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Critiques de Mohsin Hamid (70)
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Comment s'en mettre plein les poches en Asi..

Soyons francs et honnêtes, s’en mettre plein les poches, si ce n’est pas un but, cela est au moins une perspective réjouissante et tentante pour chacun de nous. Alors il y a ceux (et peut-être en faites-vous partie) qui tentent leur chance aux jeux de hasard, ceux qui mettent de côté dans le but de fructifier leur pécule ; mais il y aussi ceux qui, malhonnêtes, n’hésitent pas à profiter d’autrui pour s’enrichir, arnaquant, dissimulant et volant – et c’est ceux-ci que l’on rencontrera en majorité dans ce roman… Quoiqu’il en soit, vous qui recherchez désespérément comment vous en mettre plein les poches, sachez qu’une partie de la réponse se trouve, ici, tout près et à portée de vos mains, dans ce livre-même de Mohsin Hamid ! Même s’il ne vous donnera pas un protocole à suivre pour parvenir à ce but, il vous donnera tout de même quelques clés sur la conduite à tenir pour s’enrichir. Mais peut-être pas pour s’enrichir au sens où vous l’entendez…



En effet, chaque début de chapitre débute par une affirmation péremptoire – telle que « Ne pas tomber amoureux », « Eviter les idéalistes », « Travailler pour soi-même », « Se concentrer sur l’essentiel » - ce qui fait inévitablement écho aux divers livres de développement personnel, qui, en abordant les ‘grands thèmes’ de l’existence, sont censés nous aiguiller afin de vivre mieux. Ici, c’est avec de nombreuses pointes d’ironie que l’auteur s’attaque à ce genre de romans, car, « comment s’en mettre plein les poches en Asie mutante », en plus d’être un pastiche non dissimulé des livres de développement personnel, dénonce le ridicule d’un tel concept, la preuve en citation : « Vois-tu, sauf quand c’est toi qui l’écris, un livre de développement personnel est une contradiction dans les termes. Si tu en lis un, c’est pour que quelqu’un qui n’est pas toi, en l’occurrence son auteur, puisse t’aider à te développer, et donc cela n’a plus rien de personnel. »



Sous les traits d’une histoire conventionnelle et banale – « le self-made-man asiatique » - l’auteur dissimule en fait une grande originalité, et c’est ce paradoxe que j’ai particulièrement apprécié. L’originalité de ce roman réside tout particulièrement dans sa construction ; déjà, Mohsin Hamid utilise le tutoiement pour s’adresser à son lecteur, et, bien que déroutant au début, cet emploie se révèle finalement bien agréable et un moyen intéressant pour s’identifier au personnage.

La manipulation de l'auteur est également brillante, puisque vous comme moi, pensons avoir à faire à un manuel, un mode d’emploi pour se faire de l’argent plus qu’un livre racontant une histoire… Erreur ! Bien que cela soit le cas dans la première partie du roman (et, à mes yeux, il s’agit de la partie la moins intéressante et je dois même avouer l’avoir trouvée très moyenne) il n’en est absolument rien par la suite, et l’on comprend que l’on suit en fait le destin d’un homme - qui n’est autre que nous-même finalement - qui fait l’erreur de rechercher la richesse matérielle plutôt que l’essentiel – à savoir presque tout le reste.



L’intérêt du roman va véritablement crescendo, et je dois dire que j’ai été enthousiasmée par la tendresse du héros qui se révèle vraiment à la fin de son histoire, lui qui est si froid, si distant et tellement aveuglé par le profit au commencement.



Bref, j’ai été surprise, et ce de manière agréable par ce roman qui, tout en étant bourré d’humour, dénonce la corruption et l’égocentrisme gangrénant nos sociétés. Il parvient également - en nous montrant les échecs, les mauvais choix et les nombreuses erreurs d’un autre - à nous faire prendre conscience, et ce dès aujourd’hui, de nos peut-être fausses aspirations, afin de ne pas prendre autant de mauvaises directions, et finalement, comme c’est le cas pour le héros de « comment s’en mettre plein les poches en Asie mutante », de se retrouver au crépuscule de notre vie pour s’en rendre compte et le regretter.

Finalement, tout en critiquant les manuels de développement personnel et les livres qui tentent d’apprendre à mieux se connaître, peut-être que ce roman - avec sa jolie moralité – se révèle en fait en être un véritablement bon, sa lecture faisant sans aucun doute progresser son lecteur.

