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Citations de Michel Bernanos (43)


Au bout d’un long moment de pénible descente. Nous sentîmes sous nos pieds le contact d’un rocher. Il était énorme, et avançait assez loin dans le vide. Nous nous mimes a plat ventre et rampâmes jusqu’à ce que nos regards puissent plonger dans l’abime. Nous pûmes cette fois en apprécier la profondeur extraordinaire, grâce a plusieurs feux allumes qui en éclairaient le fond.
« Avez-vous une idée de ce que cela peut vouloir dire ? » demandai-je à Toine.
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Et, le premier, il franchit l'orée du bois. Quel ne fut pas alors notre saisissement de voir les fleurs fuire à notre approche, avec l'élégance et la légèreté des biches. Devant cette chose surprenante digne d'une optique de fou, nous nous arrêtâmes net. Les fleurs s'arrêtèrent aussi .
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Aussitôt, le vin coula à flots, faisant grossir les rires et s'accentuer les traits, tandis que les mains d'abord timidement caressantes se faisaient plus pressantes. Lorsque l'horizon eut rejoint le soleil, les femmes à demi-nues se pâmaient de désir. Les hommes, saoulés à mort, le vin leur dégoulinant sur le menton entreprirent de les calmer à même les longues tables d'olivier, et leurs ardeurs décuplées par l'alcool montèrent la joie de leurs compagnes jusqu'aux cimes douloureuses de la jouissance.
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Tu n'avais pas l'impression, toi, qu'on regardait au travers d'un suaire qui aurait enveloppé nos corps morts ?
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Le dégoût n'est-il pas le commencement de l'acceptation ? Si l'acceptation est fatale aux gens normaux, elle est logique pour ceux qui restent muets aux questions qui pourraient les sauver.
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Le petit port, avec ses quelques maisons sur pilotis et son ponton lui servant de quai, prenait à leurs yeux l'aspect d'une capitale. Des hommes les saluèrent de la main. Ils débarquèrent entourés du respect qu'inspirent les gens venant de loin à ceux qui ne s'éloignent jamais de chez eux.
(page 101)
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Il crut soudain entendre un léger bruit dans la vaste chambre. En même temps, la tempête redoublant d’efforts, fit trembler les vitres à les briser. Il voulu se soulever. Il ne le put. Une force étrange l’en empêchait. Il s’affola, se débattit, essaya en vain de faire sortir un son de sa gorge nouée. Pendant ce temps, la pression qui le retenait à sa couche ne cessait de s’accentuer. Il comprit subitement qu’il ne pourrait rien contre cet affreux cauchemar. Il allait mourir. Tout allait être fini. Il eut alors une espèce de sanglot et s’abandonna à la peur hideuse.
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Une musique lointaine dans un tunnel noir... Des prés où l'herbe est bleue... Une lumière qui paraît verte... Et puis soudain, une douleur atroce montant du plus profond de son être... Un flot d'haleine chaude au fade goût de sang...

Elle respire encore. On parle, on vit autour d'elle, mais elle sait qu'elle n'est plus tout à fait avec eux. La peur de la douleur qui demeure là, tapie au fond d'elle-même, prête à remonter, la poursuit au milieu de ses rêves. Elle vomit de la bile aigre comme la mort [...]

Elle va crier, elle crie ! Mais elle a beau hurler sa souffrance, personne ne lui donnera la poudre blanche qui lui ferait chevaucher son superbe destrier d'or.
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Ce fut d’abord l’angle du toit qui m’apparut. Ce bout de maison ardoisée se détachant sur le ciel pâle dégageait une indéfinissable impression de malaise. Je n’en continuais pas moins à escalader le dur sentier jusqu’au sommet, et je pus voir alors se dresser devant moi, dans toute sa tristesse, le manoir de La Grande Bauche.
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Faire du grandiose avec du vide! Telle fut sans doute la gageure du Créateur lorsqu'il fit le Paracatu. Une grande vallée solitaire, refusée par le monde végétal, niée par le vie, mais disputée par la cupidité des hommes avec son sol recelant d'or, le diamant est une infinité de pierres précieuses.
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L'ARBRE GEANT FREMISSAIT sous les coups de hache. A coté du colosse végétal, les hommes à la peau sombre, luisante de sueur, ressemblaient à des miniatures mouvantes. [...] La grande forêt pris le deuil. Les bruits les plus fantastiques se mirent à courir : on avait tué l'Arbre-Dieu.
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Le seul souvenir qu'il me reste, depuis des siècles que je vis dans la pierre, est le doux contact des larmes sur un visage d'homme.
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Au moment ou Jean - Loup sortait de la bibliothèque , les brancardiers enlevaient le corps de la malheureuse Mme Maternus .
Il se rappela tout à coup ce qu'avait dit le médecin au sujet de la blessure et , faisant volte - face , revint dans la pièce .
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Sous les coups répétés de la masse , une des épaisses planches du panneau lâcha enfin , et Jean - Loup put passer un bras pour faire fonctionner les verrous et la serrure .
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Voyons, Carole, vous n'y pensez pas sérieusement ! Pour quelle raison voulez - vous qu'on cherche à nous tuer ? Allons , rentrons maintenant , fit - il le visage assombri en la prenant par le bras .
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Bien sûr, mon angoisse était loin de m'avoir quitté, mais j'avais fini par m'habituer à elle, et je pense que c'est cela le courage.
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Le seul souvenir qui me reste, depuis des siècles que je vis dans la pierre, est le doux contact de larmes sur un visage d'homme.

