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Critiques de Natsuo Kirino (156)
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Disparitions

Un très bon livre mêlé de nostalgie et de mystère... Presque un polar, l'atmosphère qui s'en dégage s'imprègnera longtemps en vous...
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Disparitions

» « Dernier autocar ». Plus elle lisait ces mots, plus se consolidait sa résolution de partir de chez elle, et de ne jamais y revenir. Pourtant ces deux mots n’étaient pas dénués de tristesse et la perspective de ne plus revoir son village natal la déprimait. Elle voulait partir mais elle avait peur. Serait-elle capable d’un acte aussi téméraire? »



Kasumi, lorsqu’elle était adolescente, a fugué de son village. Elle a quitté sa famille et ce village où elle n’entrevoyait aucun avenir pour aller se fixer à Tokyo. Maintenant, elle a la trentaine, mariée à Michihiro et mère de deux enfants. Elle entretient une relation adultère avec Ishiyama, un client de son mari, lui-même marié. Lors d’un séjour dans la maison de campagne du couple Ishiyama, dans une drôle d’ambiance, lorsque Kasumi se réveille un matin, c’est pour constater la disparition de Yuka, sa fille ainée..

Toutes les recherches demeurent vaines et l’enfant n’est pas retrouvée.



La disparition de Yuka ramène Kasumi à sa propre disparition, volontaire, bien des années avant. Alors que peu à peu, les services de police abandonnent les recherches, elle s’obstine, et ne veut pas tirer un trait sur la disparition de son enfant. Son obsession fait éclater le monde autour d’elle, son amant la quitte, son mari prend ses distances pour se consacrer à Risa, la jeune sœur de la disparue.



L’auteur ne donne aucune information sur le mystère entourant la disparition de Yuka ; C’est au lecteur, comme un détective, de se forger sa propre opinion, avec les rares éléments qui lui sont fournis. D’ailleurs, il nous en sera proposé au moins trois explications différentes.



Au bout de quatre ans, suite à une émission de télévision, Utsumi , un jeune flic, en phase terminale de cancer, vient lui proposer son aide pour retrouver sa fille. Et entre ces deux êtres environnés par la mort va se nouer une curieuse relation, Kasumi au départ méfiante, ensuite prise de pitié pour Utsumi mourant, et va évoluer vers une confiance mutuelle, et quelque chose qui pourrait ressembler à de l’amour, tout du moins une sorte d’attachement.



La disparition de Yuka, point de départ de l’intrigue, va vite passer au second plan et servir de prétexte à illustrer le comportement des différents protagonistes de l’histoire, chacun réagissant différemment à la situation présente. C’est l’occasion de tracer le portrait psychologique des personnages impliqués dans l’histoire, axée sur l’improbable couple que forment Kasumi et Utsumi, le flic, et à un degré moindre Ishiyama et Michihiro.



Ce roman à tort selon moi, catalogué comme thriller est plutôt un portrait psychologique complexe d’une femme et de ses névroses. Kasumi, magnifique personnage féminin dans le Japon contemporain, avec ses obsessions, ses faiblesses, mais également la force de sa conviction qui la pousse à avancer, mais on a toujours l’impression qu’elle fuit quelque chose : son enfance, son mari, la réalité de la mort possible de Yuka. Cette femme qui trouve en Utsumi une sorte de révélateur de ses pêchés passés, l’ abandon du domicile familial, sa relation adultère et son désir inavoué d’abandonner ses enfants pour vivre avec Ishiyama.



Utsumi, lui, qui sent venir sa mort prochaine et s’affaiblit de jour en jour, prend cette recherche comme un dernier défi lancé à son intelligence. Il est intéressant de voir le chemin parcouru par ces deux âmes, si différentes, et pourtant si semblables par certains côtés, dans le voyage qui ramène Kasumi vers ses origines.



« Ce doit être dur de savoir que l’on va mourir. C’est sûrement effrayant et vous devez vous sentir bien seul. Vous n’avez pas mérité ça, personne ne le sait aussi bien que vous. Mais, je vous l’ai déjà dit, vous êtes enviable aussi. Ishiyama est parti en me laissant et, vous aussi, vous allez mourir en me laissant. Je vais peut-être finir ma vie seule au milieu de ce cauchemar. »



L’écriture est fluide et maintient le lecteur dans un état de tension permanent, malgré un rythme assez lent, qui se ralentit encore vers la fin du livre, avant que les 5 dernières pages nous réveillent tout à fait.