Merci à Babelio et aux éditions Grasset pour cette tendre découverte !
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L'intégriste malgré lui

Tchenguiz rencontre un Américain à Lahore , Pakistan, et décide de l'aider. Attablé non lui du marché local, Tchenguiz lui raconte son parcours et notamment les quatre ans passés à Princeton.



C'est un livre sensible sur un sujet épineux, le rejet de l'Amérique par les populations orientales , ici les Pakistanais.



Enfin , même si c'est le thème sous jacent, il n'est en effet qu'évoqué brièvement. le 11 Septembre 2001 y sert de catalyseur à la prise de conscience .

Le titre de l'ouvrage est quand même vaguement trompeur et associé à la quatrième , on s'attend à la plongée d'un individu dans les méandres douteux de l'obscurantisme.



On est surtout face à un homme en pleine introspection, amoureux et nostalgique de son pays, lui qui a réussi merveilleusement aux USA.

L'écriture est policée , à l'instar du narrateur , plein de déférence pour son entourage.



On retiendra , au delà de l'histoire personnelle de Tchenguiz , la vision de l'Amérique par les "victimes collatérales" des multiples ingérences des Américains au moyen orient.
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L'intégriste malgré lui

Changez est un jeune Pakistanais qui a fait ses études aux Etats-Unis, à Princeton. Il raconte son histoire à un Américain anonyme, lors d'une soirée à Lahore, notamment son arrivée dans une entreprise prestigieuse juste avant les attentats du 11 septembre 2001...



Bien que court, ce livre fut une déception. Bien écrit sous forme de monologue, mais complètement trompeur sur la marchandise. Car avec un titre pareil (L'Intégriste malgré lui en français) et un synopsis dévoilant que la vie du personnage principal va évidemment changer suite à 9/11, on avait de quoi s'attendre à ce que ce dernier soit stigmatisé, chassé, enfermé, torturé que sais-je pour sa nationalité au coeur d'une Amérique choquée plus que frileuse envers les étrangers semblant venir de pays musulmans.

Si bien évidemment Changez fait état de regards mal placés, d'insultes violentes dans la rue ou d'envies d'attaques, le sujet principal du récit reste en fait sa relation avec une certaine Erica, traumatisée par la mort de son petit-ami Chris. Le début était pourtant prometteur, avec le développement de l'ambition de Changez, les opportunités offertes par son pays d'accueil, son changement de vision sur la pauvreté en goûtant à l'argent et au luxe. Mais Erica comble ses pensées et du coup les pages de ce livre. Etions-nous vraiment venus chercher une histoire d'amour impossible ici ??

Suite à 9/11, Changez est inquiet pour sa patrie qu'il voit menacée par l'Inde, il sombre dans une forme de dépression, majoritairement nourrie par une autre raison : la disparition d'Erica. Il laisse tomber un brillant avenir pour ça et on ne comprend pas du tout pourquoi. Le récit aurait gagné à parler d'un type totalement innocent sévèrement jugé pour sa couleur de peau, sa barbe, son origine et sa religion, qui était "intégriste malgré lui" dans le sens où on le juge comme tel alors qu'il ne l'est pas. On ne saura pas vraiment non plus pourquoi il parle de ce sentiment de satisfaction en voyant à la télé les Tours s'effondrer.

Bref, un récit en lice à l'époque pour le prestigieux Man Booker Prize alors que j'ai le sentiment qu'il est complètement à côté de la plaque.
Lien : http://livriotheque.free.fr/..
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Comment s'en mettre plein les poches en Asi..

Sous son titre provocateur et cynique : Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante, se cache un livre ironique et tendre, mais oui, qui raconte avec un talent certain une histoire bien connue, celle du jeune garçon pauvre mais ambitieux et débrouillard, devenu un homme riche et magouillard, avant de finir, comme tout un chacun, mélancolique et vieillard. Mohsin Hamid s'amuse à commencer chacun des chapitres par un pastiche des livres de "développement personnel" qui font florès en Asie (et ailleurs). Ou comment acquérir statut et richesse avec quelques conseils de base que suit à la lettre le héros du roman. Tout une vie d'homme défile sous nos yeux, dans un pays qui ressemble furieusement au Pakistan natal de l'auteur, avec ses attentats, sa corruption et le fossé de plus en plus béant entre nantis et déshérités. Si le fond du roman n'a en soi rien d'original, pour peu que l'on soit un tant soit peu familier de la littérature indienne, par exemple, la forme est particulièrement amusante et l'écriture alerte et sans temps morts. Ce pseudo manuel d'accès au capitalisme est un évidemment un leurre et c'est quand Hamid révèle véritablement ses intentions, à savoir montrer que le bonheur se trouve plus du côté du coeur que du portefeuille (d'accord, ce n'est pas un scoop) que le roman devient attachant comme son personnage principal, dès que ce dernier commence à décliner. Un dénouement romantique sans être excessivement sentimental qui laisse le lecteur ému. Oui, vraiment.





