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Critiques de Maxim Leo (51)
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Là où nous sommes chez nous



L’auteur nous raconte comment sa famille juive fut chassée de Berlin par l’avènement du régime pourri d’Hitler et éparpillé aux Pays-Bas, en France, en Autriche, en Angleterre et en Palestine.



Maxim Leo, qui est né en 1970, retrace le parcours de ses grand-tantes Irmgard, Hilde et Ilse Leo et de leur géniture, aussi bien que nous avons en fait droit à plusieurs récits avec une multitude de personnages. Heureusement que sur les pages 6 et 7 de l’ouvrage figure un arbre généalogique de tous les descendants de Thérèse et Friedrich Leo, Maxim compris.



Dommage cependant que les noms de tous ces Leo ne soient pas suivis de leur date de naissance, et le cas échéant, de la date de leur décès, car l’ouvrage couvre finalement une assez longue période, de pratiquement un siècle entier (de 1920 à 2019).



Comme il serait fastidieux d’essayer de résumer tant de biographies en l’espace d’un billet fatalement sommaire, j’ai opté pour une approche qui favorise les passages qui m’ont frappé le plus.



Ainsi Hilde Leo-Fränkel se trouvait avec son gamin André de 11 ans, en août 1939 à Paris, où elle occupait une chambre dans un bâtiment au 10, rue Dombasle dans le 15ème arrondissement, où logeait également à un étage supérieur le grand écrivain et philosophe Walter Benjamin, avant sa fuite à travers les Pyrénées et son suicide en septembre 1940 à Portbou en Catalogne. Voir ma critique du livre de Lisa Fitko "Le chemin Walter Benjamin" du 3 avril 2021.



À Paris, les Leo ont aussi croisé le chemin d’Arthur Koestler et Vassily Kandinsky dont le premier mari de Hilde, le neurologue Fritz Fränkel, possédait une superbe lithographie, un souvenir des brigades internationales lors de la guerre civile espagnole.



Irmgard Leo, l’aînée, a suivi avec son mari Hans Wittenberg, un entraînement spécial pour partir vivre dans un kibboutz à Beit HaShita entre la baie d’Haïfa et le Jourdain et où leur fille Hanna a vu le jour.



Ilse Leo, la benjamine, a été déportée avec son mari Heinz, un médecin, à l’abominable camp de Gurs en Béarn, où elle a soigné malades et blessés. Après s’être evadée, elle s’est retrouvée en 1944 avec son bébé Susi dans Toulouse libérée.



L’ouvrage de Maxim Leo ne m’a, malgré ses 366 pages, pas ennuyé une seconde. L’histoire de sa famille est évidemment triste mais fascinante et il a l’art et la manière de présenter un récit dans un contexte historique authentique et captivant.

Comme il a fait d’ailleurs avec son autobiographie "Histoire d’un Allemand de l’Est", qui lui a valu, en 2011, le Prix du Livre Européen.

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Le Héros de Berlin

Michael Hartung est propriétaire d’un vidéo club. Tant bien que mal, il tente de faire face à la crise financière qui malmène son entreprise. Un jour, Landmann, un journaliste, vient lui rendre visite. Après avoir étudié les dossiers de la Stasi, il est convaincu qu’Hartung, alors qu’il travaillait pour les chemins de fer, est un héros qui a aidé plusieurs allemands du côté est à passer du côté ouest, grâce à une déviation du train qui les transportait. Hartung a beau expliquer à Landmann qu’il y a une erreur, ce dernier insiste pour faire ce reportage. Hartung va quant à lui finalement accepter de jouer le jeu, appâté par les gains financiers que cette supercherie peut engendrer.



En voilà un roman original, qui mêle plusieurs thématiques telles que le courage et le mensonge, le tout sous fond historique présent tout au fil des pages. J’ai beaucoup apprécié cette lecture différente.



L’auteur va montrer à quel point Hartung va finir par s’embourber dans un mensonge, qui si au début lui apporte l’admiration des siens, va finalement terminer par terriblement lui peser.



