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Critiques de Morgan Sportès (138)
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Tout, tout de suite

Encore un livre acheté par hasard, à la gare, quelques minutes avant de prendre mon train. J’ai tout simplement adoré !

Un journaliste qui raconte l’affaire du gang des barbares…mais sans jugement !

Il rapporte juste les faits, rien que les faits, cite les paroles des accusés.

Il a décortiqué cette affaire et l’a reconstituée parfaitement, nous laissant confrontés à la réalité de notre société.
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Tout, tout de suite

Critique publiée sur Senscritique (2011)



C'est une sacré claque, que de dévorer Tout, tout de suite. C'est un roman qui n'en est pas vraiment un, disons plutôt un fait divers qui avait heurté l'opinion publique et la société française il y a à peine cinq ans, raconté sous forme de récit "romancé". On y retrouve à la fois la force réaliste d'une enquête factuelle à la Truman Capote dans De sang-froid, et l'implacable mécanique du crime, mêlant psychiatrie, misère sociale, délinquance et mécanique de groupe, d'une Elizabeth George dans Anatomie d'un crime.



Tout, tout de suite, est l'histoire terrible de ce jeune homme de 23 ans, Elie, kidnappé par ceux que l'on aura ensuite appelé "Le gang des barbares". Un jeune juif attiré jusqu'à Bagneux dans un piège plusieurs fois essayé au préalable, qui aura vécu un calvaire pendant ses 3 semaines de détention. Calvaire que l'auteur a le bon goût de peu relater, peut-être par pudeur, peut-être par manque d'éléments tangibles.



On y suit la folie passée inaperçue de Yacef, un jeune ivoirien pathétique vivant en région parisienne, qui entraîne dans son sillon délirant toute une meute de désœuvrés, pas toujours désocialisés, mais toujours faciles à manipuler ou à acheter. Ensemble, diluant le poids de la culpabilité, ils accepteront de se taire ou d'assister. On y découvre la pesante impossibilité pour les protagonistes de faire machine arrière lorsque tout est lancé, une enquête policière et une inflexibilité qui fait aujourd'hui encore débat (mais quoi de plus facile, à posteriori, que de se dire "et si on avait fait ça..." ?), une histoire tragique qui remue d'autant plus qu'elle est émaillée tout au long du récit d'éléments de l'enquête rappelant au lecteur qu'il n'est pas dans la fiction, mais bien dans la réalité. Une terrible réalité.
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Tout, tout de suite

TOUT, TOUT DE SUITE de Morgan Sportès



À prime abord, ce n'est pas mon genre de lecture et je ne savais pas qu'il s'agissait d'une histoire authentique mais, je n'ai pu lâcher ce livre qui retrace l'engrenage dans lequel sombre un jeune désœuvré pressé de gagner de l'argent et qui procède à l'enlèvement d'un vendeur de téléphones de confession juive dans l'espoir d'obtenir une rançon.
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Si je t'oublie

Il s’agit du premier livre que je découvre de l’auteur. Il raconte l’histoire de sa vie avec la femme qu’il aime, mais surtout l’après, ce qu’il se passe lors qu’elle n’est plus la.

Un roman désordonné, difficile par moment, mais qui nous permet de vagabonder dans ses pensées et de lire l’hommage qu’il lui écrit. Malgré la peine, on sent qu’au fur et à mesure il progresse dans son deuil difficile.
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Tout, tout de suite

Récit factuel, sans aucun pathos ni jugement, de l’enlèvement et de l’assassinat d’Ilan Halimi en 2006 par Youssouf Fofana, un français d’origine ivoirienne, âme de leader et une bande de petits voyous de la banlieue sud (Bagneux) et nord (Bobigny). Le plus frappant chez ces barbares, c’est leur humanité, leurs qualités (débrouillardise, l’intelligence dans le vol de voiture par exemple), leur manque d’éducation, leur bêtise (tous les juifs sont riches). Cette affaire qui a pris des proportions symboliques n’aurait pas dû se produire mais un enchaînement de situations a conduit Fofana à la torture et à l’assassinat. En définitive, ces assassins apparaissent moins « déterminés » au sens du déterminisme que ceux de « Sang froid ». Passionnant. Comme l’a dit en substance Graham Greene, si on savait ce qui se passait réellement, on pardonnerait presque tout. Grand livre.
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Pour la plus grande gloire de Dieu