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L'intégriste malgré lui



Assis à la table d'un troquet de Lahore, Tchenguiz raconte. Il raconte comment il a touché du doigt le rêve américain et comment quelques années plus tard il se trouve là, à raconter le crash de son rêve à un américain de passage.



L'angle d'approche du récit est assez original. Habituellement, nous avons soit droit aux histoires de réussite, à force de travail et d'abnégation, d'immigrés au pays de l'oncle Sam ou aux histoires d'étrangers vouant une haine féroce à l'Amérique, à ce qu'elle représente et à leur combat pour l'affaiblir. Ici, de prime abord, on ne sait pas trop dans quoi on se trouve. Le roman, construit comme un monologue, plonge dans les souvenirs d'un jeune adulte pakistanais fier d'avoir été admis dans une université prestigieuse américaine et d'avoir par la suite pu saisir l'emploi rémunérateur qui le faisait rêver. Dans un New-York très cosmopolite, si ce n'était sa famille restée au pays, il se sentait presque américain. Jusqu'au 11 septembre 2001 où un sentiment qu'il ne connaissait pas l'a envahi... Comme venu de sa mémoire reptilienne, comme un instinct, comme une pulsion,... il a su qu'il n'était pas américain et ne le serait jamais.



Le récit ne se focalise pas, comme on pourrait le penser, sur les conséquences de l'attentat sur ceux qui avaient le malheur d'être basanés ou barbus. Et c'est là l'originalité de l'approche, le lecteur est dans la tête de celui qui prend tout à coup conscience qu'il a une patrie, ailleurs, et que l'Amérique, qu'il aimait encore hier, est prête à la piétiner.



Le narrateur se contente de raconter, sans trémolos, sans emphase, presque sans jugement. C'en est perturbant tant son raisonnement semble logique et que nous, on est de l'autre côté de la barrière en général, du côté de ceux qui se sont sentis attaqués cette journée de septembre et qui étaient satisfaits que la riposte ne se soit pas fait attendre. Et là où la riposte a frappé, il y avait aussi des employés de bureau qui allaient au boulot, des familles qui avaient de simples problèmes de plomberie, des gens qui s'aimaient... Une vie pour une vie, une tour pour une tour,...



Un court roman très fort sous des airs de ne pas y toucher.
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L'intégriste malgré lui

J'ai bien apprécié ce livre...oriental.

Le narrateur, Tchenguiz, raconte sa vie, sa réussite en Amérique, son retour.

Il parle à un américain, ils boivent ensemble, mangent...

Y-a-t-il une réticence, voire une méfiance chez l'américain?

On sent chez Tchenguiz, quelque-chose de tranquillement désespéré, baigné dans un soupçon d'ironie. Son récit captive, emmène et ramène entre modernité et tradition.

Mais Tchenguiz est chez-lui...
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Comment s'en mettre plein les poches en Asi..

Ce livre présenté comme un manuel de développement personnel est une fable sur "le capitalisme" dans un pays du sous continent indien (bien que non mentionné,il est évident que c'est le Pakistan),où Corruption et Loi du plus fort sont maître.On va suivre pendant près de quatre-vingt ans,le parcours hors du commun d'un gamin né dans la plus extrême pauvreté.L'humour est corrosif,le langage cru,les détails truculents,le rythme rapide.Le style d'écriture,le tutoiement qui interpelle régulièrement le lecteur peut rebuter,mais à mon avis c'est l'originalité du livre,il nous place directement au centre de la dynamique du récit.C'est un roman riche avec plusieurs clin d'œil à des problèmes très présents dans cette partie du monde comme les puissants mécanismes de contrôle de l'Etat sur le citoyen,pour le soi-disant "sécurité nationale ",la facilité des réseaux islamistes à enrôler les jeunes les plus démunis (malheureusement en forte majorité),le travail des enfants mineurs,la corruption,le népotisme...Bref j'ai beaucoup aimé ce livre qui donne une excellente vue d'ensemble sur "le sous continent indien",unique dans son genre.
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L'intégriste malgré lui

C'est l'histoire d'une success story à l'envers. Le narrateur, un jeune Pakistanais diplômé de Princeton, s'adresse à un Américain qu'il vient de rencontrer à Lahore. Pour le lecteur, ce destinataire reste invisible. Nous suivons le récit du Pakistanais, entre rêve américain de grandeur et désillusions.