D’emblée, j’ai eu beaucoup d’empathie pour Hartung, qui est un personnage qui va évoluer tout au fil des pages et se remettre plus d’une fois en question. J’ai été touchée de voir à quel point ce mensonge sur son acte héroïque finit par lui peser.



Beaucoup de personnages vont constituer cette histoire qui va crescendo dans le suspense. Je n’ai pas cessé de me demander comment Hartung allait bien pouvoir rectifier tout cela.



La plume de l’auteur est d’une grande fluidité. J’ai beaucoup aimé le style de l’auteur, épuré, allant droit au but, et véloce. J’ai tourné les pages avec beaucoup de curiosité et je n’ai pas ressenti de longueurs.



Un roman dans lequel le personnage principal va devoir faire preuve de courage afin de ne pas laisser un mensonge prendre de trop grandes proportions. C’est très intéressant. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Une famille allemande marquée par l'histoire. Maxim Leo nous livre les destinées de ses parents et de ses grands-parents, de la montée du nazisme à la chute du rideau de fer. Un grand-père, membre de la résistance en France pendant la guerre, qui contribuera ensuite à la fondation de l'Allemagne de l'est : la RDA. Une mère, journaliste et propagandiste du régime communiste, qui voguera de l'enchantement au désenchantement. Un père qui, dés les prémices, ne croit pas en cet idéal est-allemand. Je m'attendais à un récit plus accès sur la vie en RDA. Cette biographie familiale apporte toutefois un regard intéressant sur les antagonismes et les particularités de l'Allemagne réunifiée actuelle.
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Avant de lire ce livre , j'avais lu pas mal de critiques sur le net , toutes très positives et ce sujet ' L'histoire d'un allemand de l' Est m'a fait rêvé , j'avais une envie folle de tenir ce livre entre mes mains , et enfin voilà que je commence ma lecture , j'en attendais sans doute un peu trop car j'ai été un peu décue .

Bon , je m'eplique , je m'attendais à plus d'anecdotes sur la vie en RDA et bien sûr , il y en a mais pas assez , je ne m'attendais pas à ce que l'auteur s'attarde si longuement sur la vie de ses deux grands -pères ( surtout de son grand -père maternel ) ; même si c'est important pour comprendre l'histoire de l' Allemagne après la seconde guerre mondiale jusqu'à la chute du mur de Berlin .

Il m'a semblé que l'histoire de Gehrard était rocambolesque , que certains passages sur la fin de la RDA et la chute du mur ressemblent plus à un cours d'histoire qu'à une vision personnelle , j'ai lu pas mal de livres sur la chute du mur et j'ai enfin assouvi ma soif de lecture sur cette période .

Pour les points positifs car il y en a , l'auteur décrit très bien comment on est arrivé à construire cette RDA , l'importance qu'elle a pu avoir au début et qui s'est estompée en trois générations jusqu'à disparaître définitivement , l'amertume de nombreuses personnes qui voulaient plus de liberté mais pas la fin de l'état , la duplicité qui est indispensable pour survivre au jour le jour . , les compromis que l'on doit faire et pour ça le livre vaut le détour . L'anecdote du 8 mai 1958 où paraît dans les journaux ' Des observateurs auraient vu des tanks américains dans les rues de Pragues ' est révélatrice de la désinformation de l'époque .

Et puis comme dit si bien l'auteur une enfance reste une enfance même en RDA , d'autant plus que l'auteur vit dans un milieu privilégié .

Un petit détail aussi m'a tracassé le père et le grand-père maternel de l'auteur ont le même nom de famille et il n'a aucune explication à ce sujet . , j'ai donc supposé que le père de l'auteur avait pris le nom de sa femme comme nom d'artiste . Le père qui comme la plupart des artistes a tout perdu avec la fin du communisme et qui est vite décu par l' Ouest ' il lui manquait cet Etat auquel il pouvait se frotter . L'Ouest n'avait pas de tranchant , pas de résistance . Il pouvait faire ce qu'il voulait , désormais , il n'y avait pas de réponse , pas de réaction. '

Donc en résumé , avis mitigé mais je n'irai pas jusqu'à en déconseiller la lecture , bien au contraire , les échanges d'impression sont les bienvenus .



