Avec "Mission terminée", l 'auteur camerounais ,Mongo Beti laisse de côté sa thématique habituelle qui consiste à condamner les périodes anté-et post coloniales qu 'a connue l' Afrique et le Cameroun en particulier .
Dans "Mission terminée", il s 'agit d 'une histoire simple et drôle .L e héros du roman est un jeune Camerounais , Medza , qui a raté son baccalauréat .Craignant , son père , il ne révèle à personne son échec à l 'examen .Il rentre au village natal qu ' il trouve en émoi .Cette effervescence des villageois est due à la fuite de l 'épouse de son cousin ,Niam partie avec un autre homme de la brousse .Le conseil des notables se réunissent et décident de confier à Medza la mission de ramener l 'épouse évadée au foyer conjugal .Medza fier de cette promotion sociale , part au village de Kala , là où est supposée s 'y trouver la femme de Niam .Arrivé au village , il constate que l 'épouse est absente et qu 'elle est toujours en compagnie de son amant .Il doit rester au village et attendre la venue de la fugitive .
Durant son séjour forcé , Medza est fêté et des cadeaux multiples lui sont offerts .Des jeunes du village essayent de lui faire rencontrer de jeunes filles mais Medza est timide et évite leur rencontre .On lui apprend boire et à faire la fête
Avec toutes ces péripéties , le jeune homme est devenu différent du garçon venu du village .Enfin , l 'épouse de Niam rentre à Kala .Le conseil des sages se réunit et ordonne à la femme rentrer chez-elle et rejoindre son mari . Donc ,mission terminée pour Meza .Mais le chef de tribu du village de Kala ,ne désire point que le jeune homme parte ainsi :alors lui donne sa jeune fille comme épouse .
Medza rentre dans son village .Il a une petite fortune et un jeune épouse .
Au retour, la crainte du père est très grande, alors il abandonne au village sa épouse et sa fortune et jure d 'y revenir que lors que son père sera décédé . Une belle histoire dont la lecture est plaisante .
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Voici le roman qui m'a donné le gout de la lecture.
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A dater de ce jour-là ,de ce moment-là ,deux convictions se solidement installées en moi et n 'ont pas bougé : la première ,c 'est qu 'il n 'est rien au monde qui ait plus mauvais goût que le whisky américain ; la seconde ,qu 'il
n 'est rien au monde comme une boisson alcoolisée pour vous mettre à l 'aise dans n 'importe quel milieu .
A dater de ce jour-là, de ce moment-là, deux convictions se sont solidement installées en moi et n'ont pas bougé : la première, c'est qu'il n'est rien au monde qui ait plus mauvais goût que le whisky américain ; la seconde, qu'il n'est rien au mmonde comme une boisson alcoolisée pour vous mettre à l'aise dans n'importe quel milieu.
Le drame dont souffre notre notre peuple ,est celui d 'un
homme laissé à lui-même dans un monde qui ne lui appartient pas , un monde qu 'il n 'a pas fait ,un monde où il ne comprend rien .
Catéchisés, confirmés, gavés de communions comme de petites oies du bon Dieu, confessés à Pâques et à Trinité, enrôlés sous les bannières des défilés de 14 Juillet,
militarisés, présentés à toutes les commissions nationales et internationales comme une fierté, ces gosses-là, c'était nous, vous souvient-il?
Dépenaillés, querelleurs, vantards, teigneux, froussards, galeux, chapardeurs, les pieds rongés de chiques, ces gosses-là, c'était nous, n'est-ce pas? Une faune minuscule et piaillante égarée dans le siècle comme des poussins dans l'Atlantique.
Pourquoi nous sacrifiait-on? A quelle divinité?
Tandis que tous mes souvenirs se désagrègent, se liquéfient et finalement s'estompent au soleil de mon âge adulte, comme bloc de glace au vrai soleil du ciel, c’est cette aventure d'adolescent, elle seule, qui tient tête à la déroute avec l'obstination des héros, remplit les vides laissés par la désertion de mon passé, m'envahit, m'imprègne.
Pourquoi?
A-t-elle une signification que je n'ai pas réussi à déchiffrer? Je n'en sais rien.
Mais vous qui avez parcouru le même chemin que moi; vous qui avez accompli le même voyage, la même équipée à quelques rivières près; vous dont les pieds nus ont foulé la même poussière de latérite, comment ce lambeau, loqueteux déjà, de notre commune jeunesse, ce jalon rouillé et vermoulu de notre commune route n'éveillerait-il pas en vous quelque écho familier, telle la voix d'un ami d'enfance longtemps oublié, la romance préférée d'une mère, entendue des années après sa mort?
Mongo Beti, Une vie, une oeuvre partie 1
Le portrait radiophonique d’un homme d’exception.
Émission réalisée par Catherine Pont-Humbert et diffusée sur France culture le 26/12/2004.