Un premier roman mettant en scène un sérial-killer, point de départ pas évident puisque déjà tellement traité.
Dès le départ, l'auteur incruste en toile de fond le réveil amer du monde quand il réalise que Trump va être élu président des États-unis. Ce sera donc un récit bien ancré dans la réalité.
Nous suivons d'abord Kahl Doe, un homme énigmatique et froid, une machine impitoyable, dans le monde du marketing où le "persona" est une personne inventée de toute pièce, dans le but de viser une clientèle cible.
Parallèlement, un flic français, Franck Somerset, commissaire à la Crim', est amené à enquêter...sur un "presque-meurtre": Philippe Silva, un ponte de chez Facebook, a été salement torturé et il faut retrouver son bourreau.
La meilleure amie de la femme de la victime, Elga, au fait des nouvelles technologies de par son travail chez Google, s'immisce dans l'enquête.
Une deuxième victime de multiples sévices est retrouvée torturée. Grâce aux recherches d'Elga, qui maîtrise parfaitement les nouvelles technologies, l'enquête s'oriente vers Kahl Doe.
L'empire de la publicité digitale, les arcanes des grands groupes qui dominent le monde, la dangerosité des réseaux sociaux qui détiennent nos données mais aussi la Colombie, les FARC, les narco-trafiquants..l'auteur s'attelle à une intrigue d'envergure dénonçant de nombreux travers du monde moderne.
Au début du récit, j'ai trouvé l'écriture un peu trop détachée par moment, froide et incisive, comme Kahl. Il y a parfois un saut dans le temps pas toujours défini, qui force à revenir en arrière. Certaines digressions ( je pense notamment à celle sur les Parisiens) m'ont semblé maladroites et superflues. J'ai trouvé les liens rapides qui se construisent entre le vieux flic aguerri et la jeune femme intelligente qui vient l'aider un peu clichés.
Et puis l'action s'emballe, et j'ai préféré de beaucoup la deuxième partie du roman.
Maxime Girardeau parvient vraiment bien à nous faire visualiser l'action, et les sévices infligés à ses victimes en feront frémir plus d'un. Là aussi, il fait preuve d'une belle imagination, mais âmes sensibles, s'abstenir!
Donc au final, si je l'ai commencé avec un regard critique et mitigé, je dois dire qu'il vaut la peine d'être découvert. Et l'auteur laisse entendre que l'on pourrait retrouver les personnages, certains, j'espère, seront plus approfondis.
(Une plus grande rigueur pour les coquilles serait bien mais là ce n'est pas le fait de l'auteur, et je suis open pour découvrir son prochain!)
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