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Histoire d'un Allemand de l'Est

Passionné par l'histoire des pays du bloc de l'Est, j'ai particulièrement apprécié ce livre subtil et profond qui offre une plongée véritablement incroyable dans l'histoire de la RDA, tout en répondant à une question complexe, qu' a pu représenter la RDA pour les membres d'une famille ? Ce récit autobiographie nous plonge dans une histoire familiale particulièrement compliquée ( j'ai même pensé à Anne Berest tant ce livre a des points communs, construction complexe, récit familial....). L'un des grands-pères dut nazi avant de devenir fervent communiste et son petit-fils se demande même s'il ne fait pas partie de ces gens qui auraient pu s'accommoder de tout. L'autre a un parcours incroyable entre fuite de l'Allemagne nazie, résistance en France, travail pour les renseignements....Les enfants sont du même genre et le petit-fils hérite de tout ce passé familial complexe et c'est lui qui pourtant va vivre le plus simplement la chute du Mur. D'ailleurs il dit que ce qu'il a embêté ce fut de passer la frontière sans cigarettes et sans oser "taxer" un Allemand de l'Ouest, c'est ça son souvenir numéro 1 de la chute du Mur.

Le livre est d'une grande richesse, il est ans arrêt passionnant et est par ailleurs illustré, assez joliment d'ailleurs ( le livre est publié par Actes Sud) de photos de tout ce petit monde.

Un livre que j'ai beaucoup aimé et qui a résonné avec une lecture récente, le pays disparu de Nicolas Offenstadt.

Un témoignage exceptionnel sur la vie dans une dictature sur la façon dont on peut, ou pas, s'accommoder d'un régime comme celui de la RDA....
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Histoire d'un Allemand de l'Est

C'est un livre que j'avais envie de lire depuis un moment et que je me suis procuré en version de poche.



Maxim Leo, journaliste, évoque l'histoire de sa famille sur trois générations et celle d'un pays : la RDA.



Le passé de ses grands-pères (l'un résistant en France et l'autre soldat de la Wehrmacht), les histoires respectives de ses parents et la sienne jusqu'à la chute du Mur de Berlin ; tout cela nous est raconté avec un grand sens du détail et nous donne une idée de ce qu' a pu être l'Allemagne de l'Est.



L'histoire de cette famille est-elle représentative du vécu de population est-allemande ? Pas vraiment. L'auteur prend conscience de sa situation privilégiée (ses parents sont des intellectuels, son grand-père un membre de l'élite) lors d'un stage en entreprise et sa découverte du monde ouvrier. Par contre, on découvre une atmosphère oppressante où la liberté de parole et de pensée est sous la tutelle du régime et de la Stasi.



Ce livre mêle la petite et la grande histoire. Les lecteurs découvriront des extraits de dossiers que la Stasi a établi sur la famille de l'auteur.



Un document passionnant et très facile d'accès.
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Le Héros de Berlin

Quoi de plus fascinant que les faux héros, à l'image de L'Imposteur de Javier Cercas ou de Un héros très discret, le film de Jacques Audiard. Replacé dans le contexte de l'Allemagne de l'Est, le roman de Maxim Leo promet d'être palpitant, et il l'est, avec une grande maîtrise dans sa progression et son suspense narratifs. Cela passe par la psychologie tourmentée du personnage principal, Le héros de Berlin, qui devient malgré lui et en dépit d'un acte qui était involontaire, à l"époque de la guerre froide, une figure idéale de la résistance à la dictature, dans une Allemagne désormais réunifiée qui réécrit sans scrupules le récit national. L'auteur réussit parfaitement à montrer que les clichés concernant l'ex RDA ont toujours la vie dure et que les préjugés et le mépris perdurent, à l'égard des présumés sous-citoyens de l'Est. Agencé avec habileté, le roman intègre à dose homéopathique de nouveaux protagonistes, la plupart du temps épinglés avec un humour décapant. Il y a même Katarina Witt et Mikhaïl Gotbatchev qui viennent faire de la figuration tandis que le livre s'en donne à cœur joie pour dénoncer la communication politique, la récupération idéologique et les petits arrangements avec la vérité des médias. Rondement mené, écrit avec agilité, Le héros de Berlin se lit avec une certaine délectation, malgré un dénouement un peu trop prévisible et précipité.
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Histoire d'un Allemand de l'Est

