AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Miyuki Miyabe (104)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Une carte pour l'enfer

Magistral et complètement dément !!



Roman repéré grâce à Babelio et quelques critiques positives. Je l’ai dans ma pal depuis quelques temps grâce à un brocanteur, je remercie Chabe37 pour m’avoir aidé à l’en sortir pour la pioche de Juin. Je ne me souviens plus du tout du résumé mais étant estampillé roman policier traduit du japonais, j’espère passer un bon moment avec, n’ayant lu que « Marianne » comme auteure japonaise de roman policier.



L’histoire se lance doucement mais elle devient très rapidement intrigante et captivante. Le personnage principal étant un policier en disponibilité, nous le suivons pas à pas dans son enquête. Un cousin de son épouse décédée lui a demandé de retrouver sa fiancée qui s’est enfuie. Pour quelles raisons a-t-elle fait ça ? Qu’a-t-elle à cacher ? Contrairement à Marianne, l’intrigue se déroule exclusivement au Japon où les mœurs et les coutumes y sont très différentes de l’Occident. La découverte est donc complète car c’est un pays que je ne connais pas si bien que ça. En tout cas, c’est dépaysant à souhait car certaines notions liées à l’état civil ne sont pas utilisées par les occidentaux. L’enquête est longue et laborieuse, l’auteure nous fait même un cours sur le système de crédit japonais mais à aucun moment, je n’ai eu l’impression de m’ennuyer car l’auteure a vraiment un style très agréable. La fin se révèle être un vrai sac de nœuds et rien n’est ce qu’il paraît. Pour ma part, j’étais comme Homna durant cette enquête, je me perdais en conjonctures. J’ai été un peu déçue par la fin mais « wouah » quelle histoire et quel dénouement.



Comme vous l’aurez compris, j’ai eu un gros coup de cœur pour ce roman, le style est simple et agréable malgré l’enquête longue et difficile mais à aucun moment, on ne s’ennuie à suivre l’inspecteur Honma dans celle-ci. Normal que cette auteure est conquise le public du roman policier japonais, je suis restée sur le cul par cette fin haletante et sous tension. Il me tardait de savoir le fin mot de cette enquête hors norme. Si vous êtes amateurs de romans policiers et du Japon, je vous conseille de découvrir ce roman et son auteure. Pour ma part, dès que je peux, je m’en procure d’autres de celle-ci.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
Commenter  J’apprécie          454
Une carte pour l'enfer

Blessé lors d’une intervention musclée, le policier Honma est encore convalescent lorsqu’il reçoit la visite de Kazuya, le fils d’un cousin, dont la fiancée Shoko a disparu.

La très belle Shoko, au train de vie pourtant mesuré, s’est vu refuser dernièrement l’obtention d’une carte de crédit et s'est volatilisée quelques jours après.



Pas mécontent de reprendre du service, c’est en détective privé que Honma décide de mener son enquête. Celle-ci va rapidement mettre en évidence le fait que Shoko vivait sous une fausse identité mais qu’elle ignorait que la jeune femme de son âge dont elle avait usurpé le nom s’était déclarée en faillite personnelle quelques années auparavant.



Pourquoi Shoko a-t-elle eu besoin de s'accaparer de l’identité d’une personne que visiblement elle ne connaissait pas bien ? Serait-elle une meurtrière ?

La convalescence du brave policier Honma ne va pas être de tout repos !



Au-delà d’une enquête exaltante et pleine de rebondissements, « Une carte pour l’enfer » dénonce les excès de la société de consommation du Japon des années 90, époque où le crédit facile alimentait la bulle financière, où la bourse de Tokyo était à un niveau quatre fois supérieur à aujourd’hui, où des officines de crédit sans scrupules prêtaient sans discernement aux particuliers et s’appuyaient sur la pègre mafieuse, les yakusas, pour recouvrer l’argent des ménages surendettés…



Ce roman policier de Miyubi Miyabe mérite assurément de figurer dans la collection de tous les amateurs du genre.

Commenter  J’apprécie          380
Du sang sur la toile

Miyuki Miyabe est une autrice de policiers prolifique et très célèbre que je ne connaissais pas. Au vu du titre j'ai cru que du sang sur la toile (2007) se situerait au musée ou dans l'atelier d'un peintre. Pas du tout ! le titre original est RPG : Role Player Game. Il fait référence aux gens qui s'inventent une famille virtuelle sur Internet. le roman est efficace et le thème intéressant.



