AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Natsuo Kirino (156)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Intrusion

Voilà je viens de finir Intrusion et comment dire, je suis assez désarçonné par ce livre. Il s'agit clairement d'un jeu de miroirs et de mise en abyme. Mais à vouloir bâtir un labyrinthe autour de son héroïne Tamaki, l'auteur nous a fait perdre le fil de son histoire et en démêlé l'écheveau est encore plus difficile que de suivre les illuminatis dans le pendule de Foucault.

Dommage, je préfère Out ou Monstrueux.
Commenter  J’apprécie          00
Intrusion

Apparté :

Ce nom de Natsuo Kirino ne me disait rien du tout... oui j'ai déjà avoué par ici un léger problème avec les noms et prénoms de certains pays: polonais, scandinave, mais aussi japonais. Et pourtant, avant de démarrer ma lecture (oui j'épluche tout ) je vois en 1ère page, en tout petit en bas : Titre original : In. 1er chapitre, une note de la traductrice sur l'appellation de tous les chapitres de ce roman qui commence tous par "In" et qui dit que c'est fait exprès pour faire le pendant à un des romans précédents de l'auteur: Out.

Alors que je n'étais pas franchement emballée par ce résumé, mon coeur a été ragaillardi ! Out, je l'avais lu il y a 4 ou 5 ans, et j'avais plutôt bien aimé ce vrai polar à la trame très sombre.

Et aujourd'hui le jury Seuil Policiers me demande de chroniquer ce Intrusion...



Alors mon avis sur In :

Je ne comprends pas le choix de l'éditeur de publier ce livre sous l'appellation Policier. On a à faire avec un roman philosophique sur l'amour et la haine, la mort. Et autant le dire tout de suite, pas franchement ma tasse de thé. Pour tout avouer, je me suis franchement ennuyée...



Heureusement l'écriture de Natsuo Kirino est agréable, fluide, même si transparaît très souvent la rigidité typiquement japonaise. La retenue dans les dialogues, ils pensent certaines choses mais ne le disent pas, cela ne serait pas correct !



Tamaki Suzuki est écrivain, elle écrit un livre, "Innasouvi" qu'elle publie sous forme de feuilleton dans une revue. Ce roman cherche à expliquer la suppression de l'amour, un peu comme si elle voulait comprendre sa propre histoire d'amour qu'elle a vécu avec Seiji, son éditeur. Tous deux mariés, des enfants, ce double adultère n'a pas survécu et son explosion a forcément causé beaucoup de dégâts de chaque côté. La trame de son livre est l'étude du grand roman à succès, Innocent, de Mikio Midorikawa aujourd'hui décédé.

Roman autobiographique, Mikio se met en scène et déballe de façon bien égoïste la période de sa vie où son couple et ses enfants en bas ages sont bousculés par la découverte de sa liaison avec une autre femme : O.

On va lire ainsi trois romans en un : celui de Tamaki, beaucoup de passages de celui de Mikio, et l'ensemble qui constitue celui de Natsuo...

Et Tamaki, engluée dans les débris de sa relation avec Seiji va faire une obsession sur cette O. Elle veut absolument découvrir l'identité d'O. et elle va donc interviewer plusieurs femmes, maintenant bien âgées, susceptibles d'être O.



Le côté philosophique de l'analyse de Natsuo Kirino m'a, euh... saoûlé. Un petit exemple, je l'ai choisi court, je suis sympa avec vous hein !

Extrait page 201

Après avoir dit cela, elle se rendit compte que l'art du roman consistait à rassembler tous les inconscients et à leur offrir l'axe temporel et la réalité d'une intrigue pour restructurer un inconscient global.

Argh !



La seule chose qui m'a plu dans ce roman, c'est que l'on suit un écrivain et Natsuo Kirino au travers de cette Tamaki nous fait part de ses réflexions vis à vis de nous lecteurs. En voici un exemple :

Extrait page 159. Le contexte: Tamaki interviewe une vieille dame qui lui dit qu'elle a lu un de ses romans et que celui-ci l'a énervé...

Tamaki écoutait toujours en silence, mais elle se demandait si en tant que lectrice elle aurait osé exposer aussi brutalement son avis. Elle ne le ferait sans doute pas, parce qu'elle savait que, quoi que l'on puisse dire à un auteur, il ne change pas aussi facilement l'univers de ses oeuvres. Un auteur se fie uniquement à ce qu'il ressent. C'en est d'ailleurs effrayant.

