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Critiques de Morgan of Glencoe (173)
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La piste des oiseaux

Une bande de jeunes filles et garçons survit dans un monde aride et dangereux. Les défis sont nombreux, ne serait-ce que trouver à manger. Et, surtout, survivre aux autres humains. Guidés par leur « père », Crow, Sparrow et les autres s’en sortent plutôt bien. Jusqu’à une rencontre fatale.



Elle court vite, Sparrow. Elle est rusée et connaît les habitudes de ses proies. Le vautour qu’elle attrape l’apprend à ses dépens. Sparrow sait adopter la bonne allure, marcher au bon rythme pour tromper les oiseaux qu’elle convoite. C’est la seule solution pour obtenir ce qu’elle veut : de quoi manger, pour elle et pour son groupe. Ses frères et sœurs. Pas de sang, bien sûr, mais c’est tout comme. Kiwi, Woodie, Hawk, Swan. Que des noms imagés donnés comme lors d’un baptême. Bienvenue dans la famille ! Chacun connaît sa place, ou la trouve rapidement. Chacun a sa spécialité, sa force. Et l’utilise pour le collectif. Pour la survie de toutes et tous. Cela ne veut pas dire que tout se déroule comme sur des roulettes et qu’aucune chamaillerie ne vient ponctuer les journées. Au contraire, comme dans toute bonne fratrie, chacun a son avis et veut l’imposer aux autres. Mais toutes et tous se rangent derrière l’avis de Crow.



En quelques pages (il faut faire vite, car c’est une nouvelle et pas une des plus longues), Morgan of Glencoe donne vie à ce petit groupe. Quelques répliques bien senties, quelques remarques et on fait partie de la famille. On comprend rapidement qui domine, qui suit, qui est indispensable et comment tout ce petit monde fonctionne.



De même, c’est en quelques lignes que l’autrice fait vivre pour nous un monde post-apocalyptique crédible et riche (je ne vais plus oser dire que je ne suis pas un grand amateur de ce genre, plus personne ne me croira). Sans entrer trop dans les détails pour ne pas tout gâcher de votre découverte, on comprend rapidement que la société telle que nous la connaissons est morte. Glissements de terrain, inondations, tremblements de terre ? Difficile à savoir avec certitude. Mais des phrases comme « ils ont excavé jusqu’à une ancienne pharmacie. » apportent quelques indices. On sait juste que la survie est difficile et qu’une fois de plus dans ce genre de roman (comme on peut le craindre dans la « vraie vie »), l’entraide n’est pas au rendez-vous (Antoine Jaquier avait le même postulat dans Tous les arbres au-dessous). Et quand la famille de Crow doit porter secours à l’habitant d’un village en échange de l’accès à une pharmacie, elle sait que l’opération peut être dangereuse. Swan soigne. Et cette compétence est rare. Pas sûr qu’on la laisse partir malgré les services rendus. Histoire de garder cet atout toujours présent. Tout est calcul : peser les risques pour savoir quoi faire. Imaginer les conséquences de toute action. Une vie en équilibre permanent. Surtout quand des forces sombres rôdent, fortes de leurs certitudes.



La piste des oiseaux est une courte nouvelle. La première que je lis dans ce CdN (Club de la nouvelle) d’ActuSF, une offre de textes courts en format numérique uniquement pour un prix très abordable (1,99 €). Et c’est une bonne pioche, car il est équilibré et immersif. Je suis entré pleinement dans le monde décrit, j’ai adhéré à la vie des personnages. J’en suis même à espérer que Morgan of Glencoe prolongera cette nouvelle : l’univers imaginé le permet. Histoire de suivre encore un peu cette piste des oiseaux.
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La dernière geste, tome 1 : Dans l'ombre de P..

Je n’avais pas de grosses attentes sur ce livre. En fait j’avais même un peu peur de le sortir à cause de l’étiquette jeunesse et le fait qu’en général ça ne passe pas super avec moi. Mais j’ai tout de même tenté parce que les avis du second tome étaient assez positifs.



Résultat ça c’est passé exactement comme je l’imaginais. Pas que j’ai détesté, on est loin de la tout de même, mais j’ai trouvé qu’il souffrait des clichés énervants de la littérature jeunesse. Et en plus d’être prévisible je n’ai pas vraiment aimé la fin car à mon avis elle était inutilement dramatique à mon avis (juste pour choquer / faire pleurer le lecteur).



Résultat je suis quand même assez mitigée.

Néanmoins je pense que pour le public adapté (à savoir la jeunesse, ou les amateurs de littérature jeunesse que les clichés ne gênent pas) ça peut faire une bonne lecture.



Du coup de quoi ça parle.

Nous suivons divers personnages dans une uchronie magique.



Le Royaume de France veut renforcer ces liens avec l’Empire du Japon dans un monde où ils sont les leader du monde (avec le Sultanat Ottoman en 3ième grosse puissance, mais qu’on ne voit pas vraiment pour l’instant).

Dans ce monde qui n’a jamais connu les révolutions et les avancées gouvernementales qui ont amenées notre république actuelle, les puissants continuent d’asseoir leur puissance en contrôlant et maltraitant leur peuple qui vit dans la grande majorité dans la pauvreté.



Dans ce monde il y a aussi une autre différences majeure avec notre monde : on connait et asservit les créatures magiques depuis des siècles.

Ils sont considéré comme des moins que rien et quand ils ne sont pas transformés en esclaves ils sont considérés comme le mal, du à des décennies de manipulation et de propagande qui en ont fait les bouc émissaires de tout les problèmes possibles.



Dans cette situation nous suivons principalement pour l’instant la princesse Yuri, une des héritières de l’Empire du Japon. Celle ci a été promise sans son accord en mariage à l’héritier du royaume de France.



Élevé dans la richesse comme la perle de son père, qui travaille comme ambassadeur du Japon en France, celle ci est en fait totalement prisonnière de son éducation. Elle connait par cœur tout les codes pour naviguer le monde des plus puissants, et n’est pas du genre à vraiment se préoccuper du reste.



Et pourtant, après la déception de cette promesse de mariage, elle se sent à l’étroit dans sa vie. Du coup quand on lui propose de fuir et d’aller voir ce qui se passe ailleurs, elle décide sur une impulsion d’accepter …



Bien sur ce qu’elle ne sait pas encore, c’est que sa disparition donnera une excuse à sa famille et à la famille de son promis pour s’en prendre à tout les indésirables.



