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Citations de Nathalie Bianco (53)


Nathalie Bianco
Il n’empêche. Ils sont mes printemps à moi, et ils arrivent alors que je ne m’attendais plus qu’à des hivers. Ils illuminent tout, et me réchauffent, chaque jour.
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- Écoute-moi bien, mon garçon... Des mots, on n'en connaît jamais assez. Jamais, tu m'entends ? Quand on manque de vocabulaire, on démarre très mal dans la vie. On a besoin de mettre les bons termes, les bonnes expressions sur ce qu'on vit, sur ce qu'on ressent. On devient bête et agressif quand on ne peut pas se faire comprendre. On se sent à part, incompris, on fait des bétises, on a recours à la violence...
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Ils me prendraient sûrement pour une vieille zinzin si je leur raconter ça. La Petite hausserait les épaules et lèverait les yeux au ciel en murmurant : "Elle part complet en vrille, Mamie Nova !" (Je sais très bien qu'elle m'appelle comme ça quand elle croit que je n'entends pas. Céline tournerait ça en dérision : elle dirait que la seule chose qui évoque le printemps chez elle, c'est son acné hormonale qui s'emballe et qui la fait bourgeonner. Quant à David, je sais que ça le mettrait affreusement mal à l'aise (...).
Il n'empêche. Ils sont mes printemps à moi et ils arrivent alors que je ne m'attendais plus qu'à des hivers. Ils illuminent tout et me réchauffent chaque jour.
Dieu que la vie est jolie au printemps !
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Peut-être est-ce que je me fais des idées, mais j’ai eu l’impression que Esther et Manava m’écoutaient et me comprenaient parfaitement. Comme s’il pouvait exister un lien invisible entre une toute jeune starlette de téléréalité, une vieille dame de 86 ans et une grosse mère de famille divorcée. Comme si quelque chose d’impalpable et d’universel nous unissait.
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... " Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau
On s'éclaire de ce qui brûle".
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Mais là, c'est trop tôt. Il faut qu'elle s'habitue à cette idée. Qu'elle rentre progressivement dans la misère, comme lorsqu'on va se baigner dans une eau froide. Pour l'instant, elle se mouille la nuque.
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Sait-on jamais pourquoi on s'éprend de quelqu'un ? Pourquoi un jour, un regard sur vous posé vous cloue sur place ? Pourquoi d'un coup, vos pensées, vos songes, reviennent toujours au même sujet sans que vous ne puissiez rien y faire ? Pourquoi votre coeur bat inexplicablement plus fort auprès d'une personne en particulier ?
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Jeune homme, la langue française est la seule richesse inestimable dans laquelle nous pouvons puiser sans vergogne. C'est la seule ivresse qui vous enivré sans jamais vous rendre malade. Le pouvoir des mots est sans limite. Avec eux, nous pouvons faire rire, faire peur, rendre le laid désirable, semer le doute sur le beau, rendre confus l'esprit le plus cartésien et convaincre les âmes les plus récalcitrantes. Les mots, les vers, la poésie, jeune homme.
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Dans la vie, il y a des parenthèses qu'il vaut mieux refermer correctement. Sinon, ça vous poursuit ensuite. C'est important de bien faire les choses...
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Elles n’en n’ont pas conscience, mais je sais bien que la probabilité pour qu’une jeune fille de 20 ans et une mère de famille débordée fassent de moi leur confidente était très faible. Il aura fallu cet affreux virus, et ce déconcertant confinement pour que nous nous rencontrions.
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Tu penses peut-être que je raconte n'importe quoi, mais c'est vrai que plus je vieillis, plus je me sens émue, touchée par des détails. J'ai souvent l'impression de m'être endurcie avec le temps et, paradoxalement, j'ai acquis une forme d'hypersensibilité. Je ne sais pas si je suis claire ni si ce que je raconte te parle. Est-ce que ça te fait la même chose à toi aussi ?

