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Citations de Nahal Tajadod (79)


Aujourd'hui , loin de toi , je revois tes caresses et ta main qui se posait sur ma tête pour faire naître mille sources de tendresse . Je les revois sans cesse .
P. 49 : Lettre de Satan à Dieu
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Tu n'as aucun gardien , aucune chaîne , aucun fer . Tes mains sont libres et tes pieds aussi . Mon frère , de quelle chaîne veux-tu te libérer ? De quelle prison veux-tu t'échapper ?
-De la chaîne de la destinée et de la prédestination , de cette chaîne qui est invisible à tous , de cette chaîne qui est pire que la prison et le fer , de cette chaîne qui ne peut être pas être brisée par le forgeron , de cette prison qui ne peut pas être détruite par le terrassier , de cette chaîne invisible à tout oeil sauf à celui du Prophète .
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Par quoi commencer, par les nuits du festival de Shirâz, où, sur la tombe de Hâfaz, à la lueur des bougies, Ravi Shankar jouait jusqu'à l'aube; où, au lever du soleil, un son avestique, émergeant des caveaux de Persépolis, après deux mille cinq cents ans de silence, conviait les êtres à se réveiller?
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Voilà pourquoi Hâfez dit : "La grâce divine exerce son pouvoir, l'ange messager apporte la bonne nouvelle."
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A Téhéran, même les rares bâtiments anciens ne possèdent aucune particularité, comparés à ceux, prodigieux, émouvants et éternels, d'Ispahan, de Shirâz, de Yazd (et j'en passe).
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Bien sûr, en ces temps de désordre, couraient de par le monde des histoires de visions, de miracles, de coïncidences, de prophéties. Lorsqu’on les rapportait à Roumi, il n’essayait jamais d’y trouver une part de vérité. Termazi avait-il prononcé ces mots dans le même ordre, d’une autre manière, à quel instant? Roumi ne s’en préoccupait guère. Mais il savait, sans un fragment de doute, que Termazi allait venir et parfaire son éducation, laissée en suspens par la disparition du père. Termazi savait aussi que Roumi était en manque d’un guide et qu’il était de son devoir de se rendre, le plus tôt possible, auprès du fils endeuillé, pour lui transmettre cet enseignement – le plus précieux des biens – que désignait le mot «fardeau».
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Il est entendu, depuis déjà cinquante ans, que l’histoire la plus secrète, et par là même la plus intéressante, la plus inévitable, est sans doute celle des mentalités; entreprise nécessaire mais elle aussi dangereuse, car c’est toujours une mentalité qui en décrit, qui en raconte, qui en juge une autre.
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La question semblait appropriée. Qu'est-ce qu'il lui arrivait au juste ? Elle a envie de répondre : "Que du bien !" Le hasard, l'apparition ou la venue d'un urgentiste, l'a déposée sur le chemin de tout un petit monde. Ils n'avaient pas demandé à la rencontrer. C'est elle, au contraire, qui est allée vers eux, et depuis ce moment il lui semble, touchons du bois, que ce nodule qui résistait aux haïkus, aux gurus, aux jets, aux déclarations d'amour en hébreu et en arabe, tend lentement à disparaître. Oui, elle reste encore fragile. Pourtant, ces petits moments de bonheur - elle ose, enfin, employer ce mot banni de son vocabulaire - sont là, palpables, réels, concrets. Elle ne rêve pas. Elle a accompli un pas de géant.   
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- Mâdâm, le professor va me tuer s'il apprend que je vous ai installée ici. C'est pas digne de vous. Et puis mes concurrents iraniens vont mourir de jalousie. D'abord la Benz de Jaleh et maintenant vous. Mon compte sera réglé, contrôle fiscal, contrôle sanitaire, contrôle médical...
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La dernière fois que je me suis fait couper les cheveux par shahin, elle a mis un pied d'un côté, un pied de l'autre et elle a chié sur ma tête.
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La Perse est loin, la cour sassanide désagrégée, le roi mon père en déroute. Toi, tu as réussi à construire cette église, à diffuser ta religion, à te rapprocher des maîtres d'ici. Je veux t'imiter. Ma seule tâche, dorénavant sera de mener à bien l'édification d'un palais, la propagation de la culture perse - aujourd'hui malade -, le rassemblement des nôtres, et la séduction des Tang. Prêtre des prêtres, tu seras mon modèle.
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Notre foi peut en effet, sans se débarasser de sa particularité, sans cesser d'être elle-même, prendre quelques teintes chinoises. Frère Mahdad, à toi, homme de langues et de lettres, d'essayer de donner un nom chinois à notre sainte religion. Tu sais mieux que moi que les termes de dyophysites, monophysites, catholiques et chrétiens n'ont ici aucun sens. On nous accusera de diffuser une littérature pernicieuse, car incompréhensible.
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Une grosse femme, qui ne réussit pas à introduire toute la masse de sa chair dans la courbure étroite de la chaise, renonce à cette pénible bataille. Les ouvertures des guichets étant placées très bas, elle doit, pour s'adresser au policier, se baisser jusqu'au niveau de ses genoux, offrant à la vue de tous deux grosses fesses charnues — spectacle islamiquement passable de prison.
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Quant au chapitre sur l'Angleterre, mon oncle fait partie de cette génération d'Iraniens qui voient la main secrète des Anglais partout — non seulement en Iran et dans le Moyen-Orient mais aussi en Europe et aux États-Unis. Les Anglais sont partout. Ils dirigent le monde. D'après mon oncle, Bush ne prend aucune décision sans consulter Blair. Il n'est qu'une marionnette entre ses mains. La Knesset est aux ordres de la Chambre des Lords, tout comme le sont le Hezbollah libanais et les ayatollahs iraniens. Inutile de lui demande : "Dans ce cas, pourquoi se font-ils la guerre ?" Il se fâche et réplique sèchement : "Je m'exprime en persan, n'est-ce pas ?"