L'auteur est un journaliste allemand qui a vécu son enfance en Allemagne de l'est. Il a dix-neuf ans quand tombe le mur.



A travers les journaux laissés par ses deux grands-pères et les récits de ses parents, il retrace la vie de sa famille dans l'entre deux-guerres, durant le troisième reich et dans la R.D.A. naissante jusqu'à sa chute.



Il nous narre les utopies successives qu'ont poursuivi ses parents.



C'est une autre vision de l'histoire qui nous est ainsi présentée.



A lire assurément.
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Histoire d'un Allemand de l'Est

A l'étude de sa propre famille, des choix, ou non choix, faits par ses parents, grands parents et arrière grands parents, et de sa propre expérience, l'auteur pose un regard pragmatique et factuel, très intéressant, sur le nazisme, le communisme, l'antisémitisme, la résistance et la RDA. Journaliste, l'auteur raconte avec beaucoup de talent et d'intelligence une histoire dans laquelle le hasard de la géographie, le contexte familial, le tempérament contestataire ou au contraire conformiste ou indifférent des individus, et l’enthousiasme pour un projet, tiennent plus de place que les pures idéologies dans le devenir de chacun. Un livre passionnant teinté d'une pincée de nostalgie pour tenter de comprendre les contradictions du siècle passé et de la RDA.
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Là où nous sommes chez nous

Il est des livres que l'on ouvre et dont on se dit ..Ouh làlà ! Celui de Maxim Leo, écrivain franco/allemand, s'ouvre sur un arbre généalogique fourni, avec de multiples branches. Tout de suite vient à l'esprit une sorte de saga familiale où l'on risque de se perdre (et donc consulter sans cesse l'arbre). Et quand en plus il s'agit d'une famille allemande avec des origines juives que l'on découvre en plein dans les années 30 à Berlin... on sait que l'on ne va pas s'amuser une seconde, des images de camps d'extermination et autres infamies orchestrées par le régime nazi venant instantanément se coller dans l'esprit de n'importe quel lecteur qui, selon son intérêt pour cette partie de l'histoire risque de dire : "Oh non, encore...". Si vous êtes de ceux-là, remballez vos préjugés et plongez dans l'histoire de la famille Leo, vous ne le regretterez pas !

Tout d'abord "Là où nous sommes chez nous" n'est pas un roman, mais un récit biographique, que l'auteur a reconstitué en rencontrant tous les éléments de sa famille éparpillés un peu partout sur notre planète ( enfin dans quelques pays ...), des grands-parents et de leurs trois enfants pris au début des années 30 jusqu'à la dernière génération, de nos jours. Nous sommes dans une bourgeoisie éclairée, cultivée, avec des origines juives mais non croyants ni pratiquants. Sentant venir le danger, les enfants vont fuir à l'étranger. Et si la plupart de la famille a effectivement échappé à la Shoah, certains connaîtront un camp de prisonniers allemands en France ( celui de Gurs), d'autres atterriront dans les premiers kibboutz en Palestine déjà en fonction à cette période.