La police criminelle de Tokyo enquête sur deux meurtres apparemment isolés. Une jeune étudiante de 21 ans a été étranglée dans un bar à karaoké où elle travaillait à temps partiel. Trois jours plus tard, le corps d'un homme de 48 ans est retrouvé lardé de coups de couteau sur un chantier. Rapidement on a établi que la jeune femme, Imai Noko était la maîtresse de Tokoroda Ryunosuke le quadragénaire, marié et père d'une adolescente prénommée Kazumi. On a découvert également que ce bon père de famille et gentil époux jouait le rôle de « Papa » sur la toile dans une famille où on trouvait aussi une « Maman », une fille « Kazumi » et un fils « Minoru »

Pendant tout le début du roman nous faisons connaissance avec le commissariat, sa hiérarchie toute japonaise et ses problèmes matériels. L'enquêteur habituel est à l'hôpital. Le sergent Takegami chargé ordinairement de la paperasserie et Chikako Ishizu la détective mise à l'écart pour avoir outrepassé un ordre de son supérieur dans une précédente enquête, vont mener les interrogatoires. Les enquêteurs décident également de mettre un dispositif de sécurité auprès de Kazumi qui est harcelée par un inconnu. Chikako veillera sur elle derrière une glace sans tain pendant que Takegami interrogera les membres des deux familles de Tokoroda.

L'essentiel du roman est situé dans la salle d'interrogatoire. Un huis clos bien dramatique avec un double dialogue. Celui du sergent apparemment novice avec chacun des membres de la famille qui défilent les uns après les autres. Celui de la détective et de sa jeune adolescente. le lecteur ne saura rien de plus que ce qu'il entend avant le dénouement en forme de coup de théâtre. Il aura peut être deviné l'identité du coupable assez vite mais l'intérêt se reportera sur la façon de le démasquer et surtout sur la psychologie des protagonistes. Tous ces personnages sont horriblement seuls, en manque d'affection et incapables de communiquer directement. Ils sont tenus de jouer des rôles dans la société japonaise réelle plus corsetée que la nôtre. On le voit bien avec les dialogues subtils du début au sein du commissariat et puis dans les relations complexes de la famille Tokoroda. Et la famille virtuelle modèle qui devrait être simple, belle et pacifique cache mesquineries, bassesses et méchancetés. Ce livre est sombre et pathétique.
Commenter  J’apprécie          373
Du sang sur la toile

Trois jours après l'assassinat par strangulation d'Imai Naoko, une étudiante de vingt et un ans, employée à temps partiel, on retrouve le corps lardé de coups de couteau de Tokoroda Ryôsuke, la cinquantaine - il avait un poste à responsabilité chez Orion Foods, était marié et père d'une jeune fille Kazumi. L'équipe de policiers, qui subit réorganisation, manque de personnel et coupes budgétaires, se rassemble dans des locaux peu pratiques et commence l'enquête qui s'oriente vers la recherche d'un lien entre les deux victimes. L'enquête prend une nouvelle tournure quand les policiers, en exploitant l'ordinateur familial des Tokoroda, découvrent que le père de famille s'était créé sur internet, une famille - un garçon, une fille et une femme !. Pour en savoir plus et démêler le réel du virtuel, les enfants virtuels sont convoqués comme témoins et Kazumi, la fille réelle, assiste aux interrogatoires dans la salle voisine, munie d'une glace sans tain.



Du sang sur la toile est une très bonne surprise, on suit l'équipe policière qui s'organise tant bien que mal avec les moyens du bord et qui tâtonne pour enfin avoir une piste sérieuse à creuser et c'est le huis clos organisé par l'équipe qui permet de faire monter la pression et de donner l'intensité à cette enquête qui reste lente, pas de poursuite, pas de multitude de suspects, mais plutôt une réflexion psychologique et surtout sociologique qui donne un éclairage sur la société japonaise apparemment grégaire mais qui révèle le malaise des individus, nombreux à souffrir de solitude, qui prennent la tangente en se réfugiant dans le virtuel, et fuient ainsi la réalité où cohabitent les membres d'une même famille qui ne savent plus communiquer ou qui s'ignorent.

L'intrigue se tient, mais c'est véritablement le contexte qu'a créé Miyuki Miyabe qui en fait tout l'intérêt. Beaucoup moins de rythme que dans son roman "Une carte pour l'enfer" mais le récit se tient et bénéficie d'un coup de théâtre final surprenant.
Commenter  J’apprécie          365
Crossfire

Crossfire croise divers types romanesques. Il est à la fois thriller fantastique, roman policier et roman social. Le tout, majoritairement pris d'un point de vue féminin.



