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Critiques de Nancy Horan (64)
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Loving Frank

Quand en 1903, le plus célèbre des architectes américains du début du XXe siècle, Frank Lloyd Wright, et une de ses clientes, Mamah Borthwick Cheney, décident de tout plaquer et partir en Europe vivre leur amour, la société américaine puritaine ne va pas leur faire de cadeaux.



Mais peu importe, pour eux la morale de l'Amérique n'est pas la leur. Mamah veut s'épanouir en tant qu'intellectuelle libre de ses choix, même si le prix à payer est de ne plus voir ses enfants que de loin en loin. Frank quant à lui laisse six enfants et une femme qui refuse le divorce. Mais les deux amants qui ne sont pas sans culpabilité sont loin d'imaginer la violence du dénouement de leur passion.



Une fiction historique passionnante qui nous plonge sur fond d'émancipation féminine dans l'histoire d'un architecte hors norme iconoclaste et visionnaire, et d'un couple qui pour vivre son grand amour a laissé tomber conjoint et enfants, bravé l'opprobre — et choisi une liberté infiniment plus exigeante que l'aurait été toute forme d'obéissance aux impératifs de la morale et des convenances.



Challenge MULTI-DÉFIS 2020
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Loving Frank

Mamah Borthwick est une très belle femme, intelligente, cultivée, polyglotte, féministe, rêvant d'indépendance et de liberté. Ed Cheney décide de faire appel à Frank Lloyd Wright, jeune architecte de Chicago, pour lui construire sa maison ; il est loin de se douter que lors de cette rencontre son épouse et l'architecte vont tomber amoureux. Ce sera le début d'une passion, en dépit de la morale puritaine.



La richesse de cette biographie romancée se trouve principalement dans le sujet qui nous permet de suivre en contre-point la vie de Frank Lloyd Wright. L'auteur a indubitablement consulté de nombreuses sources mais son récit devient rapidement lassant. C'est très (trop ?) long, les faits s'enchaînent et sont comme plaqués sur la réalité, les descriptions laborieuses, les dialogues sonnent souvent creux. de plus, elle insiste lourdement sur la fin tragique de cette relation.

Ce livre peut être utile pour qui s'intéresse à cette période, notamment à la lutte menée par le mouvement féministe.





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Loving Frank

1903: Mamah Cheney et Franck Lloyd Wright tombent follement amoureux l’un de l’autre. Problème: ils sont mariés, mais pas ensemble.

De la cour des Valois à l’Amérique du début du XX°, peu de différence: tels la princesse de Montpensier et le duc de Guise dans la nouvelle de Mme de Lafayette, la grande bourgeoise féministe et l’architecte star succombent aux affres de l’adultère et sacrifient en plus de leur réputation leurs enfants (qui n’étaient pas un sujet sous l’Ancien régime).

La question de l’honneur, rebaptisée « intégrité » reste, elle, bel et bien au cœur du débat: comment être digne de soi? Doit-on accepter de vivre dans le mensonge ou tout sacrifier crânement à de hautes aspirations ? Mamah va tout perdre: ses enfants, sa vie facile, la reconnaissance sociale. Elle découvre la culpabilité, la solitude, la pauvreté et trouvera une issue dans ses propres ressources intellectuelles.

La passion amoureuse n’est plus ce danger contre lequel mettait en garde Mme de Lafayette : elle est devenue le symbole même de l’honnêteté, et les enfants ne font les frais de cette nouvelle revendication que parce que l’hypocrisie sociale n’admet pas le divorce.

Ainsi nous balade la première partie de cette biographie romancée, comme la quête d’une indépendance sur fond de revendication suffragette tandis que Wright ajoute sa caution révolutionnaire, lui qui rejette les conventions victoriennes au profit d’une architecture organique et libératrice.

A moins que ce couple représente moins la modernité en marche que la persistance des valeurs aristocratiques.

L’aristocrate est persuadé de sa supériorité intrinsèque. Tout lui est dû, d’autant plus qu’il a l’amabilité sereine de ceux à qui tout sourit. Esthète raffiné, il puise dans les poches des autres pour s’offrir ce à quoi il a droit, tel Don Juan estimant que M. Dimanche est bien heureux de se faire détrousser par un homme tel que lui. Wright vit à crédit sans le moindre scrupule. Mamah se laisse entretenir sans trop se poser de questions et s’aperçoit tardivement que sa propre liberté a été payée par le sacrifice de sa sœur, la disparition de sa nièce, les efforts de ceux qui l’entourent pour gérer le quotidien et permettre à notre couple d’exprimer sa créativité sans être bridé par les contingences matérielles.

Quand le petit personnel ne donne plus satisfaction, il peut, comme le cuisinier Vatel, se suicider dans la plus totale indifférence (je ne connais rien de plus incisif concernant les rapports de classe que la lettre de Mme de Sévigné relatant cette mort). Ou alors il la joue à la Nat Turner.

Peut-on être libre en comptant sur le dévouement d’autrui? Peut-on être démocrate quand on fait des maisons que seuls les plus riches peuvent s’offrir ? Peut-on être dans le sens de l’histoire quand on est privilégié ? L’histoire (vraie) de Mamah et de Franck nous pose de troublantes questions auxquelles nous ne désirons guère apporter de réponses.
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Loving Frank

Commandé le 24 juillet 2020 – Librairie Caractères/ Issy- [ Lu en décembre 2021 ]



La chronique très enthousiaste de l’amie palamede en juillet 2020 m’avait incitée à commander cet ouvrage autour de l’architecte, Frank Loyd Wright… il attendait patiemment sur mon très impressionnante PAL… Je le débute enfin, désirant ensuite le transmettre et l’offrir à un ami, architecte à la retraite , en complément de surprise pour le Sapin de Noël…



Fiction historique des plus captivantes, documentée par l’autobiographie de Frank Lloyd Wright, par les lettres de Mamah Borthwick et par les articles abondants dans la presse de l’époque, « Loving Frank » mêle tout à la fois Histoire amoureuse, émancipation féminine et une plongée dans l’univers créatif, singulier, d’un des plus grands maîtres de l’architecture moderne…Ouvrage que j’ai lu « voracement » en une nuit…



Etant depuis des années passionnée par l’histoire de l’Architecture, j’avais bien en tête les réalisations principales de F.L. Wright, ses conceptions innovantes… ce roman historique nous fait entrer de plus dans l’univers mental, psychologique d’un créateur génial, mais au caractère des plus complexes…idéaliste, intellectuel brillantissime curieux de tout, charmeur, charismatique, avec un rapport opaque à l’argent, un brin mégalomaniaque…



« A peu près tous les habitants d'Oad Park se débrouillaient pour passer devant la nouvelle maison des Heurtley sur Forest Avenue. C'était soit une scandaleuse aberration, soit une oeuvre de génie, selon ce que vous inspirait son architecte Franl Lloyd Wright. Une "maison-prairie", disaient certains à propos des assises de briques étroites et allongées qui y couraient à l'horizontale comme les lignes des plaintes de l'Illinois.