Le livre, découpé en chapitres s'intéressant à un seul personnage à la fois( avec quelques photos), accroche le lecteur dès les premières lignes. Maxim Leo écrit juste, simple et direct. Il sait rester un narrateur évidemment impliqué puisqu'il nous dévoile toutes ses racines, mais surtout hors pair, n'en rajoutant jamais dans les faits souvent franchement romanesques qui jalonnent ces vies. On le sent sincère, vrai et nous touche car, au fur et à mesure que le récit avance, il rend son propos de plus en plus universel. Au-delà de la simple transcription d'un récit familial, en plus de faire rencontrer la petite avec la grande Histoire, il amène le lecteur à s'interroger sur des sujets qui touchent le commun des mortels, sur le rôle de l'origine autant géographique que sociale, l'importance du passé dans le destin des descendants, les non-dits, les silences familiaux, .... Il y est question de sujets ultra contemporains éclairés par le passé ( l'immigration, les liens que l'on tisse ...ou pas) ou par le présent qui pointe l'ironie de l'Histoire comme, par exemple, le fait d'avoir quitter un pays fasciste en 1930 et de se retrouver dans un pays ( Israël) qui, aujourd'hui, par certains côtés, reproduit des attitudes similaires.

Vous l'aurez compris derrière cette histoire de famille, se cache un livre absolument passionnant de part ce qu'il raconte, véritable roman dont on tourne les pages avec fébrilité, mais surtout par ce talent inouï, d'amener les lecteurs à se questionner sur une foultitudes de sujets jamais imposé mais suggérés avec une très grande finesse. Du grand art, qui montre que l'on peut faire simple, captivant et intelligent !


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Histoire d'un Allemand de l'Est

Un cours d'histoire en accéléré. Une fracture idéologique divise cette famille. Elle divise également le pays. Et puis la réunification.

Le narrateur tente de comprendre les choix de vie de ses deux grand pères, et, à travers leur destins, il souhaite comprendre ses parents et … peut-être même le destin de l'Allemagne.

Adhérer au régime, malgré les milles doutes, comme sa mère ? Se poser en dissident passif, comme son père ? Passer à l'Ouest ?



J'ai adoré cette autobiographie. C'est aussi – en partie uniquement – mon histoire. Pour moi aussi la chute du mur a été le grand tournant de ma vie, car j'ai grandi à l'est du mur.

Une écriture limpide, un propos dense ; ni pathétisme ni jugement face aux combats ou illusions ou même mensonges de ses ainés, juste le désir de comprendre. L'empreinte de l'histoire sur le destin individuel : impossible de juger en noir et blanc.



Extrait :

« Je crois que pour mes deux grands-pères la RDA était une sorte de pays de rêve où ils ont pu oublier tout ce qui les avait accablés jusque-là. C’était un nouveau départ, une chance de recommencer depuis le début. La persécution, la guerre, la captivité, toutes ces choses effroyables que Gehrard et Werner [les deux grands-pères] ont vécues, pouvaient être enterrées sous le gigantesque tumulus du passé. Désormais, seul l’avenir comptait. [ ]

Nouvelle foi contre ancienne souffrance : tel était le pacte fondateur de la RDA. Ainsi s’explique aussi la fidélité enthousiaste avec laquelle Gerhard et Werner sont restés liés à ce pays jusqu’à sa triste fin. Ils n’ont jamais pu voir le grand mensonge qu’était ce grand rêve - parce que leurs propres mensonges existentiels auraient alors été révélés.

Et leurs enfants ? Projetés dans l’univers onirique de leurs pères, ils ont dû partager leurs rêves, qu’ils l’aient ou non voulu. Ils ne connaissaient pas le pacte originel. Et comme ils n’avaient rien à surmonter ni à dissimuler, la foi leur pesait lourd.» p199



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Histoire d'un Allemand de l'Est

Voici un sublime témoignage pour l’Histoire!

J’ai été littéralement captivée et émue par ce témoignage d’un jeune allemand qui analyse ses racines, essayant de comprendre d’où il vient, présentant les faiblesses des siens sans jamais les juger.

Maxim Leo parvient à prendre ce recul indispensable afin de ne pas dramatiser les histoires vécues par sa famille, qui le touchent et qui ont bouleversé sa propre vie.

Un regard tout en nuance, ni nostalgique ni méprisant.