D'un côté, on a la jeune Aoki Junko, 25 ans, mignonne, engagée sur la justice. Et détentrice du pouvoir de pyrokinésie dont elle se sert pour réduire en barbecue de dangereux voyous. Ça vous fait penser à la petite Charlie, de Stephen King? C'est normal, et le clin d'oeil de l'auteure n'est pas fortuit.



De l'autre côté, il y a Ishizu Chikako, 47 ans, policière, inspectrice au service des incendies criminels. On s'en doute, la combustion des victimes de Junko ne peut que l'intriguer. Esprit rationnel et pragmatique avant tout, elle est loin d'imaginer ce qu'il en est réellement.



Plus que l'intrigue elle-même, c'est le cadre que lui donne Miyabe Miyuki qui m'a le plus plu. La touche fantastique avec la pyrokinésie est une originalité dans sa bibliographie. Mais comme dans Une carte pour l'enfer, elle dépeint la société nipponne, en particulier les dérives et points inquiétants. Crossfire se déroule en 1998; le Japon subit depuis l'éclatement de la bulle immobilière de 1990, une crise économique d'importance. Les conséquences se retrouvent dans le roman avec des usines et établissements désaffectés faute d'activités, des mises au chômage au dénouement parfois dramatiques, ... Elle montre aussi une augmentation d'un certain type de délinquance : celle d'adolescents ou de très jeunes adultes pour le plaisir de faire du mal, jusqu'à tuer dans une sorte de "sport killing" des plus terrifiants.



Autre point que l'auteure met en avant est la condition des femmes dans le monde professionnel. A fortiori dans un secteur majoritairement masculin et macho comme la police. Son personnage de Chikako est formidable d'équilibre, prenant avec humour des remarques limites et l'attitude de certains de ses collègues. J'ai vraiment beaucoup apprécié cette femme de caractère, intelligente et qui ne lâche pas facilement le morceau.

Différente par l'âge et par les actes, Junko est un protagoniste intéressant à suivre dans ses introspections quant à sa croisade vengeresse et à son rapport avec son propre pouvoir. Est-ce elle qui le contrôle ou l'inverse?



Pour le reste, l'intrigue se suit de façon agréable même si quelques points semblent un peu trop gros. Mais les figures féminines (la troisième étant la petite Kaori que je vous laisse découvrir) et le cadre contextuel rachètent allègrement ces petits bémols. Miyabe Mizuki assure sa place méritée dans le milieu du roman policier japonais, où les femmes auteures brillent sur l'archipel et à l'international.
Commenter  J’apprécie          342
Une carte pour l'enfer

Waouh ! Quel thriller !

Bon vous l'aurez compris, j'ai adoré ce roman. C'est une histoire tellement peu commune : le surendettement et sa spirale.

On fait la connaissance d'un jeune homme dont la fiancée a disparu. On découvre très vite que cette jeune femme aux apparences banales n'est pas celle que l'on croit.



Même si le rythme est assez lent, on découvre les éléments petit a petit, le suspense est omniprésent et il est difficile de lâcher le roman avant de connaître le fin mot de l'histoire.

L'intrigue est bien menée donc et les personnages sont attachants. On voyage au Japon dans les années 80-90 et l'auteur nous en apprends beaucoup sur le surendettement et les cartes de crédit.



Ayant adoré le roman, je n'avais pas envie de quitter les personnages et j'ai eu envie de voir une des adaptations. Impossible de mettre la main sur la version japonaise, j'ai donc regardé la version coréenne. Helpless, son titre anglais, est une excellente version du roman. Bien sur, il y a des petits détails différents mais dans l'ensemble le film reste très fidèle au livre.



Il est extrêmement touchant et je pense qu'il y a plus de sentiments, le japonais sont quand même assez pudique, alors qu'ici on sent vraiment la détresse de l'homme qui cherche la femme qu'il aime. Les acteurs sont d'ailleurs excellents.



En bref, je vous recommande le livre comme le film avec lesquelles vous passerez un excellent moment.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          343
Du sang sur la toile

Du sang sur la toile de Miyabe Miyuki permet de retrouver avec plaisir le personnage de Ishizu Chikako, l'inspectrice de Crossfire.



Tout part de deux meurtres a priori distincts, à quelques jours d'intervalle : une jeune étudiante étranglée et un père de famille quadragénaire cadre dans une entreprise lardé de vingt-quatre coups de couteau. Grâce aux techniques scientifiques de l'identité judiciaire, force est de constater qu'il s'agirait du même assassin dans les deux cas.



Lorsque le récit démarre, l'enquête a déjà progressé et on la prend en cours de route. Les policiers doivent mener une opération basée sur des témoignages capitaux dont on va découvrir la teneur et la finalité au fil des pages.