L’auteur aborde toutes les facettes des relations humaines, dans toute leur complexité et leurs paradoxes. Natsuo Kirino explore avec maîtrise les profondeurs de l’âme humaine et, en cela ce roman est une véritable réussite.
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Disparitions

La découverte d’un ouvrage passe d’abord par la couverture. Elle peut donner une indication du ton de l’histoire : léger, drôle, sombre, dramatique… Lorsqu’il y est écrit la mention "thriller", on est en droit de s’attendre à un thriller.



Vient ensuite la lecture de la quatrième de couverture. Elle doit donner envie de lire le roman sans trop en dire. Dans le cas de Disparitions, le résumé nous apprend qu’une petite fille a disparu sur l’île d’Hokkaïdo. Le corps de l’enfant, étranglée, est retrouvé dans l’océan.



J’ai déjà lu des quatrièmes de couverture mal faites, où la moitié de l’intrigue est révélée ou qui encensent un style qui n’est finalement que banal. Maladresse, question de point de vue… Mais une quatrième de couverture mensongère, c’est du jamais vu. Je ne sais pas qui a écrit ce résumé mais cette personne n’a jamais dû lire le livre, car la petite fille n’a JAMAIS été retrouvée Ni à la page 10, ni à la page 100, ni à la page 543. Vous vous attendiez à un thriller avec pour point central la traque du meurtrier ? Raté.



Voici de quoi parle véritablement le roman : d’êtres qui vivent autour de la disparition de la petite Yuko. Sa mère, Kasumi, a fugué de son village d’Hokkaïdo lorsqu’elle était jeune. Elle rêvait de faire des études à la ville, à Tokyo mais ses parents ne voulaient pas la laisser partir. Kasumi est à présent mariée, avec deux enfants. Et un amant. Qui est aussi une relation de travail de son mari.



Ce roman tourne autour du quatuor formé par les deux couples, liés par le travail et l’adultère. Lorsque Yuko disparait, les relations respectives entre chacun vont être bouleversées. Kasumi, effondrée, consacrera des années à la recherche de Yuko, quitte à délaisser sa benjamine. Son mari essaiera de tourner la page. L’amant se sent fautif car la petite a disparu près de sa maison de vacances. Il connaîtra le destin le plus inattendu avec un changement de vie radical.



D’autres personnages auront leur importance, ceux qui se trouvaient près des lieux de la disparition. Un village avec une poignée de maisons et des habitants aux mœurs atypiques.



Disparitions est un roman au rythme très lent, dans lequel on observe les comportements de chacun, leurs réactions face aux épreuves, leurs cheminements de vie quelques années après le drame. C’est très lent, oui. Et pourtant passionnant, le lecteur est pris dans la vie de ces personnages, qui ne sont pas forcément attachants mais qu’on a envie de suivre. Les descriptions sont très précises, très visuelles et sensorielles.



En définitive, il faut aborder ce roman sans se fier à la couverture. Il est captivant, très beau, bien construit, onirique parfois, palpable, foisonnant, émouvant, éblouissant… Mais ce n’est certainement pas un thriller.
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Disparitions

Un ouvrage bien mené sur une disparition, beaucoup de subtilité.
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Disparitions

J’aime toujours autant les écrits de cette auteure. Je pense même que « Disparitions » renoue dans le même genre que « Out » au niveau de la narration.



Bien sûr, on retrouve le style de Natsuo Kirino. Elle mêle présent, passé et rêve. Elle intrigue à nous en faire perdre la tête.



Ici, nous suivons Kasumi, mariée, mère de deux petites filles et son amant qui les invite dans sa maison de campagne à Hokkaido pour qu’ils puissent plus facilement passer du bon temps ensemble, tout en se cachant de leur conjoint respectif.



Malheureusement, un matin, Yuka, la fille de Kasumi disparaît et c’est une descente en enfer pour chacun des protagonistes du livre qui va avoir sa vie bouleversé par cette disparition.



C’est au bout de 4 ans que Kasumi rencontre un policier, proche de la mort, Utsumi qui décide de l’aider dans son investigation.



Kirino nous fait balader d’une idée à l’autre, en histoire de fond, ce mystère de l’enfant disparu. Mais autours de ça, le livre s’intéresse aux relations des protagonistes, celle de Kasumi et d’Utsumi entre autres. Relation étrange, évoluant vers un semblant d’amour mais surtout qui donne à Kasumi l’opportunité de voir plus loin son passé et ses questions incessantes. De se regarder en face.



Je pense qu’avec Out, Disparitions fait partie des meilleurs romans de l’auteure ! C’est bouleversant, un bon thriller, jusqu’à la fin, on ne se doute de rien, très bien écrit, Natsuo Kirino pousse la psychologie de chacun pour s’entremêler au fil de l’histoire.