En y regardant de plus près...c'est un peu ce que j'aurai dit à l'auteur ... Et du coup sa réponse me chagrine encore plus ! En plus, il y a quand même un sacré grand écart entre l'univers de Out et celui de Intrusion. Bref...



Dans l'ensemble, cette lecture m'a été pénible. Les atermoiements constants de Tamaki sur son amour fini, ses questionnements sur la réalité en définitive de cet amour, du côté égoïste de celui-ci. Tantôt elle en accuse Seiji, tantôt elle, cela n'en finit pas cette recherche du moment où il y a eu véritablement "suppression de l'amour"... et ce n'est pas son enquête sur O. qui va arranger les choses.

C'est le quatrième livre que je lis pour le jury Seuil Policiers. Bilan : trois déceptions. Je dois en recevoir un autre prochainement...j'aviserai à ce moment là si je poursuis "l'aventure".



Livre lu pour Babélio et le jury Seuil Policiers




Lien : http://bookenstock.blogspot...
Commenter  J’apprécie          70
Intrusion

« Intrusion » narre la quête obsessionnelle d’une jeune écrivain, Tamaki, pour O., la maîtresse du célèbre auteur Mikio Midorikawa , décrite dans son roman scandaleux, et donc bien nommé, « Innocent ». Tamaki souhaite en effet faire d’O. le personnage de son propre roman, « Inassouvi ». A-t-elle réellement existé, cette femme sensuelle, extravagante et élégante à la belle robe jaune ? C’est ce que Tamaki va tenter de déterminer tout au long du roman en rencontrant plusieurs personnes ayant bien connu Mikio Midorikawa.



Pourquoi un tel intérêt de la part de Tamaki ? Plusieurs raisons l’expliquent.

Le désir tout d’abord d’écrire sur la manière dont l’écriture, ou la réécriture, d’une histoire d’amour peut éteindre tout sentiment : « Réfléchir au sujet de la "suppression de l'amour", ce n'était absolument rien d'autre que l'"obsession" d'atteindre l'extrémité de l'amour ».

Cette obsession de la fin d’amour et de sa suppression est d’ailleurs une expérience que Tamaki a vécu avec Seiji, son éditeur, et dont elle souhaite témoigner dans « Inassouvi ». Après des années de passion qui leur a laissé des marques, personnelles puisque tous deux étaient mariés, professionnelles puisque Seiji a connu un déclassement sans ma maison d’édition lorsque leur relation s’est ébruitée, Tamaki a décidé de mettre brutalement fin à une relation qui s’effilochait et ne menait plus à rien, sans toutefois réussir à l’oublier.

La recherche d’O. et les réminiscences de son amour passé aident ainsi Tamaki à terminer l’écriture de son roman.



J’avais précédemment lu de Natsuo Kirino « Disparitions », un excellent polar. J’ai donc attaqué « Intrusion » avec enthousiasme. Si ce roman ne m’a pas totalement déplu, je partage la surprise des Babéliotes ayant précédemment posté une critique sur l’ouvrage : « Intrusion » n’est pas un polar ! C’est un roman sombre, désespéré, hanté par la perte d’un être aimé (comme « Disparitions » d’ailleurs), psychologique (les personnages féminins sont magnifiques, les masculin, comme Seiji ou Mikio Midorikawa, sont très négativement décrits), mais c’est tromper le lecteur que de le mettre dans une collection policière.



L’intrigue n’est pas bien épaisse par ailleurs, soit la recherche de l’identité d’une femme, dont l’histoire passionnelle fait écho à celle de Tamaki, laquelle s’identifie aussi à l’histoire d’« Innocent » de Mikio Midorikawa (qui met en scène, de manière plutôt scabreuse, les réactions de Chiyoko, la femme de Midorikawa, quand elle a appris l’adultère de son mari, un beau minable).

Je ne suis pas sûre non plus d’avoir compris l’intérêt de l’insertion de nombreux extraits d’« Innocent », et la fascination que le roman pouvait avoir sur Tamaki, tant ils m’ont paru désagréables, outranciers, et tant son auteur, Mikio Midorikawa, m’a paru macho, lâche, en un mot, nul.