Bien sur je n’ai fait qu’effleurer l’ensemble pour ne pas vous en dire trop, mais c’est plus complexe que juste une riche qui fuit un mariage forcé. Il y a des histoires de familles, des cœurs brisés, des jalousies, et tout le coté créatures magiques qu’on suit aussi comme personnages principaux autre que la princesse.



Les rencontres de celle ci lui donneront l’occasion de découvrir tout ce monde qu’elle ignorait totalement, un monde ou des gens différents peuvent vivre ensemble en paix.



Le principal problème de la majorité du roman pour moi a été justement ce coté la. La princesse « innocente » découvre un autre monde où tout le monde peut être égal, dans une atmosphère où les gens sont amis et s’entraident, des notions qui lui étaient inconnues. Elle ouvre les yeux en gros.

L’ensemble faisait bien trop « donneur de leçon » pour moi. C’était trop les bons contre les méchants, et ça manquait de nuance.



Puis j’avoue que je n’avais pas vraiment de d’atome crochu avec la princesse. Elle ne me paraissait vraiment pas sympathique. Pendant plus de la moitié du livre j’avais envie de lever les yeux au ciel et de passer à autre chose. J’avais du mal à lui trouver des circonstances atténuantes. Certes elle a vécu dans une cage en or, mais elle était quand même entourée de plusieurs « créatures magiques » et à mon avis si elle s’était un minimum intéressé à son entourage plutôt que de les prendre pour des meubles vivants, elle aurait largement pu faire (un partie de) ces découvertes avant.

Bref, j’avais du mal avec ce personnage.



Après oui, c’est un livre jeunesse, j’aurai peut être du m’en douter. Mais ici on veut vraiment donner une atmosphère sombre du genre dystopique ce qui crée le genre de clichés qu’on trouvait dans les « classiques » de la dystopie jeunesse où le monde est forcement totalement noir et blanc.

J’ai retrouvé tout ce que je n’aime pas dans ce genre de récit.

Ce n’est juste pas ce que j’aime lire en gros.



Je reviens rapidement sur le final. Je suis un peu déçue. Déjà cette situation aurait facilement pu être évité si les adultes avaient pris leurs précautions avant, mais en plus elle n’avait pas forcement besoin d’être le pire drame qu’on puisse imaginer.

Du moins ma réflexion en lisant ces passages était que c’était comme si rien n’avait jamais été fait pour imaginer la sécurité des habitants en cas d’attaque. Limite comme si tout les adultes avaient manigancés pour faire en sorte que tout se finisse le plus mal possible pour leur propre camp volontairement si la situation se présentait. Dans le genre pas crédible, on est en plein dedans.

A moins d’un retournement de situation pour l’instant improbable, qui justifierai ce fait après coup, j’avoue que ça ne m’a pas vraiment plu.



Pour ce qui est de la suite j’avoue que j’hésite encore. Le second tome est apparemment bien mieux, d’après les avis des lecteurs, sauf ceux qui n’ont vraiment pas accroché au premier déjà.

Du coup je me demande si c’est vraiment pour moi, si je vais rester sur mon avis ou être agréablement surprise ou pas.



A voir donc.
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La dernière Geste, tome 3 : Ordalie

Suite à l'agression de l'Aeling Mistral par des soldats français, les relations diplomatiques entre Keltia et la France se sont nettement dégradées. En effet, entre les velléités du jeune roi Louis-Philippe II et les représailles commerciales des Keltiens, les ambassadeurs japonais et ottoman ont bien du mal à faire tampon. La guerre semble inéluctable. Pour Yuri, une seule solution s'impose à elle, à savoir, retourner à la cour de France afin de défendre au mieux les intérêts de Keltia, d'obtenir le soutien des autres membres de la Triade et peut-être de faire fléchir ce pompeux et bien présomptueux roi de France...



Avec Ordalie, Morgan of Glencoe signe un tome charnière qui marque un tournant dans ce cycle. Véritable point de bascule narratif, ce livre cristallise toutes les tensions faisant monter la pression crescendo. C'est le roman de tous les dangers autant pour les personnages dans leur histoire personnelle que pour les royaumes dans leur destin.



Ecrire une pentalogie est un challenge ambitieux qui nécessite à la fois de construire un univers fouillé et de dérouler une intrigue principale cohérente. C'est un travail au long cours qui doit tenir la distance tout en évitant les écueils des longueurs narratives pour garder son lectorat captif tout au long du récit.



Avec Ordalie, on a atteint la moitié du cycle de La Dernière Geste et on arrive donc à ce moment de lecture où l'on peut légitimement juger la valeur de ce texte. En effet, maintenant que l'on est parfaitement bien immergé dans les enjeux de l'intrigue et que l'on a fait connaissance avec tous les protagonistes, on peut s'abandonner pleinement à l'histoire et l'apprécier jusque dans les moindres détails.



Toute jeune plume qu'elle est, Morgan of Glencoe nous impressionne par la profondeur de son écrit, la pertinence de ses mots et son indéniable qualité de conteuse.



J'ai particulièrement apprécié ce troisième volet où elle explore avec beaucoup de justesse la psychologie de ses personnages, en les poussant dans leur retranchement, et en les plaçant face à leurs contradictions pour en faire sortir le meilleur comme le pire.



Dans Ordalie, on continue d'explorer les charmes de Keltia qui incarne une utopie prônant de belles valeurs d'égalité et de tolérance. Ici, l'autrice dessine les contours d'une société finalement très humaniste où il fait bon vivre mais qui vient se heurter au reste du monde, englué dans son conformisme étriqué. De cette intolérance et cette défiance naissent des situations de tension et de violence qui sont inévitables.



En confrontant des mentalités aux antipodes, Morgan of Glencoe se fait l'autrice d'un récit bouleversant qui déclenche mille émotions dans notre cœur de lecteur. Par le prisme de sa féerie, elle sensibilise sans ambages sur ces thématiques qui sont au cœur des fondements de nos sociétés. Ce qui rend la lecture de cette saga d'autant plus intéressante, surtout qu'elle est publiée dans une collection jeunesse qui invitera - j'en suis certaine - les jeunes lecteurs à se questionner sur leurs propres comportements.



La Dernière Geste est un très beau cycle de fantasy que l'on a clairement pas envie de lâcher.