(p.567)
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Je m’étais endormi, comme il m’arrivait souvent, sans m’en rendre compte, et il me semblait entendre Toine frapper du pied à mes côtés et grincer des dents d’impatience, sans doute parce que je ne m’éveillais pas assez vite à son gré. Mi-furieux, je me soulevai enfin sur un coude et grognai :
– Ça va, ça va, je me lève.
Mais ma colère s’évanouit lorsque je vis Toine, ou plutôt son ombre, se pencher sur moi en chuchotant :
– Tais-toi, petit, et regarde !
L’intonation qu’il employa – celle qu’on ne trouve que pour les belles choses qui vous intimident – me fit plus d’effet qu’un coup de pied lancé dans mes reins, car ce n’était pas précisément le genre de Toine de se pâmer d’admiration devant quoi que ce soit. Je me mis donc debout, chuchotant à mon tour :
– Qu’est-ce qu’il y a ?
En même temps, je fixai mon regard droit devant moi. Ne voyant que la forêt sous la couleur argentée de l’aurore blême, je me retournai vers Toine :
– Ben quoi, ce n’est que le jour qui se lève !
– En pleine nuit ? Tu as déjà vu, toi, petit, le jour se lever la nuit ? En plus, dans cet endroit où y a jamais de lune ? Et puis tu sais bien que le jour, ici, est rouge !
C’était vrai, comment avais-je pu l’oublier ! Mais alors, qu’allait-il encore se passer ? Je sentis mon sang se glacer lorsque le bruit que j’avais pris dans mon sommeil pour Toine frappant du pied avec colère se fit de nouveau entendre. Je m’accrochai au bras de mon compagnon.
– Vous entendez ? fis-je à voix basse.
– Oui, petit, me répondit-il d’un ton étrangement calme. On dirait qu’un cœur de géant bat sous nos pieds.
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Je venais tout juste d’atteindre mes dix-huit ans, lorsqu’un soir, après boire, la main d’un ami guida la mienne pour signer un engagement d’une année sur un galion.
Mes souvenirs relatifs à ce qui devait être le départ d’une aventure effroyable sont très vagues, pour ne pas dire nuls. En fait, je ne repris vraiment contact avec la réalité que le lendemain matin. Ma surprise fut grande, alors, de me retrouver couché de tout mon long sur la dure, accueilli par le bleu du ciel profond. J’aperçus ensuite des voiles que gonflait doucement un vent léger, puis les petites taches blanches de la mer en mouvement se multipliant jusqu’au bout de l’horizon. Au comble de l’étonnement, je regardai autour de moi, quantité de cordages s’y trouvaient lovés, des cordages pareils à ceux que j’avais vus si souvent sur les ponts des navires en escale. Une forte odeur de goudron planait par-dessus le tout.
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S’il m’avait seulement parlé de ce frère jumeau ! Au fait, pourquoi étaient-ils en désaccord ?
— Pour la simple raison, que si leurs traits étaient identiques, leurs caractères par contre étaient diamétralement opposés. L’un était un parfait honnête homme tandis que l’autre était une vulgaire fripouille, depuis longtemps interdit dans son propre pays en même temps que déchu de tous ses droits civiques. Ne pouvant plus prétendre de ce fait à l’héritage, il avait compté sur son extrême ressemblance avec son frère pour se faire passer pour lui, le temps de s’approprier le trésor avant de filer ensuite vers des pays lointains.
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