« Intrusion » est donc un roman inégal, ses aspects réussis (quand il se concentre sur son héroïne et ses réflexions sur l’écriture d’un roman, sur l’immersion dans celui-ci jusqu’à ne plus distinguer la fiction de la réalité) ne parvenant pas à compenser une impression de flou, de mollesse dans la maîtrise de sa propre intrigue. Bref, une petite déception.
Commenter  J’apprécie          230
Intrusion

Tout d'abord, il convient de dire que ce roman n'a que peu, très peu, à voir avec le genre "policier".

Ensuite, je le dis sans détour, il m'a paru bien ennuyeux !

Et pourtant, l'exercice au départ me semblait plein de promesse, à moi qui aime les jeux littéraires et la mise en abyme.

Tamaki Suzuki est écrivain. Le roman sur lequel elle travaille porte sur un de ses confrères, le célèbre Mikio Midorikawa, et essentiellement son récit en grande part autobiographique, "Innocent". A l'intérieur de ce récit apparaît O., maîtresse de Midorikawa à propos de laquelle le mystère reste entier. C'est ce voile que Tamaki va tenter de lever en se lançant dans un jeu de piste qui mettra en parallèle le vécu de Midorikawa et la relation de Tamaki avec Seiji Abé, son propre amant.

Ainsi, tout au long du roman, fiction et "réalité" vont se mêler et s'embrouiller, et les destins de chacun seront en quelque sorte mis dos à dos dans de curieux jeux de miroirs. Cette étrange construction, cette réflexion sur la littérature..., ce sont certainement les aspects les plus intéressants de ce roman. Malgré tout, l'ensemble prend très mal selon moi et se révèle long à suivre pour si peu de page pourtant.
Commenter  J’apprécie          20
Intrusion

Présenté comme un policier, ce livre n'a rien d'une intrigue policière. Forcément, les amoureux du genre seront déçus !

L'intrigue est celle d'une écrivaine qui s'interroge sur l'amour, la passion, mais aussi le désamour... mettant en miroir son histoire personnelle et celle d'un écrivain dont elle a étudié l'autobiographie. Le traitement des sentiments est celui des romans japonais. Un peu froid. Et cela finit par ennuyer. Dommage.
Commenter  J’apprécie          10
Intrusion

Tout d'abord, une petite remarque concernant cette collection "Seuil Policiers"...sur les quatre romans lus, un seul pour l'instant rentre pour moi (et pour la plupart des lecteurs à en lire leurs critiques) dans la catégorie policier. Car ici, pas de crime, de mobile, de coupable, de victime, de mode opératoire ou d'enquête policière. En soit, ça ne me gêne pas vraiment car je ne lis pas que des romans policiers...mais je trouve dommage d'étiqueter un tel roman "policier" car : soit les personnes voulant absolument lire un roman policier seront déçues, soit les personnes qui auraient pu être la cible de ce livre ne tomberont pas forcément dessus par hasard, soit, et je l'espère, ceux pensant lire un policier auront une bonne surprise.



Et pourtant, il y a (en)quête. On pourrait même dire quête de soi, enquête sur la séparation, quête du couple, enquête sur les sentiments, quête de la vérité, enquête sur la perte de l'être aimé...Pas vraiment des thèmes qui provoquent une petite étincelle et me donne envie d'en savoir plus.



Natsuo Kirino nous plonge dans une reflexion intellectuelle, la notre et celle de son personnage mais aussi dans un autre genre de reflexion. J'aime beaucoup la définition du Petit Larousse : "Reflexion : fait pour un corps de changer de direction après un choc avec un autre corps", car je trouve qu'elle reflète bien l'état d'esprit de Tamaki mais également le mien à la lecture de cet ouvrage. Il y a aussi un va et vient entre la réalité et la fiction ainsi qu'un jeux de mirroir ou plutôt une mise en abyme assez énorme.



Ce qui m'a le plus marqué d'ailleurs, c'est cette belle (mais fatiguante) mise en abyme : on navigue entre Intrusion (le roman), Inassouvi (celui qu'écrit Tamaki) et Innocent (celui qu'a écrit Midorikawa). La strucutre de certains chapitres m'a aussi pesée : le second chapitre par exemple, qui reprend l'interview d'un personnage, n'est constitué que de ses réponses, comme un monologue même si nous comprenons bien que Tamaki est en face.