Suspense, féerie et émotions sont les enjeux de ce cycle. On apprécie d'emblée cette jeune plume qui nous surprend par la grande qualité de ce premier texte très immersif et particulièrement captivant... suite sur Fantasy à la Carte.
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La dernière Geste, tome 3 : Ordalie

Par rapport aux deux précédents tomes, Ordalie se concentre davantage sur l'aspect socio-politique de l'univers créé par l'auteure. En effet, les tensions entre la France et Keltia sont à leur paroxysme et il semble évident que Louis-Philippe veut déclencher une guerre. Nous assistons donc à toute la machinerie qu'il a mise en place pour parvenir à ses fins et aux efforts de Yuri et de ses amis pour le contrer.



La suite sur mon blog :
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La dernière geste, tome 2 : L'héritage du rail

En conclusion, L’héritage du Rail est une uchronie encore plus réussie que le tome précédent :



- Les écueils que j’avais soulevés dans le premier ont été effacés (textes en anglais désormais traduits en notes de bas de page, personnages et situations plus nuancés).

- Les valeurs positives (féminisme, personnages LGBT+, vivre ensemble, bienveillance, solidarité, accomplissement personnel, etc….) déjà mises en avant Dans l’ombre de Paris sont non seulement encore une fois présentes mais également plus développés.

- L’univers est encore plus complexe et fait montre d’une qualité d’écriture et d’une réflexion poussée de la part de l’autrice.



Bien que ce tome soit très étoffé (plus de 460 pages au compteur), je n’ai pas vu les pages défiler et je l’ai lu en deux jours. Bref, j’ai grand hâte que le troisième tome soit publié!



Pour une chronique plus détaillée, rendez-vous sur mon blog :
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La dernière geste, tome 1 : Dans l'ombre de P..

Merci aux éditions ActuSF pour leur envoi ! Le livre m'intéressait beaucoup grâce à son résumé intrigant et son côté Japon (j'aime beaucoup le Japon). Pourtant, je lis assez peu de littérature jeune adulte ! Qu'en-ai-je pensé ?



Je salue dans un premier temps la plume de Morgan Of Glencoe, qui parvient à avoir un style personnel alors qu'il d'un premier roman. Elle a une plume poétique et musicale qui permet de créer un univers envoûtant. Elle s'associe très bien avec les mythes et légendes celtiques, ce qui rend ce roman d'une grande douceur.



Son écriture permet de se plonger dans un univers bien plus complexe qu'il n'y paraît et original de surcroît. Le roman emprunte de nombreux éléments issus de différentes sources de l'imaginaire : uchronie, urban fantasy, dystopie, légendes... Mais le monde construit parvient à être cohérent la plupart du temps et c'est un plaisir d'en explorer les tournants et les aboutissants.



Dans un premier temps, l'autrice a choisi un contexte uchronique. En 1995, la monarchie française est toujours présente et fait partie d'un triumvirat de puissances avec l'Empire Ottoman et l'Empire japonais. Il y a également des créatures magiques qui coexistent avec les humains, mais elles sont considérées comme des animaux dangereux et considérés comme des inférieures. Cet écart permet de créer la réflexion autour du racisme et du rejet.



J'ai juste trouvé l'écart technologique entre les classes supérieures et inférieures très important. Les nobles utilisent des dispositifs de réalité virtuelle très poussés pendant que les classes inférieurs semblent vivre dans un XVIIIe siècle qui dure. Mais j'associe cela à un écart de richesses tellement grand que les couches inférieures de la société n'ont pas accès aux avancées technologiques.



La galerie de personnages est vastes. Yuri, notre protagoniste, est agréable à suivre et dépasse les clichés. Fille de la haute noblesse japonaise, elle a été contrainte à une éducation stricte qui la condamne à l'extrême discrétion. Mais elle se révélera bien moins soumise qu'elle laisse croire au reste du monde lorsqu'elle échappera à son milieu d'origine. Yuri est un personnage plus rebelle et autonome que l'on imagine, même si son passage de Dame de la Cour à simple mortelle ne se fait sans amusants heurts.



Le reste des personnages offrent une belle diversité, avec notamment les fées. Il est intéressant de voir comment la société les rejette en usant d'arguments faussement scientifiques. Mais des personnages comme Bran la Selkie ou Ren le Spectral médecin viennent contredire les croyances des humains avec panaches. La société construite par les laisser-pour-comptes représente un idéal égalitaire et solidaire qui offre un contrepoids puissant avec le régime totalitaire imposé par la royauté.



La fin est particulièrement bien menée et confirme que c'est un très bon roman. Là où beaucoup de romans jeune adulte n'osent pas proposer de fin amère, sans trop spoiler, Morgan of Glencoe saute allègrement le pas.



Une très bonne lecture Young Adult ! Dans l'ombre de Paris propose une histoire unique à la patte marquée. L'autrice nous plonge dans un univers d'une grande originalité mais cohérent. Si vous cherchez un cadeau pour un ado de plus de 15 ans qui aime l'imaginaire, c'est une bonne pioche : aventure, combats, magie, romantisme, imagination... Tous les ingrédients sont là pour une histoire entraînante !
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La dernière geste, tome 2 : L'héritage du rail

J’avais apprécié le premier tome de la saga, qui parvenait à allier des éléments très disparates avec une vraie originalité ! C’est donc avec plaisir que j’ai accepté de recevoir la suite des aventures de la Princesse japonaise Yuri dans un monde magique et uchronique. Qu’ai-je pensé de l’Héritage du rail ?



Morgan of Glencoe renforce encore plus la singularité de sa plume ! On y retrouve toujours ce côté musical, bien sûr issu de sa profession de harpiste, mais avec encore plus de maîtrise. Elle insuffle un rythme particulier à certains passages, ce qui lui permet d’éviter toute forme de monotonie à la lecture. En outre, ce choix se marie parfaitement au fait que certains des personnages soient des bardes ou des musiciens.



L’autrice trouve également ses marques en termes de rythme. Si le premier tome avait quelques longueurs, ici, l’action est plus régulière. Elle alterne des passages d’action avec des moments d’introspection assez bien venus et bien écrits. La reprise de l’intrigue s’est par ailleurs faite sans heurts, j’ai eu l’impression de ne jamais avoir vraiment quitté l’univers ! Le tout sans mettre en place de rappel trop lourd de l’opus précédent, une belle réussite déjà.



Si le premier tome se concentrait sur le Paris souterrain et ses peuples rebelles à la marge, nous nous lançons dans ce tome à la rencontre du Rail. En effet, nous avions déjà eu quelques aperçus de ces cheminots chargés de parcourir le monde. Ces derniers ont la spécificité d’être indépendants, bien que proches de Keltia. Ils ont une vie exigeante qui les rend très directs. Yuri va donc continuer à évoluer et à s’endurcir à leurs côtés.