Miyabe Miyuki s'entend à présenter un bel imbroglio de faits, mobiles et hypothèses afin de nous tromper. Au détour des interrogations de l'inspecteur se pose la question d'Internet et de sa virtualité. Le roman datant de 2001, donc des débuts de la Toile à échelle planétaire et avant Facebook et compagnie, les propos et actes rapportés ont perdu de leur fraîcheur initiale. Sans pour autant sombrer dans l'obsolescence puisque anonymat et comportements mensongers et recherches du lien virtuel pour échapper à une réalité parfois trop morose ou compliquée restent d'actualité.



Les rapports parents-enfants adolescents sont au cœur de l'histoire. Souvent difficiles, avec une communication ou restreinte voire absente ou agressive. Là aussi, les chapitres nous entraînent au centre des liens familiaux mis à nu et de la psychologie des protagonistes des deux parties. Colère, incompréhension, égoïsme, besoin de se dresser contre, ..., sont autant d'écueils dans ces relations. Ce qui n'est pas sans laisser une note générale d'amertume et de mal-être tout au long du livre.



Comme dans Crossfire ou encore Une carte pour l'enfer, Myabe Miyuki utilise également son intrigue policière pour interroger son époque et ses composants, technologiques ou humains. Les rapports sociaux changent, criminalité et violence aussi d'une certaine manière, à l'unisson avec le temps. Autant d'axes mis en exergue grâce aux réflexions des inspecteurs et des ingrédients du récit.



Du sang sur la toile est une lecture immersive de bonne facture. Elle brille plus par son contexte et sa construction de l'intrigue que par le style qui reste assez banal. On y passe un moment intéressant et agréable. Les traductions de cette auteure en français ne sont pas très nombreuses; je vais néanmoins tâcher d'en trouver d'autres car sa façon d'imbriquer histoire et contextualisation me plaît beaucoup.
Commenter  J’apprécie          310
Du sang sur la toile

Un père de famille est retrouvé lardé de 24 coups de couteau. On découvre qu’il s’était créé une famille de substitution virtuelle via un forum Internet. L’enquête s’oriente rapidement vers la vie cachée de ce brave homme...

J’ai bien aimé ce roman policier pour l’ambiance close et oppressante qui se déroule pendant une audition à tiroirs et la manipulation psychologique qui est rudement bien orchestrée. Ce livre est aussi plaisant pour les petites touches très reconnaissables de l’écriture japonaise : « Tu sais, cette légende où le papillon incarne l’âme d’un mort : il quitte le cadavre et, en prenant son envol, annonce l’ultime étape. » Roman de 2001, publié en français en 2010, il évoque surtout les relations humaines, notamment au sein d’une famille, du respect de l’autre qui est tant attendu et espéré, et qui devrait être une préoccupation essentielle pour les parents. Il aborde également les doutes et difficultés liées à l’adolescence : « ses bras faisaient de grands moulinets. Elle semblait attraper au vol les mots qui sortaient de sa bouche, puis les chiffonner, et les cacher dans sa poche. » Papa, tu devrais arrêter de surfer sur Internet… je dis ça, je dis rien !
Commenter  J’apprécie          290
La Librairie Tanabe

Voila un recueil de cinq nouvelles dans lequel il est agréable de se plonger. On y fit la connaissance de Monsieur Iwa qui tient un librairie : "Il passait pour un vieil homme solitaire et bizarre. Sa librairie ouvrait tous les jours, de midi à minuit, même le dimanche et les jours fériés, et ne fermait que le 3 janvier, le 15 juin – jour anniversaire de la mort de son ami qui l’avait créée – et le jour commémoratif de la fin de la guerre mondiale." avec l'aide de son petit fils.



Ces deux personnages sont récurrents tandis qu'au fils des nouvelles ont rencontre d'autres visages. Les nouvelles sont des enquêtes policières agréables a lire mais ce que j'ai le plus aimé, c'est l'ambiance de cette librairie : "Les étagères du magasin accueillaient en général des publications distrayantes, toutes de bonne qualité. Les romans y côtoyaient les manuels pédagogiques. On pouvait choisir entre une méthode d'apprentissage de la peinture et des contes pour enfants. Les clients venaient ici pour rêver et se faire plaisir." Ce coté apaisant propre aux romans japonais que l'on ne retrouve nul part ailleurs, les descriptions poétiques et le rythme assez lent :

"Les magnifiques caractères calligraphiés au pinceau brillaient, baignés par les rayons du soleil d'avril. La lumière se reflétait sur le verre du cadre qui les protégeait.

