Citations de Maxime Gorki (526)
Tout est dans l'homme, tout est pour l'homme ! L'homme seul existe, tout le reste est l’œuvre de ses mains et de son cerveau. L'homme ! Quel mot magnifique ! Comme cela sonne fier ! Il faut respecter l'homme ! Pas le plaindre, pas l'humilier par la pitié, mais le respecter ! Buvons à l'homme, Baron !
Si tu crois en lui, il existe ; si tu n'y crois pas, il n'existe pas. Rien n'existe si on n'y croit pas.
Et puis, la vérité... en as-tu tellement besoin ? Réfléchis un peu ! La vérité, pour toi, ce serait le coup de massue !
Tu es de trop partout... d'ailleurs, tous les hommes sont de trop sur terre.
Ce n'est pas le mot qui importe, c'est le pourquoi du mot !
Le mensonge, c'est la foi des maîtres et des esclaves ! La vérité c'ets le Dieu des hommes libres !
L’homme veut toujours porter son amour sur quelqu’un ; quoique parfois cet amour est tyrannique ou parfois avilissant, et peut empoisonner la vie du prochain, parce que, tout en aimant, l’homme n’estime pas l’être aimé. Nous devions aimer Tania, car nous n’avions personne autre à aimer.
– Je ne suis pas de leur race, comprends-tu ? C’est pour cette raison qu’ils ne m’aiment pas. Je ne suis pas comme eux…
VARVARA MIKHAÏLOVNA : Je ne peux pas ! Comprenez donc — je ne peux pas ! Moi-même… je suis une mendiante… Moi aussi, la vie me laisse sans voix… J'y cherche un sens — je n'en trouve pas ! Est-ce que c'est une vie ? Est-ce qu'on peut vivre comme ça, comme nous vivons ? L'âme recherche une vie lumineuse, pleine de beauté, et, autour de nous — c'est cette agitation maudite de l'oisiveté… C'est dégoûtant, c'est honteux, ça rend malade, de vivre comme ça ! Tout le monde a peur d'on ne sait quoi, on s'accroche les uns aux autres, et on demande de l'aide, on geint, on crie…
Acte III.
KLETCH : L'argent ne leur coûte pas cher. Ils ne travaillent pas, eux.
SATINE : Il y en a d'autres qui gagnent de l'argent sans peine, mais pour s'en séparer, macache ! Tu dis qu'on ne travaille pas, nous ? Donne-moi un boulot agréable, et je le ferai... peut-être. Oui ! Quand le travail est un plaisir, la vie est belle ! Mais quand il vous est imposé, la vie est un esclavage.
Mourir, ça n’est pas bien malin ; ce qu’il te faudrait, c’est savoir vivre…
KOSTYLEV :
Tu m'en prends de la place, pour deux roubles par mois ! Ce grand lit... cet établi par terre ! Tu occupes du logement pour cinq roubles, au bas mot ! Va falloir que je t'augmente de cinquante kopeks.
KLETCH :
Passe-moi donc tout de suite la corde au cou et étrangle-moi. Ça va bientôt crever et ça ne pense qu'au fric !
KOSTYLEV :
Pourquoi t'étrangler ? Ce ne serait d'aucune utilité, pour personne. Mais non, profite de la vie et que Dieu te garde... Seulement, je t'augmenterai de cinquante kopeks, avec cet argent j'achèterai de l'huile pour ma veilleuse, et mon offrande pour moi, pour racheter mes péchés, mais aussi pour toi, car tes péchés, tu n'y penses jamais ! Tu es un méchant homme, André ! Ta femme s'étiole par ta faute, personne ne t'aime, personne ne t'estime... jusqu'à ton travail qui est assommant, qui nous casse les oreilles...
LE BARON :
Eh... vous autres ! Ve... venez par ici ! Là... dans le terrain vague... l'Acteur s'est pendu !
SATINE :
Ah ! Il nous a gâché notre chanson... le crétin !
SATINE : "Dis-moi, mage favori des dieux, que me réserve l'avenir ?" Je me suis fait nettoyer à fond ! Tout n'est pas perdu, grand-père : il y a encore sur terre des tricheurs plus habiles que moi !
PEPEL :
Les autres gars te valent bien. Tu as tort de parler comme ça.
KLETCH :
Ils me valent bien, eux ? Ce sont des gens sans foi ni loi !
PEPEL : La foi, la loi ! À quoi ça leur servirait ? Ce n'est pas une paire de godillots, on ne peut pas se les mettre aux pieds. La conscience, il n'y a que les puissants qui en ont besoin.
ANNA :
Des coups... des insultes... je n'ai rien connu d'autre... jamais ! (...) Je ne sais pas si j'ai jamais mangé à ma faim... Compter chaque bouchée... trembler toute ma vie... toujours avoir peur de manger un morceau de trop... porter des guenilles toutes ma vie... toute ma pauvre vie ! Pourquoi ? (...) Et maintenant, je vais mourir... (...) Et je me demande maintenant : Seigneur ! Est-ce que, dans l'autre monde, j'aurai encore à souffrir ? Est-ce que là-haut aussi ?...
LOUKA :
Là-haut, il n'y a rien ! Reste tranquille, ne t'inquiète pas ! Là-haut, tu te reposeras ! Encore un peu de patience... Chacun doit patienter, ma pauvre... chacun prend sa vie en patience...
LOUKA : Vas-y, va la consoler ! Consoler les gens, ça ne fait jamais de mal.
KVACHNIA : Pour une femme, se marier c'est comme sauter dans la rivière en plein hiver : une chose qu'on ne fait pas deux fois.
MEDVEDEV : Minute ! Tous les maris ne sont pas pareils !
C’est très pénible et douloureux quand un homme vit, et que rien ne change autour de lui, et si cela ne tue pas son âme à mort, plus il vit, plus l’immobilité de ce qui l’entoure lui devient douloureuse...
- [...] Les gens s'usent et meurent, c'est naturel, mais nulle part ils ne s'épuisent avec la même rapidité terrifiante, ni aussi stupidement que chez nous, en Russie.