Mais la Cour de France n’est pas pour autant délaissée ! Il y a au contraire du mouvement du côtés des têtes couronnées. Trop en révéler serait vous gâcher la surprise, mais j’apprécie beaucoup la dynamique prise par le récit du côté de la Cour du Royaume de France, qui promet de très belles choses. On commence aussi à avoir plus de références à Keltia ou même à la magie des bardes, notamment à travers le personnage de Taliesin. On en apprend aussi un peu plus sur le passé des parents de Yuri et leurs relations.



La musique continue ainsi de jouer un rôle important dans la dramaturgie de l’univers, ainsi que la dynamique des langues étrangères. Japonais, anglais et même breton sont présents dans les dialogues et appuient puissamment sur l’aspect multiculturel qui berce l’ensemble de l’histoire.



Une fois de plus, le récit brille avant tout par ces personnages. L’héritage du rail est dans la droite ligne de Dans l’ombre de Paris : ils sont très nombreux et très variés. L’autrice parvient à donner à chacun une voix et une personnalité spécifiques, ce qui les rend extraordinairement bien construits et attachants. Il y a des personnages gays, lesbiens, agenres, et même un personnage sourd sont on apprendra sûrement plus dans la suite de l’histoire.



Les personnages bénéficient d’évolutions et d’approfondissement de caractère qui les rendent très crédibles. Yuri s’éloigne encore plus de la princesse japonaise qu’elle fut pour se rapprocher de ses racines keltiennes et trouver sa place après son émancipation. Mais le roman s’éloigne un peu de son personnage principal pour devenir plus choral, et tout le monde a droit à des moments d’évolution, de réflexion, d’émotion et d’introspection. Le tout se fait dans une grande cohérence.



J’ai beaucoup apprécié ce deuxième tome ! Le roman confirme le talent de l’autrice pour mettre en scène des personnages nombreux mais attachants, ce qui est habituellement plutôt une gageure pour les jeunes écrivains. Beaucoup de ces personnages ont évolué depuis le premier tome et ont gagné en épaisseur. J’ai également apprécié la découverte d’une autre facette de l’univers de la geste à travers le Rail. La suite promet de découvrir encore une autre partie de ce monde fascinant.
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La dernière Geste, tome 3 : Ordalie

En conclusion, malgré quelques longueurs et redondances dans le récit, Ordalie est une nouvelle fois une réussite : menée par une écriture fluide, un univers développé, des personnages intéressants et attachants, une réflexion menée sur le possible devenir de notre propre société au travers de la description de Keltia et la fin qui donne envie de connaître la suite, j’ai pris une nouvelle fois beaucoup de plaisir à me plonger dans ce troisième tome. J’ai donc hâte découvrir le prochain opus.



Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
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La dernière geste, tome 1 : Dans l'ombre de P..

Je dois avouer que je n’étais pas très emballée par la couverture de ce roman, mais par contre, le résumé me tentait énormément, et j’adore découvrir de nouvelles plumes francophones. Heureusement que je n’ai pas jugé ce livre sur sa couverture, car je serais passée à côté d’une histoire incroyable, un coup de cœur inattendu ! Je remercie les éditions ActuSF, déjà pour l’envoi de ce livre, mais aussi pour leurs publications de jeunes talents francophones, nouvelles plumes pleines de promesses, qui prouvent encore une fois la richesse des genres de l’imaginaire.



On va suivre Yuri, princesse japonaise, promise contre son gré au premier dauphin de France. L’héritier du trône semble un parti parfait, mais elle ne l’aime pas. Elle va saisir la première occasion pour s’échapper, n’hésitant qu’un instant avant de suivre son guide dans les profondeurs de Paris. Elle va alors se retrouver au cœur d’un nouveau monde, dans lequel les humains côtoient les êtres magiques. Une société dans laquelle tout le monde est égal et travaille pour contribuer au bien commun, bien loin de ce que la princesse a connu. Va-t-elle réussir à s’adapter ou les mènera-t-elle à leur perte ?



J’ai trouvé la présentation du monde par l’autrice particulièrement fascinante. Elle nous décrit mille détails, règles, coutumes sans pour autant que cela paraisse long. Il y a la vie dans Paris, mais aussi sous la capitale et sur le Rail : trois façons de voir le monde totalement différentes qui pourtant nous semble presque intuitives tellement on est plongé dans le récit et on découvre les choses en même temps que Yuri. Bien qu’au départ, on ne voit pas très bien pourquoi on nous expose autant certains personnages du Rail, tout est lié, les pièces du puzzle se mettent en place et forment un tout complexe, mais très fluide et dynamique.



L’autrice oppose dans ce récit différentes visions du monde : celle de la ville de Paris est la plus sombre, totalitaire, répressive, avec famine, pauvreté et surtout fossé social important entre les aristocrates, les gens et les fées, rebuts de la pire espèce. Le Rail est l’entre-deux : un petit monde plus juste, dirigé par une personne qui veille au bien de tous. Une gestion de famille, où la violence envers les fées n’est pas encore tout à fait réprimée. Sous Paris existe un endroit parfait, utopie cachée dans laquelle tout le monde est égal, tous participent à la communauté grâce à leurs compétences propres, chacun a un toit, de la nourriture, de quoi se vêtir, et bien que des actes répréhensibles y soient encore perpétrés, les peines encourues sont décidées par tous. Une vision qui fait rêver à un monde meilleur.



La richesse de ce livre, c’est aussi ces personnages. Ils ont une telle profondeur, on a l’impression de connaître chacun personnellement tellement on se sent proche et on s’attache à eux. Il y en a pourtant beaucoup, mais chacun ressort à sa façon. J’ai d’ailleurs plusieurs fois eu la larme à l’oeil tellement certaines scènes étaient prenantes et pleines d’émotions ! Yuri va explorer un nouveau monde et surtout découvrir la force de la confiance et de l’amitié. Elle va devoir désapprendre son éducation pour devenir un membre de cette communauté particulière.



