.96)
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Viennent à moi des gens qui sont un peu perdus, qui n'osent pas aller vers les grandes maisons.
(p. 98)
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Il n'est toutefois de véritable élévation que conquise, de puissance et de gloire vraies qu'individuelles, forgées par la volonté et le travail. La presse qui promet l'une et l'autre ne saurait faire tomber dans son miroir à alouettes que les médiocres et les faibles. Balzac la condamne comme une fausse école d'ambition.
(p. 149)
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"Ce que Breton craignait est ce qui est arrivé. Il ne voulait surtout pas créer un mouvement littéraire ; c'est pourtant ce que le surréalisme est devenu."
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L’homme avait fait une belle cage pour emprisonner les forces de la nature, il y parvient, mais ne s’aperçoit pas qu’il s’y enferme lui-même.
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