J'ai été un peu déçue par ce livre salué par les critiques anglo-saxonnes dans le sens où on y parle peu de fondamentalisme et de clivage culturel mais plutot du sentiment d'appartenance à une nation, d'identité culturelle.

Sentiment d'appartenance de l'auteur qui l'amène à quitter l'Amérique, sa nation d'accueil, après les attentats du 11 septembre, avec le sentiment d'avoir trahi son pays. Il y laissera également son coeur...

La fin, ambiguë, laisse planer un doute et peut-être une réponse à l'origine du fondamentalisme...

En ce qui concerne la forme, le narrateur livre ses souvenirs et ses réflexions sous la forme d'un monologue qu'il dévide à un interlocuteur muet : intéressant mais un peu agaçant à la longue

Au final, une réflexion intéressante sur le thème de l'identité et de l'appartenance.
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L'intégriste malgré lui

La difficulté de vivre dans une autre culture. Entre fascination et rejet. Un livre qui montre le mirage de l’intégration, quand l’autre culture est à la fois ce à quoi l’on aspire et comme une insulte continuelle jetée à la face de là d’où l’on vient.

Ce livre court (un peu plus de cent pages très aérées) est très bien écrit, on se sent vraiment au centre de la discussion, et pour cause : l’auteur a pris un risque (qu’il maîtrise très bien), celui de s’adresser directement au lecteur, à la deuxième personne, comme dans un dialogue entre un occidental qui semble un peu perdu dans Lahore et un habitant de la ville qui l’aborde et, de fil en aiguille, lui raconte sa vie. Changez, tel est le nom de cet interlocuteur, un nom qui semble incarner à lui seul ce personnage qui apprend à se mouvoir dans un environnement qui n’est pas le sien.

La première partie du livre, qui décrit l’immersion de Changez dans la culture des Etats-Unis et son envie de réussir est très intéressante et me semble sonner juste. Il cherche à se conformer aux attentes de ce nouvel environnement, mais ce n’est pas subi, il a envie de se couler dans ce nouveau moule. Et il réussit, il est fier de cette réussite, de savoir comment utiliser le système, et que le système lui permette de mettre à profit ses qualités.

Mais la cassure ne se fait pas attendre, et ce sont les attentats du 11 septembre qui seront décisifs pour Changez, dont le malaise (déjà présent mais jusqu’alors étouffé par sa réussite éclatante) prend le dessus et qui s’interroge sur son identité et son envie d’embrasser cette nouvelle culture. Ce changement dans la psychologie du personnage manque hélas à mon avis de profondeur, alors que c’est un sujet passionnant qui mériterait plus d’analyse de la part de l’auteur (les chefs des mouvements terroristes actuels ne sont-ils pas pour beaucoup des hommes qui ont passé de nombreuses années dans le giron de l’Occident avant de se retourner contre lui ?).

Malgré tout, un livre bien mené, dont le suspens ne fait que croître et dont j’ai beaucoup aimé la fin, sur laquelle je ne peux hélas pas m’étendre ici…
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Exit West