Quand les fées, le barde ou encore Sir Edward parlent un dialecte compris d’eux uniquement, l’autrice a fait le choix d’écrire les phrases en anglais. Aucune traduction n’est cependant proposée en note de bas de page. Cela ne m’a pas posé problème personnellement, mais je me suis quand même demandé si ça n’allait pas être un souci pour certains lecteurs qui ne parlent pas anglais. 😮



Sur la quatrième de couverture, il est mis que l’autrice est barde. Je trouve que cela se ressent dans sa manière d’écrire à la fois légèrement poétique, musicale, très dynamique et rythmée. Il n’y a pas un moment où on s’ennuie, on est happé dans ce récit et on ne peut que continuer notre lecture pour connaître enfin le dénouement de cette histoire. Et quel dénouement ! Je n’en dirai pas plus, mais ce fut un passage très intense et bouleversant ! J’ai maintenant hâte de savoir ce qui va se dérouler dans la suite, car oui, il y aura un tome 2 : « L’héritage du Rail ».



Un coup de cœur pour ce roman de Morgan of Glencoe : elle y défend des valeurs essentielles comme la liberté de choix, la tolérance, l’égalité pour tous, avec une multitude de personnages profonds, vrais, auxquels on s’attache énormément, et une dynamique de narration prenante, entre découverte de l’univers du roman et action rythmée. Un premier chant sombre, mais plein d’espoir pour l’avenir !
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La dernière Geste, tome 3 : Ordalie

Je suis très contente de continuer ma lecture de la saga la dernière geste ! Avec Ordalie, Morgan of Glencoe apporte un nouveau souffle à sa pentalogie. C’est un exercice complexe que de se lancer dans une série de romans aussi longue. Mais étant donné l’excellence dans deux premiers livres, on peut se demander si l’autrice continue sur sa lancée.



Avec « Ordalie », Morgan of Glencoe a écrit un tome crucial qui représente un tournant décisif dans la série. Ce livre représente un point de pivot dans la narration, en rassemblant toutes les tensions qui ont été croissantes jusqu’à présent. Il s’agit d’un roman qui regorge de dangers. D’un point de vue personnel dans les premiers temps, car beaucoup de personnages sont mis à rude épreuve. Emprisonnements, tortures… Certains en prennent plein la pire. Ce tome est également l’apothéose des tensions diplomatiques entre les forces en présence. La France, sous la houlette de son cruel souverain, est de plus en plus agacé par Keltia. Le tout sous l’œil inquisiteur du japon et des forces Ottomanes.



Morgan of Glencoe décrit également de nombreux pans de l’univers. Après le Paris d’en dessous et le Rail, nous découvrons plus en avant Keltia. Il s’agit d’un royaume utopique dirigé par un cercle de dirigeants. Là-bas, fées et humains sont égaux et l’égalité est bien plus présente. Dans la seconde partie du roman, l’autrice met en scène les manigances politiques entre les différentes puissances de ce monde. Globalement, le récit est bien équilibré et permet de bien approfondir le worldbuilding.



Moins tourné vers l’action que les tomes précédents, l’autrice utilise ce tome pour mettre en avant les spécificités de son monde. En effet, Keltia est un endroit complètement différent socialement du reste du monde, plus ouvert et d’une modernité qui déconcerte ses voisins. Plus fluide et plus égalitaire, Keltia s’inspire des pays celtes et anglo-saxons. L’autrice reprend les langues celtes, comme le breton ou l’Irlandais, pour l’inclure dans une culture riche, qui oscille entre tradition et technologie, et plus d’ouverture sur le genre et la sexualité. C’est en tout une bonne façon de mettre en avant la richesse de cet univers.



Avec ce troisième tome, on entre également dans le cœur de la pentalogie. Essoufflement n’est pas présent comme dans d’autres œuvres. Morgan of Glencoe maitrise le rythme de son récit et je ne me suis pas ennuyée. C’est notamment grâce à des chapitres courts qui permettent d’explorer différents points de vue. En effet, il faut bien suivre ce qu’il se passe ! Plus les tomes passent, plus nous avons de nouveaux et nombreux personnages, ce qui peut être confus quand on n’a d’autre choix que de picorer les moments de lecture comme moi. Certains pourront être agacés par na naïveté de l’héroïne, qui semble un peu jeune pour assumer de telles responsabilités. Cependant, la fin du roman est, comme les précédents, particulièrement prenant.



En conclusion, « Ordalie » est un troisième tome passionnant qui marque un tournant décisif dans la série. Morgan of Glencoe réussit à maintenir la pression crescendo tout en approfondissant l’univers de son récit. Ce roman regorge de dangers pour les personnages, mais également pour les royaumes en présence. L’autrice maitrise parfaitement le rythme de son récit grâce à des chapitres courts et à une exploration en profondeur de chaque point de vue. « Ordalie » nous permet également de découvrir davantage le royaume de Keltia, une utopie égalitaire et moderne qui déconcerte les autres puissances. Malgré un nombre croissant de personnages, le récit reste fluide et captivant. Si certains pourront être agacés par la naïveté de l’héroïne, la fin du roman est particulièrement prenante et nous donne envie de découvrir la suite des aventures. En somme, « Ordalie » est un tome riche et bien mené qui confirme tout le talent de Morgan of Glencoe pour nous emmener dans des univers fascinants.
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Le temps du Teuz et autres nouvelles

Je suis définitivement conquise tant par l’univers de La dernière geste que par la plume de Morgan of Glencoe. Avec Le temps du Teuz, iel nous offre un cocon de bienveillance qui n’épargne pas des larmes mais nous enveloppe de douceur. Je vous conseille de découvrir ce titre après avoir lu, au minimum le premier chant de la série. C’est aussi chaleureux qu’une part du meilleur snowy cake de l’univers qu’on déguste en écoutant une chanson à la harpe au coin du feu, une tasse de thé à la main.



Critique complète sur yuyine.be!
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La dernière geste, tome 2 : L'héritage du rail

Dans ce second tome, les personnages prennent de l'ampleur et chacun doit faire face à d'importants chambardements dans sa vie, et s'y adapter. Les difficultés sont nombreuses et l'auteure prend son temps pour permettre au lecteur de s'imprégner à fond de l'intrigue et, s'il y a au final peu d'action, on ne s'ennuie pas pour autant. Les pages filent vite et l'impatience se fait sentir pour avoir le fin mot de l'histoire. Une très belle réussite !
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La dernière geste, tome 1 : Dans l'ombre de P..

Un roman très prenant, original et poétique où les Fées occupent une place importante. L'auteure a su développer son univers avec intelligence et le lecteur se trouve vite plongé dans cette histoire où chaque personnage prend de l'ampleur au fur et à mesure du récit. Si l'action n'est pas très présente dans ce tome, les pages défilent quand même à une vitesse folle et l'on a hâte de lire la suite. Une très belle réussite.
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La dernière geste, tome 2 : L'héritage du rail

Après un premier tome très plébiscité et même récompensé par le prix Elbakin du roman francophone jeunesse, Morgan of Glencoe est de retour avec une suite à sa saga de La Dernière Geste.



