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Citations de Max Jacob (160)


Le sacrifice d'Abraham.

En temps de famine, en Irlande, un amoureux disait avec ardeur à une veuve: "Une escalope de vô, ma divine! -Non! dit la veuve, je ne voudrais pas abîmer ce corps que vous me faites la grâce d'admirer!" Mais elle fit venir l'enfant et lui coupa un beau morceau saignant à l'endroit de l'escalope. Est-ce que l'enfant garda la cicatrice? je ne sais pas; il hurlait bibliquement quand on le coupa dans l'escalope.
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Capitale, tapis de table

La petite a les seins trop écartés; il faut soigner cela à Paris: plus tard, ce serait vulgaire. Mais, à Paris, toutes les boutiques se ressemblent: or et cristal: médecin des chapeaux! Médecin des montres! où est le médecin des seins?
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Un incendie est une rose sur la queue ouverte d'un paon.
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Avant l'aube, un chien aboie, les anges commencent à chuchoter.
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Pour se venger de l'écrivain qui leur a donné la vie, les héros qu'il a créés lui cachent son porte-plume.
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Mur de briques, bibliothèque !
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La Rue Ravignan
À Dorival.


Importuner mon Fils à l’heure où tout repose
Pour contempler un mal dont toi-même souris ?
L’incendie est comme une rose
Ouverte sur la queue d’un paon gris.
Je vous dois tout, mes douleurs et mes joies...
J’ai tant pleuré pour être pardonné !
Cassez le tourniquet où je suis mis en cage !
Adieu, barreaux, nous partons vers le Nil ;
Nous profitons d’un Sultan en voyage
Et des villas bâties avec du fil
L’orange et le citron tapisseraient la trame
Et les galériens ont des turbans au front.
Je suis mourant, mon souffle est sur les cimes !
Des émigrants j’écoute les chansons
Port de Marseille, ohé ! la jolie ville,
Les jolies filles et les beaux amoureux !
Chacun ici est chaussé d’espadrilles :
La Tour de Pise et le marchand d’oignons.
Je te regrette, ô ma rue Ravignan !
De tes hauteurs qu’on appelle antipodes
Sur les pipeaux m’ont enseigné l’amour
Douces bergères et leurs riches atours
Venues ici pour nous montrer les modes.
L’une était folle ; elle avait une bique
Avec des fleurs sur ses cornes de Pan ;
L’autre pour les refrains de nos fêtes bachiques
La vague et pure voix qu’eût rêvée Malibran.
L’impasse de Guelma a ses corrégidors
Et la rue Caulaincourt ses marchands de tableaux
Mais la rue Ravignan est celle que j’adore
Pour les cœurs enlacés de mes porte-drapeaux.
Là, taillant des dessins dans les perles que j’aime,
Mes défauts les plus grands furent ceux de mes poèmes.
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...M'EN DETORTILLE


I

J'ai rêvé d'un chat et d'un lion
j'ai rêvé le diable et sa fille
j'étais tailleur à Lannion
tailleur du fil avec l'aiguille

J'ai rêvé d'un grand paquebot
avec des nains jusqu'à la quille
C'est Paris, ville d'Astaroth
que le bon Dieu m'en détortille.

II

Je n'ai plus aucune assurance
ni pour le chant ni pour la danse
un trait m'a déchiré la page.
Etincelle! électricité!
La feuille? un papier d'emballage!

Du haut en bas! du bas en haut,
il ne reste rien du ballot,
il ne reste que paille ou ortie
Trace de bitume et plangores.
Mort sans mourir! de la charpie.
Encor le Dieu! mais sans décor.
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Avenue du Maine


Les manèges déménagent.
Manèges, ménageries, où ?… et pour quels voyages ?
Moi qui suis en ménage
Depuis… ah ! il y a bel âge !
De vous goûter, manèges,
Je n’ai plus… que n’ai-je ?...
L’âge.
Les manèges déménagent.
Ménager manager
De l’avenue du Maine
Qui ton ménage mène
Pour mener ton ménage !

Ménage ton ménage
Manège ton manège.
Ménage ton manège.
Manège ton ménage.
Mets des ménagements
Au déménagement.
Les manèges déménagent,
Ah! vers quels mirages ?
Dites pour quels voyages
Les manèges déménagent.
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Devant cette poussière d'or du soleil, sur l'horizon de la plaine, devant cette poussière d'argent des saules autour des marais, ce bourdonnement des insectes différents, coupé par le cricri dominé par l'épouvante d'un avion, devant cette poussière des fleurs sporadiques, le corbeau replie ses voluptueuses ailes de velours et de soie, se recueille, salue profondément et cherchant dans sa poitrine en sort le cri de pélican qui fut celui du Christ mourant. Et moi laissant rouler ma tête en pleurs, en pleurs de joie dans mon coude de gnome, de vieillard infirme, je m'écrie : "Mon Dieu vous êtes panthéiste et vous êtes indicible."
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A quoi bon tout le sang versé sur le calvaire
Pour ce bateau montant sur les vagues des morts ?
Il faut souffrir puisqu'il faut vivre et qu'il faut voir
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J'ai mes trésors aussi qui sont en Amérique
Et qu'aveugle insensé je m'en vais poursuivant
Fier de ma solitude, explorateur aimant.
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Sois tendre ! la raison trouve toujours son fil
Mais c'est dans la bonté que le vrai jette l'ancre
Apprenons à aimer pour nous apprendre à vaincre.
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Et moi j'écris ceci en lettres capitales
Je ne serai jamais qu'un écolier dans l'art
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L'échafaud, c'est la guillotine,
On n'en veut plus, c'est pour les rois !
L'humble auteur qui t'écrit ces lignes
Veut pour le moins mourir en croix
Je trempe mon roseau dans le sang de mon coeur
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J'aime et c'est ma folie.
C'est ma folie d'aimer.
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Sombres ombrages, surpris d'un rayon de soleil !
On attend pour chanter. On accorde une lyre.
Est-ce la fin d'un monde ou son commencement.
Oh ! il n'y aura plus de repos ! tout s'étire !
De la terre qui naît, c'est l'ensemencement.
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Il y a autant d'oiseaux que de feuilles dans la forêt.
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La nuit quand je pense à la poésie
Je ne peux pas, je ne peux pas dormir
Eau d'aurore
Les mots, ne les dissipez pas encore
— Tu les trouveras dans la rue
En allant revoir tes amis :
Entre le grand ciel triste et tout ce qui, gonflé,
Soupire, le miracle naîtra de la terre arrosée.
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J'étais, enfant, doué. Mille reflets du ciel
Promenaient, éveillé, les charmes de mes songes,
Et venaient éclipser l'étendard du réel.
Au milieu des amis, enseignés par les anges
J'ignorais qui j'étais et j'écrivais un peu.
Au lieu de femme un jour j'avais rencontré Dieu
Compagnon qui brode mon être
Sans que je puisse le connaître.
Il est le calme et la gaîté
Il donne la sécurité
Et pour célébrer ses mystères
Il m'a nommé son secrétaire
Or pendant les nuits je déchiffre
Un papier qu'il chargea de chiffres
Que de sa main même il écrit
Et déposa dans mon esprit
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