Citations de Morgane Caussarieu (85)
Mais une question beaucoup moins universelle venait s'ajouter aux autres : à quelle époque était elle devenue cette vieille conne victime de la société de consommation qu'elle avait toujours condamnée?
Je t’abandonne le monde, dévore-le comme bon te semble.
Ses veines fourmillaient de sang neuf, le picotement orgasmique courait sous sa peau. La sensation du toucher revenait dans ses doigts engourdis par le froid. Il était vivant à nouveau. De chair et surtout de sang.
Je pige pas, vraiment pas. Ça me fout un coup. Je pensais pas que lire, ça pouvait vous chambouler le ventre à ce point. Peut-être parce que je crois bien que c'est vrai tout ça, même si c'est hard à gober.
Y a rien dans ma chambre ; je suis en train d’halluciner. Mon cerveau encaisse plus, il craque, normal. S’est passé trop de trucs moches ces derniers temps. Voir la Baudruche dans cet état-là, c’est la goutte d’au qu’a fait déborder le vase. Je suis bon pour la camisole.
Tu m'enverras une alerte mail le jour où tu me trouveras un type pas trop con...
Sous son influence de Fée Clochette des Enfers, on devenait une partie d'elle, une simple extension de sa volonté toute puissante.
« Oui je suis un monstre. Je ne l'ai jamais caché. Mais on m'a fait ainsi. Je n'ai rien demandé. Tu l'as lu. Au départ j'étais un petit garçon gentil et normal. Tout comme toi avant l'accident. Mais les adultes ont assombri mon âme. M'ont montré ce qu'était la cruauté.»
C'est bien la première fois que tu fuis les médecins. D'Habitude, aller à l'hôpital te rassure, tu aimes l'ambiance des couloirs blancs, du désinfectant , les conversations emplies de termes techniques, le regard compatissant des infirmières. Tu aimes que Jonathan et toi soyez leur centre d'attention. Le pauvre petit malade et sa mère si brave. Mais là, pour la première fois, tu as peur de ce que tous là-bas pourraient penser, parce que tu ne maîtrises plus rien.
« - Il y a peu de chances qu’on tombe sur le comte Dracula aujourd’hui. »
Par flashes, les images des dernières scènes de crime traversèrent l’esprit de Baron.
Un corps déchiqueté comme par une bête enragée. (...) Mais pas de sang… Toutes ces horreurs mais pas une goutte de sang.
Baron avait toujours pensé que le sang était la chose la plus terrible que l’on pouvait voir. Mais il savait maintenant que contempler un cadavre exsangue était pire encore…
" Si tu lis ces lignes, prie pour que je soit déjà mort sinon c'est toi qui mourra "
Mes pores gorgés de vie s'ouvraient, le sang murmurait dans mon cerveau, irriguant mes muscles d'une pluie d'étincelles.
Les poils de ma nuque se dressent comme les piques d'un hérisson et j'arrête ma lecture pour tourner la page au plus vite. Je me sens encore moins rassuré. Le gamin de l'article rêvait d'un monstre au visage d'enfant ! J'observe autour de moi. Mes rares peluches me rendent mon regard de leurs yeux plastique. Les ombres me paraissent sinistres, abritant des p'tits garçons qui rampent dans l'obscurité, attendant que je baisse ma garde.
Elle enleva les mains de son nez et huma le parfum de la mort à pleines narines. Une fragrance abominable de merde et de pourriture. Au risque de contredire Baudelaire, elle ne trouvait aucune beauté, aucun romantisme à cette charogne infâme.
Dans le salon elle retrouva sa mère prostrée sur une chaise, une bouteille vide à la main, les globes oculaires vissés à l'écran de télévision qui diffusait des clips de rap (des Noirs vêtus de blanc) et de métal (des Blancs vêtus de noir).
Violaine se parait de noir sans savoir pourquoi elle le faisait. Pour elle, le gothique commençait à Emily the Strange et s'arrêtait à Ruby Gloom. Les origines et la philosophie du mouvement marginal qu'elle revendiquait avec tant d'ardeur ne l'intéressaient pas. Violaine se foutait de savoir que son look dont elle était si fière n'était qu'une pâle copie des extravagances de Robert Smith et de Siouxie dans les années quatre-vingt.
La même avait une peau en pain d'épice et des nattes de paille tressées. Ses genoux potelés, sous sa mignonne robe fuchsia, étaient écorchés et exhalaient un sulfureux mélange de sang et de Bétadine. Les contours de sa moue boudeuse étaient sculptés avec du chocolat fondu et elle sentait le chlore de la piscine. A croquer.
Foutre, larmes, sueur et sang... Tu avales tout ce qui coule, tu le digères, un cycle sans fin... Tu te plies à la mécanique du fluide.. L'organique gouverne ta vie.
L’instinct de se nourrir était si puissant qu'il n'y avait de place pour rien d'autre. Tu es une créature effroyablement primaire et simpliste ! Et tu resteras ainsi pour l’éternité...
Le monde était réduit à un suintement poisseux et sanglant.
Plus aucun espoir, pas de lumière possible au bout du tunnel, tu ne la supporterais pas. Que des regrets.
Le monde n'est qu'un suintement poisseux et sanglant.
En gourmet, Damian n'appréciait pas le sang facile pris dans la force, il abhorrait l'arôme épicé de la terreur dont les autres raffolaient. Il fallait que ses victimes se donnent à lui par amour pour que la jouissance soit totale.