Mohsin Hamid, auteur notamment de L'intégriste malgré lui et de Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante, se définit lui-même comme un "écrivain globalisé" et un "étranger partout." Un écrivain à la plume plutôt acide et cinglante qui, avec Exil West, change un peu de ton, choisissant celui de la douceur, empreinte tout de même d'une soupçon d'ironie. le livre raconte la rencontre puis la vie commune, sans mariage, de Saïd et de Nadia, d'abord dans une ville du Moyen-Orient peu à peu livrée aux exactions de bandes d'extrémistes. Puis c'est l'exil, de Mykonos à San Francisco, en passant par Londres. Témoignage réaliste de la vie précaire de migrants, le roman n'est pas que cela, ajoutant une touche de fantastique, les "voyages" d'un point à un autre s'effectuant à l'aide de portes magiques. Les deux aspects -l'histoire d'amour avec ses hauts et ses bas, la violence anti-migratoire qui atteint son paroxysme dans les passages londoniens- se marient le plus souvent avec bonheur dans cette fable humaniste qui a le mérite de nous faire vivre de l'intérieur l'existence de gens qui ne sont, à l'instar de l'auteur, chez eux nulle part. Et semblables, selon Hamid, à une grande partie des habitants d'un monde où ces mouvements migratoires ne pourront que s'accentuer à l'avenir. Et avec ceux-ci, milite Mohsin Hamid, la nécessité que le regard des citoyens dits de "souche" change radicalement pour aller vers l'acceptation et la solidarité.
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Exit West

En 2014, en librairie, j’avais remarqué la couverture de « Comment s’en mettre plein les poches en Asie mutante », le troisième livre traduit de Mohsin Hamid. Mon libraire me l’avait conseillé en appuyant sur le côté exotique et farceur du livre. Faute de temps, je n’avais pas pu suivre ses conseils. Aujourd’hui, j’ai pu enfin rattraper mon retard avec son dernier né.



Ce roman n’est pas comique et traite plutôt d’un thème grave. Il nous fait vivre la crise migratoire sous la forme d’un conte. Le lecteur est aux côtés des protagonistes et il suit leur quotidien. Le récit est concentré sur l’histoire d’amour de Nadia et Saïd, mais en fond, on comprend aussi le monde qui les entoure. Avec le prétexte du destin de deux êtres, l’auteur s’intéresse à une situation globale. Il nous raconte l’exil que ces personnes, nées au mauvais endroit à la mauvaise époque, vont devoir entreprendre pour pouvoir seulement survivre.



Toute la magie de ce texte repose sur la poésie dégagée. A aucun moment, l’auteur ne condamne ou ne prend parti. Il préfère mettre en lumière des petits acteurs de ce drame afin de mieux rendre compte de la situation de ces migrants. L’innocence du couple permet une critique sous-jacente d’un système qui bouleverse le cours des vies. On voit ainsi comment les destinées peuvent être détournées au fil des évènements subis. Les différentes étapes de leur voyage vont jouer un rôle important dans leurs sentiments amoureux qui vont s’effriter sous le poids de l’Histoire. La lecture est à l’image de cette relation : tour à tour passionnée, triste, optimiste, désespérée… mais toujours avec une petite touche d’humour et de fantastique.



Avec délicatesse et bienveillance, Mohsin Hamid nous offre une belle et poignante fable sur l’exode des peuples, qui résonnera dans mon esprit pendant longtemps. Il a su trouver le bon ton pour aborder ce sujet d’actualité pourtant délicat. Ce n’est ni déprimant, ni édulcoré, juste réel !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Exit West

Beaucoup de surprises et beaucoup d'émotions aussi avec ce roman d'un auteur que je ne connaissais pas mais que je souhaitais découvrir depuis un petit moment. Je savais ce roman présent dans les listes de nominations de nombreux prix dont celle du Man Booker Prize que j'attends toujours avec une certaine impatience mais je ne souhaitais pas en savoir davantage. Je préfère découvrir un roman par moi-même plutôt qu'à travers le regard des autres lecteurs et j'évite généralement les chroniques des blogueurs ou des youtubers tant que je n'ai pas lu le livre en question. Pour Exit West je savais simplement que c'était une histoire d'amour dans un pays en guerre quelque part au Moyen-Orient mais en réalité c'est bien plus que ça.



L'auteur a su, par la construction de son récit et de ses personnages, en faire une histoire totalement universelle et hors du temps. Exit West pourrait se passer dans n'importe quel pays en guerre, entre un homme et une femme que tout semble séparer au départ. Alors oui on pense à la Syrie, à l'Irak ou aux révolutions du printemps arabe, à tous les bouleversements qui ont eu lieu ces dernières années dans ces parties du monde, on pense à la montée de l'intolérance et des intégrismes de tout bord mais ce court roman met en lumière bien plus que cela. Il amène le lecteur à revoir ses perspectives, à se questionner sur ses propres priorités… Est-ce que je pourrai prendre de tels risques pour quelqu'un que je viens de rencontrer, est-ce que je serai prêt à quitter mon pays et à laisser des gens que j'aime derrière moi, est-ce que l'inconnu vaut mieux que la lutte au quotidien et la résistance passive auprès de son peuple ? C'est un livre qui développe de nombreux thèmes : l'amour, l'exil, la fuite, les migrants, l'abandon, le deuil, la séparation, la religion, l'intégration dans un autre pays… Comment faire le deuil d'une vie qui semblait toute tracée, le deuil d'un parent, le deuil d'une relation ? Comment réussir à se sentir chez soi dans un pays qui n'est pas le nôtre ?