M. Iwa prenait toujours conscience de l'arrivée de l'arrivée du printemps à la clarté du soleil sur cette enseigne suspendue à l'entrée du magasin.

Bien plus que l'odeur printanière émanant des fleurs de pruniers et de cerisiers, la luminosité de ces caractères lui donnait la certitude que l'année venait de s'achever, et une page de se tourner."



C'est un bon roman, une lecture douce même si je ne suis pas certaine de garder un grand souvenir des enquêtes. En tout cas, si vous voulez du dépaysement, vous serez servis.


Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
Commenter  J’apprécie          290
La Librairie Tanabe

A Tanabe, Monsieur Iwa tient la librairie de livres d'occasion que lui a légué son meilleur ami. Ouvert presque tous les jours de l'année, de midi à minuit, son petit commerce ne désemplit pas et l'aide que lui apporte son petit-fils Minoru en fin de semaine n'est pas superflue, même s'il aime à le traiter affectueusement de bon à rien. Mais grand-père et petit-fils ne se contentent pas de vendre des livres. Il leur arrive souvent de se mêler de meurtres, de morts étranges et de fantômes. Détectives amateurs, les deux complices démêlent les situations les plus complexes pour aider leurs clients en détresse.



A priori ce petit recueil de nouvelles avait tout pour plaire : le Japon, une librairie, des livres et des enquêtes policières. Après lecture, c'est une déception. Le style est plat, les dialogues redondants, les enquêtes simplistes, l'humour tombe à plat et les livres sont finalement peu présents. Monsieur Iwa est un commerçant avant d'être un amoureux des livres, d'ailleurs, il n'a pas la vocation, il honore la mémoire d'un ami décédé. Difficile donc d'entrer dans ces histoires, en partie peut-être à cause d'une mauvaise traduction qui rend parfois le texte incompréhensible. Miyuki Miyabe nous a habitués à mieux, en particulier avec Une carte pour l'enfer, un polar original et passionnant.
Commenter  J’apprécie          272
Une carte pour l'enfer

L'inspecteur Honma est chez lui en convalescence quand un cousin de sa défunte épouse vient lui demander de retrouver sa fiancée disparue, la belle Shoko. Le jeune homme, banquier de son état venait de proposer une carte de crédit à l'élue de son coeur et découvrait à cette occasion que Shoko était fichée pour faillite personnelle. Pour Honma qui commençait à s'ennuyer, cette enquête officieuse est une aubaine. Elle lui permet de sortir de son appartement, de remettre le pied à l'étrier en douceur et lui donne un prétexte pour faire faux bond à sa kinésithérapeute. Le voilà donc dans les rues de Tokyo, sur les traces de la jeune fille disparue. ses premières découvertes le laissent pantois : Shoko n'est pas Shoko, elle a usurpé l'identité d'une autre jeune fille.





Un flic à la poursuite de deux ombres dans un Japon en pleine crise économique. Crédits immobiliers ou crédits à la consommation, chacun se rêve une vie meilleure qui passe par une accumulation de biens. Quand vient le moment de rembourser cet argent si facilement obtenu, les choses se compliquent. Certains se tuent, d'autres fuient ou changent d'identité, mais il est difficile d'échapper à des créanciers qui n'hésitent pas à engager des yakusas pour menacer la famille de l'endetté. C'est ce monde impitoyable que va découvrir Honma au fil de ses investigations. Son enquête, passionnante et prenante, nous mène dans une société japonaise où, comme partout ailleurs, l'argent est source de tous les maux. C'est une belle réussite qui a aussi l'intérêt de nous présenter un policier sensible et attachant: l'inspecteur Honma, un veuf qui depuis le décès accidentel de sa femme, élève seul le petit Saturo, aidé par un couple de gentils voisins dont le mari est aussi son homme de ménage. Persévérant, un tantinet rigide, on sent en lui beaucoup d'empathie et de douceur. Les moments partagés avec son fils illuminent le roman qui par ailleurs s'enfonce dans la noirceur des dérives de la société de consommation. Un polar atypique et instructif.
Commenter  J’apprécie          270
La Librairie Tanabe

La librairie Tanabe n’est ni un roman classique, ni un roman policier.

Monsieur Iwa, un vieux libraire qui tient une librairie de livres d'occasion avec son petit fils, va être mis au courant de certains faits étranges, résolus ou non, ayant tous un vague lien avec des gens du quartier.

On y parle de fantômes, de décès suspects ou de violence sur un enfant.

