♫ Dans la ville d’Charleroi ♪ Y’a les travaux qu’avancent pas ♪ Y’a les TEC en grève ♪ Le long des terrils morts ♪ (*)
Désolée pour les habitants du Pays Noir, du Borinage, ce n’est pas pour les descendre ou les mépriser du haut de la capitale, loin de là.
Charleroi a mauvaise presse, la faute sans doute à ses politiques (tous des socialistes) et à son passé de ville minière. On croit que tout y est noir. Les préjugés ont la peau dure, à tort et à raison.
J’étais contente que ce 6ᵉ opus des enquêtes de Magritte et de son épouse Georgette se déroule au pays noir, dans cette ville que je connais mal et qui, je l’avoue, ne m’attire pas, niveau tourisme (il y a des quartiers de la capitale dans lesquels je n’ai pas envie de mettre les pieds non plus).
Un des avantages de cette série de cosy-mystery, c’est qu’ils me permettent de voyager dans mon propre pays, de le découvrir d’une autre manière, puisque, en ce temps-là, pas de travaux qui durent, qui durent et pas de TEC (transports en commun) en grève (oui, les blagues sur les TEC en grève sont légion chez nous).
C’est un autre Charleroi que j’allais découvrir, grâce à Magritte, tout en apprenant des anecdotes sur ce peintre célèbre, croiser d’autres personnages célèbres et écouter zwanzer à la bruxelloise ou causer en patois, puisque Charleroi est une ville Wallonne et que, si je ne comprends pas ce wallon-là, certains mots allaient tout de même chanter dans ma tête. Et ce fut le cas.
Comme toujours, l’enquête prend son temps, Magritte, sa femme et leur chienne fouinent partout, aidé par leur ami policier, Jefke de Bruxelles. Comme souvent, c’est grâce à Loulou la chienne que l’enquête prendra un nouveau tournant et un coup d’accélérateur.
Non, Magritte et Georgette ne sont pas des Sherlock Holmes ou des Hercule Poirot, ils enquêtent à leur niveau, mettent leur nez partout, nous offre une petite dose d’humour, bienvenue par les temps qui courent (c’est moi où ça devient de pire en pire ?) et une résolution d’énigme qui tient la route, sans pour autant être recherchée (Agatha Christie est indétrônable).
Mais je m’en fous, je ne lis pas leurs enquêtes pour découvrir une enquête de malade, mais pour passer un bon moment de lecture avec deux personnages haut en couleur, tout comme les personnages secondaires, dont Carmen, la reine de la loque à reloqueter.
On ne se prend pas la tête et on met les pieds dans un autre univers, celui d’une Belgique qui n’existe plus, puisque nous sommes dans les années 50. Une époque où Bruxelles brusselait… Déjà à l’époque, Jefke le policier se lamentait que les vieux bruxellois, au langage si particulier, disparaissaient, ainsi que tous les petits commerces, et autre caberdouches (cafés).
Une enquête au pays noir qui met de la joie au cœur. Autrement dit, une LC réussie, une fois de plus, avec ce duo que Bianca et moi apprécions grandement. Son avis ne dira pas le contraire.
(*) Sur l’air de "Dans le port d’Amsterdam" de Jacques Brel (qu’il me pardonne).
Petite anecdote : si un jour, vous devez prendre l’avion et qu’il est indiqué "Bruxelles Sud/ Brussels South" (pour décoller ou y atterrir), n’allez pas, comme des connaissances à moi (et bien d’autres aussi), à l’aéroport de Zaventem qui se trouve dans la périphérie de Bruxelles ! Grosse erreur ! Fatale erreur !
L’aéroport de Brussels South est en fait celui de… Charleroi (oui, oui, ce n’est pas une couille) ! Pourquoi cette dénomination erronée ? D’après un de nos humoristes, c’est dû au fait que quand les passagers entendaient « Charleroi », ils refusaient de descendre de l’avion (François Pirette, tu me fais toujours bien rire). L’humoriste étant originaire du borinage, il sait de quoi il parle. En vrai, c’est pour le rendre plus visible et plus attractif…
Anybref, tout ça pour vous dire que c’est un bel exemple de surréalisme à la Belge, que n’aurait pas renié Magritte. Et à mon avis, cela l’aurait fait bien rire.
EDIT : la preuve que je ne disais pas des carabistouilles avec les TEC en grève de Charleroi : ce jeudi 12 octobre 2023, il y a eu un "Mouvement d’humeur spontané" aux TEC Charleroi (autrement dit, une grève surprise, sans préavis de grève, sans les syndicats). Cette action était motivée par “un ras-le-bol” des chauffeurs…
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