Un récit jubilatoire, une plume savoureuse. 735 pages qu'on ne peut lâcher. On se délecte de l'humiliation infligée par les Siam aux arrogants puants et emperruqués. Lu à sa sortie, je me souviens encore du plaisir à lire ce roman brillant. Je le relirai et je le recommande.
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Maos

"La révolution n'est pas un dîner de gala" disait Mao (repris en choeur par Ludwig von 88 des années plus tard). Pourtant, moult maoïstes français sont passés sans état d'âme de la révolution aux dîners de gala, comme Morgan Sportès le rappelle dans ce roman grinçant.



En 1977, Jérôme, 30 ans, ex-mao, travaille dans l'édition, vient d'hériter, et s'apprête à épouser la jeune, belle et riche Sylvie. Mais sa petite vie de bourgeois vacille lorsqu'il croise "Obélix" dans les rayons du BHV, qui reconnaît en lui son ancien chef "Gisors" et le charge, au nom de "l'Organisation", de venger la mort de "Jeannot", abattu cinq ans auparavant à la sortie de Renault Billancourt. Rattrapé par son passé, sujet à des crises d'angoisse et des hallucinations, Jérôme va retrouver les ex-membres du mouvement et recueillir d'incroyables révélations, notamment sur le Général de Gaulle.



On est clairement dans un roman politique, où l'auteur règle ses comptes avec les intellectuels maoïstes bien nés qui, en 68, allaient s'établir en usine pour jouer aux ouvriers et monter la tête des vrais ouvriers avec leurs appels à la violence révolutionnaire -avant de se lasser, et de réintégrer confortablement la société qu'ils avaient tant honnie, en laissant en plan leurs camarades de lutte.

A travers le parcours de Jérôme et ses amis, Sportès fustige les ravages de l'idéologie maoïste et la tourne en dérision, avec rage et délectation. Sous de faux noms, il dézingue ces faux rebelles (Glucksmann et Castel en tête), et ce serait férocement drôle s'il n'y avait eu une vraie victime dans cette passade consternante : Pierre Overney, dit Pierrot (le "Jeannot" du roman), vrai ouvrier emporté dans ce délire mao (d'ailleurs, l'auteur écrira un excellent livre à son sujet : "Ils ont tué Pierre Overney").

Mais Sportès ne s'arrête pas là : il mêle également à son intrigue la CIA, de Gaulle, et une mystérieuse assemblée de "maîtres du monde" (qui m'a fait penser à celle décrite par Tardi dans les Aventures d'Adèle Blanc-Sec). Le roman entre alors dans une dimension plus distordue et complotiste, mais le propos demeure d'autant plus troublant que l'auteur s'est solidement documenté avant d'écrire ce livre. La question est : finalement, qui a manipulé qui ?



Pour toutes ces raisons, j'ai beaucoup aimé ce roman, même si j'ai regretté que la fin parte en cacahuète, dans une mise en abyme qui ne m'a pas convaincue -mais tout le reste est génial, et fera le bonheur des amateurs d'Histoire et de politique.

En tout cas, c'est bien mieux que le petit livre rouge.
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L'appât

"Dès qu'on entre dans les lieux, une odeur

âcre prend à la gorge. Au fond une porte à

glissière grise ouvre sur un énorme monte-charge

par lequel, sur des civières roulantes, les corps

sont transportés à l'étage supérieur: là, dans un

grand couloir, sur d'autres civières, patientent

d'autres corps, comme des malades dans une

salle d'attente préopératoire. Corps carbonisés

dont les membres noirs semblent figés dans la

position même où la mort les a surpris; corps de

noyés, verdâtres, marbrés de mordorures

sanieuses; enfants dont le visage méconnaissable

s'encroûte d'un cocon de sang coagulé, brunâtre.

Corps déjà à demi-décomposés, corps qui ne sont

déjà plus des corps, formes informes, vides, prêtes

à rejoindre la matière originelle, la glèbe... "



Merci à Babelio de permettre de voir , en une ou plusieurs citations , si un livre est bon ou mauvais ,et en faisant celà , de court circuiter la publicité médiatique : c'est d'ailleurs pour ça que des critiques comme Assouline détestent Babelio et n'arrêtent pas de diffamer ; une simple citation peut ruiner un fond de commerce !