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Toute sa vie, elle garda dans son attitude une force particulière, une vigueur, une virulence, qui la différenciait de toutes les autres femmes.
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Tu ne peux rien tenir dans ta main et te persuader que tu l’as pour toujours. Cela fuira inévitablement, s’évaporera, coulera. Tu ouvres ta main et tu n’y trouves plus rien, rien.
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Soudain elle a trente ans de plus que toutes les filles de sa classe, soudain elle est une vieille qui a tout vu.
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Elle est devant moi comme un miroir. Je me regarde en elle. Par moments je m’y reconnais. A d’autres ce n’est pas moi. Elle est plus jeune et pourtant plus âgée, elle pourrait être ma fille, mais elle vient d’un monde que je croyais oublié, perdu, et que je retrouve en elle. Un monde revenu de loin et à coup sûr réinventé.
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J’ai passé un hiver entier dans ma ville de Nîshâpûr, sans voyager, sans désir d’enrichir ma bibliothèque, sans essayer d’apprivoiser le désert, l’isolement, sans envie de connaître les extravagances, les paroles folles. Cependant, dans la mosquée de Nîshâpûr, celle où je priais depuis mon enfance, j’ai croisé un prédicateur hors du commun. J’ai essayé de retenir ses mots.
C’était un homme de taille moyenne, imberbe et légèrement potelé. Son turban se déplaçait constamment sur sa tête, glissait sur son front, retombait en arrière, ce qui l’obligeait à l’ajuster en permanence. À peine assis sur la dernière marche de la chaire, il étendait ses pieds et les posait deux marches plus bas pour faire croire que ses jambes étaient longues.
J’assistais à tous ses prêches. Il commençait toujours à prier pour les voleurs, ceux qu’on appelle râhzan, les coupeurs de route. D’une main, il ajustait son turban rebelle et de l’autre il montrait le ciel en criant :
— Ô Dieu, dispense Ta Miséricorde sur ceux sont mauvais, ceux qui pèchent, ceux qui corrompent, ceux qui ridiculisent les hommes de bien, ceux qui ne croient pas en notre religion.
Un jour, pourtant, un fidèle interrompit le prêche de l’imberbe imam en ces termes :
— Tu ne pries que pour les méchants. C’est inadmissible !
L’imam, ajustant d’une main son turban qui recouvrait à ce moment-là presque tout son front, répondit :
— Je prie pour eux parce qu’ils m’ont fait du bien.
L’homme demanda avec un sursaut de rage dans la voix :
— Non seulement tu ne pries pas pour les purs, mais tu oses affirmer en pleine chaire que les souillés t’ont fait du bien ?
L’imam répondit :
— Oui, mon ami. Ces hommes que tu appelles souillés, ces méchants, ces injustes, ces violents, me dirigèrent du mal vers le bien. Chaque fois que je tournai mon visage vers ici-bas, ils m’infligèrent un coup, une blessure. Mon bon ami, ce sont justement ces coups et ces blessures qui me firent prendre refuge dans l’au-delà. Mon bon ami, ce sont justement les loups qui m’indiquèrent le bon chemin. C’est pour cela que je prie pour eux.
Il réajusta son turban et continua :
— Les hommes se plaignent des centaines de fois devant Dieu de leur souffrance, de leur blessure, de leur douleur. Mais ils ne savent pas que c’est la souffrance et la douleur qui les rendirent bons et justes. Ils ne savent pas davantage que c’est la grâce et la faveur qui les éloignèrent du Créateur, qui les exclurent de son entourage.
Il regarda l’homme qui l’avait blâmé et dit :
— En réalité, chacun de tes ennemis est ton remède, ton élixir, ton bienfaiteur, ton vrai ami. Car tu t’enfuis de lui et tu implores Dieu. En revanche, tes amis sont des ennemis. Car, en t’occupant, ils t’éloignent de la présence divine. Regarde le hérisson qui grossit et embellit sous les coups de bâton qu’il reçoit. Regarde les Prophètes – paix sur eux - qui agrémentent leur esprit des souffrances et des défaites. Regarde le cuir qui devient doux comme une plume quand le tanneur le frotte et le traite avec des produits amers et acides. Regarde l’homme qui se purifie, s’adoucit et prospère, au contact de l’amer et de l’acide.
L’interlocuteur de l’imam reprit la parole pour demander :
— Que faire si on est incapable de s’administrer ce genre de traitement ?
L’imam, une main sur le turban, répondit :
Dans ce cas, accepte la souffrance que Dieu t’envoie. Car le fléau envoyé par l’Ami est une purification. Au contact de la pureté, le fléau devient du sucre. Au contact de la guérison, le remède devient agréable.
Puis il se tut, tout occupé à enrouler son turban qui s’était entièrement défait. Apparemment satisfait, son interlocuteur quitta la salle de prédication. L’imam, tout en enroulant son turban, dit encore : — Sois comme ce joueur d’échecs qui, alors qu’on lui annonce : « Mat ! », voit sa victoire.
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Sheyda a vingt-huit ans. Elle est née six ans après mon départ de l’Iran et quatre ans après l’instauration de la République islamique. Elle est cet Iran que je ne connais pas et que je cherche à happer, à saisir, cet Iran qui attire et terrorise, qui danse et pleure, qui ment et prie, qui boit et jeûne, qui célèbre la fête du Feu et qui se flagelle pour l’imam Hosseyn
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