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Critiques de Michel Kichka (58)
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Deuxième génération

Cette bande dessinée se lit facilement, mais porte des sujets lourds. Le dessin est fluide, le texte est simple. On se demande si c'est vrai, ce poids que portent les descendants des survivants de la Shoah, ça semble fou : ils ne l'ont pas vécue. Ca semble compréhensible : leurs parents ne leur racontent pas ce qu'ils ont vécu. On comprend qu'il reste encore de nombreuses pages à écrire sur cette horrible guerre mondiale.
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Deuxième génération

Comme le titre l’indique, Kichka est issu de la deuxième génération des victimes de la Shoah. Comment grandir à côté d’un homme qui a vécu ce que l’on nomme souvent par « l’impensable », « l’inimaginable », « le pire», … ?



Il a toujours été difficile de mettre des mots sur la souffrance des victimes de l’Holocauste. Peut-être encore plus aujourd’hui, à l’ère du politiquement correct où les paroles sont souvent aseptisées, vidées de tout contenu. L’amalgame entre antisémitisme et antisionisme est fréquent, peut-être parce que ce premier est toujours aussi ancré. (J’ai beau lire, vieillir, la haine des juifs est une réalité dont le sens ne cesse de me dépasser. Passons.)



Il est important que les générations juives laissent une trace en écrivant elles-mêmes leur histoire. Kichka s’y est attelé avec beaucoup de courage et de générosité. Il réussit à mettre les mots, à imager son parcours et celui de son père avec justesse, simplicité et honnêteté.



L’impossibilité pour certains enfants de la seconde génération de survivre au trauma, le cercle vicieux de la victimisation, la culpabilité des survivants, la relation père-fils, les non-dits, la difficulté de casser les schémas, les tabous, tout réussir pour représenter la revanche de son père sur Hitler… C’est fort, beau, toujours juste. Sans concession.



Si Kichka écrit pour exorciser, il nous offre également une ode au 9ème art et à tous ceux qui l’ont inspiré. La fin m’a laissée sur ma faim. J’aurais voulu connaître la réaction de son père, symbole, à mon sens, d’une page qui se tourne.
Lien : http://www.audouchoc.com/art..
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Deuxième génération

Il y a des BD qui marquent, qui retournent, des impressions qui restent. C’est le cas de Deuxième génération, un témoignage exceptionnel sur les rescapés des camps et les conséquences que ce vécu a eu sur leur famille. Le père de Michel est revenu d’Auschwitz mais a vu toute sa famille décimée par les Nazis. Absorbé par sa volonté de témoigner, Monsieur Kichka ne voit pas les difficultés de ses enfants à vivre avec cet héritage trop pesant. Chacun exorcise les démons du passé à sa manière, Michel Kichka a choisi la plume. Si le sujet de cette bd reste grave et profond, le ton est juste et plutôt léger. L’auteur livre de nombreuses anecdotes de son enfance jusqu’à l’âge adulte et on est passionné par son récit. Un gros coup de cœur à découvrir !
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Deuxième génération

Dans la continuation du travail entrepris par Art Spiegelman, Michel Kichka, fils d'un rescapé d'Auschwitz, a entrepris de mettre à nu tous les démons intérieurs du syndrome de la deuxième génération. [...]

Qui a déjà lu Maus de Spiegelman fera le rapprochement instantané entre les parcours de ces deux fils face à leur père.

Michel Kichka lui-même nous dit avoir été profondément marqué et motivé par la lecture du premier tome en 1986. Mais ce n'était pas encore le bon moment pour lui.

Le deuxième choc, pour lui comme pour sa famille, a été le suicide de son petit frère Charly. Pendant cette période très dure, il a trouvé refuge dans l'écriture, remplissant des carnets entiers de notes.



