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Citations de Mikaël Ollivier (359)


Juin 2005

(...)
Mélodie fronça un sourcil à la vue des sachets de chips émergeant du sachet en plastique.
– T’as plutôt un sac de sacs…
– Faut bien que je les porte, bafouilla-t-il, pris au dépourvu.
– Tu les portes déjà dans ton sac à dos, observa Mélodie froidement. En plus, t’en as pris un autre pour la bouteille !
– Ben… oui ! Mais ils les donnent gratos, ajouta-t-il en se méprenant sur l’intention de la remarque.
– Tu rêves ta vie toi ! cingla Mélodie. Tu t’imagines que les gentils hypermarchés font des cadeaux aux braves hyperconsommateurs qui replissent leurs hypercaddies ? Les sacs sont gratuits… et tout le reste est plus cher !
(...) Ces trucs en polypropylène, c'est l'horreur ! Du pétrole en forme de sac, avec des tas de cochonneries chimiques dedans ! Et rien qu'en France, on en distribue dix-huit milliards par an, cinq cent soixante-dix sacs par seconde, soixante-douze mille tonnes de déchet à la sortie !
(...)
- Il paraît qu'en les brûlant on peut chauffer des quartiers entiers.
- Super, persifla Mélodie, en même temps on envoie dans l'air un bon coup de gaz à effet de serre et de dioxines cancérigènes.
- Ouais, bon, grommela Jérémy, j'suis pas responsable des malheurs du monde !
- C'est ça, je pollue tranquillement dans mon petit coin et après moi le déluge !
(...)
Mélodie lui jeta un regard capable d'incinérer un déchet ménager et lui tourna un dos définitif.
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– Gamin, ce pétrole qui pue, c’est lui qui paye ton pain !
Le père avait relevé la tête du journal et considérait durement son benjamin. La mère soupira. C’était reparti pour une dispute entre le gosse, fou d’oiseaux, qui passait ses dimanches à courir les plages de la mer du Nord avec son club de nature, et le père, ouvrier à la plate-forme pétrochimique de Dunkerque, dont le travail était l’orgueil de toute sa vie.
– Mais mon petit monsieur l’Ecologiste, qui est plus malin que tout le monde, il croit que ses bottes, elles sont en papier recyclé peut-être ?
Loïc ne put s’empêcher de lorgner ses bottes de pluie d’un air coupable. BANG ! Le coup de poing du père fit vibrer la table et sursauter la mère.
– Et tes stylos ? Et ta brosse à dents ? Et tes jumelles pour bayer aux corneilles toute la vingt dieux de journée ? Tu crois que ça pousse sur les arbres ? Eh non ! C’est du pétrole !
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(...) la Catharanthus roseus (...). Une plante que les Malgaches utilisaient depuis longtemps pour lutter contre le diabète., qui, du haut de ses trente centimètres maximum, renfermait plus de soixante-dix alcaloïdes, dont les racines rejetaient l'ajmalicine, un formidable hypotenseur, et dont les parties aériennes comportaient de puissants agents bloquants de la division cellulaire utilisés contre la leucémie. Un miracle de la nature que les Américains avaient tenté de cultiver en masse pour finalement se rendre compte que ses caractéristiques médicinales étaient radicalement diminuées loin de la terre natale. C'était une évidence pour Sophie, comme le foie gras breton ou la truffe chinoise qui n'égaleraient jamais ceux du Périgord ! C'était une question de terroir, cette cuisine intime de la nature dont le savoir des hommes ne percerait jamais complètement les secrets.
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La conviction ne suffit plus ; il y a belle lurette que la recherche est devenue affaire de gros sous...
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- (...) Dans les livres que tu refuses d'ouvrir, on raconte qu'autrefois les premiers hommes tuaient pour voler le feu. Nous sommes redevenus des barbares qui tuons pour l'eau. Qu'est-ce qu'on y peut, Hugo ? Qu'est-ce qu'on y peut ? Ce soir, si Dieu le veut, nous atteindrons le sommet de la falaise et la vie reprendra comme elle est écrite dans les livres.
