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Citations de Max Jacob (160)


      Le phare d’Eckmülh…


  Le phare d’Eckmülh est une grosse lanterne.
  Si tu as perdu ta route sur la lande tu regardes à droite
ou à gauche et tu vois où est Saint-Guénolé.
  Depuis que je vous connais, Marie Guizou, j’ai cherché
vos yeux sur toutes les mers de cette terre-ci.
  Mais vos yeux tournent de côté et d’autre partout où
il y a des amoureux.
  Marie Guizou, Marie Guizou ! La vie est comme la
lande pour moi et vous êtes pour moi comme le phare
d’Eckmühl.
  Marie Guizou ! Ma vie est comme l’océan autour de
Penmarch ! et si je ne vois vos yeux je suis un naufragé
sur les rochers.
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LE MARIAGE


Si vous avez du goût pour le mariage
plantez trois plantes dans le jardin
jalousie, enfants et chagrin.
Arrosez-les chaque matin
avec de l’eau de patience.

Levez-vous la nuit pour recompter la dot
et regardez le bail des quatre métairies
mais si votre femme veut vous plaire
qu’elle aille en terre
et vous danserez sur la tombe
pour égaliser les cailloux

Un meunier amoureux d’une noble
n’a qu’à faire porter le deuil aux oiseaux
ruban rouge pour les coqs
pour les poules rubans noirs
et jaune et blanc pour les canards.
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Dans la forêt silencieuse, la nui n'est
pas encore venue et l'orage de la tristesse n'a
pas encore injurié les feuilles.
Dans la forêt silencieuse d'où les Dryades
ont fui, les Dryades ne reviendront plus.
Dans la forêt silencieuse, le ruisseau n'a
plus de vagues, car le torrent coule presque
sans eau et tourne.
Dans la forêt silencieuse, il y a un arbre
noir comme le noir et derrière l'arbre il y a
un arbuste qui a la forme d'une tête et qui
est enflammé, et qui est enflammé des
flammes du sang et de l'or.
Dans la forêt silencieuse où les Dryades ne
reviendront plus, il y a trois chevaux noirs,
ce sont les trois chevaux des rois mages et
les rois mages ne sont plus sur leurs chevaux
ni ailleurs et ces chevaux parlent comme
des hommes.
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La Babylone…


La Babylone j’ai vu, Marie !
La Babylone j’ai vu, Jésus !
Sept étages et Jésus dessus !
Sept étages avec des colonnes.
Rez-de-chaussée les paresseux
Souliers cirés, esprit ni âme,
jolis messieurs et jolies dames.
Au premier le riche et l’orgueil
avec le tonnerre dans son œil.
Au second j’ai vu la colère
Taper du pied pour les faire taire
Depuis le bas jusqu’au fronton
les sept étages des sept démons.
La puanteur chez les avares
ceux qui ont pris la meilleure part
et la luxure porc à porc
avec les gourmands à la porte.
Jésus dessus, Jésus dessous
mais on ne Le voit pas du tout.
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Max Jacob
Le propre du lyrisme est l'inconscience, mais une inconscience surveillée.
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Max Jacob
Il ne s'agit pas dans la méditation de trouver des idées d'hommes de lettres, mais de se convaincre de ce qui est élémentaire, d'en dégager l'émotion, de cultiver cette émotion comme un acteur, de sentir l'émotion descendre vers les côtés, surtout celles qui sont voisines du ventre. Là est le siège de l'âme, le plexus solaire.
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On a beaucoup écrit sur le cas de Latude, on n’a pas écrit la vérité. C’est pour se défendre contre son propre cœur que Mme de Pompadour, ce gracieux Napoléon de l’amour, fit enfermer à la Bastille le petit officier bleu et blanc.
Latude s’évade ! Où va-t-il ? Au pays de Spinoza. Mais il comprit que le goût de la méditation ne se satisfait que dans les tours et il revint à son écrin d’amour.

LATUDE- L’ETUDE
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Max Jacob
Soyez humain si vous voulez être original, plus personne ne l'est !
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Invitation au voyage


À Louis Bergerot

Les trains ! Les trains par les tunnels étreints
Ont fait de ces cabarets roses
Où les tziganes vont leur train
Les tziganes aux valses roses
Des îles chastes de boulingrins.
Il passe une automobile
Il passe de fragiles rentières
Comme sacs à loto mobiles.
Vers des parcs aux doux ombrages
Je t'invite ma chère Elise.
Elise ! Je t'invite au voyage
Vers ces palais de Venise.
Pour cueillir des fleurs aux rameaux
Nous déposerons nos vélos
Devant les armures hostiles
Des grillages modern-style
Nous déposerons nos machines
Pour les décorer d'aubépine
Nous regarderons couler l'eau
En buvant des menthes à l'eau.
Peut-être que sexagénaires
Nous suivrons un jour ces rivières
Dans d'écarlates automates
Dont nous serons propriétaires !
Mais en ces avenirs trop lents
Les chevaux des Panhard
Ne seront-ils pas volants ?
À vendre : quatre véritables déserts
À proximité du chemin de fer,
S'adresser au propriétaire-notaire
        Monsieur Chocarneau,
        18, boulevard Carnot.
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PENSÉE D'AUTOMNE