Dans le même temps, ce choc semble aussi avoir libéré instantanément la parole de son père, Henri Kichka, qui, depuis ce jour, s'est mis à raconter son histoire à Auschwitz. Il a ressenti le besoin pressant de témoigner, témoigner sans cesse. Il ne vit plus que pour cela. Il a écrit un livre, Une adolescence perdue dans la nuit des camps, et accompagne tous les ans des groupes d'écoliers à Auschwitz.



Un subit besoin de dire beaucoup trop oppressant pour le fils. [...]



suite sur mon blog, merci
Lien : http://linecesurinternet.blo..
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Deuxième génération

Bien sûr, on ne peut pas ne pas penser à Maus, d'Art Spiegelman, en ouvrant ce roman graphique, et je permets de le rappeler parce que l'auteur lui-même en parle comme d'une référence.

Michel Kischka, alias Mitchi, est un auteur de bandes dessinées humoristiques reconnu en Israël - d'où ces illustrations qui tirent sur le comique alors que le récit est grave - qui a une révélation en lisant ce fameux Maus. Il mettra quand même 7 ans, si je ne me trompe pas, à l'écrire et illustrer.

Ce roman graphique n'a rien d'original dans le sens où ce genre de romans autobiographiques et historiques s'est largement développé ces dernières années, mais il n'en est pas moins intéressant et bouleversant.

Mitchi grandit en Belgique, dans une famille de trois enfants, dont les parents ont été marqués, traumatisés, l'une par une éducation peu affectueuse et l'autre par sa déportation à Auschwitz, dont il reviendra "tout seul au monde".

Pendant l'enfance de Mitchi, son père parlera très peu de son passé, tandis que sa mère justifie l'autorité et les droits sans dérogations de celui-ci par les trois années de souffrance qu'il a endurées.

Ce n'est qu'une fois les enfants adultes et après un fait tragique que la parole se libérera dans la famille, unie autour de la Shoah.

J'ai particulièrement aimé la description du père, affectueux, aimant, mais obnubilé par son expérience jusqu'à la saturation.

Les traits sont clairs, ce qui rend la lecture facile et agréable, un bon roman graphique que je conseille à tous ceux intéressés par le sujet, amateur de BD ou non.




Lien : http://pourunmot.blogspot.fr..
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Deuxième génération

Henri Kichka a écrit « Une adolescence perdue dans la nuit des camps », récit autobiographique décrivant l’horreur de son séjour à Auschwitz, en compagnie de ses parents et de ses sœurs. Lui seul en a réchappé. Son fils, Michel, né en 1954 à Liège, ne connaît les événements qu’à travers le récit, les anecdotes et les privilèges de son père. Michel, sa sœur et son frère sont ce qu’on appelle « la deuxième génération », des milliers d’enfants qui découvrent la bêtise, la violence, la haine par transparence. Michel ayant bâti sa vie d’adulte, loin de la Belgique, en Israël, décide de raconter, en bande dessinée, sa vie dans l’ombre de cette figure tutélaire, à certains moments tellement égocentrique que cela en devient agaçant. Le père, ou plutôt un patriarche : pas croyant pour un shekel, complètement détourné de Dieu, il oblige son fils à faire sa Bar Mitsva et lui interdit d’épouser une femme goy. La relation au père, déjà difficile en temps normal, devient une source de contradictions intellectuelles et morales. Jusqu’à atteindre l’insupportable pour Charly, le petit frère de Michel, qui se suicide.

Cette bande dessinée, en noir et en blanc, teintée d’humour malgré son propos si grave, fait écho à un article paru récemment dans le Monde qui définissait la Shoah comme un traumatisme héréditaire. Dans la famille Kichka, il semble bien que ce soit le cas, même si, à certains moments, nous sommes, en tant que lecteurs, dans une incompréhension totale. Le devoir de mémoire pourrait-il ne générer qu’une fatalité morbide, sans aucun espoir de résilience ? Michel Kichka, dont je ne connaissais que les dessins politiques, ouvre la porte de l’espoir, en clôturant son récit par un autoportrait en homme volant au-dessus d’un livre ouvert. Bien entendu, nous pensons tout de suite au « Maus » d’Art Spiegelman, mais la figure paternelle est différente, ainsi que le propos. Spiegelman voulait raconter la vie dans les camps, pour comprendre le suicide de sa mère. Kichka ne parle des camps que par ricochet, à petits rebonds, d’anecdote en anecdote (celle de son professeur de dessin est très émouvante, car très juste).