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Disparitions

Une fillette de 5 ans disparait un beau matin d'été à proximité du lac Shikotsu dans l'île d'Hokkaido et malgré les recherches menées dans ce secteur paisible, l'enfant ne sera jamais retrouvée.

Partant de ce fait divers, Natsuo Kirino livre à son lecteur un somptueux roman psychologique qui décrit avec une précision clinique les répercussions du drame dans la vie de tous ceux qui étaient présents ce jour-là.

La mère de l'enfant Kasumi, jeune femme déterminée, n'a pas hésité à quitter définitivement sa famille pour tenter sa chance à Tokyo alors qu'elle sortait à peine de l'adolescence. Aujourd'hui, mariée et mère de deux fillettes, elle est insatisfaite de la vie qu'elle mène et trouve une échappatoire dans une liaison adultérine avec l'homme qui a invité toute sa famille dans sa maison de vacances, Ishiyama.

Celui-ci brave le danger représenté par son épouse fidèle et ses deux enfants pour vivre des moments torrides avec son amante dont l'époux fait preuve d'un tragique aveuglement.

L'un ou l'autre des conjoints bafoués serait-il à l'origine de la disparition, utilisant ce moyen de pression par vengeance ? Ou plutôt l'un des résidents de la propriété, peut-être cet homme à tout faire Mizuchima au passé glauque, sur lequel des rumeurs de pédophilie ont pesé ? Mais chacun bénéficie d'un solide alibi et le temps passe jusqu'à ce que les couples se délitent et que Kazumi sombre dans le désespoir.

Elle trouvera un appui en la personne d'Utsumi, ancien policier sur le point de mourir d'un cancer qui consacrera ses dernières forces à l'aider dans une quête impossible.

Le parcours des personnages avant et après le drame, est exposé avec une intensité et une justesse psychologique qui font de ce roman, non pas un thriller, mais une étude quasi clinique de leurs comportements, ce qui les rend proches au lecteur et particulièrement émouvants car rien n'est épargné dans la description de leurs travers et de leurs faiblesses.

Le thème de la disparition est décliné tout au long du livre, celle de la fille qui veut s'émanciper, celle de l'enfant qui disparait, celle de l'homme qui rompt avec les siens pour leur cacher un côté peu reluisant de sa personnalité, celle enfin de celui que la mort emporte.

L'ambiguïté soigneusement entretenue sur le sort de la fillette disparue s'inscrit parfaitement dans la tonalité de ce roman sombre sur lequel plane l'ombre du désespoir.

Récompensé par le prestigieux prix littéraire Naoki, ce roman présente une facette nouvelle de l'auteur plus connue en Europe pour son thriller "Out" qui fait réellement frissonner et happe le lecteur de bout en bout. Ici , c'est plutôt une petite musique mélancolique qui vous poursuit et vous conduit à réfléchir aux conséquences des choix de vie et à l'inéluctabilité de la mort. Pas forcément réjouissant, mais une belle lecture .
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Disparitions

Un roman particulier qui risque de dérouter les amateurs de polars traditionnels. En effet, l’auteure a choisi de mettre moins l’accent sur l’enquête que sur la description des différents protagonistes de son histoire et sur l’impacte de la disparition de la fillette sur leur quotidien. Un évènement qui les percute de plein fouet et qui finit par chambouler et anéantir leurs certitudes et leurs habitudes laissant place à une culpabilité qui s’infiltre insidieusement dans leurs existences, au déni qui les renferme sur eux-mêmes et les mènent aux portes de la folie, à une envie furieuse de prendre le large au regard condescendant et fuyant des autres qui ne les comprennent plus. A l’aide d’une atmosphère très travaillée, l’angoisse est là, comme une chape de plomb, qui se manifeste sous les traits de petits épisodes d’apparence anodine qui finissent pourtant, par être lourd de sens à force de paranoïas et de non dits, qui se manifeste également dans la description de paysage morne et sinistre. Fuite, culpabilité, liberté, exaltation, fantasme, frustration et souffrance autant de thèmes abordés par ce roman policier très riche et plutôt original
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Disparitions

Première incursion chez Kirino Natsuo avec Disparitions. L'occasion aussi de lire un roman dont une partie de l'action se passe dans l'île septentrionale de Hokkaidô.



Yuka, cinq ans, disparaît alors qu'elle, sa soeur et ses parents passent quelques jours de vacances dans la maison secondaire des Ishiyama, des amis. Un article révèle tout cela d'entrée de jeu. Les personnes présentes dans ce lotissement, peu nombreuses au demeurant, ont toutes un alibi. Sis à l'orée de la forêt en montagne, une voiture ne serait pas passée inaperçue. Or, rien. Pas un indice, pas de corps retrouvé  (à se demander si la personne chargée du résumé en quatrième de couverture a lu le même livre, soit dit en passant). Enlèvement? Disparition volontaire? Accident? La fillette semble volatilisée. Ou, pour reprendre une expression issue  du folklore japonaise, enlevée par les dieux.