Il y a plusieurs histoires distinctes les unes des autres, un peu comme des nouvelles, mais le libraire est toujours le point commun à ces histoires.

La traduction est un peu étrange, pas toujours compréhensible, mais le style reste assez délicat.

C’est une lecture douce, malgré les thèmes abordés, mais qui ne laisse pas un souvenir impérissable, car l’ensemble manque un peu de cohésion.

Commenter  J’apprécie          241
La Librairie Tanabe

La Librairie Tanabe nous avait séduit par son titre et la défense de George qui proposait ce roman pour le mois de novembre des Lectrices. Au fur et à mesure que les membres du Club le découvraient, j’avais pourtant de moins en moins envie de le lire :



1) ce sont des nouvelles



2) policières qui plus est.



Je l’ai donc attaqué de mauvaise grâce, car vous savez que ce ne sont pas mes genres favoris … Et bien j’ai été surprise !



1) Finalement, si ce sont en effet des récits distincts, ils se suivent chronologiquement et ont une unité de lieu et de personnages qui renforce leur cohérence.



2) « récits policiers » est un bien grand mot, sachant que ce sont des petits enquêtes sympathiques …



Mais laissez-moi vous en dire plus ! Monsieur Iwa est libraire à Tokyo, et tient la librairie d’occasion Tanabe avec l’aide occasionnelle de son petit-fils, Minoru, collégien. Il a repris ce commerce à la place de son meilleur ami, mais n’a pas de formation littéraire. Par l’intermédiaire de leurs clients, les deux personnages vont se retrouver mêlés successivement dans des affaires de meurtres et de disparition. Les livres jouent souvent le rôle de témoins ou d’éléments déclencheurs pour trouver la solution des énigmes. Le libraire n’a en effet rien d’un détective officiel, et l’on a un peu l’impression qu’il résout les cas au petit bonheur la chance, grâce à son don pour la déduction et son flair digne de Sherlock Holmes.



Ce recueil est composé de 5 récits : De terribles années; Mort sans mot dire; Le Clairon menteur; Le Chasseur solitaire; Un mois de juin peu ordinaire. S’ils ne manquent pas de charmes, les nouvelles de ce grand nom de la littérature japonaise sont de qualité inégale, du côté des histoires : les deux premières ont eu tendance à me rebuter, mais les trois dernières sont bonnes.



Dans toutes, on y retrouve pourtant une ambiance tranquillement japonaise, peuplée de saké, poissons crus et tatamis, et des mentalités différant considérablement de la nôtre. Chaque récit apporte une pierre à cet édifice, qui se construit autour du personnage central de ce libraire malgré lui. Ce dernier aspect (mercantile) a pu gêner certains lecteurs qui s’attendaient à un monde plus livresque. Pour ma part, je n’ai pas vraiment été déçue, ayant pris mon parti dès le début que la littérature ne serait pas si présente que ça. Il faut faire attention à ne pas projeter ses attentes sur un roman, et éviter de juger le livre par cet biais.



La construction est donc un peu étrange : ce sont des récits indépendants mais en même temps, si on pourrait lire la dernière nouvelle en premier, ce serait dommage car on apprivoise les personnages au fur et à mesure des enquêtes. Par contre, j’ai eu l’impression que l’auteur hésitait entre roman et nouvelles car il nous entraîne parfois sur des sujets, familiaux par exemple, qui n’apportent pas grand-chose à une nouvelle de 50 pages. Cette ambivalence m’a gêné.



Et puis, je ne peux que mettre un bémol sur l’ensemble de ces textes : j’ai trouvé la langue exécrable, pleine d’approximations, et les dialogues sonnent souvent faux (malgré quelques touches d’humour). Ce qui m’a empêché de les apprécier complètement.



Je me demande s’il n’y a pas un gouffre culturel qui nous empêche de savourer pleinement ce genre de récits … car je ne peux écarter l’idée que ce recueil n’est pas mal mais que je n’en ai pas goûté toute la saveur …



En bref, une lecture agréable qui a accroché mon attention, mais sans plus.
Lien : http://missbouquinaix.wordpr..
Commenter  J’apprécie          240
La Librairie Tanabe

Monsieur Iwa tient une librairie de livres d’occasion dans la ville de Tanabe. Son petit-fils, le jeune Minoru, lui prête main forte le week-end. Le vieux Iwa est doté d’un gros bon sens et d’un esprit de déduction assez poussé. Il est un peu le justicier des environs et il résout les mystères qui entourent des corps calcinés dans un abri antiatomique, des meurtres qui ressemblent à l’intrigue d’un roman ou le malheur d’un enfant battu.



