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Critiques de Neil Gaiman (2466)
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L'étrange vie de Nobody Owens

Lors d'une nuit comme toutes les autres, un homme se faufile dans une maison paisible et y assassine toute une famille. Seul le petit garçon de la famille en réchappe et parvient après moult difficultés à sortir de la maison et trottiner loin du meurtrier à ses trousses. Ce petit bonhomme trouve refuge dans un ancien cimetière abandonné de tous où il est recueilli par ses habitants morts. Ainsi, Mr et Mrs Owens se voient octroyer la garde de ce petit bonhomme, Silas devient son parrain et d'autres ses professeurs, amis. L'enfant est nommé Nobody (Personne) et grandit dans cet havre de paix.

Seulement, le meurtrier est toujours en chasse et la vie parmi les vivants réserve parfois bien des complications. Nobody devra y faire face, mais, heureusement sa Famille au sens large est là pour l'épauler au besoin, le protéger.







Cela faisait un moment que j'avais ce livre dans ma bibliothèque sans pour autant avoir envie de le lire plus que cela. L'erreur est corrigée avec une lecture des plus plaisante et des plus sympathique. Comme beaucoup dans vos critiques, j'ai tout de suite fait le parallèle avec l'univers de Tim Burton en raison du personnage, de la thématique morbide et de l'intrigue dans son ensemble. Ce conte qui pourrait paraître triste au départ avec cet orphelin dont les parents sont assassinés prend au contraire une patine merveilleuse et douce avec l'évolution du personnage.





Neil Gaiman nous offre ici un conte moderne et touchant où petits et grands pourront aisément trouver leur bonheur. Mon seul regret concerne les parties où Silas et Miss Lupiscu partent à l'aventure : j'aurai aimé en savoir plus sur les Jacks, leur confrérie, etc.





À lire et relire sans la moindre hésitation. Ce conte vous fera relativiser la mort non pas comme une fin, mais une manière de concevoir la vie.💀

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L'étrange vie de Nobody Owens

Une belle danse macabre.

Nouveau succès littéraire pour l'auteur multi-primé de American gods et surtout Coraline. Ce nouveau roman a obtenu les Hugo et Locus 2009.



Le roman s'ouvre sur l'exécution de toute une famille à laquelle échappe, plus ou moins miraculeusement Bébé, deux ans. Il trouvera refuge dans le cimetière du coin et sera pris en charge par Mr et Mrs OWENS, un couple de fantôme de 250 ans d'âge et Silas, un bien mystérieux tuteur. On l’appellera Nobody (personne)(dit Bod) car il ne ressemble à personne d'autre que lui-même.

De rencontres bizarres en rencontres improbables avec les divers habitants du cimetière, loup-garous, vouivre, goules et sorcières, le jeune Nobody fera son éducation jusqu'à ses 15 ans.



Bien que classé littérature jeunesse, le style est bien dans le ton de l'environnement macabre. Gothique, Burtonnien. Rehaussé de dialogues vifs, incisifs et vivants, ce qui est un comble pour une histoire de cimetière remplis de morts (vivants ?). On baigne dans une atmosphère gentiment rétro, un sentiment d'un autre temps alors que l'histoire se déroule dans le monde moderne(ordinateurs, CD et téléphones portables à l'appui).

On regrettera un manque de détails et d'explications sur le background et quelques lenteurs, notamment en début de récit où l'attrait de la nouveauté s'estompe assez rapidement pour laisser place à un léger ennui jusqu'à mi-roman où l'histoire s'emballe enfin un peu.

Une fin trop lapidaire vient s'ajouter aux critiques que j'ai à formuler sur ce roman.



Un roman original, indéniablement poétique et plein de tendresse, mais qui manque de développement dans le cadre d'une lecture adulte d'où ces trois petites étoiles seulement. A réserver aux ados.
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Neverwhere

Un voyage dans un Londres étrange et sous terrain plutôt divertissant.