Si tout semble partir sur une intrigue entre roman noir et enquête policière, on se rend vite compte que le mystère Yuka sert à faire remonter à la surface le passé, les méandres psychologiques, les pulsions, les idées parfois mauvaises, etc, de chacun des protagonistes. Kirino Natsuo place sous une lumière crue et implacable la personnalité des gens. A commencer par la mère de l'enfant, Kasumi. Originaire d'un village de la côte ouest de Hokkaidô, elle a fugué dès ses 18 ans et l'obtention de son diplôme au lycée pour fuir à Tokyo, laissant ses parents aubergistes sans la moindre nouvelle, des années durant.



Après la disparition de sa fille, sa préférée, elle continue à chercher jusqu'à l'obsession. Quatre ans plus tard, secondée par un inspecteur de police qui vient de démissionner pour cause de cancer irrémissible, elle reprend sa quête en Hokkaidô. Au fil de la cohabitation de ces deux personnages que rien ne rapproche à la base, la quête va prendre une tournure inattendue.Au passage, Utsumi, qui sait ses jours comptés, donne à réfléchir sur la fin de vie, sur le rapport aux autres à ce moment-là.



Encore mieux qu'un thriller, l'auteure nous offre une véritable étude psychologique, où la disparition d'une fillette finit par mettre bas les masques. Le titre met bien Disparitions au pluriel; plus que des personnes, ce dont les faux semblants qui disparaissent à mesure des chapitres.

Surprenant, déroutant, violent dans les sentiments, le roman met à mal les intuitions et déductions des lecteurs. J'en ai formé des hypothèses au-travers des miettes que Kirino Natsuo abandonnait avec parcimonie. J'ai eu zéro sur toute la ligne et c'est tant mieux, d'une certaine façon.

La façon d'écrire et de construire sa narration m'intrigue fortement et j'ai déjà repéré quelques titres qui me tentent énormément. Mata ne, Kirinosan!
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Disparitions

Très beau livre, complet et complexe à la fois, qui à la façon nippone nous laissera un peu béat devant la fin. Grandiose.
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Disparitions

Premier livre que je lis de cet auteur. Ce livre tient plus de l'analyse psychologique que du polar classique. Pourtant tous les ingrédients sont là!

J'ai eu un peu de mal avec certaines longueurs, le rythme de l'écriture impose une certaine lenteur.

Peut être faut il que je tente une autre oeuvre de cet auteur..
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Disparitions

Voilà quelques années que je n’avais pas lu un roman de Natsuo Kirino, qui est l’une des auteurs japonaises de thriller les plus doués de sa génération (si, si ! je vous assure). Ses personnages sont toujours des êtres vils, ambitieux, brisés et la dame sait rendre à merveille une ambiance étouffante et angoissante en jouant sur l’aspect psychologique de ses intrigues. La réédition de Disparitions chez Points était pour moi l’occasion rêvée de me replonger dans un de ces Kirino’s brain games. Si le roman n’est pas tout récent (1999 déjà), on retrouve la patte de l’auteur, qui, si elle ne versait pas cette fois-ci dans le glauque, maitrise déjà son suspense avec doigté. ..



... la suite sur mon blog !
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Disparitions

Ceci n'est pas un thriller........

Et pourtant tous les ingrédients y sont présents : la disparition de la petite Yuka 5 ans, lors d'un week-end chez des amis de ses parents dans l'île d'Hokkaido, des personnages inquiétants des mobiles, des situations ambigües entre couples adultères,,,

Mais Disparitions de Natsuo Kirino, à mes yeux s'apparente plus à une grande étude psychologique des protagonistes, Natsuo Kirino, fouille dans leur passé, dans leur présent voire leur avenir pour mieux disséquer les relations qu'ils entretiennent.

Disparitions, ce titre pour moi s'interprète comme la disparitions de ces relations, qui vont imploser ou exploser à la suite de la disparition de la petite fille.

J'avais adoré Out de Natsuo Kirino; avec Disparitions je suis restée un peu sur ma faim, j'ai trouvé des longueurs dues à la mise en place des différents personnages et à une enquête policière qui est reléguée au deuxième plan.