Quand je la vis pour la première fois, la maison des Heurtley m'apparut comme une grosse boîte rectangulaire. Mais une fois à l'intérieur, j'eus l'impression de respirer. Tout n'était qu'espace, chaque pièce s'ouvrait sur la suivante, les poutres naturelles et les boiseries couleur écorce luisaient doucement et une lumière divine filtrait à travers les vitraux verts et rouges. Le lieu dégageait une atmosphère sacrée qui rappelait une chapelle de campagne. (p. 17)”



Je le proposerai à mon ami , architecte… mais j’ai un bémol à exprimer… Peur qu’il y ait trop de place pour l’histoire romanesque, sentimentale par rapport à l’oeuvre même et au parcours de cet architecte, même si on apprend un nombre certain de détails et d’informations…sur ses réalisations avant-gardistes !



Ce roman, fort bien documenté par ailleurs, ne concerne qu’une partie de la vie d’un des plus grands architectes américains, entre 1903 et 1914… où un architecte original, génial va construire une maison pour un couple ; maison type de toutes ses idées avant-gardistes. Il tombera amoureux de l’épouse de son client et réciproquement… et suivront quelques années aussi passionnelles , intenses que cauchemardesques, car ils ont chacun, abandonné leurs foyers respectifs…au grand dam d’une société américaine puritaine, et d’un conformisme impitoyable, principalement envers les « Femmes » , ne restant pas dans « les rails »!

Un amour fou, complet, amoureux aussi bien qu’intellectuel…où chacun soutient l’autre dans ses exigences d’accomplissement…créatif et intellectuel !



L’auteure rend bien le caractère génial, innovateur mais complexe, ingérable de Frank Loyd Wright…dans de nombreuses descriptions, analyses de sa personnalité… dont dans les deux extraits suivants :



« Elle aimait la versalité intellectuelle de Frank ; lui qui passait ses journées à assembler des formes géométriques, il savait aussi s’exprimer par écrit avec une certaine verve et jouer du piano avec autant de brio que de sentiment. Quant à son âme extraordinaire, il suffisait de contempler les maisons qu’il concevait pour la voir exposée aux yeux du monde.

Mamah s’aperçut qu’elle l’aimait exactement pour les traits de caractère qui faisaient tiquer les autres. Il n’avait pas peur de dire ce qu’il pensait. C’était aussi un véritable excentrique chez qui elle retrouvait les frasques qu’elle en était venue à admirer chez son propre père. Une personne aussi sensible que Frank à l’harmonie de la nature, aussi encline à réfléchir en dehors des sentiers battus, ne se soumettrait pas si facilement aux contraintes sociales. « (p. 62)

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« Elle tomba sur quelques vers de Wordworth qui semblaient décrire Frank Lloyd Wright : " Il est un obscur et mystérieux travail qui rassemble les éléments discordants et les unit en un seul tout." Frank était tout cela à la fois: un homme-orchestre capable de créer une harmonie transcendantale, aussi bien qu'une cacophonie de cymbales.

Mamah avait toujours cru que l'âme de Frank se reflétait dans son oeuvre. Qu'il était bien l'homme qu'il croyait être: aussi fidèle à ses idéaux qu'on pouvait humainement l'être. « (p. 453)



Le récit se fait à la troisième personne du singulier,ce « ELLE » représentant l’amoureuse compagne, Mamah [Borthwick]…

A travers cette dernière, et son propre parcours de traductrice, d’écrivain en devenir, l’auteure nous fait découvrir ses propres curiosités et convictions à travers son enthousiasme pour une partie de l’œuvre de la philosophe suédoise féministe, Ellen Key, dont elle traduisit plusieurs essais. Elle ira même jusqu’à apprendre le suédois…Mamah, tout en admirant et en aimant passionnément F.L. Wright, était devenue aussi exigeante envers ses propres compétences et son parcours individuel à construire. Une personnalité aussi indépendante, que brillante , maîtrisant plusieurs langues, ayant des projets d’écriture et d’ouvrage touchant les combats vécus des femmes…voulant se battre pour leur propre existence, et leurs talents distinctifs, en plus de leurs rôles obligés maternel et marital !



Un couple hors-norme, talentueux… que la presse persécuta d’une avalanche de diffamations, plus l’arrivée imprévisible d’une tragédie, qui brisa de la façon la plus cruelle et injuste ce couple que l’on ne peut qu’estimer pour leur courage, leur amour exigeant et constructif, un art de vivre avec les autres… Je n’en dirai pas plus.

Un livre , des êtres de chair et de sang… aussi attachants que captivants de par leurs fortes personnalités singulières et lumineuses , qui me resteront longtemps en mémoire!

Merci à Nancy Horan pour son talent à rendre de façon très vivante et impartiale ces deux destinées exceptionnelles !

Même si j’aurais aimé aussi que l’équilibre narratif se fasse plus nettement avec des parties plus développées sur les changements fondamentaux dans une société américaine au tout début du XXe siècle ; société en pleine mutation et bouleversements dans le quotidien des hommes et des femmes : dans les droits, dans les difficultés économiques, les pressions religieuses, l’approche d’une guerre en Europe…etc.







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Loving Frank

En 1900, dans l’Amérique pudibonde, être une briseuse de ménage était une chose impensable. Il fallait une dose d’inconscience, une indifférence du « quand dira-t-on » ou tout simplement un sentiment amoureux si fort que tout est balayé.



Ici, l’objet du délit n’est pas le jardinier mais l’architecte en vogue, Frank Lloyd Wright, nouvelle coqueluche des grands bourgeois américains qui cherchent tous à se faire construire une maison dans le style Art déco. Elles sont si modernes, ces nouvelles maisons, si lumineuses !



La très respectable famille Cheney n’imaginait pas la dévastation que ce contrat allait provoquer. La passion amoureuse de Mamah et de Franck va grandir en même temps que la construction et les amants devront s’exiler en Europe, laissant derrière eux conjoints et enfants respectifs.