- Inès ! Comment oses-tu parler de Dieu ? Le soleil calcine le sol et élimine la vie, et toi tu invoques le dieu ricanant responsable de cet enfer.
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Au moment de mourir, piètre consolation, je me pose la vraie question : l'espèce humaine était-elle digne de perdurer ?
Car la Terre n'a pas besoin de nous.
D'ailleurs, la méritiez-vous ?
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Ils auraient dû prendre conscience qu'ils n'appartiennent pas à une nation, à une race, à un sol. De gré ou de force, ils font partie de la même famille, ils sont issus d'une souche unique qui, pour survivre et perdurer, a dû inventer l'immigration. Et ceux qui aujourd'hui s'accrochent à de prétendues prérogatives ignorent qu'ils furent autrefois démunis et errants. Ils ont créé l'individualisme et la notion de droit en oubliant les devoirs qu'ils doivent à la communauté humaine qui les a conduits où ils sont.
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(...) notre Terre vue de l'espace. Un joyau bleu et blanc enchâssé dans le velours du cosmos. Une perle de vie dans un océan de nuit. Une étincelle d'intelligence dans une immensité de néant. La preuve que, dans ce désert qu'est l'univers, la conscience a tout à coup jailli.
Vue de loin la Terre n'a pas de frontières. Tous ses océans communiquent. Lorsqu'ils passent d'un continent à l'autre, les nuages ne présentent aucun passeport. A l'image de ce papillon qui, par un battement d'ailes, peut modifier le climat aux antipodes, le pays qui pollue, braille ou pille perturbe l'équilibre d'un fragile ensemble.
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Les moins pessimistes affirmèrent que la Terre avait déjà connu de tels bouleversements, la présence et l'action de l'homme avaient amplifié le phénomène, voilà tout. Les plus inquiets, à la fin du siècle dernier [XXe], répliquèrent que la question n'était plus là : qu'importe à qui, à quoi incombaient ces modifications, il fallait en prendre conscience et décider des mesures drastiques. Quand un patient semble condamné, au lieu de débattre sur la façon dont il a contracté la maladie, l'urgent est de tenter de le guérir.
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Produire, consommer, dominer et faire du profit, à n'importe quel prix, tel était le modèle dominant. Certains voulurent le tempérer et mirent en garde leurs dirigeants contre les excès d'un système qui brûlait la chandelle par les deux bouts : pressée comme un citron, la planète devenait exsangue.
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Je vous méprise et je vous hais. Car vous êtes mes assassins.
Aujourd'hui, en ces derniers jours du XXIe siècle, isolé sur ce cap battu par l'océan, c'est à vous que je pense, vous mes aïeux, vous mes ancêtres, qui m'ont légué ce mauvais présent.
(...)
Nommé et rétribué par le ministère de l’Écologie, je suis la vigie. Et je crie.
Mais personne ne m'entend.
Ou plutôt, personne ne m'écoute.
Aux temps homériques, Cassandre annonçait la venue imminente d'un cheval et la destruction de sa ville. On riait de ses prophéties. Le cheval est arrivé, on l'a fait entrer en grande pompe et Troie a été rasée, pillée, comme elle l'avait dit. Aujourd'hui, à l'image des scientifiques qui m'ont précédé, je mets en garde les instances dirigeantes de la Terre. Le monstre qui menaçait notre empire est entré.
Et c'est nous qui l'avons créé.
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Tu sais, Gaspard, on pourrait penser que ce n'est pas grave de manger les grands singes, de détruire la forêt qui les abrite et de les faire disparaître... Mais la nature est un univers fragile. Elle a besoin de tous les éléments qui la composent : les gorilles, la brume, les bambous, les microbes, les antilopes, les bananiers, les araignées... Et même les petits garçons et les dames d'un autre âge. Si plusieurs de ces éléments disparaissent, la nature risque de devenir plus bancale qu'une chaise à trois pieds. Qui peut savoir ce que nous réserve un monde qui a perdu son équilibre ?