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Disparitions

Bien qu’estampillé "thriller", "Disparitions" est davantage un roman psychologique qu’à suspense. Et j’ai aimé le fait d’être surprise par les chemins inattendus que Nastuo Kirino fait prendre à son intrigue, dont l’ossature est finalement minimale : lors d’un séjour des Morikawi dans la résidence secondaire que Yôhei Ishiyama, leur hôte, a acquise entre autres pour y abriter ses amours clandestines avec Kasumi Morikawi, leur fille aînée Yuka, cinq ans, disparaît inexplicablement. Il a suffi de cinq minutes d’inattention pour que l’enfant, littéralement, se volatilise. Aucun véhicule n’aurait pu passer inaperçu des rares habitants de ce lotissement isolé en pleine montagne ; or, personne n’a rien vu, rien entendu. Et malgré les recherches, la fillette reste introuvable (et ne vous fiez pas à la quatrième de couverture qui indique, à tort, que son cadavre est repêché dans l’océan, …).

Avant le drame, le roman s’attarde sur la passion dévorante qui unit Kasumi à Ishiyama, tous deux mariés et parents de deux enfants, dont la liaison est arrivée à un point de bascule, le couple s’apprêtant à franchir le pas d’une séparation avec leurs conjoints respectifs, projet que rompt brutalement la disparition de la fille de Kasumi. A renforts d’incursions dans le passé de cette dernière, la première partie du roman est aussi l’occasion de faire connaissance avec celle qui en est le personnage central. Une héroïne complexe, auréolée d’une part de mystère, elle-même au cœur d’une autre disparition, celle-ci volontaire. A dix-huit ans, Kasumi a fugué, fuyant son morne petit village de l’île d’Hokkaïdo, rejetant ses origines modestes et villageoises pour le rêve d’une vie citadine de richesse, de désinvolture et d’élégance. Elle a alors définitivement rompu tout lien avec ses parents, refusant même de prendre de leurs nouvelles, de crainte d’être retrouvée. La vie à Tokyo n’a toutefois pas répondu à ses attentes : bien qu’à peu près confortable, elle est loin du pétillement qu’elle imaginait. Mais Kasumi a gardé cette détermination et cette aura énigmatique qui l’a toujours rendue différente, cette part d’insondable mystère qui fait que son amant la compare à un animal sauvage qu’on peut éventuellement approcher et séduire, mais jamais vraiment comprendre.



A partir du drame, survenu dans la région d’où Kasumi est originaire, coïncidence qui la perturbe, nous suivons la dérive de cette mère rongée par la culpabilité (n’était-elle pas prête à abandonner ses filles pour vivre avec son amant ?), incapable de faire son deuil. Quatre ans après la disparition irrésolue de Yuka, elle continue d’entretenir un espoir insensé, se livrant à chaque date anniversaire du drame à de pathétiques recherches, s’enfermant dans une obsession tyrannique et morbide aux dépens du reste de sa vie et de ses proches, notamment de sa deuxième fille, réduite au rôle de sœur de la disparue.



Sa rencontre avec un policier qu’une très grave maladie à l’issue proche et fatale a contraint à quitter ses fonctions est à l’origine d’un improbable duo que nous suivons dans la seconde partie du roman. Utsumi est un cynique à l’ambition dévorante, un flagorneur dénué de tout principe, qui combattait le crime non par conviction ou par sens de la justice, mais pour en tirer profit, se faire valoir. Un reportage télévisé l’a incité à consacrer ses derniers mois à la recherche de Yuka, mais ses motivations sont confuses, et obscures. On devine que trouver un suspect ou la fillette ne l’intéresse pas tant que de percer, comme l’on se distraie en cherchant à résoudre une énigme, le secret que semble abriter Kasumi. Cette dernière n’est d’ailleurs pas plus certaine non plus des raisons qui lui font accepter la présence d’Utsumi, dont la perspective de la mort proche la fascine. Ces deux -là n’ont a priori rien en commun, ni aucune compréhension à attendre l’un de l’autre. Chacun est replié sur ses plaies, focalisé sur ses propres motivations. Ce qui les réunit est finalement ce qui les distingue des autres, un rapport au temps que les tragédies qu’ils ont subies ont déterminé, Kasumi dans une sorte d’éternel et cauchemardesque présent, celui de la disparition, qui a bloqué l’horloge dont la parentalité impulse le rythme, et Utsumi pris dans un compte à rebours inéluctable, mais comme marquant un temps d’arrêt face à l’invincible réalité de sa fin prochaine.



Un roman riche et prenant, qui décortique les répercussions dévastatrices de la perte, et qui ne doit pas tant sa dimension énigmatique à une intrigue policière quasi inexistante qu'aux mystères qui se nichent dans la complexité et la singularité des êtres.