Le couple maudit se reconstruit néanmoins, dans un quotidien fait de secrets, de culpabilité, de rapport de force avec la société. L’éloignement sera inévitable vers les contrées désertiques de l’Arizona. C’est une histoire de vie extrêmement forte dont la fin sera dramatique, comme un jugement de Dieu vengeur.



J’ai eu un vrai coup de cœur pour ce parcours clandestin, plus noir que romantique, sur fond de scandale et de féminisme. Par la reconstitution fictive de la véritable histoire d’adultère, l’auteure construit avec une belle imagination une figure de femme inoubliable, intellectuelle et libre, une femme qui assume ses choix en dépit des difficultés, aux côtés d’un homme qui n’a pas toujours le beau rôle.



Revisiter le travail de F.L.Wright est un indispensable complément de lecture, pour s’immerger encore davantage dans le travail de recherche remarquable de Nancy Horan.





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Loving Frank

La dernière page de ce livre tournée, j'ai comme un sentiment qu'il manquait un petit quelque chose à cette trame historique pour m'emporter réellement.



Le style du roman est fluide et les pages se tournent rapidement. L'écriture elle-même est entraînante. Alors...



Franck Lloyd Wright et Mamah Bothwick se rencontrent, s'admirent mutuellement et éprouvent le désir de vivre ensemble, une existence faite de curiosité, de voyages, de liberté, de libre-pensée. Leur idylle "scandaleuse" pour l'époque ne leur amènera que réprobation sociale puisque pour vivre la vie qu'ils se sont choisie, ils quittent conjoints et enfants.

Ils pensent être libres....





La trame historique et ancrée dans la réalité laissait espérer des pages plus nombreuses sur le domaine de l'architecture, d'autres en nombre aussi sur les mutations des sociétés en Amérique : Chicago 1906, c'est la parution de la Jungle d'Upton Sinclair et la dénonciation des conditions de travail, 1912 , c'est l'automatisation des chaines de montage de la "fameuse " Ford T, et dans l'Europe visitée : le travail des enfants y est encore habituel dans bien des pays, dans les filatures, l'industrie...

Mais le roman met l'accent sur la vie du couple, ses affres, ses atermoiements, on ne peut s'empêcher de penser qu'ils évoluent dans une vie choyée, là où d'autres se débattent dans les conditions de travail des bouleversements industriels du début du vingtième siècle.

On découvre l'histoire d'une architecture avant-gardiste, juste assez pour nous donner envie d'aller vers d'autres livres pour en connaitre davantage.

Quant à Mamah, elle veut avant tout défendre la cause féministe de ces années 1900 mais au sens où elle l'entend c'est à dire "être libre dans ses aspirations". le combat des féministes de l'époque qui réclamaient le droit de vote - un symbole - n'était-il pas plutôt d'émanciper les femmes de toutes conditions, par là, pour leur permettre en plus des droits acquis d'être pleinement responsables, seules, de leurs choix ?



J'attendais énormément de ce roman sur une époque, il en reste une belle histoire de sentiments et de choix pour le partage d'une existence....





Challenge Plumes Féminines
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Loving Frank

Mamah Bortwick Cheney a tout pour etre heureuse en ce début du vingtième siècle à Chicago . Un mari aimant, de beaux enfants , mais un jour son chemin croise celui d' un architecte, et pas n'importe lequel, Franck Lloyd Wright .

Pour pouvoir vivre leur passion, ils vont abandonner leurs familles respectives et s'installer en Europe pour quelques temps . La presse se déchaine contre eux ...Malgré tous les aléas qu'ils vont rencontrer, ils reviendront aux Etats-Unis pour continuer à vivre leurs différents projets .

Plus qu'une histoire ( véridique )qui raconte la passion entre deux personnalités exceptionnelles, ce livre est aussi une plongée dans le Chicago puritain du siècle dernier. La presse a scandale est déjà bien présente ( le pouvoir et l'influence des médias aussi ) comme on va pouvoir le constater.

La réalité du statut de la femme est largement évoqué avec des relents de féminisme.

Franck Wright a laissé sa trace indélébile dans l'histoire. Je ne connaissais pas cet épisode de sa vie à la fois si beau et si tragique . Merci à Nancy horan de me l'avoir fait découvrir .



Challenge ABC 2014/2015
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Loving Frank

Lui, c’est Frank Lloyd Wright, l’architecte de génie, inventeur du style « prairie » (ces maisons ouvertes sur la nature), mais aussi, plus tard, du musée Guggenheim. Elle, c’est Martha Borthwick-Cheney, dite Mamah, une des femmes les plus cultivées de son temps. Nous sommes en 1903 à Chicago. Edwin Cheney, le mari de Mamah, engage Frank pour concevoir les plans de leur future maison. Il ne se doute pas qu’il vient d’introduire le loup dans la bergerie… Frank et Mamah vont connaître une passion dévorante, au point d’abandonner chacun conjoint et enfants pour aller vivre ensemble en Europe. Evidemment, leur liaison alimente le scandale, qui rejaillit sur leurs familles respectives. Ils rentreront finalement aux Etats-Unis afin de construire un domaine bien à eux, Taliesin. Mais une terrible tragédie les y attend…



Double adultère, personnalités d’exception, culture et voyages... Cette histoire vraie a de quoi nourrir une somptueuse biographie romancée. Hélas, dans l'interprétation de Nancy Horan, je n'ai pas trouvé Frank et Mamah assez attachants, ni passionnés, pour être captivée par leurs péripéties.

Frank, entre orgueil, dettes et légèreté, n’apparaît pas sous un jour très attirant. Chez Mamah, ce sont les réalisations intellectuelles qui priment et le lecteur sera abreuvé de ses traductions des ouvrages d’Ellen Key, féministe suédoise. Leur idylle est décrite platement, froidement même : difficile de concevoir qu’elle ait pu justifier de tels cataclysmes familiaux. Si bien que la fin, tellement brusque et tragique, semble disproportionnée et comme parachutée, car son style aussi est différent, s’intéressant soudain aux personnages secondaires que sont les domestiques. J’ai eu l’impression d’entendre une musique en sourdine pendant 50 chapitres, puis à plein volume sur les 4 derniers, qui m’ont complètement abasourdie et justifient à eux seuls la troisième étoile.



