« Pour lecteur averti… » Voici les premiers mots des Éditions Mazarine au sujet de Persona, le premier roman de Maxime Girardeau, paru le 12 février.
Loin de mes habituels livres feel-good, ce nouveau Thriller a accompagné quelques-unes de mes soirées me faisant, très souvent, frissonner et sursauter.
Le roman s’ouvre sur les pages d’un mystérieux journal intime dont nous ne connaissons pas le détenteur. Nous découvrons avec effroi la torture d’un homme décrite par son bourreau. La description fait froid dans le dos : la torture est longue, mais “Bientôt, tu vas mourir et je vais te dire pourquoi.” Le ton est donné, ce livre n’est ni un roman humoristique, ni une belle histoire d’amour.
Parallèlement aux pages de ce journal intime, nous suivons les histoires de trois personnages : Kahl Doe, le CMO antipathique d’un grand groupe français, Franck Somerset, un policier aguerri de la brigade criminelle et Elga, une attachante responsable du groupe Google.
Tous les trois ne se connaissent pas et pourtant, ils vont se retrouver mêlés à une enquête compliquée. Compliquée pour le simple fait qu’aucune des victimes n’est retrouvée morte. Elles sont torturées et enfermées en elles-mêmes. C’est une première pour Franck Somerset et l’aide d’Elga va se révéler précieuse. Tout n’est qu’une question d’images et de perspectives.
Au-delà du thriller haletant, nous sommes plongés dans le milieu des GAFAM (Google-Amazon-Facebook-Apple-Microsoft), ces géants du web. Maxime Girardeau nous amène à réfléchir sur cette révolution du numérique et à notre propre utilisation des différents réseaux. Tout ce que nous publions sur nos réseaux ne nous appartient plus. Quelles en sont les conséquences ? Nous ne maîtrisons plus rien et nous appartenons désormais à un monde numérique bien plus grand et vaste que nous.
Même si ces avancées numériques se montrent être essentielles au bon déroulement de cette enquête, l’auteur met les pieds dans le plat et dénonce sans censure un milieu puissant qui règne sur le monde entier à coup de pratiques douteuses et de stratégies commerciales véreuses.
Pourquoi Persona ? Selon C.G Jung, Persona, le masque en latin, est la façon pour un individu d’organiser son rapport à la société. La persona est ce que quelqu’un n’est pas en réalité, mais ce que lui-même et les autres pensent qu’il est.
Tout au long des 432 pages, Maxime Girardeau tient le lecteur en haleine. L’ambiance est anxiogène. La plume est fluide et sombre. Une question nous suit tout au long du roman : qui peut donc bien être assez tordu pour effectuer de telles choses ? Car en matière de tortures, Maxime Girardeau se révèle être un expert dans la description : bras en moins, appareil génital disparu ou encore énucléation… Ayez l’estomac bien accroché avant de plonger dans ce roman.
J’ai apprécié les personnages que l’on suit à travers le roman. L’auteur se tient loin des clichés collés aux policiers dans la littérature : Franck Somerset ne traîne pas de casseroles et n’est pas hanté par les fantômes du passé. Pour une fois, ça a le mérite d’être souligné ! La partie dans les Catacombes de Paris est l’une des plus réussies du roman et la mieux ficelée. On est accroché en temps réel à l’intrigue et on se ronge les ongles tout du long.
Je trouve ce premier roman très réussi de la part de Maxime Girardeau. J’aime ce jeu qu’il installe avec son lecteur et qui m’a rendu dingue plus d’une fois me faisant passer du choc au déni en un rien de temps. Le roman n’est pas lourd et l’intrigue fonctionne sans être trop exagérée. Cependant, je suis mitigée concernant la fin du roman… Je ne vais pas tout dévoiler et je vous invite vivement à vous faire votre avis sur ce roman !
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