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" (...) Si nous avions pris les mesures nécessaires, nous n'en serions peut-être pas là. Il aurait fallu agir avant, de toute façon. De nombreux signes auraient dû nous alerter. Mais c'était chaque fois la même chose. Appliquer le principe de précaution demandait trop d'efforts. Et les scientifiques tardaient à trouver des preuves. C'était possible que la forte émission de gaz à effet de serre soit responsable de la modification du climat mais difficile de le démontrer. La température a augmenté régulièrement et l'ozone a fait les ravages qu'on sait dans les grandes villes. Nous sommes parvenus à une telle concentration qu'il est devenu impensable de respirer sans masque.
Combien de visages connaissez-vous aujourd'hui ? Une dizaine, peut-être un peu plus. Disons une vingtaine. C'est dramatique de devoir s'isoler ainsi pour vivre, d'avoir vu finalement si peu de ses semblables. Pas de visage, pas de corps. Rien ne doit dépasser sous peine de mort ! C'est insoutenable ! Et on pourrait multiplier les exemples. Avez-vous posé votre nez, ne serait-ce qu'une fois, sur une fleur pour respirer son parfum ?"
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"(...) On connaît mal, finalement, la cause principale de la dégradation de l'air. Les facteurs déclenchants ont été si nombreux qu'il paraît difficile, encore aujourd'hui, de trouver un coupable unique. Disons pour faire court que l'activité humaine, en quelques dizaines d'années, a abîmé la planète au point de nous obliger à porter cet accoutrement. (...)"

Chloé, je donnerais n'importe quoi pour être là quand tu entres dans la bulle de ton lit, le soir, que tu enlèves enfin ta combinaison et ton masque. Quelle est la couleur de tes cheveux, leur couleur ? Rien ne dépasse. Autrement, le vêtement ne serait pas étanche et tu risquerais d'étouffer. Ta capuche est plus gonflée que celle des autres filles de la classe ; je parie que tu as les cheveux longs. Je les imagine lisses et noirs. Je donnerais n'importe quoi pour me trouver juste à côté de ton lit et te regarder dormir. Je serais invisible. Je ne te dérangerais pas.
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Ces années m'ont appris qu'il faut prendre tout ce qui se présente, s'efforcer de vivre pleinement ce qui doit l'être, le bon comme le mauvais, chaque sourire, chaque larme.
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A notre époque, vraiment, c𠆞st nul de penser que c𠆞st les femmes à la maison et les hommes au travail ! 
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Je suis une fille après tout, et qui a décidé qu’à la naissance j’étais faite pour me taper toutes les corvées à la maison ?
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Récemment, elle s’était prise de passion pour un auteur suédois dont le héros récurrent était un commissaire de province nommé Kurt Wallander. Un type entre deux âges, gros et fatigué de faire son métier et qui, toujours, quand il arrivait sur une scène de crime ou entrait dans l’appartement d’un suspect, se concentrait pour ne pas manquer au passage ses premières impressions qui s’avéraient chaque fois être les meilleures.
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Nancy Le Guen, soixante-douze ans, était depuis toujours une lectrice assidue de littérature policière et une grande collectionneuse. Elle lisait tout, auteurs français ou étrangers, possédait plusieurs versions de certains romans qu’elle aimait particulièrement, détenait des éditions épuisées depuis des lustres et qui, sur Internet, se vendaient à des prix déraisonnables.
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Les corps brûlés, c’est ce qu’il y a de pire… On ne s’habitue pas, mais on trouve des trucs, chacun le sien. Par exemple désincarner les cadavres. C’est ce que j’essayais de te dire tout à l’heure : oublie que c’est un homme. Ou alors oublie que tu es un homme. Il faut s’efforcer de rendre tout ça mécanique.
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