Ce qui est, par contre, frappant, c’est qu’il y a réellement un courant de l’autobiographie en bande dessinée depuis quelques années. Ici, ce qui fait la différence, ce sont les racines belges de l’auteur/dessinateur, son humour noir et parfois surréalisant par son essence absurde, et son talent de caricaturiste (le visage du rabbin à la synagogue m’a bien fait rire). Le tout sert un récit touchant – quatre longs chapitres et un épilogue - absolument pas manichéen, proposant une réflexion sur la famille, sur le traumatisme, sur la condition humaine tout simplement. Nous avons parfois le sentiment de retrouver des résonances avec « Si c’est un homme » de Primo Levi.
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Deuxième génération

Deuxième génération aurait pu être un énième ouvrage qui relate les évènements de la Shoah et de la vie après la Shoah. Mais il n'en est rien.



Pour cette bande dessinée, Michel Kichka s'est inspiré de sa propre vie, et de celle de son père, un rescapé des camps et de la marche de la mort.

Ce que j'ai trouvé particulièrement bien fait, c'est le fait d'avoir exposé les difficultés des deux "partis. D'un côté les fantômes et les difficultés à reprendre une vie "ordinaire" des survivants, mais aussi leurs nombreuses frustrations : les études, le froid, la faim, les difficultés à exprimer son affection et à transmettre. Transmettre, oui, c'est le rôle des parents avec leur enfants, mais dans ce cas précis, que peut-on transmettre ? La mort ? C'est pourquoi il est impératif pour le chef de la famille Kichka de prendre sa revanche sur "les Boches" (termes presque anachronique puisqu'il a surtout été utilisé pendant la Première Guerre mondiale).



En réalité, l'auteur montre très bien que ce désir effréné de revanche par la voie familiale donne une lourde responsabilité à la deuxième génération qui porte cet héritage malgré elle. Michel Kichka se souvient, par exemple, d'un moment de sa vie où il était amoureux d'une goy. Mais oh malheur ! Quel impie ! Il briserait le 11ème Commandement : "Contribuer à repeupler la Terre de petits juifs tu devras".

Ce poids devient vite trop lourd à porter sur les frêles épaules d'enfants et d'adolescents qui n'ont pas demander à avoir la Shoah comme membre invisible (et envahissant) de la famille. Cette culpabilisation (plus ou moins) involontaire amène une inversion des rôles : ce sont les enfants qui cherchent à protéger leurs parents ! A ne rien dire pour ne pas les contrarier. A ne pas répondre aux phrases assassines du père qui dit à son fils qui ose se plaindre lorsqu'il est malade : mais comment aurais-tu survis dans le camp ! Le constat est donc sans appel : la seule fautes de ces enfants, c'est de ne pas avoir subi les atrocités de cette période.



Et finalement, c'est bien l'écrit (BD ou roman) qui aide à combattre ce silence qui règne et qui est le fruit pourri de l'incapacité à exprimer ses douleurs et à les partager avec ses proches.



A découvrir !
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Deuxième génération

Que dire de plus que ces quelques mots de l'éditeur ? Tout y est. Une histoire personnelle touchante, sensible sans mièvrerie ou volonté de faire pleurer dans les chaumières. Une recherche personnelle aussi de sens à donner, de réponses à trouver face à une histoire familiale qui est parfois plus devinée que racontée.
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Deuxième génération

Deuxième Génération, comme son nom l'indique, raconte ce qu'a vécu Michel Kichka, descendant de la deuxième génération des victimes de l'Holocauste. Cette bande dessinée est composée d'une centaine de planches en noir et blanc.