Cet ouvrage ferait merveille en cours de littérature (ou de psycho)! le côté trop sophistiqué a émoussé mon intérêt au fil des pages. Pourtant, je ne me cantonne pas à un seul genre, j'aime différents styles, des choses légères, des choses profondes mais là, je n'ai pas accroché du tout. Dommage. Pas un roman pour moi.



Merci à Babelio et aux Editions du Seuil



Lu dans le cadre du Jury Policiers Seuil 2011

Commenter  J’apprécie          40
Intrusion

Je vais être claire dès le début : Intrusion est un roman que je n’ai pas aimé du tout et qui m’a beaucoup déçue. « Tamaki voulait savoir qui était O. » : ainsi commence la quatrième de couverture, et voilà qui résumerait d’ailleurs parfaitement l’histoire, car c’est tout. Tamaki veut savoir qui est O., point final. Bien-sûr, on peut faire des petits parallèles avec sa vie privée -elle a quitté son mari et sa famille pour son amant-, mais sinon j’ai trouvé l’intérêt de Tamaki pour O. assez impersonnel, et pas intéressant. Il ne se passe au final pas grand chose dans ce roman et, cerise sur le gâteau : il n’y a aucun mort (ou alors de mort naturelle…) et désolée, mais je trouve ça presque scandaleux pour un roman policier ! Non seulement l’intrigue m’a terriblement ennuyée, mais les personnages ne m’ont pas non plus convaincue… Bref, Intrusion a été une belle déception pour moi !
Lien : http://ulostcontrol.com/3-po..
Commenter  J’apprécie          00
Intrusion

J’avoue ne pas être trop fan des romanciers japonais contemporains : mais pourquoi pas : voilà l’occasion d’une découverte !

Policier, vraiment ? je ne comprends pas très bien en quoi ce texte se rattache à ce genre, à moins qu’on ne considère la quête de l’héroïne : retrouver la mystérieuse O., maîtresse de l’écrivain sur lequel elle écrit un roman comme une enquête policière !

En quelques mots, ce roman raconte la recherche que Tamaki, romancière japonaise, mène sur le roman Innocent de Mikio Midorikawa dont elle a fait le sujet de son propre roman. Les pistes sont diverses mais ne mènent souvent nulle part : une galerie de femmes victimes plus ou moins consentantes de la séduction d’un personnage finalement peu reluisant, peut-être pédophile si on en croit une jeune femme et certainement toujours d’un égoïsme monstrueux. Et tout cela est enrichi d’extraits du roman Innocent :

Parallèlement, la romancière évoque la propre liaison doublement adultère de Tamaki et de son éditeur, Seiji : voulant écrire sur la « suppression de l’amour », la romancière a mis en danger la vie même de son, ancien amant : c’est du moins ce qu’elle croit :

Elle aboutit ainsi à une réflexion sur la création littéraire et son rapport au réel, réel contaminé par une vision particulière de la fiction et par la relation particulière que le personnage entretient avec l’au-delà.

L’histoire n’est pas particulièrement originale pourtant cette vaine recherche de la femme entre réel et création romanesque de l’artiste – car qui a dit que les écrits autobiographiques eux-mêmes ne doivent mettre en scène que des personnages réels ? – aurait pu être très intéressante. Toutefois l’écriture fort plate (ou est-ce la traduction ?) ne lui donne pas ce supplément de charme qu’on aurait pu espérer : dommage !

Bref, je ne suis guère tentée de me confronter à nouveau avec la prose de Madame Kirino.


Lien : http://artetlitterature.blog..
Commenter  J’apprécie          10
Intrusion

Tamaki est une jeune romancière d'une trentaine d'années, qui a vécu une intense histoire d'amour avec son éditeur, Seiji. La fin de leur histoire fut douloureuse et Tamaki se plonge dans le travail, notamment pour écrire son nouveau roman, une enquête littéraire sur un auteur de best-sellers.



