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Citations de Michael Roch (154)


— La colonisation a changé de visage. Aujourd’hui, elle est un aveuglement constant et mondial : celui de l’écran
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Chacun était aveuglé par sa propre culture et, derrière son propre écran, par ce qu’il percevait de l’autre. Cela a causé leur perte.
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Lanvil [la mégalopole du roman] est incapable de s’occuper de ses individus. Elle ne prend en compte que la masse. Chaque jour, elle
oublie un homme ou une femme, et laisse cette personne dans sa misère. Elle est punie pour toutes les autres.
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Chaque langue est un véhicule. Il est impossible de nous comprendre sans nous parler, sans nous traduire et sans laisser à la langue de l’autre l’espace qui lui est nécessaire pour exister. Ce qui nous aliène, c’est la dépossession d’une langue au profit d’une autre
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La prochaine fois que je verrai ce crocodile de pacotille, ce croque-soupir de malheur, je lui dirai que moi, Peter Pan, je suis d’une myriade de trésors. Je n’ai pas peur de mes souvenirs, ils sont les ancres de mon présent.
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– Tu sais, Peter, le Capitaine finira bien par t’avoir : tous les enfants grandissent.
– C’est vrai, vieil homme. Mais ils ne sont pas obligés de mourir pour ça.
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Ma langue est un chariot allant de mon cœur à ton esprit.
Elle me déplace entier pour t’apprendre ce que je suis,
comment je vois le monde, comment je le réfléchis.
Libre à toi d’entrer en résistance ou en communion.
Notre langue sera le reflet humble et honnête de notre relation.
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Il avale sa rancœur, puis il se penche sur son bureau. Il a le rictus de Judas. Il murmure an bagay. Il a retrouvé un vyé livre, il dit. Yo ka kriyé’y Traité du Tout-monde, par Édouard Glissant. C’est faux. Sa fo ! Je le regarde gwo zyé. Je résiste à l’envie de krazé tout ! Sa fo. Le Tout-monde, c’est pas un livre. Il ment, j’en suis sûr. Il ment ou je lui écrase le nez.
I ka mimiré : ce que cet homme a écrit au siècle dernier n’est qu’une vision de l’esprit. Le Tout-monde n’est pas un territoire, mais une pensée à la croisée de la politique, de la philosophie et de la poésie. Il dit kon sa, que la quête que je mène depuis les ravines de Lanvil n’existe que dans mon cerveau. Retrouver la terre des ancêtres et puis après ? Que cessent les discriminations, les oppressions ? C’était le combat de nos aïeux, ce n’est plus le nôtre. La grève contre les classes sociales d’en haut et les corpolitiques est éternelle. Elle n’a même plus de revendications claires. C’est un fourre-tout émotif, de rage et de colère qui n’appartiennent qu’à ceux qui se battaient vraiment pour leur émancipation. C’est bon, c’est fini ! Le Tout-monde n’existe pas. La terre de nos ancêtres n’a jamais existé. La vraie terre, nous l’avons détruite, nous l’avons rasée.
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Ce qui nous aliène, c’est de rester prisonniers d’un langage
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Je pense en kréyol, car c’est le seul morceau de moi qu’il me reste des ancêtres.
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Nous avons été dotés d'une origine, nous courons vers une fin qui nous a été promise ; créons alors la vie que nous désirons le plus ardemment, car entre ces deux points, nous sommes seuls maîtres de notre navire.
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Comprendre ce que la vie écrit, c'est accepter de se noyer à la source floue e l'humanité, se noyer dans la plaie béante de l'existence, et espérer en sonder la nappe bouillante de ses incohérences.
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Mais je ne voulais pas quitter l'Ailleurs. Je voulais vaincre le monstre. Je voulais comprendre de quoi j'étais fait, quelle était ma trempe, ma marque, mon combat, ma réalité. Je voulais sombrer au plus profond de moi-même et percer mon propre secret.
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En nous résonnent deux mélodies : celle de l'être aimant le monde et celle de l'être absent du monde. Il ne convient pas de choisir l'une pour détruire l'autre, cela est impossible. Mais celle que l'on fredonne donnera la teinte de notre symphonie. Et nous serons au monde l'air que nous sifflerons.
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Nous courûmes affolés, sous les cafards et les rats morts, sous les colombes cendrées et les serpents noueux qui quittaient les cieux noircis de brumes malades. Ils assommèrent les tuiles et les gouttières, fracassèrent les vitres et les lanternes, gorgèrent les rigoles et les tombeaux. Puis ce furent les briques, les caillasses et les cordes qui frappèrent nos têtes, puis les terrasses, les maisonnées, les campaniles et les guette-ciels.
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En nous résonnent deux mélodies : celle de l'être aimant le monde et celle de l'être absent du monde. Il ne convient pas de choisir l'une pour détruire l'autre, cela est impossible. Mais celle que l'on fredonne donnera la teinte de notre symphonie. Et nous serons au monde l'air que nous sifflerons.
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— Que la couleur est jaune, hé, de l'or, de l'oeuf, du soufre, du vent mauvais, du désespoir, du sang, de la trahison, de ce qui est étrange, du temps qui passe et qui s'oublie, des rognures pourrissantes et des mains salies de nos vieux soutiers, hein, jaune, jaune, jaune, oui, toujours jaune.
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Et si le temps nous manque, c'est parce que nous n'avons qu'une seule vie. Une seule vie avant de regagner le magma des âmes et des consciences flottant par-delà nos univers. Nous avons été dotés d'une origine, nous courons vers une fin qui nous a été promise ; créons alors la vie que nous désirons le plus ardemment, car entre ces deux points, nous sommes seuls maîtres de notre navire.
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Cela veut dire se forcer à marcher et ne pas attendre d'en avoir la force.
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J'aime quand tu ris. On dirait que c'est la terre entière qui tremble.
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