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Citations de Nancy Kress (55)


Je vis des danseuses britanniques bioaméliorées effectuer le pas de deux du mariage de La Belle au bois dormant, avec ses fameux sauts de carpes ; des solistes danoises dans des danses du vingtième siècle signées George Balanchine ; des ballerines françaises interprétant des œuvres contemporaines réglées par leur chorégraphe de génie, Louis Dufrot. Toutes étaient plus extraordinaires les unes que les autres. Dans le nouveaux ballets, conçus spécialement pour ces corps bioaméliorés, les danseurs exécutaient des mouvements soutenus qu"aucun exécutant naturel n'aurait pu réaliser, et à des vitesses qui ne paraissaient en rien mécaniques. Au contraire, les danseurs n'étaient plus que des éclairs de lumière ; des lasers, des signaux optiques et des impulsions nerveuses déferlant sur la scène pour activer les centres du plaisir dans le cerveau des spectateurs ravis.
Je regardais bouche bée un pas de trois où le danseur souleva deux femmes en même temps, une sur chaque paume, les maintenant au-dessus de sa tête comme un vol d'hirondelles, les faisant lentement tourner sur elles-mêmes pendant une bonne minute au moins. Ce n'était pas un exercice d'haltérophile, mais le point culminant d'une danse lyrique et sensuelle à l'image d'un des grands ballets du dix-neuvième siècle. Les danseuses touchèrent délicatement le sol et se lancèrent dans un fouetté d'adage, si souple qu'on aurait juré leurs os élastiques.
Pas un seul danseur n'avait dû se faire remplacer pour cause de blessure dans le programme du soir. Ce qui n'était jamais arrivé depuis que j'assistais aux représentations du New York City Ballet, où il y avait toujours uns substitution de dernière minute.

(P474-475)
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Il voulait décrire l'expérience des fentes de Young sur les photons, expliquer que, dès qu'on ajoutait des détecteurs pour mesurer les trajectoires des faisceaux de protons, celles-ci devenaient prédéterminées, même si l'on coupait le détecteur après l'envoie de la particulier. Il avait prévu de détailler comment cette stupéfiante série d'expérimentations avait changé à tout jamais la physique, incluant l'observateur dans les mesures basiques de la réalité. La conscience était tissée dans l'étoffe même de l'univers, et ce constat majeur semblait l'unique façon de relier cette assemblée si disparate aux événements extraordinaires qui se produisaient.

Sauf que même à ses propres yeux, son "explication" semblait bancale - Feynman ou Teller auraient ricané de mépris. Sans oublier que la simple idée d'exprimer ses idées devant ces individus irrationnels - pour moitié ignares, pour moitié fêlés - le répugnait.