« Les histoires d’amour finissent mal, en général ! » braille la chanson. Ce livre le confirme. Mais d’autres l’ont démontré plus brillamment.
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Loving Frank

Partant de vies réelles, Nancy Horan nous raconte la vie de Mamah Bortwich Cheney. Cette jeune femme, marié de manière conventionnelle aux Etats-Unis, va rencontrer le célèbre architecte de Chicago, Frank Lloyd Wright. Elle va devenir sa maîtresse et décider de quitter sa vie conventionnelle à Chicago, en laissant mari et enfants pour partir avec lui à Berlin. Celui-ci part quelques mois en Europe pour préparer une monographie de ces œuvres. Nous sommes dans les années 30 et nous allons nous retrouver dans l’Europe de ces années là. Ces deux personnages vont nous entraîner à Berlin, à Paris et en Toscane.. En France, Mamah va faire une rencontre importante. Lors d’un débat elle va rencontrer la philosophe suédoise, Ellen Key. Cette auteure d’essais va lui permettre d’émanciper et elle va devenir sa traductrice pour les Etats-Unis, même si elle n’a pas toujours d’accord avec l’ensemble de ses idées.

Frank lloyd Wright va décider de rentrer aux états Unis. A leur retour, ils vont faire l’objet d’une campagne ignoble de la presse avec des articles sur leurs vies et leurs choix. Frank Lloyd Wright va décider de construire une maison à Mamah dans son Wiscontin natal. Cette maison sera construite selon ses concepts architecturaux. Il va alors construire et aménager une belle maison prairie.

Ce livre est un roman sur l’architecture mais aussi et surtout l’histoire de cette femme qui a décidé de faire des choix dans sa vie de femme, des choix parfois difficiles dans l’Amérique puritaine du début du siècle. Romanesque, ce livre est un portrait réussi de cette époque à travers de réels personnages historiques ; Cela pourrait être un sacré scénario pour un film.

J’avais choisi de lire ce livre pour le portrait de l’architecte mais j’ai découvert la vie de sa maîtresse et aussi cette philosophe suédoise, qui a été l’une des premières écrivaines à écrire sur la condition féminine et la nécessaire émancipation des femmes. L’auteure décrit parfaitement la société de Chicago, le monde des cabinets d’architecture, la vie à Berlin, Paris et en Italie mais aussi les sentiments intimes des personnages.
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Loving Frank

En 1899, Edwin (Ed) Cheney épouse « Mamah » (Martha) Borthwick. Ils vont vivre un temps à Chicago chez le père de cette dernière, avec ses soeurs Jessie et lizzie. En 1901, le père et Jessie sont morts, la jeune femme laissant derrière elle une petite fille à élever.



En 1903, Ed s’est élevé socialement et décide de faire construire la « maison du bonheur ». Il ne sait pas encore que ce projet fera paradoxalement son infortune ! Ni que ce coup du sort sera un architecte de ses relations, du nom de Frank Lloyd Wright … Et c’est enceinte de son troisième enfant que Mamah tentera (en vain) de résister à l’attirance (réciproque) qu’elle éprouve pour l’artiste en vogue … Commence alors pour les deux « parias » une liaison secrète, relation établie sur la trahison, les mensonges et de mesquines cachotteries. Tout plutôt que d’avoir à renoncer à leur coupable relation passionnelle ! Jusqu’à ce qu’ils quittent, en 1907, leur foyer respectif et leur neuf enfants (six enfants chez Frank et trois chez Mamah …)



Viendra la fuite en Europe pour l’architecte et la traductrice littéraire. Ce sont ces sept années (1907-1914) que nous conte l’auteure, Nancy Horan, au cours de ce superbe récit. Une histoire d’amour et d’indépendance (un peu « mouvementée ») qui prendra fin de façon tragique, après leur retour en Amérique. Un récit biographique passionnant – et également très enrichissant – à une époque où, l’abandon du domicile conjugal ainsi que le divorce, provoquaient encore le scandale et l’opprobre, au sein des sociétés occidentales bien pensantes. Une lecture coup de coeur en ce qui me concerne, un roman instructif que je vous conseille vivement !
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Loving Frank

Si le nom de Franck Lloyd Wright brille au firmament de l’architecture, s’il évoque des images de bâtiments aux formes et aux conceptions avant-gardistes (Fallingwater house, le musée Guggenheim…), on connaît moins l’homme intime. 1907 : Franck, 40 ans, tombe éperdument amoureux de Mamah Cheney, 38 ans, une cliente de son cabinet d’architecture. Aucun des deux ne se satisfait du mariage conformiste et sans amour qu’ils mènent chacun de leur côté. L’idylle, d’abord consommée en cachette, éclate au grand jour lorsque Franck et Mamah (prononcez May-mah) décident de vivre en accord avec eux-mêmes. Afin d’échapper aux pressions morales de l’opinion publique et de leurs familles, le couple s’exile plusieurs mois en Europe. Mais la presse se chargera de faire ses unes de cette affaire qui choque les mœurs puritaines de l’Amérique.



Pour ce roman autobiographique, Nancy Horan a précédé l’écriture de nombreuses recherches et restitue à merveille le contexte social et culturel en pleine effervescence de ce début du XXème siècle.



Si ce roman est l’occasion de découvrir un homme aussi libre dans sa vie privée que dans sa vie professionnelle, c’est surtout la voix de Mamah qui surgit, une voix d’une grande modernité, une voix féministe avant l’heure, qui devra affronter le mépris des bien-pensants. L’auteur met ici en avant l’influence de cette femme cultivée et indépendante (elle fut la traductrice aux Etats-Unis d’Ellen Key, féministe suédoise) sur le grand architecte. Franck lui construira Taliesin, une « maison de la prairie », inspirée des villas toscanes chères à Mamah, une pure création de l’architecture organique, ouverte sur la nature, un écrin pour leur amour.



Loving Franck nous offre une leçon de courage et d’honnêteté avec le récit de cet amour magnifique et émouvant qui finira de manière tragique en 1914. L'écriture de Nancy Horan est d'une fluidité absolument délicieuse : les mots glissent, filent, vous embarquent dans cette histoire folle et non moins réelle que l'on dévore. Un livre captivant qui plaira autant aux amateurs d'intrigues passionnelles qu'aux fans d'architecture.



Impossible, une fois cette lecture achevée, d'en rester là ! 
La vie et les travaux de Frank Lloyd Wright nous intriguent définitivement. 
Car en 1914, F. L. Wright a encore plus de quarante années à vivre et tant d'édifices célèbres à réaliser. Je lirai donc (sûrement) Les femmes de TC Boyde qui apparemment reprend le fil de l'histoire là où Nancy Horan l'a laissé. Les travaux et l'évolution de l'architecture de Wright que l'on suit en filigrane dans ce roman me pousse également vers Frank Lloyd Wright aux éditions Phaidon, de Robert Mc Carter.