J'ai beaucoup aimé l'intensité de ce récit et cette écriture magnifique où chaque mot est à sa place et d'une justesse incroyable. Cela donne de l'ampleur à l'histoire alors que le roman n'est pas très long. Les personnages sont attachants et j'ai apprécié qu'ils ne deviennent pas des clichés ou des catalyseurs de tout ce qui peut être véhiculé sur les migrants et l'exode. D'ailleurs dans ce livre, pas de traversée sur des bateaux de fortune ou de périples interminables sur les routes, mais une odyssée magique à travers des portes qui vous mènent d'un lieu à un autre sans que vous connaissiez votre destination. Et pour tous les candidats au départ il y aura une part de hasard, un soupçon de chance, une dose d'inconscience et de courage. Finalement cela reste très universel, peu importe le moyen de transport ; le risque, la peur, les mauvaises rencontres, la mort pour certains et la renaissance pour d'autres font partie de l'histoire…



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Comment s'en mettre plein les poches en Asi..

Tout d'abord, je remercie les éditions Grasset et Babelio pour cet envoi.

Ma critique sera brève. Je n'ai pas du tout aimé ce livre.J'ai arrête ma lecture en cours de route car je n'accroche pas du tout au style de l'auteur,que je trouve brouillon, ni à l'histoire. Vraiment déçue car ce livre m'attirait beaucoup.
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L'intégriste malgré lui

J'ai trouvé le monologue du narrateur peu crédible. Il raconte son histoire dans un semblant de dialogue dans lequel on n'entend jamais l'interlocuteur. J'ai rapidement eu l'impression d'un monologue qui ne s'assume pas ET d'un dialogue refusé. On ne parle pas de religion, ce que j'espérais, mais uniquement d'appartenance Cet angle de vue du malaise identitaire et relationnel entre deux cultures m'a semblé réducteur et pas très intéressant .

Même si la fin donne une dimension supplémentaire, on la sent quand même venir de loin. 

J'attendais peut être trop de ce livre, trop de réponses, trop de tolérance, trop de leçon de vie. Ce livre plaît à ceux qui voient dans ce monologue une espèce de poésie et offre peut être quelques clés à ceux qui sont éloignés du sujet de l'islam, du clivage culturel, du fondamentalisme, de ses origines, de ses conséquences, de son univers. En ce qui me concerne, il ne m'a pas apporté grand chose...
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L'intégriste malgré lui

Tchenguiz, jeune Pakistanais formé à Princeton, revient dans sa ville natale, Lahore. Le roman débute ainsi et, à travers un long monologue adressé à un touriste américain (ou peut-être pas), Tchenguiz se remémore son apprentissage d'étudiant immigré, son amour impossible pour Erica et ses démêlés professionnels dans une firme renommée de New York City. Mais au final, c'est beaucoup plus que cela. Les événements du 11 septembre 2001 agiront, telle une fulgurance, sur l'esprit de Tchenguiz et sa vision d'une vie aux États-Unis prendra une tout autre tournure. On ne pourrait qualifier ce roman de diatribe mais plutôt d'une douce charge contre l'impérialisme américain. Je continuerai certainement à explorer l'univers littéraire de Mohsin Hamid, ayant beaucoup apprécié auparavant Comment s'en mettre plein les poches en Asie mutante.
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L'intégriste malgré lui

Un livre récit parfaitement bien écrit qui nous raconte la rencontre entre un pakistanais et un américain , que le premier va aborder et inviter afin de faire connaissance.

Va alors s'installer un très long dialogue entre les deux personnages, notamment celui de Tchenguiz qui lui a vécu en Amérique et y a travaillé et mème rencontrer l'amour.

Les dialogues sont très bien écrit et on a l'impression qu'il s'adresse directement a nous.