Je ne suis pas un adepte de la fantasy mais j'aime tester des genres, des auteurs. Neverwhere m'a été conseillé et j'ai trouvé la lecture plutôt intéressante.





Neverwhere, c'est une sorte de conte moderne, mais c'est aussi un voyage dans le temps. Neil Gaiman nous retrace dans son roman la création de la ville de Londres, de ses égouts, du smog... bref, un Londres quelque peu oublié à notre époque aseptisé.





Les personnages sont certes distrayants avec des personnalités farfelues. Entre MM Croup et Vandermar les aficionados du couteau et de la torture ; le marquis de Carabas et sa débrouillardise on ne s'ennuie certes pas.... MAIS.... justement les personnages portaient quasiment l'intrigue. Sans ces personnalités fortes, l'intrigue serait ennuyeuse, voire banale. J'ai trouvé en effet cette intrigue un peu tirée par les cheveux et notamment la fin de l'ange Islington et de MM Croup et Vanderman bâclée et indigne d'eux. J'attendais quelque chose de plus "FANTASTIQUE" et cela n'a pas été le cas.





Pour résumé : roman de fantasy urbaine intéressant, mais il manquait vraiment quelque chose de détonnant pour en faire un roman génial.
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Coraline

Un conte fantastique pour enfant, exclusivement ?

Une nouvelle multi primée (British science-fiction, hugo et nebula du court roman, brian stoker et locus du roman jeunesse).





Coraline, une petite jeune fille hardie, est une exploratrice née. Dans sa nouvelle maison, aux voisins un peu bizarres, elle découvre un passage. Derrière une porte, un autre monde l'attend. Où une chose, qui se veut son autre mère, va tout faire pour la garder près d'elle. Mais c'est sans compter sur la débrouillardise et l'esprit aventureux d'une petite gamine qui ne s'en laisse pas compter.





Ce n'est pas de l'autre côté du miroir (les références à Alice sont nombreuses, assumées et mises en avant un peu par tout le monde) mais de l'autre côté de la porte que se passe l'aventure.

Une aventure à partir de 10 ans, sans doute, mais interdite au plus de 13... Une histoire qui fera probablement frissonner vos jeunes enfants et peut être même cauchemarder (faut assumer), mais qui fera doucement rigoler les plus âgés nourris aux horreurs télévisuelles bien plus glauques que ce charmant récit.

Cela se lit très facilement, trop facilement ? trop vite.





A tout prendre, je préfère encore du même auteur, L'étrange vie de Nobody Owens et pour les adultes : American Gods.

Je ne suis probablement pas le bon public pour ce genre de littérature.
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La Mythologie viking

La mythologie nordique revue par les yeux de Neil Gaiman, ça donne un super recueil de nouvelles.



Je ne suis pas une spécialiste de cette mythologie là. Je connais bien certains Dieux nordiques ( Odin, Thor,..et quelques autres), mais au final je me suis rendue compte que je méconnaissais les Dieux Vikings.



Avec sa plume très agréable , ponctuée de l'humour so british de l'auteur c'est un pur régal de plonger dans ces histoires.



On reconnait ces Dieux immanquablement, qui se jalousent, qui aiment la bonne chère, qui boivent comme des trous, qui sont sanguinaires malgré tout. Par contre contrairement à la mythologie grecque je les trouve moins " méchants", plus humain . Mais au final c'est peut-être aussi l'optique que Gaiman a voulu donner a son oeuvre.





Et puis il faut avouer que l'auteur présente ces Dieux sous un jour un peu particulier, quelques qualités mais beaucoup de défauts. Défauts qui permettent à Loki de jouer de stratégie juste pour passer le temps.. ou pas





J'ai franchement adoré en fait. Et j'avoue que si toutes les mythologies étaient présenter de cette façon j'y plongerais le nez plus facilement.

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De bons présages

J'aurais du me douter rien qu'au titre que j'allais passer à côté.