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Intrusion

Apparté :

Ce nom de Natsuo Kirino ne me disait rien du tout... oui j'ai déjà avoué par ici un léger problème avec les noms et prénoms de certains pays: polonais, scandinave, mais aussi japonais. Et pourtant, avant de démarrer ma lecture (oui j'épluche tout ) je vois en 1ère page, en tout petit en bas : Titre original : In. 1er chapitre, une note de la traductrice sur l'appellation de tous les chapitres de ce roman qui commence tous par "In" et qui dit que c'est fait exprès pour faire le pendant à un des romans précédents de l'auteur: Out.

Alors que je n'étais pas franchement emballée par ce résumé, mon coeur a été ragaillardi ! Out, je l'avais lu il y a 4 ou 5 ans, et j'avais plutôt bien aimé ce vrai polar à la trame très sombre.

Et aujourd'hui le jury Seuil Policiers me demande de chroniquer ce Intrusion...



Alors mon avis sur In :

Je ne comprends pas le choix de l'éditeur de publier ce livre sous l'appellation Policier. On a à faire avec un roman philosophique sur l'amour et la haine, la mort. Et autant le dire tout de suite, pas franchement ma tasse de thé. Pour tout avouer, je me suis franchement ennuyée...



Heureusement l'écriture de Natsuo Kirino est agréable, fluide, même si transparaît très souvent la rigidité typiquement japonaise. La retenue dans les dialogues, ils pensent certaines choses mais ne le disent pas, cela ne serait pas correct !



Tamaki Suzuki est écrivain, elle écrit un livre, "Innasouvi" qu'elle publie sous forme de feuilleton dans une revue. Ce roman cherche à expliquer la suppression de l'amour, un peu comme si elle voulait comprendre sa propre histoire d'amour qu'elle a vécu avec Seiji, son éditeur. Tous deux mariés, des enfants, ce double adultère n'a pas survécu et son explosion a forcément causé beaucoup de dégâts de chaque côté. La trame de son livre est l'étude du grand roman à succès, Innocent, de Mikio Midorikawa aujourd'hui décédé.

Roman autobiographique, Mikio se met en scène et déballe de façon bien égoïste la période de sa vie où son couple et ses enfants en bas ages sont bousculés par la découverte de sa liaison avec une autre femme : O.

On va lire ainsi trois romans en un : celui de Tamaki, beaucoup de passages de celui de Mikio, et l'ensemble qui constitue celui de Natsuo...

Et Tamaki, engluée dans les débris de sa relation avec Seiji va faire une obsession sur cette O. Elle veut absolument découvrir l'identité d'O. et elle va donc interviewer plusieurs femmes, maintenant bien âgées, susceptibles d'être O.



Le côté philosophique de l'analyse de Natsuo Kirino m'a, euh... saoûlé. Un petit exemple, je l'ai choisi court, je suis sympa avec vous hein !

Extrait page 201

Après avoir dit cela, elle se rendit compte que l'art du roman consistait à rassembler tous les inconscients et à leur offrir l'axe temporel et la réalité d'une intrigue pour restructurer un inconscient global.

Argh !



La seule chose qui m'a plu dans ce roman, c'est que l'on suit un écrivain et Natsuo Kirino au travers de cette Tamaki nous fait part de ses réflexions vis à vis de nous lecteurs. En voici un exemple :

Extrait page 159. Le contexte: Tamaki interviewe une vieille dame qui lui dit qu'elle a lu un de ses romans et que celui-ci l'a énervé...

Tamaki écoutait toujours en silence, mais elle se demandait si en tant que lectrice elle aurait osé exposer aussi brutalement son avis. Elle ne le ferait sans doute pas, parce qu'elle savait que, quoi que l'on puisse dire à un auteur, il ne change pas aussi facilement l'univers de ses oeuvres. Un auteur se fie uniquement à ce qu'il ressent. C'en est d'ailleurs effrayant.

En y regardant de plus près...c'est un peu ce que j'aurai dit à l'auteur ... Et du coup sa réponse me chagrine encore plus ! En plus, il y a quand même un sacré grand écart entre l'univers de Out et celui de Intrusion. Bref...



Dans l'ensemble, cette lecture m'a été pénible. Les atermoiements constants de Tamaki sur son amour fini, ses questionnements sur la réalité en définitive de cet amour, du côté égoïste de celui-ci. Tantôt elle en accuse Seiji, tantôt elle, cela n'en finit pas cette recherche du moment où il y a eu véritablement "suppression de l'amour"... et ce n'est pas son enquête sur O. qui va arranger les choses.

C'est le quatrième livre que je lis pour le jury Seuil Policiers. Bilan : trois déceptions. Je dois en recevoir un autre prochainement...j'aviserai à ce moment là si je poursuis "l'aventure".