Après l'assaut meurtrier de Louis-Philippe, le refuge des Rats est tombé. Beaucoup y on trouvé la mort, y compris sir Edward Longway. C'est un coup dur pour le monde des fées. Yuri a été ramenée de force à la Cour de France. Une situation qu'elle n'accepte pas alors, contre toute attente, elle s'échappe à nouveau et embarque sur la rame 5 de l'Orient-Express. Elle y retrouve son amie Bran qui a survécu au massacre et donne ainsi un autre tournant à sa vie. En compagnie des Fourmis, le voyage promet d'être mouvementé et ne sera sans doute pas exempt de révélations.



Changement de décor dans ce nouvel opus puisqu'on monte à bord du mythique Orient-Express, et plus précisément de la rame conduite par la capitaine Trente-Chênes. C'est d'ailleurs, un train qui inspiré plus d'un cinéaste et plus d'un écrivain. Il dégage un tel parfum de romantisme et d'évasion qu'il en devient l'environnement parfait pour démarrer une nouvelle aventure. Outre qu'il fait partie de notre patrimoine culturel, Morgan of Glencoe en a fait ici un lieu emblématique de son cycle. Le Rail où circulent les différentes rames est en fait un gage de protection de Keltia car même s'il se veut indépendant, il reste intimement lié à ses sept royaumes. Pour preuve, c'est là-bas qu'on y trouve les pièces détachées nécessaires au bon fonctionnement des trains. En cela, le Rail est sans conteste un enjeu de pouvoir. Il assure la circulation des marchandises et le libre-échange entre les différentes puissances. En passant du temps avec quelques-uns des membres du Rail, on prend conscience de son enjeu géopolitique. Faire dérouler l'action à bord de l'un de ces trains ne va donc pas manquer de pimenter l'intrigue.



La Dernière Geste est un cycle foisonnant avec une galerie importante de personnages. On s'attache à chacun d'entre eux avec une grande facilité. Certains destins s'entremêlent, d'autres non.

En tête, il y a bien évidemment la princesse Yuri Nekohaima. C'est une très belle jeune femme qui prend son destin en mains en refusant la vie qu'on lui impose, à savoir épouser l'héritier du trône de France. Ce cycle, c'est aussi l'histoire de son émancipation. Amorcé dans le premier tome, c'est vraiment dans L'Héritage du Rail qu'elle prend la mesure de sa lourde décision. Il faut penser que c'est une Japonaise élevée dans la tradition où la femme n'a pas voix au chapitre de sa vie. Elle passe donc de la tutelle de son père à celle de l'homme qu'on lui ordonne d'épouser. C'est donc un grand bouleversement pour elle d'autant que dans ce tome, elle en apprend plus sur sa mère et sur ce passé que lui a caché son père.

Or, justement Kenzo Nekohaima est un personnage important, ne serait-ce qu'en tant que figure paternelle pour Yuri-hime. C'est un homme secret et énigmatique. On le juge calculateur et froid mais il est bien plus complexe que cela. Étroitement lié à sir Edward Longway et à la reine de France, les révélations sur sa jeunesse vont nous le faire voir sous un autre jour.

La Selkie Bran dont le destin s'est écrit dans le sang est l'une des grandes figures de ce récit. Redoutable guerrière, elle est également l'élève du barde Taliésin. Ainsi donc, c'est une puissante enchanteresse qui nous envoûte de ses belles mélodies.

Son petit ami Ren est un Spectral. Avec lui, on côtoie la magie puisqu'il soigne les gens par le toucher. Il forme d'ailleurs avec la petite Selkie un très joli couple qui apporte la touche de douceur à ce livre.

Puisque dans ce deuxième tome, le Rail est à l'honneur, il faut donc évoquer sa capitaine, Camille Agnès Albane du mont de Trente-Chênes. C'est une femme remarquable qui tient son petit monde d'une main de fer. Juste et inflexible, c'est un personnage haut en couleurs dont on apprécie la franchise et la droiture.

Mais que serait une bonne histoire sans héros plus sombres. Il y a donc Louis-Philippe, prince de France. Ambitieux à l'excès, sûr de lui, il est pour le moins un homme détestable. Non pas qu'il se comporte mal avec Yuri mais il dégage une telle aura de suffisance, jointe à une incroyable intolérance qu'il ne passe, tout simplement, pas. C'est ainsi, il y a toujours des personnages qui sont là pour être détestés.



La Dernière Geste, c'est le charme d'une fantasy aux influences diverses et l'appel à la rêverie et à l'évasion... pour en savoir plus... Fantasy à la Carte.
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La dernière geste, tome 1 : Dans l'ombre de P..

En conclusion, j’ai adoré ma lecture! Bien qu’elle soit émaillée de quelques petits défauts sans gravité (anglais non traduit ou manichéisme un peu trop présent), les qualités du roman font que j’ai complètement adhéré à l’écriture fluide et l’univers uchronique de Morgan of Glencoe. Surtout, j’ai beaucoup apprécié le double niveau de lecture du récit qui met en exergue des valeurs que je partage (lutte pour le droit des femmes, contre l’homophobie ou le vivre ensemble). Bref, ce premier tome Dans l’ombre de Paris est une véritable réussite et je compte bien poursuivre avec le tome suivant.



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La dernière geste, tome 1 : Dans l'ombre de P..

Paris, 1995. Dans ce Paris uchronique, le temps semble s'être arrêté au Siècle des Lumières : la France (ainsi qu'une grande partie de l'Europe) est dirigée par le roi Louis XX, les moyens technologiques sont limités, les avancées sociales inexistantes, dans ce monde où l'aristocratie règne et où le peuple lutte pour sa survie. Dans ce monde d'inégalités, les fées et autres créatures sont tout en bas de l'échelle sociale : craintes, donc méprisées, elles sont considérées comme des animaux.

La condition féminine n'est pas non plus très enviable. Aussi, quand la princesse Yuri, fille de l'ambassadeur japonais à Paris, arrive dans la capitale et découvre qu'on va la marier au fils du roi, elle prend vite conscience qu'en tant que femme, elle n'est rien de plus qu'un ravissant objet docile et décoratif. Révoltée, se sentant trahie, elle n'hésite pas longtemps quand on lui offre une échappatoire à ce destin déjà scellé.