Un livre remarquable. A lire!
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Je pensais adorer ce livre et finalement non, pas tant que ça. Le sujet me plait, ça c'est certain, mais la manière dont il est traité ne lui rend pas justice je trouve. Maxim Leo nous raconte l'histoire de la RDA depuis la fin de la seconde guerre mondiale jusqu'à la chute du mur de Berlin. Mais c'est très fastidieux... Il s'attarde sur beaucoup de détails, et la lecture devient complexe. Je n'avais pas envie d'y retourner, il fallait que je me force. J'aurais voulu lire l'histoire d'un homme, j'avais l'impression de lire une fiche wikipedia très fournie et détaillée.. Par exemple il parle tellement longuement de ses grands-pères qu'on finit par oublier que finalement ce ne sont que ses grands-pères, et que dans sa vie à lui ils n'ont eu que très peu d'impact..

En résumé, c'est intéressant, oui. Mais ce n'est pas agréable à lire.
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Le Héros de Berlin

Alors que l’Allemagne va commémorer la “réunification”, Landmann, un journaliste du Fakt cherche un sujet plus excitant que les habituelles cérémonies officielles. Il va en trouver un en la personne de Michael Hartung, grâce à des archives de la Stasie. Celui-ci a fait passer à l’Ouest 127 personnes alors qu’il était en charge d’un aiguillage à la fameuse station Fridrichstrasse en juillet 1983.



Lors de sa visite, Hartung nie en bloc. Et pour cause, si le train est bien passé à l’Ouest, ce n’est que par négligence. Après trois bières et quelques billets de banque, il accepte finalement de livrer son histoire. Malheureusement, celle-ci ne plait pas du tout au journaliste qui en invente une plus palpitante pour son journal. L’affaire s’emballe et les mensonges deviennent affaire d’État jusqu’à la chancellerie qui veut faire du gérant d’un minable vidéoclub, Le héros de Berlin. Même Lidl s’en fait des choux gras avec le slogan : « il y a trente ans tombait le Mur, chez nous ce sont les prix ». Mais rien ne va se passer comme sur des rails, jusqu’à la rencontre avec une femme passagère du train. Que faire, continuer à mentir ou dire la vérité au risque de tout perdre ? Sa nouvelle fiancée et la carrière du journaliste.

Au-delà de l’affaire, de ses péripéties et de son côté burlesque, Maxim Leo, qui a vécu à l’Est jusqu’à ses 19 ans, met le doigt sur le roman national et ses arrangements avec l’histoire. La fabrique d’un récit, celui de la guerre froide et celui de l’après. Une vérité absolue, parfois travestie et sans équivoque possible. Car dans cette Allemagne réunie, il demeure toujours aujourd’hui des Allemands de l’Ouest et des Allemands de l’Est.

Le héros de Berlin est un véritable témoignage des affres idéologiques de la guerre froide qui demeurent encore et toujours entre les deux Allemagnes “réunies”. Drôle, sarcastique et instructif. A découvrir !
Lien : https://blog.l-opuscule.com/..
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Là où nous sommes chez nous

Dans ce récit familial, Maxim Leo part la recherche de la vie de Nina, Hilde et Ilse, trois de ses grands-tantes. Fuyant le nazisme qui s’abat en Europe dans les années 1930-1940, chacune à sa manière vivra la peur, la faim, l’enfermement ou la clandestinité avant l’exil définitif. Actrice puis millionnaire à Londres pour l’une, kibboutzinne pour l’autre, pédopsychiatre à Vienne pour la dernière. Trois destins qui constituent trois portraits de femmes attachantes et inspirantes par leurs forces et leurs failles.

A partir des témoignages des survivants et de leurs maigres archives, Maxim Leo retrace l’histoire de sa famille mais au-delà de tous les juifs qui ont quitté l’Europe avant le cataclysme. Eparpillés de par le monde, il est intéressant de constater ce qui sera conservé de ce qu’il faudra se défaire à jamais pour s’intégrer dans un nouveau pays afin de s’y enraciner. Malgré la distance géographique, l’enquête va renouer, parfois même renforcer, les liens familiaux distendus dans les générations suivantes

Ces parcours particuliers résonnent avec encore plus de force aujourd’hui en ce sens qu’ils font écho à la tragédie actuelle des migrants. Brillant et indispensable en tout point.