Et pour terminer, je vous propose quelques photos de Taliesin à Spring Green dans le Wisconsin, en équilibre sur la colline, construite en 1911, cfr lien ci-dessous :

http://www.galenfrysinger.com/wisconsin_taliesin.htm
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Loving Frank

Une fois n’est pas coutume, j’ai suivi un conseil des commentaires. Bon, en même temps, c’est Lybertaire, elle a un blog qui tue et c’est une de mes lectrices les plus bavardes (et j’adore les gens bavards. D’ailleurs je suis moi-même bavarde, c’est un signe) (ou alors il faut retirer les parenthèses de mon clavier) (mais j’aime les parenthèses) (fermons la parenthèse) et les plus charmantes. Quand j’ai commencé le bouquin je me suis précipitée sur son blog pour commenter qu’il était délicieux. J’ai bien fait de le faire au début de ma lecture, parce qu’en fait j’ai déchanté au fur et à mesure et je crains fort de ne pas faire un billet aussi élogieux que le sien. En même temps je suis une emmerdeuse, je n’y peux rien !



Donc voilà, ça commençait bien, l’histoire était prenante, l’écriture délicate et puis, au fur et à mesure est apparu le principal problème de ce roman : il est trop long. BIEN trop long. Il se perd dans des détours, dans des paragraphes inutiles, dans des descriptions de la philosophie de Franck Lloyd Wright effroyablement mal insérées (« elle avait compris qu’il voulait imiter les plaines avec ses maison… ») et de descriptions féroces d’à quel point ces deux êtres devaient se sentir malheureux puisqu’ils avaient tous les deux abandonné leurs foyers, on aurait presque l’impression que Nancy Horan les blâme elle-même.



En fait, dans le genre, je suis bien plus attachée aux Femmes de Boyle, certainement parce qu’il est moins larmoyant et probablement mieux écrit, je le crains.
Lien : http://www.readingintherain...
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Loving Frank

Début 1900, à Chicago, l'architecte Frank Lloyd Wright révolutionne les volumes et la perception de l'habitat en ouvrant ses créations sur la nature. Lorsque Edwin Cheney, très amoureux de sa femme, Mamah, l'engage pour leur concevoir une maison, il ne se doute pas qu'il va mettre en présence deux âmes sœurs. L'étude des plan amènera des discussions passionnées, Frank et Mamah lutteront des années contre leurs sentiments mais finiront par y céder. Ne supportant pas de rester dans l'ombre, Frank propose à Mamah de le suivre en Europe, afin de vérifier que ce qui semble aux yeux des autres une liaison sordide et inconvenante est bien un grand amour...cela permettra également à Mamah de se révéler à elle-même professionnellement, en se lançant dans la traduction des écrits de la philosophe Ellen Key.

Mais l'Amérique puritaine n'est pas prête à accepter, la presse se réjouit du scandale, et Mamah paie le prix fort en ayant voulu mettre l'Amour au-dessus de tout.

Un livre sensible, intelligent, sur une histoire d'amour contrariée.

Un style à l'image de l'architecture de Frank Lloyd Wright, qui imbrique la nature dans le récit, un talent pour nous faire ressentir tous les sentiments par lesquels passe Mamah, une passionnante introspection de la vie d'une femme qui balaie tout pour vivre sa passion au grand dam de la société, mais aussi la difficulté de mener son cheminement personnel vers la liberté dans un monde où la place de la femme était surtout cantonnée à la famille et au foyer.

Et puis, sans rien dévoiler de la fin, les 40 dernières pages ont été lues quasi en apnée, même si la 4ème de couverture parle de dénouement tragique, je ne m'en suis pas doutée un instant...quel roman!!!

Pour terminer, je vous conseille de faire un tour sur Internet pour (re)visualiser l'oeuvre de Frank Lloyd Wright, les maisons de Oak Park, le Midway Gardens de Chicago et bien sûr, Taliesin, que l'on peut même visiter virtuellement !
Lien : https://instagram.com/danygi..
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Loving Frank

Ce n'est pas un simple roman!! Tous les personnages ont existé et c'est ce qui fait la force,à mon sens, de ce livre.



Dès les premières pages j'ai été happée par l'atmosphère qu'a voulu donner Nancy Horan.Vous lisez d'abord quelques pages d'un journal intime de Mamah qui parle de sa vie de femme célibataire,professeur puis bibliothécaire,puis de sa vie avec son mari ,Edwin et ses deux enfants.Vie dorée,vie facile qui devrait satisfaire une femme au début du XXème siècle en Amérique.Premier grain de sable:Son entêtement,voilà ce qui m'avait persuadée ,à l'usure,de l'épouser".



Edwin décide de faire construire une maison pour sa famille .Pour cela il fait appel à un des plus grands architectes du moment:Franck L.Wright.Et là le roman commence.



Trois parties dans ce livre

La première ,en 1907,est la rencontre entre deux personnes ,Franck L Wright et Mamah Cheney,deux "âmes soeurs" que tout relie.Pendant les travaux ,partis d'un simple détail architectural,leurs echanges s'etaient maintes fois transformés en longues discussions.(...) Franck Llyod Wright avait stimulé son esprit comme personne.

Mais Franck est également marié et père de 6 enfants



Ils ne cèderont pas à leur attrait mutuel tout de suite.Cependant leur attraction mutuelle est la plus forte et ils se laissent aller,malgré de nombreuses questions.



Et puis tout bascule quand la femme de Franck découvre la vérité.Catherine demande alors à son mari de lui accorder 1 an pour essayer de renouer les fils de leur mariage.Séparation ,sans aucune nouvelle, des deux amants.



Pendant ce temps désespérément long pour Mamah ,elle commence à faire une conférence sur l'évolution de la femme dans la société..Début du Feminisme en Amérique.C'est cela aussi l'interet de ce livre!



Mamah n'est pas que la maitresse de Franck,auquel cas le sujet tournerait court ,serait banal,c'est aussi l'histoire d'une femme qui se cherche,qui décide de ne pas vivre au travers d'un homme,mari ou amant.



En 1909 elle retrouve Franck qui n'a pas pu l'oublier et décide alors d'avouer la vérité à son mari.Dans un premier temps elle s'éloigne du domicile conjugal en allant chez une amie,manière pour elle de mettre de l'ordre dans ses idées...Quittera t elle Edwin? Partira t elle rejoindre Franck,ainsi qu'il lui demande? Et,point important: ses enfants?Ils laisseraient à eux deux 8 enfants .Possible ou non?