Au sens étymologique, le policier est celui qui fait appliquer l’ordre et maintient le calme dans la cité. Monsieur Iwa est de cette trempe, même s’il ne sort pas souvent de sa boutique et qu’il passe beaucoup de temps à réprimander son petit-fils. Je n’ai pas vraiment apprécié ce recueil. Une nouvelle doit être concise, c'est-à-dire courte et condensée. Pour moi, ces récits ne sont que courts, voire sans profondeur. Et ce qui m’a surtout gênée, c’est une certaine idée selon laquelle les livres sont coupables. Ils sont au centre de toutes les intrigues et ils provoquent les malheurs. Pour moi, le livre est source de réconfort et d’épanouissement. Je suis donc opposée à l’esprit général de ce recueil.



Et, comme souvent, j’ai bien du mal à entrer dans les textes asiatiques. En premier lieu, je me mélange les yeux avec tous ces noms étrangers. Ensuite, c’est clairement une culture que je ne maîtrise pas : elle m’intéresse, mais je n’arrive pas à la cerner au travers des livres.

C’est donc une lecture ratée. J’espère qu’elle plaira davantage à mes copines du club de lecture. Mais certaines ne sont pas sensibles au genre policier et d’autres apprécient peu le format de la nouvelle.

Commenter  J’apprécie          200
Une carte pour l'enfer



Miyabe Miyuki est une auteure japonaise qui fait dans le polar.

Et qui le fait bien!

Ou plutôt, qui le fait à mon goût, c'est à dire sans se limiter à l'intrigue policière et surtout sans participer à l'escalade du glauque et de la violence.



Une enquête à l'ancienne, faite de pistes et d'indices succincts patiemment vérifiés par un antihéros sur fond de marasme social et économique.



C'est surtout le soin que Miyabe Miyuki apporte à ses personnages qui m'a ravi, ils ne sortent pas de nulle part pour y retourner, leur participation plus ou moins essentielle effectuée.

Témoins, famille, voisins, tous ont de l'épaisseur et, la page tournée, on les imagine très bien continuer leur vie.



Excellente lecture.



Commenter  J’apprécie          178
Une carte pour l'enfer

L'inspecteur Honma Shunsuke a été blessé lors d'une intervention musclée et, il vit sa convalescence avec Satoru son fils de 10 ans, il a perdu son épouse 3 ans auparavant d'un accident d'auto, et il est aidé par Isaka : devenu homme de ménage qui est très attaché au gamin et au bien être de son voisin veuf !

Kurisaka: un cousin ( du coté de sa femme ) vient le trouver pour lui confier ses inquiétudes à propos de sa fiancé : Sekine Shoko. En effet, elle a disparu après leurs achats du Nouvel An d'autant que Kurisaka s'est aperçu qu'elle n'avait pas de carte de crédit pour payer et, qu'il lui a ensuite proposé d'en faire établir une à l'aide d'un formulaire...

Honma est bien content de pouvoir jouer au détective privé et il va enquêter officieusement pour retrouver la trace de la jolie fiancé. Il apprend rapidement que Shoko avait des dettes, qu'elle était en faillite personnelle depuis 5 ans, qu'elle avait pris un avocat à ce sujet, et qu'elle avait perdu sa mère depuis 2 ans...Et, peu à peu, à partir de ses nombreux et différents domiciles, de ses lieux de travail tout aussi nombreux : Honma, aidé d'Ikari : son collègue policier va remonter l'historique de la vie de la jeune femme ! le Japon entre les années 80/90 a connu un taux de croissance énorme et le développement du crédit à la consommation avec des prêts octroyés à l'aide de cartes de crédit, de plus les officines de prêts ont accordé sans discernement et à des taux élevés ( voire exorbitants ) de l'argent avec l'appui de la mafia nippone qui a eu recours à la peur, aux menaces pour faire payer les ménages vulnérables. Lentement , mais surement, Honma va être obligé de rechercher une ombre perdue, piégée dans cet enfer moderne, et apprendre à Kurisaka que sa fiancée n'était pas Shoko mais une usurpatrice qui s'est servie du système pour fuir !

Un thriller atypique, sans cadavre apparent, sans hémoglobine, sans poursuites effrénées, sans violences : un polar ou l'inspecteur prend son temps pour rencontrer les témoins, les amis, et visiter scrupuleusement tous les lieux, tous les coins et les recoins d'une affaire compliquée et mystérieuse !

L.C thématique du polar de mars 2023 : une autrice...
Commenter  J’apprécie          160
Une carte pour l'enfer

Un livre coup de cœur pour mon amie babeliote @witchblade malheureusement, pour ma part, je suis passée à côté, j'ai loupé le train pour le Japon.