Depuis que je lis des extraits sur Babelio , soit j'admire et j'achète , soit je n'arrête pas de me marrer ; )



Mon dieu ce que ce torchon est mal écrit !



On croirait une imitation drôle à mourir d'un

pédant snobinard, la chute sur le dernier mot , à chaque fois ,est totalement hilarante !

Manque plus que la binocle et le nez en l'air, mort de rire ! : n' hesitez pas à mettre d'autres extraits svp : " marbrés de mordorures sanieuses " Ha ! Ha ! Ha !



En fait je devrais lire d'avantage de mauvais livres , être plié de rire en permanence c'est bon pour la santé ! ; )

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Tout, tout de suite

Un livre dont on ne ressort pas indemne. Une histoire qui laisse des traces indélébiles et qui portent à réflexion, perpétuelle.



J'ai parcouru ce livre en ne connaissant de drame que de loin. Et pourtant je m'y suis plongé. J'ai étudié les quartiers, les dates, les itw de protagonistes, jusqu'à voir le film éponyme qui ne fait absolument pas honneur à l'ouvrage écrit.



Morgan Sportes décrit avec tact, décence et précision cette vingtaine de jours, interminable et insoutenable, où Ilan Halimi été séquestré, humilié puis laissé pour compte dans un HLM en banlieue parisienne. Il a effectué de nombreuses recherches au sein des dossiers, afin d'être le plus précis possible, et rencontré certains protagonistes de l'affaire.



Force est de constater que l'on essaie de comprendre pourquoi. Qu'on pourrait même essayer de trouver une quelconque circonstance atténuante au gang de Fofana. Force est de constater qu'il n'y en a pas. La minutie mise dans ce récit m'avait frappé. Et je n'oublierais jamais ce livre, ni la tournure sombre de ces événements.
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Tout, tout de suite

C'est intéressant, alors même qu'on connaît la fin, mais le style froid du récit peut parfois dérouter...



De temps en temps, c'est aussi laborieux à lire que les pérégrinations de Youcef et de sa bande.



Ce qui est bien rendu, c'est le caractère infondé, l'ignorance, le côté argent facile d'une génération sans culture.

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La leçon d'élégance

S'ABONNER

À travers des portraits de personnalités aux allures différentes, de Federer à Gary Grant, du prince Charles à Frédéric Berthet, quatorze auteurs s’intéressent à l’exercice de style qu’est l’élégance

Des exercices d’admiration qui donnent un constant plaisir d’intelligence. Lumineuse idée de Jean Le Gall, romancier et « éditeur de curiosités », d’avoir réuni des portraits de personnalités qui incarnent l’élégance, qu’elle soit culte du style ou de l’allure, éthique de résistance, discipline de séparation ou encore détachement souverain d’avec le monde.


Lien : https://www.sudouest.fr/cult..
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La leçon d'élégance

Entamons cette année 2022 sous le signe de l'élégance !

Quel que soit le siècle, la décennie, elle prend une forme différente. Polymorphe, l'élégance est un geste, un vêtement, un langage, une parole, une conduite......



Quinze textes d'auteurs qui racontent comment elle se révèle chez des chanteurs, écrivains, réalisateurs.



J'ai apprécié différemment certains textes, ai découvert des hommes dont j'ignorais l'existence, ai été touchée par certains passages du livre et certaines vies.



Je n'avais pas réfléchi une seule seconde à la façon dont se finirait ce livre. Et voilà que j'ai refermé cette parenthèse d'élégances émue par les 5 dernières pages qui m'ont laissée songeuse, immobile de longues minutes.



Très belle lecture.



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Les djihadistes aussi ont des peines de coeur

Ce « roman-enquête »est basé sur des faits réels : un attentat à la grenade dans une épicerie casher de la région parisienne en 2012. Il ne fera heureusement qu'un seul blessé. L'auteur a eu accès au dossier judiciaire très conséquent et a assisté au procès des accusés.

Nous suivons donc ici les terroristes islamistes avant et après l'attentat. Il s'agit d'une bande de pieds-nickelés décérébrés, incultes, abîmés par la vie (c'est leur seule excuse), n'ayant rien compris à la religion et néanmoins dangereux.

