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Critiques de Nathalie Sarraute (279)
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Les Fruits d'or

Nouveau roman par excellence, Les Fruits d’or se saisit de la construction de la critique d’une œuvre, ici le roman éponyme, encensé à sa publication puis éreinté par le tout-Paris.

Ne serait-ce que pour la saveur acide des propos échangés par les personnages (à peine esquissés par leurs conversations), cette lecture est extrêmement jouissive. Pour qui ne se laissera pas désarçonner par la forme très particulière, des dialogues enchaînés qui épuisent le thème tout au long des 158 pages.

J’en retiens un brillant pied-de-nez à qui se targue de critiquer une lecture, une recherche de la sincérité, et un véritable exercice de style oulipien.
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Ouvrez

Cela n'est jamais égal que ce soit justement ce mot là, qui soit à ma portée, prêt à surgir, à me découvrir.

Le titre trouvé par Sarraute est d'une incroyable justesse. Il s'agit d'ouvrir comme pour laisser échapper quelque chose de retenu prisonnier; on pense au théâtre, au masque, aux jeux d'ombres et de lumières.

Tout à coup.

Un intrus que tout le monde connaît bien.
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Enfance

Un livre un peu déroutant au début mais dont le rythme finalement vous emporte dans les méandres des sensations et pensées d'une toute jeune fille immigrante en France au début du vingtième siècle.

Ce qui m'a frappé dans ce récit c"est finalement la facilité avec laquelle Nathalie (Natacha) s'adapte à sa nouvelle vie parisienne avec son père et sa belle-mère et semble peu préoccupée par sa double identité et/ou l'absence de sa mère.

Cela donne une vision assez rafraichissante de la fluidité naturelle de l'étre humain notamment lorsqu'il est enfant.
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Enfance

L'écrivaine, surveillée et pointée par son double, évoque quelques uns de ses souvenirs d'enfance entre la Russie et la France, entre sa mère et son père.

Récit trés intéressant de la perception de soi grâce à l'avis critique de l'autrice elle-même qui intéragit avec son moi enfant.
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Enfance

La lecture de cette autobiographie, par l’écriture si riche de Nathalie Sarraute, a été un plaisir du début à la fin. Le dialogue entre l’autrice et ce qui semble être sa conscience est à la fois inédit tout en étant indispensable dans cette autobiographie ; un dialogue qui peut faire écho à nos propres pensées et démontre l’incroyable travail qu’est la recherche du souvenir dans toute sa vérité, notamment en recherchant avec application l’émotion exacte qui a traversée l’autrice lors d’un événement précis, en tentant de démêler des morceaux d’enfance dans le chaos qu’est le « moi ».



Par son écriture et la recherche constante de la vérité que nous fournit sa conscience, j’ai eu plusieurs fois l’impression d’être plongée dans les pensées de l’autrice, tout en ayant, comme elle, l’envie irrépressible de s’approcher au plus près de ce souvenir, de cette enfance dispatchée entre une mère absente et un père aimant vivant avec une femme dont on ne sait que penser ; entre deux cultures et deux langues : la Russie et la France ; au milieu d’une époque charnière où les adultes n’ont pas bénéficié des enseignements de la psychanalyse, commettant ainsi ce qui nous semble désormais de terribles erreurs dans l’éducation de l’enfant ; une enfance marquée par les mots : à la fois les mots cruels et destructeurs des adultes, ainsi que leur puissance et leur beauté dans les romans qui ont baigné son enfance, dans l’écriture qui semble soudain devenir si libératrice tant les mots bouleversent l’autrice et lui permettent de donner une dimension nouvelle à ses pensées.