La trame était intéressante mais la manière de la raconter est, pour moi, bien trop lente et laborieuse.

Je n'ai pas accroché au personnage du policier, Honma, qui est en repos forcé suite à une blessure. Il enquête sans utiliser sa plaque mais avec l'aide, parfois, d'un de collègue.

C'est son neveu qui vient lui demander de l'aide suite à la disparition de sa fiancée. C'est à la suite d'une demande de carte de crédit que cette dernière a disparu.

Il va découvrir une vérité que son neveu n'est pas prêt à entendre.



Tout est basé sur le mensonge, la dissimulation, l'absence de preuves.

Habituée à Agatha Christie, surtout depuis que j'ai décidé de les relire, j'ai manqué d'indices, entre autre.

Je pense aussi, que je ne suis pas du tout une habituée des auteurs de l'est, je me suis parfois perdue avec leurs noms, leurs manières de faire,...

Et cette fin...j'ai même cru qu'il me manquait des pages !



De deux choses l'une, soit je lis plus souvent des auteurs Japonais pour me faire à leur style de vie, notamment, soit je reste sur de la lecture plus Européenne.
Commenter  J’apprécie          163
Le diable chuchotait

Le roman bénéficie d'une excellent mise en place des personnages.

La tension monte progressivement. Ce qui passe au début pour de simple coïncidences va se resserrer au fur et à mesure autour du personnage principal.

Enfant marqué par le destin tragique de son père, le personnage principal lutte contre l'adversité. Adversité parfois proche, parfois insaisissable.

Le destin est un élément omniprésent du roman. L'intrigue est bien construite et angoissante.



Sans spoiler, les ressorts de l'intrigue qui apparaissent en deuxième partie du roman me paraissent un peu faible et artificiels.
Commenter  J’apprécie          150
Une carte pour l'enfer

Je qualifierais cet étrange roman de "polar administratif" ! En effet après un début d'intrigue plutôt prometteur - un policier en arrêt maladie se voit appelé à l'aide par son neuveu pour retrouver sa fiancée qui a disparu -, l'histoire s'enlise dans une histoire de surendettement. C'est certes un thème inédit et original, mais les pages entières expliquant les rouages de l'administration m'ont difficilement passionnée.

Honma, le policier qui mène l'enquête, manque de charisme, et même si l'on découvre des bribes de son passé et une partie de son quotidien avec son fils Satoru, le charme n'opère pas réellement.

L'intrigue s'avère au final plutôt bien ficelée, mais chez moi cela n'a pas pris. Une déception donc.
Commenter  J’apprécie          135
Ico - Le château dans la brume, tome 2

Ico est un garçon doté de cornes, une différence parmi les siens qui fera de lui un « sacrifice » et qui conduira les gens de son village à le livrer à la sorcière vivant dans le Château dans la Brume…

En explorant ce mystérieux édifice millénaire, le jeune garçon rencontrera Yorda, une adolescente prisonnière d'une cage, et décidera de la délivrer. C'est alors ensemble, littéralement main dans la main, qu'ils découvriront l'histoire et les secrets du château, et chercheront à retrouver leur liberté.

Ce roman de fantasy en deux tomes est une adaptation de « Ico », l'un des jeux vidéo les plus marquants de la PlayStation 2. Sorti en 2001 et imaginé par le concepteur de génie Fumito Ueda, ce jeu vidéo d'exploration avait pour particularité d'être une aventure poétique et onirique basée sur la relation entre les deux personnages principaux, racontant une histoire poignante… sans texte ni parole.

Cette adaptation littéraire est bien sûr bien plus bavarde et permet à l'autrice japonaise de nous raconter une histoire à la base très visuelle et tactile. Si certains passages décrivent l'exploration pas à pas du château par le jeune héros, au plus proche du matériau de base, d'autres s'éloignent totalement du jeu pour apporter des éléments supplémentaires afin de développer encore plus l'histoire et l'univers du jeu.

Véritable conte de fée, ce roman tout public plaira bien sûr aux lecteurs ayant aimé le jeu, mais aussi à ceux cherchant une histoire dépaysante et envoûtante, qui bien que classique et presque naïve, n'en reste pas moins marquante. Et peut-être que cette lecture leur donnera envie de découvrir le jeu…

En complément, je conseil la lecture du livre « L'oeuvre de Fumito Ueda . Une autre idée du jeu vidéo ».
Commenter  J’apprécie          111




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Miyuki Miyabe (415)Voir plus


{* *}