Ô poissons aveuglés par le soleil
Sous le mica solaire du cours d'eau.
Tous les poissons sont aveuglés
par les baguettes des marronniers,
Quel autre soleil m'aveugle ?
Quels autres reflets m'aveuglent ?
Pourquoi rester sous des soleils
qui ne sont pas Celui le seul auquel je dois la vie ?

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LA PLUIE


Monsieur Yousouf a oublié son parapluie
Monsieur Yousouf a perdu son parapluie
Monsieur Yousouf, on lui a volé son parapluie
Il y avait une pomme d'ivoire à son parapluie
Ce qui m'est entré dans l'œil et c'est le bout d'un parapluie
Est-ce que je n'ai pas laissé mon parapluie
Hier soir dans votre porte-parapluie ?
Il faudra que j'achète un parapluie
Moi je ne me sers jamais de parapluie
J'ai un cache-poussière avec un capuchon pour la pluie
Monsieur Yousouf vous avez de la veine de vous passer de
parapluie.
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Max Jacob
La vie est un livre suffisant.
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Mon cheval a buté dans les doubles croches! Les notes éclaboussent jusqu'au ciel vert de mon âme : le huitième Ciel!

Apollon fut docteur et moi je suis pianiste de cœur, sinon de fait. Il faudrait, avec les bémols et les groupes de barres, décharger des steamers griffonnés, ramasser les étendards minuscules pour composer des cantiques.

Le minuscule, c’est l’énorme! celui qui a conçu Napoléon comme un insecte entre deux branches d’arbre, qui lui a peint un nez trop grand à l’aquarelle, qui a figuré sa cour avec des couleurs trop tendres, n’était-il pas plus grand que Napoléon lui-même, ô Ataman Praiapati!

Le minuscule, c’est la note!
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Je me déclare mondial, ovipare, girafe, altéré, sinophobe et hémisphérique. Je m'abreuve aux sources de l'atmosphère qui rit concentriquement et pète de mon inaptitude.
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Max Jacob
Tu mets des fenêtres à mon coeur.


(" Actualités éternelles")
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La chair déformée …


La chair déformée par ses humiliations
dit à la chair débordée par la joie :
« Je ne vous reconnais plus
– C’est que je suis maintenant moi-même »,
répond la complice.
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La Terre


Envolez-moi au-dessus des chandelles noires de la terre.
Au-dessus des cornes venimeuses de la terre.
Il n’y a de paix qu’au-dessus des serpents de la terre.
La terre est une grande bouche souillée :
ses hoquets, ses rires à gorges déployée
sa toux, son haleine, ses ronflements quand elle dort
me triturent l’âme. Attirez-moi dehors !
Secouez-moi, empoignez-moi, et toi Terre chasse-moi.
Surnaturel, je me cramponne à ton drapeau de soie !
que le grand vent me coule dans tes plis qui ondoient.
Je craque de discordes militaires avec moi-même
je me suis comme une poulie, une voiture de dilemmes
et je ne pourrai dormir que dans vos évidences.
Je vous envie, phénix, faisan doré, condors.
Donnez-moi une couverture volante qui me porte
au-dessus du tonnerre, dehors au cristal de vos portes.
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La saltimbanque en wagon de troisième classe


La saltimbanque ! La saltimbanque
a pris l’express à neuf heures trente
a pris l’express de Paris-Nantes
Prends garde garde ô saltimbanque
que le train partant ne te manque
Et voici son cœur qui chante :
oh ! sentir dans la nuit clémente
dans la nuit de l’ouest dans la nuit veuve !
Mais on ne me laissera donc pas seule
sous mon rêve avec mon saule
Gens de Saumur ! Gens de Saumur !
Oh ! laissez-moi dans ma saumure
Abstenez-vous, gens de Saumur, de monter dans cette voiture.
Elle rêve à son maillot jaune
qui doit si bien aller à sa chevelure
quand elle la rejette loin de sa figure
Elle rêve à son mari qui est jeune
plus jeune qu’elle et à son enfant
qui est visiblement un génie.
La saltimbanque est tcherkesse
elle sait jouer de la grosse caisse
Elle est belle et ne fait pas d’épates
elle a des lèvres comme la tomate.
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Max Jacob
C'est au moment où l'on triche pour le beau que l'on est artiste.
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Max Jacob
C'est au moment ou l'on triche pour le beau que l'on est artiste.
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