Cette restitution de l’enfance en « morceaux » est d’autant plus attrayante. J’ai eu l’impression de me retrouver au cœur des souvenirs, qui n’arrivent parfois que par bouts, marqués par des paroles, par un événement, par une émotion, faisant de cette autobiographie une écriture beaucoup plus proche de la réelle remémoration. Une démarche chronologique n’aurait certainement pas été aussi efficace, car dans « Enfance », on retrouve la réelle immersion dans le passé dispersé aux quatre coins de notre conscience. Je n’ai d’ailleurs pas pu m’empêcher d’être ébahie par la clarté des souvenirs de Nathalie Sarraute, par leur précision et par la palette d’émotions que l’autrice tente de restituer. Plongée dans ces fragments d’enfance, j’ai été touchée par cette enfant qui, des années plus tard, a ressenti le besoin de mettre les mots sur l’indicible, sur la souffrance, les blessures des paroles, mais qui décrit également la beauté des paysages, les joies, la vitalité de l’enfance, le bonheur qu’elle trouve à l’école et la naissance de l’amour pour les mots. Sous sa plume, ces souvenirs semblent prendre vie.
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Au bonheur de lire : Les plaisirs de la lec..

Ce recueil d'extraits sur le thème de la lecture est organisé autour de trois citations : la première de Jean-Paul Sartre :

"J'ai commencé ma vie comme je le finirai sans doute : au milieu des livres";

La deuxième de Louis Calaferte : "Les livres avaient sur moi un pouvoir hypnotique";

Et la troisième de Henry Miller : "Les livres sont une des rares choses que les hommes chérissent vraiment". Sous chacune de ces citations se trouve une petite compilation d'extraits littéraires qui l'illustre au mieux.

Les extraits sont ne m'ont cependant pas tous plu de la même façon, et j'en ai sauté allègrement certains, notamment ceux de Jean-Paul Sartre, Marcel Proust ou Nathalie Sarraute qui expriment leur plaisir de lire dans leur environnement petit-bourgeois : assommant et sans intérêt. Mais j'ai découvert aussi avec plaisir un court extrait de Bernhardt Schlink "Le liseur" dont l'adaptation au cinéma m'avait bouleversé, de Dai Sijie "Balzac et la petite tailleuse chinoise", de Danei Pennac "Comme un roman" dont on peut lire un extrait sur le 4ème de couverture...Aucun de ces auteurs ne m'était familier jusqu'alors...Alors oui, ce petit recueil est bien une petite merveille, mais comme une pierre aux multiples facettes, à chacun d'y trouver celles qui vous toucheront le plus à l'esprit et au coeur.
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Enfance

Journal de Natasha-Nathalie durant son enfance. Pas de titre aux chapitres, ce n'est pas un journal romancé.

Juste un écrit sans liaison entre les parties.

On découvre un peu comment vivent les Russes.

Les parents sont séparés et remariés. On lit les liens entre Nathasha et les autres membres, surtout un lien étrange avec sa mère et sa belle-mère Véra.



Je n'ai rien ressenti, plutôt ennuyée.

Les notes ne sont pas en bas de page mais à la fin du livre.
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Enfance

Les livres de Nathalie Sarraute (que j'ai lus) m'ont tous semblés étranges, entre un n'importe-quoi facile et insupportable, et un génie que je ne saisis pas. Ce livre-ci est forcément plus compréhensible, car son cadre est clair, une forme d'autobiographie de son enfance, sous forme d'un dialogue avec elle-même, avec le recul des années. La forme et le fond ont fonctionné pour moi, m'ont touchés par instants. Ces instants où les mots, qui ne sont jamais que tout chez elle (Sartre l'ayant précédé avec son propre autobographie enfantine 'Les Mots"... mais tout y est contenu, et contenant), viennent faire sourdre des trucs en soi, faire résonner des trucs en soi. Difficile de savoir quoi, alors on emploie le mot truc. Et on se dit qu'heureusement certains auteurs n'écrivent décidément pas comme tout le monde.
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Au bonheur de lire : Les plaisirs de la lec..

Ce petit ouvrage traînait dans ma PAL depuis un moment.

Son titre m’avait tout de suite accroché à l’époque et fait l’acheter.

Mais à la lecture de celui-ci, je n’y ai pas trouvé grand intérêt.

Il s’agit d’une sélection d’extraits de livre dont les

morceaux choisis parlent de l’amour de la

lecture et du livre.