Livre lu pour Babélio et le jury Seuil Policiers




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Intrusion

« Intrusion » narre la quête obsessionnelle d’une jeune écrivain, Tamaki, pour O., la maîtresse du célèbre auteur Mikio Midorikawa , décrite dans son roman scandaleux, et donc bien nommé, « Innocent ». Tamaki souhaite en effet faire d’O. le personnage de son propre roman, « Inassouvi ». A-t-elle réellement existé, cette femme sensuelle, extravagante et élégante à la belle robe jaune ? C’est ce que Tamaki va tenter de déterminer tout au long du roman en rencontrant plusieurs personnes ayant bien connu Mikio Midorikawa.



Pourquoi un tel intérêt de la part de Tamaki ? Plusieurs raisons l’expliquent.

Le désir tout d’abord d’écrire sur la manière dont l’écriture, ou la réécriture, d’une histoire d’amour peut éteindre tout sentiment : « Réfléchir au sujet de la "suppression de l'amour", ce n'était absolument rien d'autre que l'"obsession" d'atteindre l'extrémité de l'amour ».

Cette obsession de la fin d’amour et de sa suppression est d’ailleurs une expérience que Tamaki a vécu avec Seiji, son éditeur, et dont elle souhaite témoigner dans « Inassouvi ». Après des années de passion qui leur a laissé des marques, personnelles puisque tous deux étaient mariés, professionnelles puisque Seiji a connu un déclassement sans ma maison d’édition lorsque leur relation s’est ébruitée, Tamaki a décidé de mettre brutalement fin à une relation qui s’effilochait et ne menait plus à rien, sans toutefois réussir à l’oublier.

La recherche d’O. et les réminiscences de son amour passé aident ainsi Tamaki à terminer l’écriture de son roman.



J’avais précédemment lu de Natsuo Kirino « Disparitions », un excellent polar. J’ai donc attaqué « Intrusion » avec enthousiasme. Si ce roman ne m’a pas totalement déplu, je partage la surprise des Babéliotes ayant précédemment posté une critique sur l’ouvrage : « Intrusion » n’est pas un polar ! C’est un roman sombre, désespéré, hanté par la perte d’un être aimé (comme « Disparitions » d’ailleurs), psychologique (les personnages féminins sont magnifiques, les masculin, comme Seiji ou Mikio Midorikawa, sont très négativement décrits), mais c’est tromper le lecteur que de le mettre dans une collection policière.



L’intrigue n’est pas bien épaisse par ailleurs, soit la recherche de l’identité d’une femme, dont l’histoire passionnelle fait écho à celle de Tamaki, laquelle s’identifie aussi à l’histoire d’« Innocent » de Mikio Midorikawa (qui met en scène, de manière plutôt scabreuse, les réactions de Chiyoko, la femme de Midorikawa, quand elle a appris l’adultère de son mari, un beau minable).

Je ne suis pas sûre non plus d’avoir compris l’intérêt de l’insertion de nombreux extraits d’« Innocent », et la fascination que le roman pouvait avoir sur Tamaki, tant ils m’ont paru désagréables, outranciers, et tant son auteur, Mikio Midorikawa, m’a paru macho, lâche, en un mot, nul.



« Intrusion » est donc un roman inégal, ses aspects réussis (quand il se concentre sur son héroïne et ses réflexions sur l’écriture d’un roman, sur l’immersion dans celui-ci jusqu’à ne plus distinguer la fiction de la réalité) ne parvenant pas à compenser une impression de flou, de mollesse dans la maîtrise de sa propre intrigue. Bref, une petite déception.
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Intrusion

Tout d'abord, il convient de dire que ce roman n'a que peu, très peu, à voir avec le genre "policier".

Ensuite, je le dis sans détour, il m'a paru bien ennuyeux !

Et pourtant, l'exercice au départ me semblait plein de promesse, à moi qui aime les jeux littéraires et la mise en abyme.

Tamaki Suzuki est écrivain. Le roman sur lequel elle travaille porte sur un de ses confrères, le célèbre Mikio Midorikawa, et essentiellement son récit en grande part autobiographique, "Innocent". A l'intérieur de ce récit apparaît O., maîtresse de Midorikawa à propos de laquelle le mystère reste entier. C'est ce voile que Tamaki va tenter de lever en se lançant dans un jeu de piste qui mettra en parallèle le vécu de Midorikawa et la relation de Tamaki avec Seiji Abé, son propre amant.