Le livre, sorti le 30 mars 2012, parle de la dure enfance, mise dans l'ombre par la Shoah, qu'ont vécue Michel et sa famille.
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Deuxième génération

Une BD magnifique qui laisse une impression tellement forte qu'il est difficile de mettre des mots dessus.



Dans cet album, Michel Kichka raconte l'histoire de sa famille et de son père, qui en est le pivot central. Le dessinateur évoque ce papa, “rescapé” des camps de concentration et qui a mis le reste de sa vie au service du devoir de Mémoire. Auteur, conférencier, il accompagne les lycéens à Auschwitz et leur parle de son expérience de prisonnier des Nazis.



Michel Kichka, lui, aborde dans cette BD le poids d'une Histoire qui a traumatisé tout un peuple, pesé lourd sur la génération suivante et qui continue, encore aujourd'hui, de laisser des traces indélébiles. Comment la Shoah a marqué non seulement les familles juives directement touchées par cette horreur, mais aussi leurs descendants, porteurs d'une souffrance qui ne leur appartient plus vraiment et qui pourtant, reste au coeur de leur existence quotidienne.



Une BD bouleversante, au texte chargé d'émotion, un dessin en noir et blanc magnifique, bref, une réussite à mettre dans toutes les mains pour essayer de comprendre et surtout ne jamais oublier.



C'est vraiment un coup de coeur pour moi!
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Deuxième génération

Le dessin de Michel Kichka […] joue un rôle extrêmement important dans ce recul qu’il a su prendre sur ce passé meurtri et sur les drames qui l’ont ensuite, par extension, touché personnellement.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Deuxième génération

Sans pathos ni manichéisme aucun, cet album très éloquent, très sobre aussi, pointe le fardeau qui pèse précisément sur cette "deuxième génération", prompte à en finir avec l'extermination mais obsédée malgré elle par son souvenir. L'auteur en tire à la fois un récit autobiographique et une réflexion salutaire, au point de signer une BD très percutante.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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Deuxième génération

Pour moi Deuxième génération a été un véritable coup de cœur, j'ai été profondément émue et attendrie par les dessins et le texte de cet ouvrage. Monsieur Klichka parle de sa famille, de son père surtout, rescapé des camps de concentration nazis. Il nous parle de sa fratrie qui grandit avec cette présence pesante de la tragédie paternelle. Les dessins, en noir et blanc, sont précis et expressif. Le ton de l'ensemble -images et textes- est subtil et profond. Deuxième génération est d'une grande franchise et l'auteur aborde sans tabou les difficulté qu'il a pu rencontrer en grandissant dans l'ombre de la Shoah. Tout dans le livre respire une grande maturité, et l'on suit le cheminement de vie de l'auteur qui semble au fil des pages aller vers une sérénité méritée. Face à ce genre de lecture, on pourrait redouter quelque chose de trop dur mais ce n'est pas le cas, c'est finalement un ouvrage plein d'optimisme, débordant de vie et d'humanité. Le sujet du poids des traumatismes sur les générations suivantes me passionne et ce bouquin est une pépite pour qui s'y intéresse. Je ne saurais donc que te conseiller cette lecture ami lecteur, et si tu en as l'occasion vient me dire ce que tu en as pensé.
Lien : http://altervorace.canalblog..
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Deuxième génération

Le BD a fait appel à moi à l'avance. Il s'agit d'une part de la vie de l'auteur et d'autre part des camps de concentration. C'est très bien dit. J'ai parfois trouvé cela un peu compliqué. Si vous connaissez l’histoire de la bande dessinée, c’est beaucoup plus agréable. Il y avait beaucoup de mots dans ce que je ne savais pas encore.
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Deuxième génération

