Michel Honaker : L'enchanteur de sable .
Michel Honaker est à l'aise dans tous les styles. Il y a quelques mois, nous l'avions rencontré pour parler de sa trilogie Terre Noire (Voir l'interview) et aujourd'hui c'est dans un parking souterrain, lieu énigmatique ou débute le troisième volet de
Chasseur noir, L'enchanteur de sable, que l'on se retrouve. du piano au parking, les ambiances se suivent mais ne se ressemblent pas. RencontreInterview réalisée pour le site spécialisé en littérature jeunesse Les Histoires Sans Fin (http://www.leshistoiressansfin.com)
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" Je me compare souvent à un petit train à vapeur qui sillonne la campagne. Je trace, je traverse des paysages extraordinaires et je m'arrête dans des gares à la fin du voyage. Parfois il y a du monde sur le quai qui veut monter. Parfois pas. Mais ma voie ne dévie jamais. Ça tient au fait que j'ai commencé à écrire quand j'étais très jeune, j'avais sept ans à peu près. Au début, je gribouillais, mais je me suis rendu compte que l'écriture était une chose qui coulait dans mes veines. Au jeune auteur que j'étais, j'ai fait quelques promesses... Encore aujourd'hui, je veille à les respecter scrupuleusement...
[La revue des livres pour enfants n°274]
Tout le problème est là, de la difficulté d'entraîner les enfants vers le savoir et non vers la servitude.
Les éveilleurs sont seuls. Ils l'ont toujours été. C'est un lourd fardeau à porter que celui de détenir le pouvoir de vaincre la mort... Une si lourde charge...
A la fin, je referme le livre à regret, ainsi que l'on referme une fenêtre sur un autre monde, avec pour seule consolation de pouvoir à nouveau en franchir le seuil magique quand il me plaira.
Les mots restent bloqués dans ma gorge. Je fais un bond terrible. Il y a un affreux visage collé derrière la vitre. Un visage tout tordu et blanc comme du pain cuit, avec de grands yeux énormes qui nous regardent, une bouche maigre et rouge, une bouche pleine de mauvaises dents...Mais c'est déjà parti. C'était, je ne sais pas ce que c'était. Et je veut savoir. Je veux absolument savoir
Le monde appartient aux Hommes, mais la nuit appartient au Tigre.
- A moins de trouver une raison d'être assez solide dans ce monde, une attache résistante à laquelle, comme suspendu au bout d'un filin, tu te laisserais glisser. Possèdes-tu une telle amarre? Tiens-tu à quelque chose en particulier ici-bas ?
La question prit Graymes de court. Sous l'effort de la réflexion, il fronça les sourcils. Ses yeux tombèrent sur son épée.
- J'ai cette arme.
- Pfff... s'exclama le Passeur. Ta vie est sinistre si tu crois pouvoir la rattacher à ce bout de métal.
- Ce bout de métal m'a sauvé bien des fois.
- Laisse tomber. Et reste loin des couloirs. Ton heure n'est pas encore venue.
Chère sœur, cette délicieuse enfant à qui tu as donné le jour a-t-elle un nom?
- Au...Aurore, hésita Léonore.
- Et pourquoi pas "Epine de Rose" ? Trop tard pour en changer, je suppose ? Alors donnons à Aurore le présent qu'elle mérite.
Elle étendit sa main au-dessus de l'enfant, ferma les yeux et murmura sur un ton prophétique :
- A toi Aurore, psalmodia Cara, au jour de tes dix-huit ans, j'offre...la mort. Tu perceras ta main à un fuseau, et tu périras.
L'idée lui vint d'abandonner l'inconnue sue la digue, aux soins de la force publique, et de prendre les jambes àson cou. Mais aucun conte n'a jamais parlé d'un prince abandonnant une princesse en détresse. Aussi souleva-t-il la naufragée avec l'aisance de sa jeunesse et l'emporta-t-il à l'abri des regards, derrière la pyramide de ferraille jouxtant les premiers hangars.
La branche Spéciale ne déçoit jamais. La branche Spéciale n'échoue jamais.C'est normal. Elle n'existe pas.