Il faut noter l'épouvantable condition de leurs compagnes, tenues en laisse, abandonnées avec leurs enfants, et la souffrance des familles, quelles que soient leurs origines.

Le titre du livre est évidemment à prendre au second degré.

C'est écrit dans un style journalistique, les faits, rien que les faits. On suit les terroristes et leurs complices dans leurs gestes et leurs contacts quotidiens, l'écriture est quasi cinématographique, à la façon « caméra sur l'épaule ».

Au final, ce roman est quasiment une étude ethnologique. Elle serait désespérante si l'auteur, maniant l'ironie, ne nous accordait pas régulièrement des poses pour rire.

A noter : l'ignorance quasi générale des médias pour ce livre et son absence lors de la campagne des prix littéraires. Sujet trop sensible ?
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Les djihadistes aussi ont des peines de coeur

Plongée au cœur d'une bande de djihadistes amateurs. Amateurs, idiots imbéciles primaires, qui ne peuvent penser et vivre leur religion que de manière bête, ignorante et méchante.



Les personnages sont toujours hésitants, contradictoires mais cultivent de manière constante leur bêtise.



Ce livre dresse un portait au laser de ces apprentis terroristes et de leur entourage unis dans la crétinerie.
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Les djihadistes aussi ont des peines de coeur

Joël Jean Gilles alias Abbas, métis issu d'une famille de catholiques pratiquants, meurt sous les balles de la police quelques jours après avoir commis un attentat à la grenade contre une épicerie juive. Une victoire pour celui qui désirait ardemment mourir en martyr et un déchirement pour ses parents qui ne comprennent pas ce geste sacrificiel.

Enfant plutôt tranquille, ce dernier plonge dans les mauvaises fréquentations et la drogue dans l'adolescence. Ce délinquant à la petite semaine aurait trouvé la lumière et se serait converti à l'islam radical lors d'un bref séjour en prison, suite à une inculpation liée à la vente de stupéfiants.

Ce roman nous relate la dégringolade du jeune homme et de "ses frères et soeurs" radicalisés, français de souche pour la plupart et de confessions religieuses initiales diverses, qui ont basculé dans l'intégrisme par désoeuvrement, manque de repères, besoin de reconnaissance non satisfait, mimétisme… On suit les différents protagonistes de ce drame annoncé dans leur mode de vie, leurs déambulations, leurs amours, leurs idéologies et leurs projets insensés jusqu'à leur chute finale et inéluctable !



Rédigé à la manière d'un compte rendu journalistique, ce roman réaliste teinté d'humour sombre se lit comme un reportage, émaillé des témoignages de l'entourage, des différents témoins et acteurs de ce drame, de comptes rendus d'audience…

Immergeant le lecteur dans l'univers d'apprentis djihadistes jocrisses, l'auteur nous plonge avec crudité dans leur quotidien, nous familiarisant avec le langage tribal (parfois plutôt vert) de cette inquiétante fratrie (kouffar, bête de beubar, noichi) et d'anecdotes parfois insolites sur leurs rites et habitus.

Un voyage au pays des radicalisés aussi hallucinant que terrifiant et hilarant. A lire !
Lien : https://leslecturesdisabello..
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Tout, tout de suite

Un roman tout simplement hallucinant sur le côté sombre de la nature humaine, qui est capable du pire. J'ai beaucoup aimé le style de l'auteur qui a pris le parti d'une présentation brute des faits, ce qui ne fait que donner plus de relief au calvaire subi par Ilan Halimi. On reste ébahi par ces personnes qui ne prennent à aucun moment conscience de ce qu'ils sont en train de faire et où chacun se dit sa part de responsabilité est moindre par rapport à son copain. Sauf qu'il s'agit d'un engrenage dont chacun est le maillon jusqu'à la tragique conclusion. Au delà de la présentation d'un fait divers sordide, ce roman nous renvoie à une réflexion approfondie sur la violence et les dérives du "tout tout de suite" comme le dit si bien l'auteur. Un roman dont on ne sort pas indemne et tout simplement glaçant.
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Maos

J'avais beaucoup Morgan Sportès avec ses livres "L'appât" et "Ils ont tué Pierre Overney" mais malheureusement je ne peux pas en dire autant de ses romans .