Morgan of Glencoe nous offre ici un excellent roman de fantasy, dans lequel on plonge avec plaisir et qui nous emporte sans qu'on s'en rende compte : les pages se tournent toutes seules ! Je l'ai lu en une après-midi et je n'ai absolument pas vu le temps passer. L'histoire est prenante, mais sans nous étourdir de rebondissements, de retournements de situation. On savoure aussi la douceur de vivre du peuple des Égouts, la simplicité, les petits moments de bonheur. C'est aussi une des forces du roman : une opposition très forte mais subtilement décrite entre le monde des Égouts, sa bienveillance, son humanité, sa douceur et sa tolérance, et la dureté du monde de la surface, fait de violence, de faux-semblants, de manipulation, de mensonges. Les plus humains ne sont finalement pas ceux que l'on croit...



J'ai beaucoup aimé aussi les personnages, très bien construits, complexes, tout en nuances. Les personnages féminins, en particulier, sont une réussite : que ce soit Yuri, Bran, la capitaine Trente-Chênes ou même Levana, elles montrent des portraits de femmes intelligentes, fortes, qui ne sont pas dupes de leur place dans la société mais ne s'en laissent pas conter pour autant.



En bref, un vrai coup de cœur pour ce roman prenant, subtil, élégant, à la fois sombre et lumineux. Un roman envoûtant, où la violence et la noirceur ne sont jamais gratuites, mais servent habilement un propos empreint d'humanité et de bienveillance.



Vivement le tome 2 !!
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La dernière geste, tome 1 : Dans l'ombre de P..

Tout a bien commencé : un univers intéressant, des personnages attachants, une princesse prometteuse dans son évolution. Et puis mon ressenti a petit à petit changé ; la princesse est devenue horripilante dans sa découverte extatique de l'égalité, la tolérance, l'entraide...des gentils quoi. Le coup de grâce a été le procès. Je suis désolée, je vais me répéter (voir mon avis sur Les chroniques de Ste Mary, Jodi Taylor, tome 3). Donc, pour moi : on ne peut présenter ce qui revient à une condamnation à mort comme une décision de justice exemplaire d'une société basée sur des valeurs progressistes. J'ai abandonné cette lecture.
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Diluées

Diluées est une anthologie parue chez ActuSF, proposant sept textes écrits au fil de l’eau et présentant une diversité des visages de l’Amour et de ses manifestations. Un recueil érotique et puissamment sensuel, où les corps sont à l’honneur. On vibre, dans ce recueil, beaucoup. Je n’ai pas aimé tous les textes de la même façon, et je reste un peu sur ma faim. Mais cela reste une lecture très satisfaisante, une découverte de certaines plumes pas encore lues (Karine Rennberg, Morgan of Glencoe et J.M. Corrèze, notamment). Je rejoins Zoé Laboret dans son avant-propos : Diluées, c’est un livre important, en ce qu’il permet de concevoir une société différente, plus inclusive, et du coup, beaucoup plus riche, intense, colorée. Et il le fait de la plus belle des manières : en nous parlant d’amour et de désir.



Sur le blog, vous trouverez un petit topo détaillé sur chaque texte. J'ai une préférence pour les trois premières nouvelles : celle de Morgane Stankiewiez, chaude et glaçante à la fois, dans un cyberunivers mêlé de mythologie sumérienne; celle de Morgan Of Glencoe, qui nous invite à un voyage haut en couleurs en mer, parmi des pirates effrontées et fières; puis celle de Karine Rennberg, dans le Paris de l'Exposition universelle, qui nous emmène sur les traces de deux femmes qui se rencontrent par hasard.

Mais le recueil offre aussi des choses très différentes, comme une revisite des romans de chevalerie au féminin, une incursion dans un réel contemporain militant, ou encore dans une sorte de conte millénaire aux côtés de l'esprit du feu.

Un joli voyage, donc.



Mais le recueil m'a parfois laissée perplexe. D'abord, son titre. Diluées, par le mélange des genres et des sexes ? Par la forte présence de l’eau dans certaines nouvelles ? Par le fait que les personnages sont parfois perdus et se débattent dans un océan de croyances, de préjugés, d’envies contradictoires ? Ce titre peut aussi faire référence à ces amours présentées, plurielles, diverses, qui se mélangent. Peut-être tout ça à la fois, ou rien de tout ça, je l’ignore : ça n’a pas toujours été évident pour moi.



Par ailleurs, l’avant-propos parle de « cadavre exquis ». J'ai eu du mal à en reconnaître un. Chaque texte est bien unique en son genre, indépendant, avec son début et sa fin. Certes, il est une facette, un visage, de cet érotisme queer présenté tout au long du recueil. Mais les cadavres exquis me semblent caractérisés par une somme de parties créant un tout unique, tant sur le fond que sur la forme; avec un petit quelque chose de fou/rigolo/pétillant - et un peu artificiel aussi, tant cette production ressemble plus à un exercice rigolo. Peut-être que c’est ma vision qui est erronée, mais en attendant, je n’ai pas eu la sensation de lire un cadavre exquis.



Cela dit, je pense que ce sont des détails, qui à mon avis n’ont pas beaucoup d’importance car n’empêchant pas d’apprécier le recueil et d’en saisir les enjeux. Globalement, j’ai aimé ce recueil, même si un ou deux textes m’ont semblé moins percutants/touchants. J'aime l'unité qui se dégage de ces nouvelles. Elle provient des personnages variés : hommes, femmes, non binaires, agenres, transgenres, neutres, esprits, IA… Jeunes, moins jeunes. Mais aussi des visages pluriels de l’Amour, du désir, de la sensualité et de leurs manifestations. Asexualité, homosexualité, amour platonique, fusion des corps, partage, sensibilité, violence… Un large spectre de la manière dont les uns et les autres s’aiment, échangent. Finalement, ce langage des corps est universel. Et puis ces textes montrent des personnages qui tentent de se déprendre d’une société carcan.



J‘ai apprécié ma lecture, mais pas autant que je l’espérais. J’ai été touchée, j’ai trouvé la plupart des plumes sensuelles, abordant des thématiques fortes avec beaucoup de sensibilité, de puissance et de vibrations. J’ai aimé aussi la panoplie d’univers, de décors, de situations. On voyage, dans ce recueil.

Malgré tout, pour une anthologie je trouve que c’est un peu court, 7 textes. Je ne suis pas convaincue que tout ait été dit – je sais que ce n’est pas le but d’une antho, toutefois j’aurais aimé explorer davantage.
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La dernière geste, tome 1 : Dans l'ombre de P..