Natsuo Kirino, née en 1951 à Kanazawa, est l'auteur d'une dizaine de romans policiers littéraires qui l'ont fait remarquer comme un des talents les plus prometteurs de sa génération. "Intrusion" nous emmène sur les pas d'une jeune romancière menant une enquête littéraire au coeur du Tokyo d'aujourd'hui et qui va du même coup se retrouver elle même dans cette quête. Bref une belle mise en abîme à découvrir.
Lien : https://collectifpolar.com/
Commenter  J’apprécie          10
Intrusion

Tamaki Suzuki est écrivain. Elle voue une fascination certaine pour un livre de Mikio Midorikawa, Innocent, lequel avait fait scandale lors de sa parution, notamment pour son caractère autobiographique. Tamaki, elle, se sent comme investie d'une mission : retrouver l'identité de cette O., femme énigmatique dont on ne sait au final que peu de choses, si ce n'est qu'elle est à l'origine d'une bouleversante histoire d'amour. Une histoire qui n'est pas sans résonances avec celle de Tamaki. Elle a vécu, et vit toujours d'une certaine façon, une liaison conflictuelle avec son ancien éditeur.



Intrusion fait partie de ces livres qui brillent autant par leurs qualités que par leurs défauts. Les uns et les autres alternent mais au final, c'est un sentiment de déception qui plane.



Si Intrusion est un livre sur la quête, quête autour d'un mystère, quête de l'amour mais aussi quête de soi, il est difficile de le percevoir comme un roman policier, ni comme un roman noir. Autant le dire tout de suite pour ceux qui, étant donné la collection à laquelle appartient ce livre, seraient en droit d'attendre une intrigue policière. Quand bien même j'aurais très bien pu apprécier Intrusion s'il n'avait été entaché de scènes insipides dont je n'ai eu que faire, et qui prennent malheureusement le pas sur d'autres plus touchantes ou même plus prenantes.



J'apprécie toujours de me confronter à d'autres cultures dans les livres, d'avoir l'impression de toucher au plus près de celles-ci, loin des clichés habituellement véhiculés ou même de ceux que je me suis construits. De ce point de vue là, j'ai trouvé les livres de Aki Shimazaki plus parlants, plus révélateurs des fondements d'une société, de ses valeurs et de ses traditions. La griffe de Natsuo Kirino laisse moins percevoir ceci. L'approche est plus diluée, ne permet qu'une immersion par petites touches. Alors certes, elle s'intéresse à la condition féminine, évoque la complexité de la relation amoureuse et des bouleversements qu'elle suscite irrémédiablement. Elle dépeint aussi sa condition d'écrivain, démontre d'une certaine manière combien la ligne qui sépare la fiction et la réalité peut parfois s'avérer bien ténue. Mais le problème face à ma lecture est là, car je n'ai que rarement été sensible à ce roman et à ses personnages, qui ne sont restés pour moi que d'encre et de papier.
Lien : http://bibliomanu.blogspot.com
Commenter  J’apprécie          50
Intrusion

Mais quest-ce qu'Intrusion fait classé en roman policier? Erreur d'aiguillage, de toute évidence. Certes, Kirino Natsuo ne nous fait guère voir la vie en rose. Mais on est plus dans un roman psychologique qui creuse les méandres labyrinthiques des rapports homme-femme, de l'amour, de l'adultère, ..., le tout dans un contexte d'écriture romanesque et de milieu éditorial.



Tamaki, femme écrivain d'une quarantaine d'années, part à la poursuite de O., la maîtresse dont parle Mikio Midorikawa (mort depuis dix-sept ans au début du récit) dans Innocent, une autofiction crue qui lui assura une grande notoriété. Elle compte en faire un roman. Ses recherches tournent à l'obsession avec le parallèle qu'elle dresse entre la liaison adultère d'Innocent et celle qu'elle a vécu avec son éditeur, Seiji. Dans les deux cas, la relation donne lieu à l'émergence d'un amour-haine ravageur et destructeur.



Kirino Natsuo insère dans son intrigue des extraits d'Innocent et d'autres auteurs, des lettres, des mails, ... De même, son récit repart souvent en arrière pour mettre en exergue des anecdotes de sa liaison avec Seiji. Il est néanmoins curieux que, si Tamaki évoque brièvement qu'elle est mariée et mère d'un fils, elle ne rentre pas plus dans les détails des répercussions de son adultère sur sa vie familiale.



Côté masculin, il est intéressant de noter quelques similitudes entre Mikio Midorikawa, tel qu'il se dépeint dans Innocent, et l'éditeur Seiji. Notamment une mauvaise foi avérée et une certaine lâcheté face à leur responsabilité dans l'adultère.

L'autre intérêt d'Intrusion est la description du travail d'écriture de l'écrivain, avec les recherches nécessaires, les devoirs de réécritures, ses rapports avec l'équipe éditoriale très présente.