A la suite des critiques souvent circonstanciées et toujours positives, juste un petit mot pour abonder dans le même sens sur cet ouvrage, qui a maintenant quelques années. Vraiment touchant et plein d'empathie, il ne peut que susciter la... sympathie et l'intérêt d'un lecteur un tant soit peu attiré par le sujet. Graphisme limpide, délicatesse des images et des sentiments, une belle réalisation, qui a aussi coûté beaucoup de temps, d'introspection et certainement de choix difficiles entre dire ou ne pas dire, à son auteur. On comprend combien le recul des années, des décennies, est parfois nécessaire, et l'on découvre les traumatismes qui sont ceux de la "deuxième génération".
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Deuxième génération

Deuxième génération fut pour moi un roman graphique et autobiographique très agréable à lire et donnant un autre regard sur la Shoah : comment a-t-elle été vécue non par les survivants mais par leurs enfants

Michel Kichka est en effet le fils d’Henri Kichka, seul rescapé de sa famille des camps d’extermination nazis, bien connu en Belgique pour avoir témoigné de son expérience dans les écoles et avoir accompagné des voyages à Auschwitz.



Le livre nous relate l’enfance de l’auteur, enfance toujours hantée par ce qu’a vécu son père, ce n’est pas une description des camps mais plutôt les effets de la Shoah sur la seconde génération qui ne l’a pas vécue. Cela commence par le non-dit et les interrogations. Son père ne parle pas de sa famille, mais oppose à la vie de ses enfants la vie dans les camps. Mais c’est quoi les camps ? Qui lui a écrit un numéro sur les poils ? Michel cherche les réponses dans les livres et ses nuits sont hantées de cauchemars.

Au pensionnat , son père exige qu’il soit le meilleur - « Je n’ai pas pu finir l’école à cause des Nazis alors sois toujours le premier de classe ! « , cela représente pour lui une revanche sur Hitler.



Tout l’ouvrage est plein d’anecdotes, certaines humoristiques. d’autres plus émouvantes ou tragiques. Et les questions fusent : « Ne suis-je pas voué à toujours le satisfaire en compensation de ce qu’il a vécu ? Se libère-t-on jamais du traumatisme des parents ? »



Michel partira en Israël.



Un événement métamorphosera son père qui commencera alors - mais de manière quelque peu inappropriée - à parler de ce qu’il a vécu, à l’écrire, à faire visiter Auschwitz, à essayer d’y entraîner son fils.



Le portrait du père est décrit honnêtement, sans l’idéaliser, en n’hésitant pas à montrer ses travers, sa propension à tout rapporter à lui.



Un roman graphique avec des dessins à la ligne claire, un roman combinant moments d’émotion et moments de la vie quotidienne, où le fils essaie de comprendre son père.



PS

Henri Kichka, est décédé récemment (en avril 2020) de la Covid-19. Son fils en l’annonçant a déclaré : « Un petit coronavirus microscopique a réussi là où toute l’armée nazie avait échoué. »







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Deuxième génération

Une BD sur la shoah, le souvenir de l'holocauste, les camps, Auschwitz, Buchenwald, ça vous dit ? Oh, non, encore une, non merci, me direz-vous. Eh bien vous auriez tort de faire la fine bouche, car celle-ci est tout simplement formidable.

Si vous observez la couverture, en noir et blanc, un camp de concentration en fond, vous apercevez tout de même le petit personnage en costume, marchant sur un calot de sinistre mémoire. C'est ce petit bonhomme qui fait toute la différence entre une habituelle évocation de la shoah et ce roman graphique qui restera dans votre bibliothèque. Ce personnage, avec son carton à dessins sous le bras, c'est l'auteur, Michel Kichka, né en Belgique et vivant dorénavant en Israël. Lui, il est né après guerre. Son père rescapé des camps l'a élevé, ainsi que ses frères et soeur, dans l'ombre de la shoah. L'ombre seulement, car, papa est un taiseux. Il ne raconte jamais les camps, les horreurs qu'il a vécu, les souffrances endurées, ni même sa judéité. Le jeune Michel ne peut qu'imaginer, fantasmer, recréer par rapport aux informations qu'il récolte. C'est le thème des deux premières parties de ce roman graphique qui en compte 4 plus un épilogue. C'est à la fois drôle, émouvant, porté par un dessin, proche de celui de Gotlib, qui donne à ces souvenirs une coloration inédite et particulièrement sincère.