Mais je n’y ai trouvé ni cohérence, ni intérêt pour ma part.

Le titre du livre m’a stupidement dupé !

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Tropismes

Je suis totalement passé au travers de ce livre, sans n'en comprendre un traitre mot.

La frustration est d'autant plus grande après avoir lu "enfance" et "pour un oui ou pour un non" deux livres qui sont certainement ceux qui m'ont emmenés plus loin sur mon chemin personnel

Une relecture l'esprit plus léger s'impose !

A très bientôt
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Disent les imbéciles

Un exercice de style plus qu’un roman à lire. On n’a pas de repère m, pas de structure. Les synonymes et les projections psychologiques sont jetés à tout va on ne sait pas par qui, on ne sait pas pourquoi. On comprend la critique des étiquettes et l’instabilité. Je n’y ai pour autant pris aucun plaisir et j’ai franchement lutté me raccrochant ça et là à des phrases sublimes et poétiques, dénonciatrices et révélatrices.
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Le Planétarium

"Le Planétarium" de Nathalie Sarraute est un des derniers chef-d'œuvre du genre du "Nouveau Roman" un mouvement incontournable de la littérature française qui est maintenant, Dieu Merci, derrière nous. Dans ce roman Sarraute réalise le tour de force d'unir le féminisme britannique avec le nouveau roman. "Le Planétarium" rassemble énormément aux "Vagues" de Virginia Woolf dans le sens qu'elle est constitué des monologues incohérents des personnages qui manquent de lucidité. Chez Woolf le désespoir prime. Chez Sarraute c'est le questionnement qui domine.

C'est un calvaire à lire.

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Enfance

Jusqu'ici je n'avais rien lu de Nathalie Sarraute. le "nouveau roman" ne m'a jamais tenté. Mais on m'a parlé de l'autobiographie de son enfance et j'ai sauté le pas.

Dès le début, la vie de l'auteure a été riche et originale. Russe et fille de parents divorcés, Natacha a vécu son enfance surtout à Paris, maîtrisant parfaitement le russe et le français. Sa mère, presque insaisissable, a vécu sa vie. Son père, juif, opposant politique au régime impérial, s'est remarié avec Véra qui joue un grand rôle. La petite fille s'est vite révélée comme sortant de l'ordinaire.

Il est très difficile d'écrire le récit d'une enfance sans la travestir, sans l'embellir ou au contraire l'enlaidir, sans porter un regard d'adulte qui dénature fatalement le passé. Dans cet écrit, l'auteure cherche à rester proche de ses souvenirs d'enfance: des flashs, qui apparaissent dans un certain désordre, mais conformément à un esprit d'authenticité. Elle fait intervenir deux Natacha, la seconde venant mettre en doute certaines affirmations de la première: c'est a priori une bonne idée, même si ça devient peu à peu un élément de rhétorique.

Pendant la lecture, mon intérêt et mon attention ont été en dents de scie. J'ai été captivé par des morceaux de bravoure, alors que d'autres passages m'ont laissé presque indifférent. le quotidien de cette petite fille douée et sensible m'a semblé, alternativement, riche et un peu fastidieux. Mais ça valait le coup de tout lire; l'écriture de Nathalie Sarraute me parait assez agréable. de plus, l'époque décrite – qui finit presque quand la première guerre mondiale commence – est particulièrement intéressante, surtout dans le milieu cosmopolite où vivait l'héroïne.

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Tropismes

C'est bien écrit, incontestablement. Mais au-delà du plaisir qu'a pu ressentir l'auteur à manier un lexique riche, à faire de belles phrases, de courts chapitres, comme des instants de vie, que reste-t-il ?

J'ai voulu le lire pour m'intéresser au courant qu'on a appelé "nouveau roman". Mais dans le genre, franchement, ceux qui m'ont paru "porter" un genre original sont "Le voyeur" de Robbe-Grillet, et encore plus "La jalousie", du même R-G, et l'intriguant et envoûtant (trop long, j'ai sauté la moitié au milieu, mais j'y reviens de façon aléatoire par petites tranches, ce que je n'avais jamais fait pour aucun roman) "La modification", de Michel Butor.