Il lui raconteras son rêve de vivre au États-Unis et d'y faire ses études, de trouver un emploi ,mais aussi comment la différence sociale qui peut tout faire basculer, l'apparence et puis les événements malheureux du 11 Septembre qui vont changer beaucoup de regards et décupler une certaine crainte constante.

Ce récit est humain et politique à la fois mais particulièrement intéressant.

J'ai pris beaucoup de plaisir a le lire et je le conseille a tous ceux qui sont en questionnement sur l'identité, l'appartenance et les cultures.
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Comment s'en mettre plein les poches en Asi..

Dans ce livre nous suivons pas à pas l’évolution d’un homme né pauvre dans un pays pauvre. Sa débrouillardise, son culot, sa ténacité, lui permettront de s’en sortir et d’évoluer. Il ne faut pas oublier de mentionner la corruption. Celle qui le fera souffrir et celle dont il profitera. Il souffrira d’un manque d’amour presque toute sa vie préoccupé par cette réussite sociale et ne trouvera qu'une forme de repos lorsqu'il aura lâché les affaires.



L’histoire est plaisante à lire et j’ai aimé suivre l’évolution du personnage. Toutefois j’en suis encore à me demander pourquoi l’auteur débute chacun des chapitres par des espèces de conseil sur le développement personnel.

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L'intégriste malgré lui

Reçu dans le cadre de Masse critique, merci à Babelio, au livre de poche et à Pierre. Pour les plus néophytes d'entre-nous je vous propose de remplacer les USA et New-York par Paris et le Pakistan par la Bretagne ; le décor géographique ainsi posé, tentons de répondre à cette question, si un breton boursier débarquait à Paris, trouvait ensuite du boulot, une nana inaccessible et qu'ensuite il perdait son travail, sa nana et que mettons par exemple que les agriculteurs aient déversés des radis au pied de la tour Eiffel et qu’en guise de représailles la France donc Paris menace de remettre des portails ecotaxe, cela ferait il de vous un intégriste ? oseriez-vous vous balader dans Paris avec un biniou sous le bras ? est ce qu'il y a plus d'histoire dans l'arc de triomphe que dans un dolmen, les galettes sont elles meilleures qu'une blanquette de veau, l’arrogance des parisiens n'est elle pas pénible à la longue pour les ploucs ?



Voici tout ce que ce livre tente d'ouvrir comme débat. ajoutons à cela que la forme narrative est relativement ennuyeuse, que l'histoire de ce breton, (pakistanais en vrai) n'est pas exceptionnelle, je me demande encore comment 1 million de personnes ont pu déjà lire ce livre, alors oui en pleine re re guerre contre le terrorisme cela peut-être vendeur, mais alors pourquoi tous les autrichiens qui savent vaguement poser 2 notes sur un bout de table ne vendent pas des milliers de disques ? sont bêtes des gens pourraient les prendre pour Mozart.



Sûrement des gens portés sur le roman à l'eau de rose trouveront leurs bonheurs, si vous cherchez de la géopolitique, du suspense passez votre chemin, ici nous sommes dans un livre qui n'est ni bon ni mauvais, je ne comprends pas à quoi il sert.
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L'intégriste malgré lui

Tchenguiz est un jeune pakistanais qui vit aux Etats unis. Il fait de très bonnes études à Princeton et décroche un poste de Consultant dans une grande entreprise. Mais les évènements du 11 septembre vont mettre à jour ses contradictions. Les passions qui se déchainent le poussent à prendre parti, lui qui vit depuis toujours entre deux mondes.

Le point de vue est évidemment intéressant et le propos pertinent. Il est bon de voir ces évènements par l'autre bout de la lorgnette. Mais je ne sais pourquoi, je ne suis pas vraiment entrée dans ce roman. J'ai été tout d'abord gênée par le procédé narratif, ce dialogue improbable avec cet interlocuteur mystérieux, trop mystérieux. Je dois dire aussi que je n'ai pas réellement compris sa décison et trouvé son attitude autodestructrice assez déprimante, un peu trop radicale.
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Comment s'en mettre plein les poches en Asi..

Mohsin Hamid raconte à la deuxième personne du singulier l'histoire d'un homme qui veut percer, avec douze conseils de son singulier guide de la réussite. Ici lieux et personnage ne sont pas nommés et le tutoiement s'adresse à travers le lecteur pour suivre le personnage principal.

Un style dynamique avec des points de vue illustrant chaque conseil et une autre manière d'exprimer des émotions !
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