Michel Layaz

La Joyeuse Complainte de l'idiot de Michel Layaz est le récit d'un jeune homme accueilli à La Demeure. Cet établissement dirigé par Madame Vivianne (avec deux n) accueille des garçons qui sont en décalage avec notre société. Après un passage de quelques années, à l'aube de leur vie d'adultes, Madame Vivianne les relâche dans la "vraie" vie. ♦️ Le titre m'a donné très envie de découvrir l'écrivain et surtout ce texte plutôt court (155 pages). 🖍️J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'auteur, la qualité de ses mots savamment choisis, les personnages plutôt truculents et originaux. On se sent d'ailleurs très bien dans cette demeure.

La quatrième de couverture est particulièrement bien choisie puisque c'est le passage que j'ai préféré dans le texte.

✍️Toutefois j'aurais aimé que l'auteur creuse le sillon du côté déjanté, décalé. Pour ces raisons évoquées, j'ai trouvé l'ensemble trop fade à mon goût. J'aurais aimé que des étincelles de folie parsèment le texte, que l'absurde parfois s'en empare. Le chapitre 20 est à mon sens celui qui se rapproche un peu plus de ce que j'attendais de cette lecture.

♦️En conclusion, un bilan mitigé.

Un court roman plein de sensibilité, pour raconter la rencontre merveilleuse, inattendue et évidente, entre la narratrice, alors toute jeune femme, et une petite fille de 9 ans, Ludivine, dont elle s'est occupée pendant 9 mois. Elle raconte cette famille atypique, les parents centrés sur leur amour, la fillette aimée mais délaissée... Elle raconte leurs jeux farfelus et pleins de fantaisie, révélant une fillette pas si endormie que la croient ses parents, mais plutôt rêveuse et volontaire.

C'est une drôle d'histoire, une histoire d'humains et de rendez-vous qui se font ou ne se feront jamais. J'ai du mal à mettre des mots sur mon ressenti, tout en nuances, entre tristesse, gaité, agacement contre le comportement de certains adultes...

La fin m'a un peu étonnée, mais finalement, elle est conforme à l'histoire.

J'ai beaucoup apprécié le style, fluide et parfois poétique, parfois recherché, élaboré mais très facile à lire.

Je ne connaissais pas cet auteur. J'y reviendrai certainement.

De ce roman j’ai surtout aimé le style de Michel Layaz car, de l’histoire de ces « Deux sœurs » l’auteur ne nous dit pas grand-chose. On devine juste que leur mère est partie aux USA avec un politicien, que leur père est en asile psychiatrique et qu’une assistante sociale leur rend régulièrement visite sur demande du juge. Un Amoureux qui voue sa vie à les satisfaire traverse aussi ce roman.

Mais le style de cette histoire est truculent, on est hors du temps. Les « Deux sœurs » ont une présence légère, proche de la rêverie. Michel Layaz joue avec les répétitions, les jeux de mots, les listes, les litanies.

On se laisse emporter par ce petit livre. Y.R.

La vie d'un helvète racontée par l'un de ses compatriotes.

Michel Layaz nous conte Les Vies de Chevrolet, une épopée automobile, et oui, le génie de la mécanique était un petit suisse !

Après le roman d'Alessandro Baricco, nous voici donc de nouveau projetés au début du siècle dernier, à l'âge où naissait l'automobile.

Une naissance plutôt timide et discrète puisque même l'exposition universelle de Paris de 1900 semble être passée à côté ...

Louis Chevrolet lui, ne s'y trompe pas et partira aux États-Unis pour vivre (et nourrir) la Grande Aventure, la Grande Épopée.

Le voici lancé à plus de cent kilomètres heure sur les premiers circuits de course automobile, comme Indianapolis, aux côtés de Lancia par exemple.

Malheureusement, la vie de Louis Chevrolet sera bien chaotique et le petit génie de la mécanique auto et des circuits rapides va passer à côté de quelques occasions et notamment, il va faire cadeau de son nom à l'accent chantant, à un ami qui lui, montrera un sens beaucoup plus aiguisé des affaires ...

Le bouquin souffre donc un peu de cette déconfiture et après avoir démarré sur les chapeaux de roues, le lecteur suivra en roue libre la fin de l'aventure de Louis Chevrolet alors que celle des autos Chevrolet ne fait que commencer.

Pour celles et ceux qui aiment les moustachus et les automobiles.
Lien : http://bmr-mam.blogspot.com/..

Ce 8ème livre de Michel Layaz met en scène un couple qui se rencontre dans une cabane de montagne. La femme, très active, veut pousser son compagnon, un peu mou, à prendre sa place et à devenir quelqu’un. Lui finira par obtenir un travail dans la compagnie des wagons-lits et écrira un livre à la demande de sa compagne. Livre intéressant, un peu farfelu ! J’ai apprécié certaines pages, par exemple, celles où l’auteur nous explique ce que peut apporter l’écriture ou celles qui parlent des jeunes, mais, « Les larmes de ma mère » restera mon livre préféré de Michel Layaz. J.P.

J'ai été perplexe face à ce livre, déjà la 4ème de couverture est un peu à côté de la plaque côté résumé je trouve. Un homme se fait effectivement traité de pauvre type au début du livre mais je ne vois pas où ça hante vraiment sa vie. Il y pense mais au lieu de se rendre compte que c'est vraiment un pauvre type (150 pages qui nous le prouvent !) il reste égal à lui-même. Ce livre n'est pas véritablement un roman, je n'ai pas trouvé l'histoire. Un homme parle de lui et de ses (sales) habitudes, son caractère très particulier, sa (très) haute estime de lui-même et insiste sur sa supériorité sur les autres. Mais l'histoire est un peu légère. On a plus l'impression de lire un journal intime, les pensées et les sentiments d'un homme avec vaguement en fond l'histoire de sa vie. Il dédaigne le reste du monde. Quelques longueurs, on se demande où l'auteur veut en venir. La réponse : on ne sait pas trop. Un livre étrange pour ma part. Malgré tout, l'écriture est travaillée, un vocabulaire très riche, un personnage exécrable bien campé dont on s'en amuse. Ça manque de quelque chose, une vraie histoire de fond un peu plus riche peut-être.

Quatorze nouvelles et des poèmes d’intérêt inégal. Il est beaucoup question de relations de famille, de couple, de disputes... L’ensemble donne aussi l’impression que les Suisses ont souvent le regard tourné vers la France et Paris, mais le livre étant édité et offert par le ministère français de la Culture ceci explique peut-être cela.



Giovanni Orelli dévoile ainsi, dans un récit truculent, la façon dont la France est perçue, un lieu de corruption des idées et pourtant attirant. Paris en particulier est vu comme une ville qui fait rêver et attire les talents même si « c’est de Paris qu’arrivaient certaines mauvaise manières et parfois pire. »

Les Suisses du XVIIIe avaient inventé « la réaction contre Paris, contre Versailles. Au raffinement de la cour et de la capitale nos sages à nous ont opposé la pure barbarie de l’homme des Alpes chez qui revivent les vertus antiques (…), mais une barbarie blanche comme la neige des Alpes, elle est simple et pure cette barbarie ».

On découvre au passage que les émigrés vivant dans le Tessin étaient des soutiens de Pétain.



Yves Laplace rend drôle une histoire pas drôle parce que l’humour y est inattendu.



Jürg Schubiger nous livre sept micronouvelles étonnantes, charmantes, à la fois drôles et fantastiques.