Michel Honaker

Si je te demande ta montre , je suis sur que tu ne diras pas non, hein du con ?
Graymes le devisagea froidement. Son sourire de prédateur réaparut sur ses lèvres. Avec une vivacité de cobra, sa main droite plongea vers la gorge du rouleur de mécaniques,lui faisant presque avaler sa langue :
- Je ne dirais pas non , répondit til d'un ton suave tandis que l'autre s'étouffait piteusement. Et je la glisserais moi même dans ton trou de balle. Du con .

Venise est tel un scarabée : sa carapace aux couleurs vives laisse croire qu'il est le joyau du monde. Mais si par mégarde on le renverse, on découvre alors un abdomen blanc qui suinte de fiente si par mégarde on le presse...

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« On a volé les manuscrits ! » s’exclama-t-il, consterné.
Il dû s’adisser à la paroi pour retrouver son souffle coupé par l’emotion. [...] « Un vrai déménagement ! »Il interrompit soudain et barra ses lèvres d’un index impérieux. Il approcha ses lèvres de son oreille. « Nous ne sommes pas seul... »
Larry saisit la main de son assistante et l’entraîna hors de la chambre secrète. [...] « Larry ! Ça va sauter ! La salle a été piégée ! Le musicologue sentit sa gorge se dessécher. Les deux journalistes se mirent à courir en sens inverse. Ils n’eurent que le temps de plonger dans la crypte. Des murailles de feu s’élevèrent dans une déflagration assourdissante.[...] Et Larry s’évanouit avec un gémissement de douleur.

-Vous êtes cynique.
-Non, réaliste. La réalité c'est ce qui manque le plus dans notre monde. Voir les choses et les nommer. Pas faire semblant qu'elle ne se sont pas produites. Pas faire comme si elles n'existaient pas.

-Il paraît qu'on croise quelques cobras dans le coin?
-Mais non! Plaisante Gerda. Quelle bonne blague! Fais quand même gaffe où tu poses le pied.

"Chronophage, veux-tu de mon âme ? Prends-la donc. Elle sera rouge et noire, comme un mégot abandonné par les lèvres d'une pute."

Il savait combien les choses anciennes peuvent générer d'idées nouvelles.

Muséum.
Quelques décennies plus tôt, on avait rassemblé hors de la cité toutes les merveilles du monde afin qu’elles ne distraient pas inutilement les habitants soumis au Grand Ordonnancement. Sur ce monde où chaque seconde qui s’écoulait avait le poids d’une goutte de sang, tout ce qui pouvait détourner le citoyen de cette urgence avait été implacablement jeté au rebut. Ainsi cette plaine à l’origine infertile s’était vue en quelque sorte replantée de temples birmans, de pyramides égyptiennes, d’acropoles et de statues de toutes origines. Évidemment, dans la hâte, les monuments n’avaient été qu’entassés, et parfois superposés de sorte que le lieu ressemblait à un gigantesque capharnaüm s’étendant sur des kilomètres sans vie.

Pour la millième fois sans doute, il plongea sa longue main nerveuse dans la poche intérieure de son manteau pour palper la précieuse enveloppe. Il suivit du bout des doigts les contours du sceau rouge qui la cachetait et se sentit un peu rassuré.

- Est-ce que nous rentrons à Marly, patron ? Je ne dis pas non à l'idée de me recoucher.
- Nous devons d'abord repérer les lieux avant de nous présenter ce soir chez M. Coulonges. Une fière idée que ce bal masqué.
- "Nous", vous dites ? s'ébahit Fauvette. Je viens aussi ?
- J'ai besoin d'une cavalière, non ? plaisanta Rocambole en la poussant fermement devant lui.

La diligence talonneée par l'orage émergea de la forêt comme si elle avait le diable à ses trousses. Le cocher donnait du fouet sans relâche, engoncé dans ses longs vêtements de cuir, le visage abrité sous l'auvent d'un antique tricorne. Les quatre chevaux soulevaient des gerbes de boue et la voiture brinquebalait en tous sens sur cette route détrempée.

- Je n'ai aucune intention de prendre le trésor et donc de me jeter dans la gueule du loup. Tu te méprends sur mon compte. Je suis venu chercher Fauvette.
- Regarde mieux, l'ami !
Au fond de la chambre forte s'était ouverte une deuxième mâchoire, plus petite, qui révéla à travers les fumerolles une cellule ronde. Une silhouette blanche et menue à longs cheveux noisette se tortillait, étendue sur un tréteau de bois. Le cœur du jeune homme rata un battement.
- Fauvette !

Rocambole sauta sur le ponton, il crut distinguer une poupe qui disparaissait dans la brume, et une silhouette blanche qui regarder dans sa direction... Il était arrivé trop tard. Désormais, l'Océan le séparerait de son amour.
- Artémis... murmura Rocambole. Je l'ai perdue...

Il allait gratter une allumette quand la porte se referma sèchement dans son dos et le verrou fut tiré. Il sentit soudain des présences dans le noir. Sa main glissa vers le petit pistolet qu'il avait glissé dans la poche de son veston. Une lumière brasilla dans le noir et une voix calme lança :
- Inutile. Tu es pris, Rocambole.

"Les monts Tcherski sont l'enfer sur terre et seuls des démons peuvent y habiter". Tel était le dicton populaire qui circulait dans cette région chaotique de la Russie, meurtrie par le vent et la glace, où la température avoisinait les -50 degrés au creux de l'hiver. Il disait vrai. Ces démons existaient : c'étaient des bagnards qui piochaient inlassablement les rives d'un affluent de la rivière Iana.

L'agence pinkerton embauche des convoyeurs urgent.Entretien ce jour a midi au restaurant "Chez Rouillard", à Salt Lake City.

J'aime apprendre aux enfants, leur faire toucher du doigt, par la lecture, les évènements qui attendent dans leur existence future. Les préparer aux joies comme aux peines, les prévenir contre ces chemins de traverse qui ne mènent nulle part.
(...) Faire entrer le livre là où il n'est pas.Apporter un peu dee lumière dans des endroits sombres et reculés, la lumière de l'intelligence, du partage, de l'ouverture au monde. (...) Les pires dictateurs ont toujours commencé par brûler les livres et les dessins. C'est ce premier acte qui fonce leur règne.

- L'océan est un continent, Amber. On y est aussi seul que parmi les plaines lunaires. Seul avec soi. Avec ses mirages. Ses démons ... [...]
- Tu m'as dit ça juste pour me rassurer ? se força à plaisanter Amber.
- Non. Juste pour te séduire. À l'affût du moment où tu poseras ta tête sur mon épaule en murmurant : "mon héros"...
- Tu rêves à voix haute.

- [...] Commandant, je suppose que vous avez prévu une cabine pour cette demoiselle?
- Certainement, grinça Karras comme si on lui arrachait les poils de sa barbe. Avec vue sur la mer et le cul des mouettes.

- [...] Permission de monter à bord?
- Permission refusée . J'attends qu'on soit au complet. Et le diable c'est quand nous le serons.
- Je sens qu'on va bien s'entendre, grinça-t-il. Votre navire m'a l'air aussi pourri qu'un vieux seau à sardines. Il flotte, le vilain canard ?