Mais dans l'ensemble, le roman est nettement en deçà de ce que j'ai pu lire de Kirino Natsuo jusqu'ici. J'ai senti un manque de maîtrise de son intrigue et une narration parfois chaotique. Il me reste Monstrueux dans mes étagères; je vais attendre un peu avant de m'y mettre.
Commenter  J’apprécie          290
Intrusion

Je viens de fermer l’extraordinaire Chronique japonaise de Nicolas Bouvier. Le choc est terrible. Le manque de respect du lectorat criant. Le manque de travail évident. Un roman à l’image de cette faible et pompeuse phrase-titre. Vendu trompeusement comme tenant du genre Policier, certes plus vendeur, ce roman psychologique pour névrosés est une vaine tentative de description des sentiments agitant les deux partenaires d’une relation adultère ainsi que leurs familles respectives.



Dès la première page l’auteur nous assène 10 mots chocs en dix lignes : cauchemar, épouvantée, sinistre affreusement, sombre, terrifiant, désespérée, naufrage… Procédé bien malhabile. Les premières pages désenchantent rapidement le lecteur tant l’écriture est lourde. Le manque de travail sur le texte est criant. Natsuo Kirino n’a pas effectué ce nécessaire travail de polissage de la première inspiration logiquement décorée de redondances et de poncifs. Comme dit l’écrivain en page 25 “Les véritables hommes de lettres ont disparus.”


Lien : http://quidhodieagisti.kazeo..
Commenter  J’apprécie          20
Intrusion

Je me réjouissais de lire un polar japonais, car je n'en ai pas souvent l'occasion, n'allant pas spontanément vers eux. Aussi, quand j'ai reçu Intrusion dans le cadre du Jury Seuil Polars Babelio, j'ai vu là l'occasion de faire connaissance avec Natsuo Kirino. Je dois dire que mon enthousiasme est vite retombé...



Je n'ai pas réussi à entrer dans l'histoire de ce couple adultère Seichan/Tamaki qui passe leur temps à jouer au chat et à la souris. Certes, la rupture fut brutale, a laissé des traces, les rancoeurs se sont accumulées mais tout de même. On tourne en rond et il ne se passe rien. Les divagations de Tamaki concernant O. et le mélange fiction réalité m'ont profondément ennuyée. A tel point que j'ai fini par abandonner malgré toute ma bonne volonté.



Je suis passée complètement à côté de ce roman, qui à mon sens manque de suspense et d'intrigue pour un polar. Je le regrette et ça n'enlève rien au fait que ce soit plutôt bien écrit avec même une certaine grâce.
Lien : http://lesbonheursdesophie.o..
Commenter  J’apprécie          30
Intrusion

En recevant ce titre, je n’ai pu que me réjouir, car de la littérature japonaise je n’ai connu que les mangas (que je n’apprécie guère). Intrusion, l’histoire d’une écrivaine obsédée par un personnage de fiction va tout mettre en œuvre pour retrouver ce personnage, persuadée que le roman dont elle est tirée – Innocent – est en réalité une autobiographie, pour en créer un livre.



Nous assistons donc à la quête de l’écrivaine pour se documenter, pour trouver l’inspiration, pour se battre pour mener à bout son projet malgré ses multiples problèmes familiaux. La lectrice qu’elle est, est passionnée par le thème de « suppression de l’amour », non pas de la personne mais du sentiment en lui-même. Malheureusement, cette narration brille par son non avancement, et nous nous retrouvons toujours au même point, inlassablement. Seule dans la dernière partie avance.



Dans ce livre, il y a pas mal de récits qui s’enchâssent, plusieurs livres, plusieurs intrigues, etc… Pour être honnête ça m’a plus barbé qu’autre chose, entre ses querelles d’amoureux, ses problèmes en tant qu’écrivain, puis la vie personnelle de tous les personnages du roman Innocent… Une des qualités de ce roman, c’est qu’on ne se perd pas malgré les multiples personnages d’Intrusion. Sinon qui dit nombre élevé de personnage dit nombre élevé de psychodrame, tous plus banals les uns que les autres.
Lien : http://thebigmachine.over-bl..
Commenter  J’apprécie          20
Intrusion

