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Irina Mavrodin (Traducteur)
EAN : 9782742701322
288 pages
Actes Sud (23/02/1994)
3.77/5   33 notes
Résumé :
4° de couverture :
(Edition source : Actes Sud, Lettres roumaines - 01/1992)
ISBN : 2868697801


Au fil de ce livre dont le manuscrit a été retrouvé, voici peu, dans un grenier de Bucarest, c'est la " vie immédiate " d'un adolescent précoce et tourmenté que Mircea Eliade déroule, alors même qu'il a - comme Raymond Radiguet écrivant le Diable au corps - l'âge de son héros.

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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Le roman de l'adolescent myope commence comme un roman d'apprentissage. L'auteur-narrateur Mircea Eliade raconte ses années de jeunesse. Il a dix-sept ans, se trouve laid, avec un corps maigrichon, un visage peu avenant, une myopie sévère qui le force à porter des lunettes hideuses, etc. Bref, une adolescence qui ne l'a pas épargné. (Quoique je crois qu'il l'ait imaginé pire qu'elle ne l'était.) Mais il est intelligent, heureusement, il aime beaucoup lire. Et cette intelligence, avec sa grande culture, compenseront pour son physique qu'il juge disgracieux.

Dans la première partie, on suit Eliade dans ses péripéties avec ses amis, leur quête des jolies filles, les études, la fin des classes. C'est plutôt agréable à lire, je me suis un peu attendri sur le sort de ce pauvre garçon, pris dans un corps qu'il déteste, qui se réfugie un peu dans les livres mais pas trop car ses amis l'encouragent à les suivre dans leurs sorties et leurs quêtes amoureuses. le tout dans un décor auquel je suis peu habitué : Bucarest, Roumanie, au début du XIXe siècle. J'étais curieux de lire la suite.

Malheureusement, la deuxième partie m'a moins plu. La troisième non plus. Eliade a dix-huit, dix-neuf ans, puis le début vingtaine. Il délaisse sa mansarde pour chercher sa place dans le grand monde. Les cours l'amusent, les virées avec les amis prennent davantage d'importance. Les femmes aussi. Surtout, il écrit ; il réussit même à faire publier des articles dans des journaux.

Mais il manque un petit quelque chose à toute cette suite ininterrompue d'événements. J'avais l'impression de lire un texte courant. Bon, j'exagère, mais un roman devrait donner plus que : « J'ai fait ceci, puis cela, puis après ceci encore, etc. » Selon moi, il manquait un état d'âme, si je puis m'exprimer ainsi. Je ne savais pas trop ce que je devais retirer de ma lecture de ses péripéties d'enfance. L'écriture est jolie, les faits racontés ne sont pas inintéressants, certes, mais la magie n'y opérait pas. Dans tous les cas, pas au milieu ni la fin. Dommage.
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Probablement une de mes meilleures lectures de l'année.

Je préfère ne pas décrire le contenu de l'ouvrage et en rester aux impressions diffuses qu'il m'a donné. de nombreuses thématiques sont évoquées en filigrane, et ce style mi-journal mi-roman est extrêmement efficace, parlant.

J'ai parfois pu déplorer ces romans trop romancés. Celui-ci en est assurément le contre-exemple : l'ennui, le questionnement, le mal-être y tiennent des places certaines.

Suivre cette subjectivité fût très agréable, et je me suis reconnu dans l'évolution de l'auteur sur certains points : ses interrogations sur les certitudes, la duplicité, l'évolution de ses objectifs.

Doit-on forcément s'identifier à un personnage ou son auteur pour qu'un ouvrage puisse se comporter comme un miroir ?
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Voilà se qui se passe avec nous, en ce moment, tout juste avant la fin de l'année scolaire : nous sommes en proie à la mélancolie. Nous sommes fatigués, dégoûtés de l'école, épuisés à cause de la chaleur, et pourtant tristes à l'idée que la fin de l'année scolaire approche. Nous faisons semblant d'être contents, nous rions et parlons beaucoup, mais dans nos coeurs il y a comme une pointe de nostalgie. C'est tout naturel et facile à comprendre. Nous pensons peut-être aux plaisirs de l'été et nous redevenons tristes en nous rappelant que nous allons être seuls. Notre joie est rongée par la séparation toute proche.
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J’ai trop peu parlé jusqu’à présent de cet ami, qui sera un personnage important dans mon roman. Il se peut même que je ne le connaisse pas. Robert lit les livres que je lui indique et parle beaucoup de ce qu’il a lu. Mais moi – peut-être à cause d’une envie cachée – je n’aime pas sa rhétorique creuse. Je n’aime pas Robert, parce qu’il est sentimental, borné et fat. Et pourtant, vu que ce cahier est aussi mon « Journal », je devrais sans doute me poser la question : ne suis-je pas tout aussi fat que lui ? Il ne faut pas craindre la réponse. Je sais que je me considère comme supérieur à tous les autres. Mais cette idée, je la cache au tréfonds de moi-même, et elle ne percera pas dans mon roman.
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Et aujourd'hui j'ai lu La Ruelle de l'enfance, et j'ai pleuré. J'ai pleuré parce que moi je n'ai jamais senti ce que sentent les héros de ce livre. Je n'ai éprouvé cela que dans mes rêves. Je n'ai pas eu de manoir et je n'ai pas eu d'amies qui y passent leur convalescence.
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Mais je ne comprends pas la mystique, quoique je me suis depuis longtemps convaincu qu'on ne doit pas la comprendre.
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Pour Robert, je suis le "docteur". J'en ai tous les symptômes : laideur, myopie précoce qui défigure, préoccupations érudites.
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