Donc, pour revenir à "Tropismes", déception.

Je mets deux étoiles pour la qualité de la langue.



(Tristes tropismes ;-) )

(Les presque homonymes Tropiques de H. Miller sont un brin plus vivants !)
Lien : https://www.edilivre.com/app..
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Pour un oui ou pour un non

Je n'ai pas pour habitude de lire du théâtre et je ne suis pas forcément à l'aise avec ce genre littéraire (je préfère voir des pièces). Mais s'agissant d'une lecture scolaire pour mon cours de littérature française, je m'y suis collée... sans grand problème puisque la pièce est très courte et que son sujet m'intéressais.



Deux amis discutent : H1 reproche à H2 de s'être éloigné et ce dernier lui avoue qu'il n'a pas apprécié une phrase qu'H1 lui a dite. H2 a la réputation de rompre ses relations sans raison, ce dont H1 lui fait part.



Ce dialogue compose la pièce et, quoique surprenant, c'était chouette à lire. En effet, la structure du texte est ici très importante, notamment avec l'utilisation récurrente de points de suspension. Les subtilités du langage sont, en quelques sortes, décortiquées. L'autrice a fait un travail intéressant avec ce texte.



Même si j'ai aimé lire cette pièce, la lecture a été parfois déroutante parce que presque absurde, mais j'ai bien aimé l'idée et j'aimerais, à l'occasion, la voir jouée !
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Enfance

Enfance de Nathalie Sarraute m’avait été conseillé par ma prof de français au lycée l’année du bac et ce n’est que quelques années après que je l’ai lu. J’avais toujours eu un a priori négatif envers les autobiographies : le genre, tel que mis en avant, concernait principalement des politiciens et des candidats de télé-réalité qui auraient soi-disant le temps et le talent pour écrire leurs mémoires ! Outre le manque d’intérêt à les lire, le biais du point de vue et l’impossibilité d’être aussi exhaustif que le demande une autobiographie suffisaient à rendre ce genre contestable et factice. En bref, dans mon idée, c’étaient des livres d’opportunité qui ne méritaient même pas le temps passé à les lire. Et puis, Enfance. Nathalie Sarraute y raconte son enfance comme moi-même je me souviens de la mienne : parcellaire, biaisée par les récits qu’en fait ma famille et souvent ce qu’il en reste est inconséquent. Une révélation qui m’a réconciliée avec le genre.
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Vous les entendez ?

Ne me demandez pas de vous résumer le livre, de vous expliquer quoi que ce soit, je n'ai toujours pas compris moi même. Je ne sais pas du tout ce que j'ai lu. Des suites de mots, même pas des phrases. Je n'exagère pas je vous jure, il y a une multitude de début de phrases... Sans suite. Rien n'est dit, tout est tellement suggéré que je n'ai littéralement rien compris.

J'ai refermé la dernière page en me demandant ce que je faisais là.

Voilà, c'était une chronique hautement professionnelle 😂. Maintenant si vous l'avez déjà lu, je veux bien un résumé du coup 🤣.
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Au bonheur de lire : Les plaisirs de la lec..

Je sors de cette lecture, brève et agréable avec une folle envie de lire Comme un roman de Daniel Pennac et la résolution, bien plus courageuse, de mettre dans ma pile à lire À rebours de Joris-Karl Huysmans.