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Histoire d'un Allemand de l'Est

A lire absolument et je ne vais pas commenter des lignes et des lignes, car tout est dit dans les critiques très majoritairement positives.

Ce récit autobiographique m'a aussi passionné, il est absolument prenant et captivant de bout en bout.

A noter la traduction qui est faite avec beaucoup de soin dans ce livre, car hélas ce n'est pas toujours le cas pour bien d'autres.

Je conseille vivement.

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Histoire d'un Allemand de l'Est

Maxim Leo est né à Berlin en 1970. Il a étudié les sciences politiques à Berlin et à Paris, il est journaliste au Berliner Zeitung. Son livre, c'est l'histoire de sa famille, qui rassemble à peu près tous les éléments fédérateurs de la genèse de la RDA, l'Allemagne de l'Est : l'espoir des pères fondateurs, le désenchantement des enfants qui refusent ce socialisme-là, le soulagement des petits-enfants à la chute du Mur, leur tristesse de se sentir considérés comme des parias par les gens de l'Ouest, après....



Il commence son récit par l'histoire de son grand-père Gerhard, un héros de guerre, un membre de la Nomenklatura...et il déroule aussi celle de son autre aïeul, Werner, celui qui avait cru : aux vertus du nazisme, puis à celles du communisme, avec autant d'ardeur...ses deux grands-pères qui ne se sont jamais connus, et qui ont pourtant bâti ensemble la DDR (Deutsche Demokratische Republik, brocardée en "Der Dumme Rest".



Gerhard Leo, juif communiste exilé en France où il s’engage dans la résistance croyait en la RDA qu’il avait contribué à bâtir. Le journaliste sera plus tard le correspondant à Paris de l’organe officiel du PC est-allemand Neues Deutschland. Mais faisant découvrir à son petit-fils son pays d’adoption lors d’un voyage en France en 1986, un privilège permis seulement à certains, Gerhard Leo dont la fille Anne a déjà pris ses distances avec le régime contribue, bien malgré lui, à faire perdre ses dernières illusions à son petit-fils qui vient de sortir un livre sur l’histoire de sa famille : « Après ce que j’ai vu à l’Ouest, je ne supportais plus l’Est. Le socialisme que mon grand-père avait construit me paraissait complètement dépassé ».



Trois ans plus tard, Maxim Leo participe aux mouvements de protestation qui précèdent la chute du Mur. Il est même arrêté quelques jours avant, interrogé durement...Mais tout est aussi une provocation de la Stasi, on ne peut se fier à personne.

Il raconte avec tendresse et lucidité les contradictions de l'Allemagne aujourd'hui réunifiée.On sent qu'il doit raconter cette histoire, y mettre aussi les photos de ses parents, Wolf et Anne, de lui, bébé. On comprend ses doutes, ses contradictions, son expérience déchirée....



Un témoignage sans concessions, sensible et émouvant. C'est bien compliqué, l'Allemagne !
Lien : http://www.bigmammy.fr
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Ce livre est littéralement passionnant. L'auteur évoque le parcours de ses deux parents, ses grands parents également. Les deux grands pères ont eu des trajectoires complètement opposées : l'un a été obligé de fuir l'Allemagne et a fait de la Résistance en France (vers Toulouse), de la prison... L'autre travaillait dans une usine, et n'a fait la guerre que tardivement (vers 43), il a été prisonnier en France. Tous les deux ont été des partisans du nouvel Etat : la RDA.

L'auteur parle de la RDA, la Stasi, les suspicions, le manque de liberté, le rêve de l'Ouest, la chute du Mur

. Ou comment passer de la prison du nazisme à une autre prison.
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Le Héros de Berlin

Ce roman qui démonte le mécanisme d'une imposture "imposée" à l'imposteur pour des raisons politiques est très intéressant, et il m'a passionné. Il se lit très facilement, le personnage de l'imposteur est très attachant, déchiré entre appât du gain et de la célébrité et désir de rétablir la vérité pour pouvoir affronter le regard de sa fille et de la femme qu'il aime.