Ainsi, tout au long du roman, fiction et "réalité" vont se mêler et s'embrouiller, et les destins de chacun seront en quelque sorte mis dos à dos dans de curieux jeux de miroirs. Cette étrange construction, cette réflexion sur la littérature..., ce sont certainement les aspects les plus intéressants de ce roman. Malgré tout, l'ensemble prend très mal selon moi et se révèle long à suivre pour si peu de page pourtant.
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Intrusion

Présenté comme un policier, ce livre n'a rien d'une intrigue policière. Forcément, les amoureux du genre seront déçus !

L'intrigue est celle d'une écrivaine qui s'interroge sur l'amour, la passion, mais aussi le désamour... mettant en miroir son histoire personnelle et celle d'un écrivain dont elle a étudié l'autobiographie. Le traitement des sentiments est celui des romans japonais. Un peu froid. Et cela finit par ennuyer. Dommage.
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Intrusion

Tout d'abord, une petite remarque concernant cette collection "Seuil Policiers"...sur les quatre romans lus, un seul pour l'instant rentre pour moi (et pour la plupart des lecteurs à en lire leurs critiques) dans la catégorie policier. Car ici, pas de crime, de mobile, de coupable, de victime, de mode opératoire ou d'enquête policière. En soit, ça ne me gêne pas vraiment car je ne lis pas que des romans policiers...mais je trouve dommage d'étiqueter un tel roman "policier" car : soit les personnes voulant absolument lire un roman policier seront déçues, soit les personnes qui auraient pu être la cible de ce livre ne tomberont pas forcément dessus par hasard, soit, et je l'espère, ceux pensant lire un policier auront une bonne surprise.



Et pourtant, il y a (en)quête. On pourrait même dire quête de soi, enquête sur la séparation, quête du couple, enquête sur les sentiments, quête de la vérité, enquête sur la perte de l'être aimé...Pas vraiment des thèmes qui provoquent une petite étincelle et me donne envie d'en savoir plus.



Natsuo Kirino nous plonge dans une reflexion intellectuelle, la notre et celle de son personnage mais aussi dans un autre genre de reflexion. J'aime beaucoup la définition du Petit Larousse : "Reflexion : fait pour un corps de changer de direction après un choc avec un autre corps", car je trouve qu'elle reflète bien l'état d'esprit de Tamaki mais également le mien à la lecture de cet ouvrage. Il y a aussi un va et vient entre la réalité et la fiction ainsi qu'un jeux de mirroir ou plutôt une mise en abyme assez énorme.



Ce qui m'a le plus marqué d'ailleurs, c'est cette belle (mais fatiguante) mise en abyme : on navigue entre Intrusion (le roman), Inassouvi (celui qu'écrit Tamaki) et Innocent (celui qu'a écrit Midorikawa). La strucutre de certains chapitres m'a aussi pesée : le second chapitre par exemple, qui reprend l'interview d'un personnage, n'est constitué que de ses réponses, comme un monologue même si nous comprenons bien que Tamaki est en face.



Cet ouvrage ferait merveille en cours de littérature (ou de psycho)! le côté trop sophistiqué a émoussé mon intérêt au fil des pages. Pourtant, je ne me cantonne pas à un seul genre, j'aime différents styles, des choses légères, des choses profondes mais là, je n'ai pas accroché du tout. Dommage. Pas un roman pour moi.



Merci à Babelio et aux Editions du Seuil



Lu dans le cadre du Jury Policiers Seuil 2011

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Intrusion

Voilà je viens de finir Intrusion et comment dire, je suis assez désarçonné par ce livre. Il s'agit clairement d'un jeu de miroirs et de mise en abyme. Mais à vouloir bâtir un labyrinthe autour de son héroïne Tamaki, l'auteur nous a fait perdre le fil de son histoire et en démêlé l'écheveau est encore plus difficile que de suivre les illuminatis dans le pendule de Foucault.

Dommage, je préfère Out ou Monstrueux.
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Intrusion

Tamaki est une jeune romancière d'une trentaine d'années, qui a vécu une intense histoire d'amour avec son éditeur, Seiji. La fin de leur histoire fut douloureuse et Tamaki se plonge dans le travail, notamment pour écrire son nouveau roman, une enquête littéraire sur un auteur de best-sellers.



Natsuo Kirino, née en 1951 à Kanazawa, est l'auteur d'une dizaine de romans policiers littéraires qui l'ont fait remarquer comme un des talents les plus prometteurs de sa génération. "Intrusion" nous emmène sur les pas d'une jeune romancière menant une enquête littéraire au coeur du Tokyo d'aujourd'hui et qui va du même coup se retrouver elle même dans cette quête. Bref une belle mise en abîme à découvrir.
Lien : https://collectifpolar.com/
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