Par exemple, en ce moment, je me sens émue par des choses totalement insignifiantes : je pars de chez Samia, elle veut que je lui envoie un texto quand je suis rentrée, même si c'est tard. Elle dit qu'elle ne dormira pas sinon... Ou quand j'ai constaté que Camélia avait enregistré mon numéro dans son répertoire en mettant Maman avec 3 coeurs rouges. C'est parfaitement stupide, mais ils me font tellement plaisir ces trois coeurs sur le téléphone de cette ado boudeuse qui communique rarement avec moi autrement qu'en soupirant ou en levant les yeux au ciel...
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On fuit pas ses souvenirs. On les déplace. On les entrepose. On les range dans un coin. Mais ils sont toujours là.
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-C'est pas « mes vieux ». Et si c'est pour me redire qu'ils aiment pas les étrangers, je suis au courant et ça m'intéresse pas. Toi et tes frères, vous aimez pas les homos, ta maman elle aime pas les Africains qui ont pas leurs papiers, monsieur Zacharie, il aime pas les Roms qui font du trafic de pièces de voitures, on dirait que tout le monde a toujours besoin de s'énerver après quelqu'un. Moi j'ai pas envie d'être comme ça. J'aime bien tous les gens qui sont gentils même s'ils le sont pas toujours tout le temps.
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Lorsque les deux compères ont bien ri, Roger débouche une bouteille de Côtes du Rhône et ils trinquent, à Romy Schneider, à Sophia Loren, à Vincent, François, Paul et les autres, aux cabriolets et aux 504 Peugeot, aux cigarettes écrasées dans un cendrier sur un coin de comptoir, aux gueuletons, à Pagnol, au pastis, au vin rouge, aux jupes qui s'envolent, aux femmes à qui l'on tient la porte et qui vous remercient d'un sourire, à Platini et à Giresse, à Montand, Belmondo, à Jean Rochefort, à la viande saignante et au pot-au-feu, à Charlie Hebdo et à Bernard Pivot, au boeuf bourguignon et au regard poignant d'Annie Girardot. Ils noient leur nostalgie dans les vapeurs d'alcool et ensuite, Nono s'en va, en vacillant dangereusement, comme cet ancien monde qu'il chérit ...
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Dans un coin Jony murmure à Vava :
- Toi, au moins t'as de la chance, Cendrillon ... Tu te barres avant. Moi, tu vois, c'qui m'troue l'cul, c'est que, si ça s'trouve, dans deux ou trois heures, je serai tellement bourré que je me rendrai même pas compte que j'srai vautré sur ce réservoir à pisse. Et j'peux pas compter sur l'autre grand con d'Indien géant de mes couilles pour me ramener, vu qu'il picole plus que moi.
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Tu vois, j'crois que c'est pour ça que Laurie et moi, on revient toujours dans le coin. Ici personne a jamais de briquets neufs. Mais y a toujours quelqu'un qui est prêt à se pencher sur toi pour te filer un peu d'son étincelle et t'aider à rallumer ta flamme.
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Car, comme disait le grand Victor Hugo :
De quoi puis je avoir envie,
De quoi puis je avoir effroi,
Que ferais je de la vie
Si tu n'es plus près de moi ?

Le faux Johnny Hallyday se marre et crache par terre. Il dit :
- Ton Victor Hugo, le jour où il aura tamponné autant d'belles gonzesses que l"roi Johnny, y pourra ouvrir sa gueule. Pas avant.
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Quoi qu'il se produise, laissez venir l'amour. Même s'il vous paraît idiot, inadapté, inconcevable, même s'il est voué à l'échec et même s'il n'est pas partagé, ça n'a pas d'importance. Même s'il ne dure qu'un instant. Il ne faut jamais regretter. Jamais. Et toujours se souvenir de son amour avec un sourire aux lèvres. Mieux vaut risquer de briser son cœur que de ne pas s'en servir. C'est un privilège d'aimer...
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_ Parce que Myriam vient avec nous ?
- Bien sûr ! Tu croyais quoi ? C'est une mission pour les Drôles de Dames, ça... On retrouve le méchant, on le neutralise et on fait disparaître le corps.
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Nous vivons juste dans un pays imparfait, que moi je m'évertue à aimer malgré ses défauts et dont elle, elle n'aura pas réussi à se faire aimer, malgré ses qualités.
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