Les deux dernières parties, tout en gardant la même veine humoristique et graphique, ont un ton plus psychologique. Après le suicide de son jeune frère, l'auteur va s'intéresser de plus près à ce passé si lourd quand son père va s'en libérer en accompagnant des écoles à Auschwitz, contant aux jeunes par le détail les abominables années d'emprisonnement. Les rapports restent distants tout de même, le fils refusant d'accompagner le père lors de ses voyages ou de lire son livre de souvenirs. Se pose alors à Michel Kichka la question de cet oppressant passé qui s'immisce perpétuellement dans sa vie quotidienne. Qu'en faire ? Comment s'en libérer ? Comment vivre avec ?

La fin sur le blog
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Deuxième génération

L'auteur, Michel Kichka, fils d'un père juif revenu d'un camp nazi, raconte son enfance puis sa vie d'adulte, de même que la genèse de cet ouvrage.



Le sujet de la Shoah n'est pas tabou dans la famille Kichka, au contraire : on sent que celle-ci a fait peser un grand poids sur la vie des enfants du survivant. Ainsi, même si les parents Kichka sont aimants, tout se passe comme si les épreuves et souffrances endurées par le père interdisaient aux enfants d'avoir ou d'exprimer leurs propres maux - nécessairement négligeables en comparaison du passé du père -, et comme s'ils avaient une obligation de réussir pour prendre une revanche. Henri Kichka compare même sa souffrance à celle d'un autre Juif, torturé, la jugeant presque dérisoire par rapport à la sienne. L'engagement de cet homme à témoigner de ce qu'il a vécu (dans un récit autobiographique, par la participation à des voyages commentés à destination de scolaires...) est probablement ce qui l'aide à vivre, mais semble reporter certaines difficultés sur ses propres enfants.



La parution de cette bande dessinée semble finalement être pour son auteur un moyen non seulement de rendre hommage à son père qu'il respecte, aime et comprend mais aussi de "tourner la page" pour lui même.



Le graphisme en noir et blanc est agréable, et l'auteur varie avec succès les formats de ses planches. Quelques unes sont particulièrement réussies et poignantes, en particulier celle de la page 44.

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Deuxième génération

Le père de l'auteur est un rescapé des camps de concentration, où il a passé 3 ans (de 1942 à la libération des camps) puis des marches de la mort. Il y a perdu toute sa famille et ne doit sa survie qu'à un tas de cadavres. Il a élevé ses enfants à l'ombre des camps, sans jamais leur en parler vraiment, mais en transmettant son traumatisme.

Comme Art Spiegelman, l'auteur a ressenti le besoin de parler des camps, des survivants. Mais non pas en racontant l'histoire de son père, qui a écrit un ouvrage sur cette "expérience" et fait des visites d'Auschwitz, mais des répercussions sur la génération suivante : incompréhension, culpabilité, suicide pour les plus fragiles.

Un graphisme en noir et blanc qui met en valeur le texte et l'histoire. L'auteur ne cherche pas à embellir mais à exorciser ses démons, à comprendre.
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Deuxième génération

Deuxième génération est un récit autobiographique axé sur la jeunesse et la vie actuelle de l’auteur-illustrateur, durant laquelle l’ombre de la Shoah n’a cessé de planer. Le père de Michel Kichka a en effet été déporté durant la seconde guerre mondiale, à Buchenwald. Unique survivant de sa famille, d’abord renfermé sur lui-même, il finit par dévoiler son vécu au point de ne plus pouvoir s’arrêter. Une histoire qui va à son tour peser sur la vie de son fils, Michel.



Deuxième génération est à la fois un roman graphique et une BD historique. L’histoire est très touchante, le ton sincère. Le dessin peut surprendre dès les premières pages par rapport au thème qui est abordé, mais il reste saisissant et finit par coller parfaitement au récit.
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