Les personnages sont frustrés, fragiles, indécis. Leur créateur les considère avec distance. La violence, beaucoup moins apparente que dans Out ou Monstrueux (Points, 2007 et 2009), les deux plus célèbres romans de Natsuo Kirino, n'en est pas moins implacable. On suit avec fascination cette insolite plongée dans les dédales de la création.
Lien : http://www.lemonde.fr/livres..
Commenter  J’apprécie          00
Intrusion

Je ne connaissais pas cette autrice japonaise aussi me suis-je laissée tenter par un de ses romans au titre digne d’un thriller « Intrusion ». Le roman est tout sauf un thriller, aussi n’ai-je pas compris son classement en tant que roman policier. Il relate la quête, quasi obsessionnelle, d’une autrice, Tamaki Suzuki, sur l’identité d’une maîtresse, prénommé O. d’un célèbre écrivain, Mikio Midorikawa. Cette quête et enquête seront le sujet de son roman en cours « Inassouvi ». La mystérieuse maîtresse a été évoquée dans le roman à succès de Midorikawa « Innocent » qui a mis en péril sa vie familiale et la santé de son épouse. L’autrice met en abyme la recherche de Tamaki et la situation familiale de cette dernière : elle a eu une longue liaison passionnée avec Seiji, son éditeur ; ils se sont séparés, douloureusement, la plongeant dans un état émotionnel instable.



Natsuo Kirino offre plus un roman sombre, un roman psychologique qu’un polar. Une fois la surprise passée, j’ai suivi les méandres complexes des pensées et émotions de Tamaki qui ne travaille que dans des studios loués où elle pouvait vivre sa liaison passionnée avec Seiji, loin du regard des autres. Comme pour Midorikawa, sa liaison a fait souffrir sa famille et plus elle plonge dans ses recherches plus la mise en abyme est évidente : l’impossibilité d’oublier un être aimé.



« Intrusion » est aussi un roman sur l’acte d’écrire et le processus de l’écriture. Tamaki, à mesure qu’elle dénoue le fil de ses recherches, s’interroge sur l’écriture de son roman au point, parfois, de ne plus faire la part des choses entre réalité et fiction. La ligne subtile, séparant les deux axes de la création littéraire, s’avère ardue et fragile. Le basculement guette chaque avancée et rend dangereux le chemin emprunté par Tamaki. D’ailleurs, pour illustrer ses réflexions, elle s’appuie sur des passages d’ « Innocent » dans lesquels Midorikawa explique que dans toute fiction il y a une part de réalité que le romanesque dépasse pour être sublimé.



Les personnages féminins sont fouillés et parés, de belle manière, de leurs doutes, leurs espoirs, leurs questionnements au quotidien : entre le travail et la maison à tenir, les enfants à élever et éduquer, la vie de couple, reste-t-il encore de la place pour se poser, réfléchir à ce qu’on aimerait faire pour soi ?



Les personnages masculins m’ont agacée par leur masculinité dominatrice. Il faut dire que l’autrice les décrit négativement car ils sont le reflet d’une société japonaise très patriarcale dans laquelle l’homme est celui qui prend les décisions et fait vivre la famille tout en s’offrant des soirées animées dans les lieux de plaisirs.



Je suis restée sur ma faim et c’est très rare lorsque je lis de la littérature japonaise. C’était le premier roman lu de Natsuo Kirino, je tenterai une autre lecture afin de ne pas demeurer sur une impression peu enthousiaste.



Traduit du japonais par Claude Martin
Lien : https://chatperlitpopette.wo..
Commenter  J’apprécie          20
Intrusion

J'avais bien aimé Out, un roman policier très noir... L'introduction mettait en relation ce Out avec [IN], qui fait partie du titre de chaque chapitre... J'ai été très déçue, sans doute parce que classer ce livre parmi la série Policiers est une escroquerie de la part du Seuil... Aucun policier, aucun crime, juste une longue réflexion sur l'amour adultérin, celui de Tamaki et celui de O, il y a trente ans...
Lien : http://vdujardin.over-blog.c..
Commenter  J’apprécie          10
Intrusion

Après la pause estivale, voilà le retour de la sélection pour le Prix du jury Seuil Policiers.

Intriguée par une belle couverture et alléchée par le résumé où l'enquête va être menée par une romancière, j'ouvre Intrusion avec envie et curiosité. Malheureusement, au bout de quelques pages à peine, je constate que je me suis fait duper. Non seulement Intrusion n'est pas un roman policier mais en plus je risque de m'ennuyer ferme à sa lecture. Je lutte pour le terminer et une fois achevé, j'ai du mal à en faire un résumé moins alambiqué que toute cette histoire.