Le sujet de la vie en RDA est bien évoqué, le ressenti de ses habitants aussi, j'ai retrouvé l'ambiance que j'avais connue en allant à Rostock à la fin des années 60, où j'avais passé deux fois un mois d'été au contact de jeunes qui m'ont parlé en toute franchise de leur vie et de leurs aspirations.

Quant aux relations entre Allemands de l'Ouest et de l'Est après la chute du mur, elles sont décrites telles que j'en avais entendu parler ou évoquer dans d'autres écrits, n'ayant plus eu l'occasion par la suite de me rendre en Allemagne.

J'avais lu une très bonne critique de ce roman dans "Le Canard Enchaîné", et comme souvent dans ce cas, je n'ai pas été déçu, ce fut un très bon moment de lecture.
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Histoire d'un Allemand de l'Est

Gerhard, le grand-père maternel de l'auteur a combattu le nazisme avec des résistants français, malgré ses origines allemandes. Après la guerre, la formation de la RDA est pour Gerhard un moyen de créer une société nouvelle capable d'empêcher une résurgence du fascisme. Ce héros de guerre transmet une partie de ses convictions et espoirs à sa fille Anna, la mère de l'auteur.

Côté paternel, la relation de l'aïeul de l'auteur avec le nazisme a été moins glorieuse… Wolf, le père de Gerhard ne partage en outre pas la naïveté et les espérances de son épouse Anna. A l'époque de la RDA, les relations au sein de la famille de Maxim étaient donc plutôt compliquées, et l'ambiance y était pesante. Il fallait en outre se préserver de possibles décisions arbitraires de gouvernants qui cherchaient avant tout à préserver leurs avantages. La chute du Mur de Berlin puis la réunification de l'Allemagne n'ont d'ailleurs pas tout résolu. Les engagements politiques ou idéologiques des uns ou des autres, ou leur passivité vis-à-vis d'événements auxquels ils ont été confrontés, nous semblent souvent faciles à juger rétrospectivement, après que l'Histoire a pu donner tort ou raison aux uns ou aux autres. En réalité les choses sont plus complexes : ainsi, si l'on peut louer le courage de Gerhard pendant la guerre, son aveuglement ultérieur sur la nature du régime qu'il a soutenu en RDA jette le doute sur les motivations de cet homme durant sa vie. Dans son prologue, l'auteur résume ainsi des contradictions auxquelles sont confrontés des allemands de l'Est : « Notre famille était une sorte de RDA en miniature. C'est là que se déroulaient les affrontements qui ne pouvaient pas avoir lieu ailleurs, c'est là que l'idéologie rencontrait la vie. »

De fait, l'hypocrisie ou la gymnastique intellectuelle qu'il fallait déployer pour vivre sous ce régime totalitaire sont impressionnants : les tentatives de contrôle de la pensée par le pouvoir et la surveillance de la population sont omniprésents. Par exemple, la STASI a de nombreux correspondants, la presse ne diffuse que ce qui est approuvé par le Parti Communiste (unique, et au sein duquel les débats internes sont proscrits), le premier critère de notation de certains devoirs scolaires est leur concordance avec des thèses officielles farfelues (le Mur de Berlin construit en 1961 serait un « mur de protection antifasciste », et sept ans plus tard la répression du Printemps de Prague une réaction à l'impérialisme occidental, …).



C'est surtout le cadre historique de ce récit autobiographique qui le rend intéressant. Cette lecture a évoqué chez moi l'ambiance de l'excellent film « La vie des autres » (Florian Henckel von Donnersmarck, 2006), mais aussi celle du plus léger « Good Bye Lenin ! » (Wolfgang Becker, 2002). Outre son intérêt historique, cet ouvrage amène le lecteur à s'interroger sur la manière dont lui-même aurait pu s'accommoder d'événements aussi tragiques provoqués par la succession de deux formes de totalitarismes qui se sont momentanément affrontés...



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