Si je devais donner mon avis très simplement sur ce premier tome, je dirais qu'il a les qualités de ses défauts. 

C'est typiquement le genre de livre facile à lire, ultra agréable à dévorer sur la plage, mais qui ressemble à une fan-fiction dans laquelle l'autrice a mis un peu de tous les mythes qu'elle aime, au point de frôler l'indigestion.



Yuri est une héritière japonaise qui doit se marier avec le futur roi de France, sans que personne n'ait cherché à lui demander son avis. Un brin dépitée par la situation, elle saisit l'occasion qui se présente à elle pour trouver refuge dans les égouts parisiens où se regroupe toute une communauté de fées et d'humains qui essaient de vivre libre et monter une rébellion sans combattre.



Ça ratisse large niveau inspiration et mythologie, parce qu’on a le Japon, la royauté française, mais aussi un voyage dans l’Orient express, une semi-résistance anglaise et des bardes irlandais, le tout dans un univers dystopique qui prend place en 1995 mais auquel on a un peu du mal à croire parce qu’il n’y a eu que très peu d’avancées technologiques, à part des caméras de surveillance. Ça fait un peu foutraque.



Les personnages existent, ce qui est déjà bien, mais il y en a beaucoup trop et ils sont parfaits, ce qui est moins bien, à tel point qu'on a parfois du mal à compatir quand il leur arrive des malheurs.



L’autrice s’est lancée dans un truc un peu trop gros, et beaucoup trop facile. Je suis peut-être très cynique mais j’ai des difficultés à croire en la déconstruction totale de l'éducation de Yuri qui s'effectue en quelque chose comme deux jours.



Reste que j'ai quand même dévoré ce premier tome en à peine quelques heures.

Il est très chargé, mais du coup aussi très prenant, avec beaucoup de découvertes à effectuer et des révélations qui s'enchainent. J’ai aussi beaucoup aimé les passages dans le train avec sa Capitaine, Douze, une famille d'aelings et un Spectal pour lequel j'ai eu un gros coup de foudre.

C’est vraiment agréable à lire, cool et entraînant, et l'ensemble est vraiment fun.
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La dernière Geste, tome 3 : Ordalie

Vraiment quel plaisir immense de replonger dans l’écriture de Morgan of Glencoe et de retrouver l’univers et les personnages de la « Dernière Geste ». Cette saga de modern fantasy est un réel bonheur à lire : bien écrit, original, de l’aventure et du suspense, mais aussi beaucoup d’humanité, de tendresse et de respect envers les différences. Les personnages sont pour la plupart attachants, sachant pour la plupart évoluer… Oui je dis pour la plupart, car comme dans toute bonne histoire, il faut bien des méchants, et ceux-ci sont vraiment méchants… mais ils ont tout de même leurs failles, leurs faiblesses qui peuvent en partie expliquer certains de leurs comportements, expliquer mais pas pardonner. Loin s’en faut. Je pense en particulier au roi de France, Louis-Philippe et son bras droit, Madame de Fontainebleau-d’Armentières, duchesse d’Alsace. Oui roi de France car dans le monde de la « Dernière Geste », la révolution française a raté et la Bastille est toujours là ainsi que la royauté. Le récit démarre dans ce troisième chant vingt mois après la fin de « L’héritage du rail ». Yuri et les frères Saint-Elme, Pyro et Ashe, feux-follets orphelins après l’hécatombe des Egouts, habitent maintenant en Keltia, chez Lord Clifford Lynwood Redmark qu’ils appellent tous Uncle Cliff comme le fait Bran, la petite Selkie que l’on voit peu dans ce tome car en fin d’initiation avec Maître Taliesìn. Yuri, l’ancienne princesse japonaise Nekohaima Yuri, est devenue Sir Lily d’Enez Eusa (Yuri a pris le nom de sa mère keltienne Mona d’Enez Eusa) et gardienne du Redbook of Westmarch. Pyro quant à lui va à l’Université de Naoned. Ils sont tous heureux en Keltia, nation de sauvages pour les Français, mais nation qui entretient au contraire une belle douceur de vivre et de respect envers tous les êtres humains mais aussi tous les êtres féériques. Quand il est question d’envoyer un nouvel ambassadeur de Keltia à Paris, au cœur de la Triade, la situation est très tendue à Paris, en particulier à la Grand’Gare. En effet, le roi de France considérant toutes les fées comme des animaux, a donné ordre qu’on les marque toutes au fer sur une joue. Pour rappel, en Keltia et donc sur toutes les rames de train, les Keltiens vivent en harmonie avec les fées et les considèrent à égalité. Quand un officier français prend au piège et marque au fer rouge l’Aeling Mistral Alethia, ses deux fils sur le point de subir le même sort, son épouse Cers tire depuis le toit de rame cinq et tue le Français. Drame absolu qui mène à l’arrestation et l’embastillement de la Capitaine Trente Chênes qui dirige la rame cinq. Le choix du nouvel ambassadeur de Keltia est donc très délicat. N’écoutant que son cœur et son amour pour son nouveau pays, Keltia, Sir Lily se propose comme ambassadrice. En effet, elle connaît bien la Cour de France et tous ses pièges, elle qui il y a encore deux ans était la fiancée du futur roi de France, et fille de l’ambassadeur du Japon. C’est très risqué pour elle car le désormais roi Louis-Philippe, son ex-fiancé, l’aime autant qu’il la hait. Le dernier ambassadeur keltien, Sir Edward James Longway, le parrain de Yuri, a été tué par Louis-Philippe. Le poste est vraiment dangereux et le futur ambassadeur devra tout tenter pour sauver les Fourmis de la rame cinq et éviter la guerre entre Keltia et la Triade (France, Japon et Sultanat). Sir Lily est finalement choisie comme ambassadrice de Keltia en France. Elle y retrouvera donc son ancien fiancé, son demi-frère Ryûzaki, maintenant à la tête du clan Nekohaima et nouvel ambassadeur du Japon à Paris et bien d’autres personnages de cette histoire haletante et addictive. Je ne vous en dirais pas plus. Beaucoup de rebondissements et une fin incroyable et glaçante vous attendent dans cette « Ordalie ». Il est évident qu’il faut absolument avoir lu les précédents tomes avant de déguster « Ordalie ». J’ai tellement hâte de lire la suite…. Gros coup de cœur !
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