Dans cette compilation de textes autour de la lecture et des livres, chaque fragment se lit avec plaisir, mais l'ensemble manque un peu d'ambition je trouve. Il y a de la part de l'éditeur une intention vague de regrouper les extraits en trois parties, non nommées mais désignées par des courtes citations. J'ai de loin préféré la dernière, tout comme j'ai « nimbé de marqueurs fluorescents » ce passage de Daniel Pennac : « Il n'y a pas si longtemps, j'ai vu de mes yeux vu une lectrice jeter un énorme roman par la fenêtre d'une voiture roulant à vive allure : c'était de l'avoir payé si cher, sur la foi de critiques compétents, et d'en être tellement déçue. Le grand-père du romancier Tonino Benacquista, lui, est allé jusqu'à fumer Platon ! Prisonnier de guerre quelque part en Albanie, un reste de tabac au fond de sa poche, un exemplaire du Cratyle (va savoir ce qu'il fichait là ?), une allumette… et craque ! une nouvelle façon de dialoguer avec Socrate… par signaux de fumée. »

Je ne jette jamais les livres, car je me fie à babelio et que je ne suis ainsi presque jamais déçue. Pour ce qui est de fumer j'ai heureusement arrêté il y a longtemps. Ma drogue quotidienne reste la lecture.

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Entre la vie et la mort

Nathalie Sarraute a vraiment un style unique. Chantre de l'introspection elle s'attaque à la création littéraire avec "Entre la vie et la mort". Ces deux mots sont essentiels pour elle car l'écrivain est concerné par tout ce qui se passe entre la vie et la mort comme tout un chacun.

Il faut se laisser aller pour lire ce texte hors norme et parfois difficile à comprendre parce que les personnages sont anonymes.

Je ne me suis pas ennuyée un instant même si certains passages m'ont échappé. J'ai été bercée par les mots et en ce sens c'est une prouesse. Il faut dire que j'ai écouté la version audio lu par Nathalie Sarraute elle-même.

J'ai aimé la façon dont elle décrit la relation entre l'écrivain et les mots, comme un sculpteur avec la matière, l'attraction, le rayonnement entre les mots qui s'appellent, se donnent rendez-vous, se cherchent comme les jeux de mots évoqués par le bruit du train.

Il y a aussi des passages sur l'enfance, la famille, la réaction du père quand son fils lui annonce qu'il est publié, la description du monde des écrivains, comment se fait la genèse de l'oeuvre littéraire.

Il y a une quantité incroyable de points de suspension et c'est comme si les mots étaient des êtres vivants... il faut dire que lorsqu'on lit ce livre il ne faut pas être trop fatigué mais au final on a l'impression d'être plus intelligent.





Challenge Riquiqui 2021

Challenge XXème siècle 2021

Challenge ABC 2021-2022
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Pour un oui ou pour un non

Amitié, à quoi tiens tu?

A des mots?

Peut être, mais surtout à des sous entendus, des silences, des intonations. Cette pièce de Nathalie Sarraute est dédiée à leur pouvoir de construction ou de déconstruction.

Et de fait, conçue pour la radio, il faut l'écouter: les deux hommes ne sont pas présentés (pas même un nom) , leur contexte non plus. Rien pour l'auteure ne doit détourner notre attention aux dialogues, qui seule permettra de débusquer l'implicite, les dissonances qui se cachent derrière ou entre les mots.



Partant d'un "c'est bien...çà" (se sont les trois points de suspensions qui sont importants, le ton condescendant, ... qui ruinent le "c'est bien"), H1 et H2 vont pousser plus loin l'analyse de leur amitié, à tour de rôle.

Dans cette exploration, Nathalie Sarraute suggère un flirt de l'amitié avec l'amour, au sens de la recherche commune de la satisfaction d'un besoin d'admiration réciproque, de partage de moments ensemble, par exemple.

Mais surtout, les dialogues font émerger inexorablement la fragilité des bases sur lesquelles sont finalement construite cette amitié. L'une de ces fragilités est l'oubli volontaire (?) d'épisodes pénibles, que l'analyse fait resurgir. Une autre réside dans les différences de vie, qui seraient probablement surmontables si ne s'y glissaient pas, entre les mots, envie, jalousie, voire manque de respect. Tout cela crée une glissade dangereuse vers la rupture de cette amitié, alors même que chacun des deux personnages aspire à partager et/ou à comprendre, à participer au monde de l'autre.



Si je me hasarde au delà du texte de Sarraute, faut-il laisser ce pouvoir des silences condamner une amitié possible et pressentie, ... et redonner du pouvoir aux mots...?
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