Deuxième partie:La passion est la plus forte et Mamah part rejoindre Franck à New York,puis pour l'Europe.



Et c'est là que Mamah fait une rencontre qui la marquera à jamais.Ellen Key,poete et philosophe Suédoise ,féministe.



Ainsi que je le disais un peu plus haut,Loving Franck est un hommage à Franck L.Wright ,architecte novateur,qui refusait le classicisme ambiant et voulait créer une architecture américaine.Pour lui les maisons devaient être en harmonie avec la nature et en fonction des habitudes de ses habitants.



C'est aussi un hommage à cette autre forte personnalité qu'est Mamah Cheney qui refusera de suivre son amant dans ses pérégrinations à travers l'Europe pour pouvoir devenir la traductrice américaine en titre d' Ellen Key.



3ème partie :Franck et Mamah retournent en Amérique et décident de construire une maison pour eux mêmes sur un des terrains familiaux.Ils l'appellent Taliesin.



Là, ils affrontent avec détermination tous les ragots et les humiliations ,commencés bien des années auparavant, dès que la nouvelle de leur départ avait été connue. La femme de Franck refusant de divorcer,leur union ne pouvait que rester liaison ,relation évidemment reprouvée par la moralité Américaine de l'époque.Et ajoutez à cela l'abandon de leurs enfants respectifs et vous aurez une idée de l'ambiance dans laquelle ils vivent.



Je reconnais que le personnage de Franck,charismatique sans doute,m'a plutôt énervée car plusieurs fois je me suis rendue compte qu'il avait une très haute opinion de lui même,étant très limite concernant la volonté de Mamah de s'accomplir en tant que femme.

Par contre avec Mamah , avec ses questionnements,son désir d'émancipation on ne peut qu'être en empathie et le drame qui termine sa vie ne peut qu'accentuer ce sentiment.

Un bémol:le livre peine vers les 3/4 de la narration ,l'intérêt s'émousse un peu et seule la volonté m'a fait aller au bout.



Le livre de Nancy Horan est un long hommage à ces femmes qui se sont battues pour avoir le droit à une existence propre.Mamah Cheney,Ellen Key ne sont que quelques figures mais elles méritent d'avoir été mises en lumière de cette façon.
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Loving Frank

Loving Frank a un goût d’éternité : ce roman parle d’architecture visionnaire, d’émancipation féminine et d’amour. Mamah Borthwick Cheney, une intellectuelle qui œuvre depuis plusieurs années pour la liberté des femmes, est tombée amoureuse de Frank Lloyd Wright, l’architecte inventeur des « maisons prairies » au début du XXe siècle. Mais l’un et l’autre sont déjà mariés et la société n’accepte pas la liaison hors mariage. À une époque où la notion de « couple » n’a pas encore supplanté celle du « foyer », une femme telle que Mamah, qui quitte son mari et ses enfants pour vivre en Europe avec celui qu’elle a choisi, celui qu’elle aime et qui l’aime, est rejetée par son entourage. Cette femme, en avance sur son temps, qui plaçait l’amour au-delà du mariage de raison, qui voulait que la femme soit l’égale de l’homme, a été la cible des journaux qui créeront le scandale à Chicago pendant plusieurs années.



L’histoire d’amour, à contre-courant de toute une époque, n’est pas racontée d’une manière fade ni niaise comme on peut le lire dans d’autres romans. L’amour, au cœur de Loving Frank, occupe une place sensible, mêlant confiance, séduction, ambition, découvertes, mais aussi compromis et doutes. Un amour contemporain, raconté sans maladresse, sans platitudes, à la fois idéaliste et réaliste.



Nancy Horan signe ici un premier roman unique. Elle a fait revivre le charme désuet d’une époque où le temps paraissait s’écouler plus lentement, sans la frénésie qui nous paralyse aujourd’hui, et retranscrit à la fois l’esprit d’une société bridée par les interdits moraux et les communautés d’avant-gardistes. Mais elle est aussi parvenue à rendre Mamah vivante et aimante, pleine d’ambition et d’incertitudes, terriblement contemporaine et crédible. Car cette Mamah-là, ce Frank-là et leur entourage ont bel et bien existé. Toute cette histoire est vraie, aussi belle et tragique soit-elle. La réalité réunissait tous les éléments pour créer un roman spectaculaire et passionnant, et Nancy Horan l’a fait avec brio, jouant avec les parts de vérité et les zones d’ombre pour recréer leur amour et leur vie. Un conseil : ne faites aucune recherche sur leur histoire avant d’avoir refermé ce livre. Le plaisir et le souvenir n’en seront que plus indélébiles.



La critique sur mon blog :

http://www.bibliolingus.fr/loving-frank-nancy-horan-a98729687
Lien : http://www.bibliolingus.fr/l..
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Loving Frank

L’histoire de deux amants qui vont payer très cher les frais de leur romance, interdite en ce début de XXe siècle.



Jusqu’à la fin, j’attendais la tragédie annoncée dans le résumé de la quatrième de couverture… On attend de savoir ce qui va se passer de si terrible (durant toute l’histoire, seul le fait d’être traqué par les journalistes leurs rends la vie difficile). Et puis, vient la fin, inattendue jusqu’au dernier moment. La tragédie annoncée est bien là... mais les causes ne sont pas forcément celles que l’on croit.



Une histoire émouvante et tragique à la fois.
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Loving Frank

Ce livre, inspiré de faits réels, raconte l'histoire d'une passion amoureuse, dans les années 1900, aux Etats-Unis. Mamah Borthwick est mariée à Edwin Cheney. ils ont deux enfants et vivent une existence paisible jusqu'à ce que Mamah tombe amoureuse de l'architecte chargé d'établir les plans de leur future maison. Il s'appelle Frank Lloyd, c'est un génie dans son domaine. Entre Mamah et Frank, se produit ce qu'on appelle un coup de foudre, de ceux qui foudroient littéralement. Mais à l'époque, une femme ne quitte pas son foyer facilement et encore moins avec ses enfants. Pourtant, Mamah choisi de quitter le domicile conjugal pour vivre sa passion, laissant les enfants à leur père.