A chaque fois je ressens un profond ennui à leur lecture . Celui-ci ne fait pas exception à la règle . Phrases alambiquées , utilisation de mots peu utilisés ou carrément oubliés et puis un manque cruel de réalisme . Dans "Maos" ses personnages s'expriment comme des académiciens et non comme des militants . Quant à l'histoire si l'idée de base n'est pas mauvaise et la manipulation des gauchistes très plausible la manière dont elle est traitée m'a laissé sur ma faim .
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La dérive des continents

Débarqué au Mexique , et déjà échoué à une table du café-salon au mileu du chœur des mariachis, ... notre heros file s'ennivrer avec Violeta, « fille du port », cousine lointaine de la Traviata ...Enchainant tous les clichés avec force et delices ..

Univers de décors, de cartes postales, de stéréotypes flamboyants ... melangés aux effet des champignons hallucinogènes, surgissent une éruption onirique d'images primaires aux archétypes fondamentaux

Sous les mots, les continents désancrés ne cessent de dériver... l’Asie, l’Afrique, l’Amérique

où l'on croit le croiser : le fantôme, l’ombre, la doublure de Morgan Sportes : 36 ans, journaliste à éclipses, écrivain par accès et par excès



Flamboyant !!!!!
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Tout, tout de suite

Les faits, tout le monde les connaît, ou presque. Le 21 janvier 2006, Ilan Halimi, jeune israélite vendeur de téléphones, est kidnappé par le « gang des barbares », bande de petits malfrats sans envergure dirigés par un certain Youssef Fofana, un délinquant originaire de Bagneux. La victime ne sera retrouvée que trois semaines après l’enlèvement, agonisant au bord d’une voie ferrée près de Sainte-Geneviève-des-Bois, dans les Yvelines. Partiellement brûlé, le corps d’Ilan porte la trace de nombreux sévices. Arrêté à Abidjan, Fofana, vingt-six ans, évoquera à la fois des motivations crapuleuses et raciales, antisémites. Tous ses complices seront rapidement arrêtés, et lourdement condamnés. Journaliste et auteur, Morgan Sportès est revenu sur l’affaire cinq ans après, décrivant de façon précise les différentes étapes du drame, depuis les premières tentatives d’enlèvement avortées en passant par le «recrutement» d’un appât féminin, jusqu’aux multiples tentatives d’extorsion. Rebaptisé Yacef, Fofana apparaît tel qu’en lui-même : à la fois cruel, manipulateur, affabulateur se croyant investi d’une mission politique et prophétique, mégalomaniaque. Les autres protagonistes de la tragédie (gardiens, tortionnaires, simples témoins, parents du jeune homme supplicié…), sont également campés avec beaucoup de vérité. Impeccablement documenté, l’auteur construit là une parfaite reconstitution, située en plein cœur des banlieues d’Île-de-France, déshumanisées et déshumanisantes. Le résultat est saisissant : un tableau à la fois exact et dur de notre époque, la face cachée d’une période marquée par d’importantes tensions communautaires et sociales, une misère économique et intellectuelle croissantes. Incisif et efficace, le style de Sportès reste au service de l’intrigue, au sens où chaque élément est minutieusement dépeint, avec un grand souci du détail. L’écrivain cite également des textes de rap en exergue de chaque chapitre, et le langage des cités est soigneusement retranscrit : La « bête de meuf » entre à nouveau en scène : Zelda, cette lycéenne d’origine iranienne qu’on avait utilisée dix mois auparavant pour tenter d’appâter Raymond, à Bagneux. "Elle avait 16 ans alors. Elle en a 17 aujourd’hui, mardi 17 janvier 2006. Il fait gris, froid, elle arpente, avec ses cuissardes blanches, le trottoir à la sortie du RER Denfert-Rochereau" (p.139). Troublant et lucide, ce nouveau roman de M. Sportès reste sans doute l’un des plus intéressants de la rentrée littéraire 2011.



Article d'Etienne Ruhaud paru dans "Diérèse".
Lien : https://pagepaysage.wordpres..
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Pour la plus grande gloire de Dieu

Une plongée réussie dans le Siam du 17e siècle aux côtés des Jésuites prêts à tout pour imposer leur domination. Une documentation solide sur le sujet. Une histoire passionnante. Des personnages haut en couleur Des pages truffées d'humour. Un regal !
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