p. 102. NL : "lui répugnait" irait mieux.
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Les mendiants ont autant besoin d’aider que d’être aidés.
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""Les chiens aboient mais la caravane passe". Tu ne dois jamais laisser ta caravane individuelle être ralentie par les aboiements de chiens désagréables ou envieux." de Kenzo Yagai.
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C'est le triomphe ultime, peut-être le seul, des vieillards que nous sommes : on ne peut pas nous obliger à réparer nos erreurs.
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Savoir pour de bon quand votre vision d’écrivain a dépassé les traits distinctifs du « Je ». Être capable de marteler cette vision jusqu’à ce qu’elle atteigne le lecteur au point de l’émouvoir au niveau subliminal, universel, des réponses somatiques involontaires et non plus simplement au niveau confus et self-conservateur de la « critique » verbalisée. Déplacer cette lutte d’un combat solitaire à un combat partagé, un acte coopératif entre un créateur et un auditoire sélectionné, impliqué, qui devient lui aussi créateur, déifié par la participation… N’est-ce pas merveille ? 
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La malchance n’était qu’un tour de la roue, la maladie un autre, la mort rien qu’une transition d’un état vers un nouvel état. Ce qui devait advenir adviendrait, et au-delà de tout ça, le grand flux de l’énergie cosmique continuait à couler, façonnant cette illusion que les gens pensaient être le monde.
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On a fait l'amour sur la plage, les galets doux nous rentrant dans les fesses- les siennes , puis les miennes.
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Chaque semaine, le docteur Melling venait voir Leisha et Alice, quelquefois toute seule, quelquefois avec d’autres gens. Leisha et Alice aimaient toutes les deux le docteur Melling, qui riait beaucoup et dont les yeux étaient brillants et chaleureux. Souvent Papa était là, aussi. Le docteur Melling jouait avec elles, d’abord avec Alice et Leisha séparément et puis avec les deux ensemble. Elles les prenait en photo et les pesait. Elle les faisait s’allonger sur une table et collait de petites choses de métal à leurs tempes, ce qui semblait effrayant mais ne l’était pas parce qu’il y avait tellement de machines à regarder, qui faisaient toutes des bruits intéressants, pendant qu’on était couchée là. Le docteur Melling répondait aussi bien que Papa aux questions. Une fois, Leisha dit : « Est-ce que le docteur Melling est quelqu’un de spécial ? Comme Kenzo Yagai ? » Et Papa rit et regarda le docteur Melling et dit : « Oh, oui, absolument. »
Quand Leisha eut cinq ans, elle et Alice commencèrent à aller à l’école. Le chauffeur de Papa les emmenait tous les jours à Chicago. Elles étaient dans des classes différentes, ce qui désappointa Leisha. Les enfants de la classe de Leisha étaient tous plus âgés qu’elle. Mais, dès le premier jour, elle adora l’école, avec son équipement scientifique fascinant, ses tiroirs électroniques remplis de casse-tête mathématiques et d’autres enfants pour chercher avec eux des pays sur la carte. Au milieu de l’année, elle alla dans une autre classe encore, où les enfants étaient encore plus âgés, mais ils étaient quand même gentils avec elle. Leisha commença à apprendre le japonais. Elle adorait dessiner les magnifiques caractères sur de l’épais papier blanc. « L’école Sauley était un bon choix », dit Papa.
Mais Alice n’aimait pas l’école Sauley. Elle voulait aller à l’école dans le même bus jaune que la fille de la cuisinière.
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Docteur... Savez-vous combien j'aurais pu accomplir en plus si je n'avais pas dû dormir toute ma vie ?
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- Tu ne crois pas que j'en ai assez à supporter à l'école ? cria Alice. Tout le monde est au courant, mais au moins quand tu te tenais tranquille ce n'était pas trop grave ! Ils avaient arrêtés de me taquiner ! Pourquoi fallait-il que tu le fasses ?
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Elle a tendu la main, une main fine, la manche de sa chemise de nuit en dentelles glissant sur son poignet délicat, et la Daria de mes souvenirs était de retour, ma Daria, en pleurs sur cette plage rocailleuse le matin où ma perm finissait.
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Je veux rester âge de quatre-vingt-six ans
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Sous-estimer les gens n'est jamais un bon calcul. Même une poule peut vous picorer à mort. (33)
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La vie ne sait jamais quand s'arrêter. (10)
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« Qu’est-il arrivé au vingtième ?
— Comment ?
— Le vingtième bébé. Mon mari a dit que dix-neuf d’entre eux étaient en bonne santé et normaux. Qu’est-il arrivé au vingtième ? »
La tension devint plus forte, plus brûlante. Ong savait qu’il ne devait pas répondre ; que Camden connaissait probablement déjà la réponse, même si sa femme, elle, ne la connaissait pas ; que lui, Ong, allait répondre de toute façon ; qu’il allait regretter ce manque de maîtrise de soi, amèrement, par la suite.
« Le vingtième bébé est mort. Il s’est avéré que ses parents étaient instables. Ils se sont séparés durant la grossesse, et sa mère n’a pas pu supporter les pleurs continuels d’un bébé qui ne dormait jamais. »
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Danser était une activité périssable, et chaque activité humaine possédait sa propre date de péremption.
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Un scientifique typique, convaincu que la science constituait l'unique route vers la connaissance, que ce qu'il ne pouvait ni tester ni mesurer ou répéter n'était pas vrai, pas réel, quand bien même il en faisait l'expérience. Erin en savait davantage que lui. Mais le monde était peuplé de gens comme Henry, des gens qui ne comprenaient pas qu'en rejetant la "religion", ils érigeaient justement la science à ce niveau.

Page 81.
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Mais la plupart du temps, il s'ennuyait ferme. Des six livres de l'Abri, deux étaient trop compliqués pour lui et les quatre autres, il les avait lus et relus. Il savait tout du Chat Chapeauté, des contes avec leurs princes, leurs chevaux et leurs épées, de la lune aussi, à qui on disait bonsoir et des Gentils animaux du zoo.
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Des entrailles de l'océan Atlantique surgit la plus longue chaîne de montagnes du monde, séparant deux gigantesques plaques tectoniques.
Et soudain, tout un pan au nord de la plaque africaine se rapprocha de la plaque sud-américaine. Un mouvement d'un tout petit centimètre qui déclencha un séisme trop faible pour que quiconque en ressente les effets.
Cependant, les hydrophones immergés dans les océans le perçurent et relayèrent l'information à des stations d'écoute disséminées sur quatre continents.
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