Nous suivons le couple illégitime en Europe (Frank a également quitté femme et enfants). Mamah souffre beaucoup de l'absence de ses enfants mais tiens bon. Avant-gardiste, elle tient à gagner sa vie et se lance dans la traduction d'une écrivaine féministe, trouvant du réconfort dans l'étude de l'oeuvre de cette femme. Mais les coups durs sont fréquents. Littéralement persécutés par les journalistes, il leur faut bien du courage pour ne pas baisser les bras. Quand ils retournent en Amérique, l'accueil est glacial. Mais ils font face, courageusement...



J'ai passé un très bon moment en compagnie de ce couple attachant et courageux. J'ai aimé imaginer les lieux où ils séjournaient et les réalisations de Frank Lloyd, que je me suis empressée d'aller découvrir sur internet. J'ai trouvé Mamah Borhwick extrêmement courageuse. Je ne la blâme absolument pas pour ses choix de vie, même si, personnellement, je n'aurais pas pu laisser mes enfants derrière moi comme elle l'a fait. Ce fut une lecture très prenante. J'avais hâte chaque soir de retrouver Frank et Mamah pour faire un bout de chemin avec eux, me demandant s'ils arriveraient un jour à mener une existence paisible, où les enfants de Mamah auraient leur place. La fin du livre est inattendue, vraiment très triste.

Un bon roman !
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Loving Frank

Je termine ce livre bouleversée après être passée par toute la gamme possible des réactions d’une lectrice lambda qui, tout en connaissant l’architecte Frank Lloyd Wright et ses belles réalisations, ignorait tout de sa vie privée. Autant dire que je suis passée par bien des émotions durant la lecture de ces 540 pages (Buchet/Chastel éd.). Tout d’abord, j’ai failli abandonner dès la première partie tellement l’histoire de l’infidélité du couple Frank Lloyd Wright et Mamah Borthwick Chesney, chacun marié de son côté avec 9 enfants à eux deux, me semblait convenue et désormais banale mais l’intérêt est venu dès leur fuite en Europe et s’est accru avec la rencontre entre Mamah et la féministe suédoise Ellen Key dont elle voulait devenir la traductrice au point de ne pas suivre son amant lors de son retour en Amérique. Quant à la troisième partie, le divorce de Mamah et les retrouvailles avec ses enfants, la construction de Taliesin, leur maison commune à elle et Frank mais près de la famille de celui-ci et la fin surtout, je l’ai trouvée d’une grande intensité dramatique. J’ai avalé ce récit, le cœur battant, d’autant plus que je savais l’histoire vraie puisque, comme journaliste, la romancière avait fait de sérieuses recherches avant de se lancer dans son récit.

La grandeur de ce roman tient avant tout pour moi au fait que ce ne soit pas une simple histoire d’amour contrarié, violemment rejeté par la société et la presse de l’époque mais c’est surtout l’évocation plus ample de la difficulté d’être une femme libre en ces premières années du XXe siècle qui est au centre du récit.



J’ai longtemps été partagée entre deux sentiments contradictoires: le rejet et l’agacement devant la légèreté des personnages quant à l’abandon de leurs enfants. Ceux de Mamah n’avaient alors que deux et sept ans si je me souviens bien. Pour moi, il n’y a rien à faire, excuser un tel comportement m’est difficile. D’un autre côté j’ai admiré la prise de position féministe qu’elle a adoptée par la suite et son courage pour affronter tous les moments de détresse éprouvés au cours des nombreuses épreuves vécues dans la solitude la plus complète. Le personnage de Frank Lloyd Wright ne sort d’ailleurs pas grandi de cette histoire me semble-t-il. Je l’ai ressenti comme trop égoïste et léger pour être attachant. Ceci dit, j’ai beaucoup aimé ce livre et je vais poursuivre avec quelques recherches sur ces personnalités remarquables mais fragiles aux destins si tragiques .
Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Loving Frank

“Loving Franck” est le premier roman de Nancy Horan et il a obtenu (et mérité) le prix Fenimore Cooper de la meilleure fiction historique. L'auteur nous raconte la rencontre passionnée de Mamah Borthwick Cheney (1869-1914) et du célèbre architecte Franck Lloyd Wright (1867-1959).



Mamah connut une enfance choyée, elle fit des études à l'université ce qui lui permit de devenir professeur puis bibliothécaire. Elle devint militante des droits des femmes, notamment pour le droit de vote, et participa à de nombreuses réunions féministes. Malgré sa volonté d'indépendance, Mamah finit par céder aux avances de Edwin Cheney. Elle l'épousa et eut avec lui deux enfants : John et Martha. En 1903, Edwin demanda à Franck Lloyd Wright de leur construire une maison, laissant le soin à Mamah de régler les détails avec l'architecte. Cette rencontre fut un coup de foudre pour tous les deux. “Pourtant, pendant les travaux, partis d'un simple détail architectural, leurs échanges s'étaient maintes fois transformés en longues discussions. Aujourd'hui, Mamah gardait un souvenir enchanteur de ces six mois de collaboration. Franck Lloyd Wright avait stimulé son esprit comme personne.” L'architecte est lui-même marié et a sept enfants avec sa femme Catherine. Mais l'amour est plus fort que tout et en 1909 Mamah et Franck quittèrent leurs familles, ils s'exilèrent en Europe en espérant ainsi faire taire les commérages. Mais la lutte pour leur vie commune n'en était qu'à ses prémices.



L'histoire racontée dans “Loving Franck” est celle de deux fortes personnalités, de deux précurseurs. Franck Lloyd Wright voulait inventer une architecture typiquement américaine. Il allait à l'encontre du classicisme ambiant. Son architecture était organique, ses maisons devaient être en accord avec la nature et avec le mode de vie de ses habitants. Tout dans la maison contribuait à l'effet voulu par l'architecte, le décor ne devait pas défigurer l'ensemble. Lorsque Mamah et lui décidèrent de vivre ensemble, Franck construisit, dans la vallée de ses ancêtres dans le Wisconsin, une maison représentant la quintessence de son art, appelée Taliesin. “Elle l'avait souvent entendu dire que la réalité d'un bâtiment réside dans sa dimension intérieure. Votre façon de vivre et votre devenir. Ici, à Taliesin, il n'avait pas envie d'encombrer l'espace d'objets qui n'élèveraient pas leurs âmes. Mamah non plus.” Et ce quitte à se ruiner, Franck place son besoin de beauté au-dessus de toutes considérations matérielles. Sa liaison avec Mamah (car Catherine refusait obstinément de divorcer) lui causa certes des torts dans l'obtention de contrats mais les problèmes financiers du couple provenaient surtout des dépenses faramineuse de Franck. La légèreté de celui-ci et ses mensonges à propos de l'argent compliquèrent grandement la vie du couple. Il faut également souligner l'incroyable opiniâtreté de Franck Lloyd Wright. Par deux fois, Taliesin fut détruite par le feu, à chaque fois l'architecte reconstruisit sa maison.