Alors disons que Tamaki, jeune romancière, est en plein travail sur son nouveau roman Inassouvi. Elle y raconte sa liaison passée avec Seiji Abé son éditeur. Mariés chacun de leur côté, ils se sont vus pendant quelques années mais leur liaison a brisé l'équilibre de leurs familles respectives et s'est terminé dans la douleur il y a un an. Sa propre histoire rappelle à Tamaki les faits relatés dans Innocent, le best-seller de l'écrivain Mikio Midorikawa. Elle va donc partir sur les traces d'O. la mystérieuse maîtresse de l'écrivain.

On suit, au fil des chapitres, les réflexions et interrogations de Tamaki sur le couple, l'adultère, l'amour et surtout la fin du sentiment amoureux, sa suppression, mais aussi sur le travail d'écriture, sur l'influence de la fiction sur la réalité...C'est sûrement très beau, plein de métaphores, de paraboles, d'hyperboles ou que sais-je mais tout cela m'a laissée froide et a même fini par me lasser.

Je n'attends pas obligatoirement d'un roman policier qu'il me fasse frissonner d'angoisse mais le minimum syndical est de me donner envie de connaitre la suite, de me faire tourner les pages impatiemment pour savoir le fin mot de l'histoire. Dans le cas d'Intrusion, il ne s'est rien passé de tel. J'ai subi sans les apprécier les élucubrations pseudo-philosophiques de Natsuo KIRINO.

Je retiens de cette lecture que décidément je suis hermétique à la littérature japonaise. Et je persiste à dire que ce roman n'a pas sa place dans la sélection.
Commenter  J’apprécie          110
Intrusion

Vous vous êtes toujours demandés qu'elles étaient les parts de fiction et de réalité dans un roman ? Surtout dans un roman autobiographique ? Ceci devrait vous intéresser.

Tamaki Suzuki, écrivain cherche une certaine O., maîtresse d'un grand écrivain. Elle apparaît deux fois dans le roman, puis disparaît. Qui se cache derrière initiale ? Pourquoi personne ne peut rien en dire ? Sortant elle-même d'une relation passionnée et adultère avec son éditeur, elle plongera à corps perdu dans sa quête et son roman.

Bienvenue au pays des faux-semblants et des demies vérités ! Tous les protagonistes ou presque sont écrivains ou éditeurs et ceux qui ne le sont pas gravitent dans le monde de la littérature. Au pays de la politesse exquise, les sentiments humains sont les mêmes que partout ailleurs, avec les mêmes conséquences parfois funestes. On ment, on trompe, on est lâche, on aime. On joue sur les mots, la fiction et la réalité.

Une belle réflexion de Kirino sur le roman, qui s'amuse à nous embrouiller, nous pauvres lecteurs !
Commenter  J’apprécie          70
Intrusion

Ce roman est curieusement paru dans une collection "policiers", sans doute du fait que l'auteur a surtout écrit dans ce genre. Mais, s'il y a bien enquête pour découvrir l'identité de O. personnage d'un roman si autobiographique qu'elle a sans doute existé, le livre est plutôt une interrogation sur la fin de l'amour. Le personnage principal, Tamaki a vécu l'année précédente une rupture amoureuse qui la hante. Elle s'interroge sur la "suppression de l'amour", la manière de couper tout lien avec l'ancien être aimé. Elle va chercher la réponse dans son travail d'écrivain, en rédigeant sous forme de feuilleton romancé sa quête de O. , personnage d'un grand romancier. Au fur et à mesure de 'l'enquête, qui connait de nombreux rebondissements et de sa vie privée, elle réinterprète sa vision d'une histoire d'amour qui se termine... La forme de l'enquête permet alors, sous une architecture complexe (toutes les intrigues se superposent) d'impliquer le lecteur dans une réflexion poussée, tout en restant très concret et discret. Une réussite de l'argumentation japonaise !
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Natsuo Kirino (653)Voir plus

Quiz Voir plus

La Meute

Comment le personnage principale féminin s'appelle ?

Léa
Clara
Sarah

5 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : La meute de Adèle TarielCréer un quiz sur cet auteur

{* *}