Face à ce génie, le destin de Mamah Bothwick Cheney est également remarquable. Fervente défenseure du droit des femmes, Mamah était en avance sur son temps. Etre une femme au foyer, avoir des enfants ne lui suffisaient pas. “Car d'aussi loin qu'il lui en souvint, Mamah avait toujours ressenti un manque sans pourtant arriver à le préciser. Elle avait meublé ce vide avec toute sortes de choses - livres, réunions de l'association, militantisme pour le droit de vote, cours - mais rien ne l'avait comblée.” Ce manque c'est l'accomplissement de soi, la réalisation de quelque chose de personnel. Mamah fit preuve d'un courage exemplaire en quittant son mari, en abandonnant ses enfants qu'elle adorait. Elle refusait d'être hypocrite avec sa famille mais l'amour de Franck ne suffisait pas à combler le manque. Elle cherche sa voix à travers celles de Charlotte Perkins Gillman (dont j'ai parlé ici à travers son roman “La sequestrée”) et surtout de la philosophe suédoise Ellen Key. Elle décida de traduire l'oeuvre de cette dernière afin que ses idées se diffusent aux Etats-Unis et que les femmes conquièrent leur indépendance. Le livre de Nancy Horan rend un vibrant hommage à cette femme qui affronta la diffamation, l'humiliation publique pour affirmer ses convictions. La vie de Mamah Borthwick se termina par un terrible drame au moment où sa vie semblait enfin apaisée, l'empathie du lecteur n'en est que renforcée.



Le livre dense, précis de Nancy Horan nous rappelle que le combat des femmes pour l'indépendance fut long et douloureux. Nous devons aujourd'hui nous remémorer le courage de certaines d'entre elles qui, par leurs choix de vies, firent avancer les choses. Mamah Borthwick était l'une d'entre elles, son incroyable destin méritait bien un livre et celui-ci est particulièrement réussi.
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Loving Frank

Voici un livre que l’on m’a transmis avec une recommandation bien précise et très ferme : surtout ne pas lire la quatrième de couverture et ne rien regarder sur internet à son sujet. Il m’a été très difficile d’y obéir, mais comme la lectrice qui me l’avait prêté, j’ai finalement été récompensée de ne pas avoir cédé à la tentation. Je vous conseillerais de faire de même, mais si vous lisez cette critique, c’est que c’est probablement trop tard.

Au début du XXème siècle à Chicago, un jeune couple fait appel au désormais célèbre architecte Frank Lloyd Wright pour construire sa maison. Celui-ci n’en est qu’à ses débuts. Il a déjà conçu son principe de maison prairie, révolutionnaire pour l’époque, et n’est reconnu que de quelques happy fews avant-gardistes. Mais le jeune couple Cheney est ouvert à la modernité et il est emballé par les plans et dessins que lui présente le cabinet de Wright. Frank est marié, père de six enfants et Mamah, la femme dans la trentaine du couple Cheney, a un petit garçon et attend bientôt un deuxième enfant.

Mais l’amour va s’en mêler et tout bouleverser. L’architecte charismatique jette son dévolu sur la jeune femme. Elle s’est mariée tard, a étudié, puis travaillé dans une bibliothèque et a toujours eu au fond d’elle une certaine ambition. Son entourage (sa sœur, son mari), ambivalent, le lui reproche tout en étant admiratif de ce qu’il perçoit comme de grandes capacités intellectuelles. Pour Mamah, Frank représente, en même temps qu’une passion amoureuse qu’elle n’a pas connue avec son mari, une chance de pouvoir développer son potentiel à elle (quel est-il ? le militantisme féministe, l’écriture, la traduction ?) C’est un peu le deal implicite de leur couple : devenir libre et eux-mêmes, faire éclore le meilleur de ce qu’ils cachent tout en restant unis et amoureux.

Malheureusement, la société américaine de cette époque, puritaine, hypocrite, bornée et probablement envieuse, leur jettera mille pierres. Les journaux montent l’affaire en épingle, les commandes de Frank chutent à cause du scandale. Ils fuient en Europe, abandonnant conjoints et surtout enfants. Leur conscience les taraude partout où ils vont, même, surtout, au milieu du bonheur.

Ce roman –  que j’ai lu sans avoir la moindre idée du degré de vérité historique, autre que le personnage de Frank Lloyd Wright –  prend comme personnage principal Mamah, une jeune femme restée relativement longtemps célibataire, indépendante, en avance pour son époque dans ses idées , ses mœurs, mais quand même assez ordinaire. Cette passion va la propulser dans une aventure où elle devra se dépasser : elle trouvera peu à peu sa voie, par des rencontres intellectuelles comme celle avec la philosophe Ellen Key, des déceptions, des périodes très éprouvantes, des accomplissements et surtout grâce au soutien de Frank Lloyd Wright. On s’attache à cette femme farouchement éprise de liberté et déterminée à trouver ce qu’elle a à accomplir en tant que femme et non pas seulement en tant que mère. Au fil de l’histoire, on la voit « grandir » et s’affirmer, devenir, d’une provinciale assez quelconque, la femme en puissance, traductrice, écrivain…. Parfois, elle devra même s’opposer à son amant, qui, comme tout grand artiste, aime que tout gravite autour de lui, et lui rappeler leur « deal » initial. Le processus créatif de l’architecte Wright est bien décrit, on plonge dans ses préoccupations esthétiques avec un grand plaisir. Le style est fluide et vivant. J’ai été captivée, avide de lire la suite, envoutée par cette histoire où toute femme pourra se reconnaître un tant soit peu.

Jusqu’aux vingt dernières pages, il est impossible de prédire l’issue, tant l’auteure nous balade entre optimisme, doutes, force et souffrances de son héroïne. Qui ou quoi va gagner ? L’amour fou, le génie créateur et la liberté contre la société attardée, ou la société, la culpabilité, et l’ordre bien pensant ?

Je n’en dirai pas plus ici. Juste une critique pour l’éditeur : la quatrième de couverture est une véritable trahison – dommage, très dommage !   – du suspens mené jusqu’au bout par l’auteure. Nancy Horan maîtrise l’art de la narration à la perfection.

Un très très beau livre dont on ne voudrait jamais sortir.

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