Et pourtant pour passer à côté d'un Pratchett il faut déjà y aller !!



J'avoue que je me suis beaucoup ennuyée à cette lecture. Bien sur il y a de bons moments, parce que l'humour y est présent. Mais je n'ai accroché ni aux personnages, ni à l'histoire qui ne m'a pas embarquée.

Le seul plaisir que j'ai réellement eu c'est de retrouver cet être masculin qu'est la Mort.



Alors j'ai cherché à savoir pourquoi bien sur...

Peut être moi qui suis dans une phase qui fait que l'humour de Pratchett n'a pas suffit.

Il y a sa collaboration avec Neil Gaiman... mais là j'ai un gros doute que ce soit la cause car ces deux hommes étaient amis et se connaissaient bien. Je pense au contraire que ce travail à quatre mains à du bien les amuser.

Enfin la traduction ou je n'ai malheureusement pas retrouver le très talentueux Patrick Couton. Je ne mets pas en cause le traducteur de ce roman, mais peut être que l'esprit Pratchettien n'est pas donné à tout le monde.



Bref je reste conquise par les anales du disque monde et d'autre roman de Pratchett , mais avec celui-ci j'ai réussi à me noyer dans les eaux de l'Ankh.
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La Mythologie viking

Eh bé j'en aurais appris des choses !



1 - Neil Gaiman est un excellent auteur

2 - Loki n'est pas le demi-frère de Thor comme Marvel a voulu nous le faire croire

3- je sais pour quoi le manche du marteau de Thor est trop court

4 - je sais aussi pourquoi Odin est borgne

5 - je n'irai jamais pêcher avec Thor...



Trève de plaisanteries (quoique), ce recueil est une excellente façon de découvrir les mythes nordiques.



Mon passage préféré ? Celui où Thor se déguise en mariée pour récupérer son marteau... Avis aux scénaristes de Marvel ;-)
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Neverwhere

Londres, côté pile et côté face !

Côté pile, celui des « braves gens », comme le chantait Brassens, qui « n’aiment pas que, l’on suive une autre route qu’eux... », Le Londres de celles et ceux qui travaillent pour gagner leur croûte, ont un foyer, des quelqu’uns et quelqu’unes avec qui partager un parcours de vie tout tracé, ...

Côté face, celui des invisibles, des transparents, qui évoluent dans une autre réalité, avec des codes, des enjeux et des préoccupations différentes, dans la fange et le sang, œil pour œil dent pour dent !

Le Londres « d’en haut » dans un espace temps différent du Londres « d’en bas », et au milieu de tout cela : Richard Mayhew !

Richard se laisse guider, bon an, mal an, par les valeurs « d’en haut », mené d’une main de maître par Jessica, « la fiancé idéale » - dans mon monde à moi, ce serait plutôt « satanée peste », mais bon, c’est pas comme cela qu’il voit les choses, le Richard... -. Donc, tout va pour le mieux dans le meilleur des Londres, jusqu’à ce qu’il ramasse dans la rue, Porte, une jeune fille « d’en bas », couverte de sang et de crasse et la soustrait aux griffes de deux tueurs à gage lancés à ses trousses. Pour notre plus grand bonheur, j’ai nommé : Messieurs Croup et Vandemar ! J’ai adoré ces deux personnages, sorte de Satanas et Diabolo, en plus trash, efficaces et acerbes !

Richard, en aidant Porte, s’ouvre au Londres « d’en bas » sans possible retour dans son monde à lui, et donc dans sa vie. Il y découvre un univers où les rats sont vénérés, où ils sont écoutés (parce que, oui, un rat, dans ce monde-là, ça cause aux Parle-aux rats qui traduisent pour les autres !), où le métro londonien est une sorte de voie 9 ¾ : chaque station du Londres d’en haut, correspond à un lieu bien précis du Londres d’en bas, avec sa faune d’êtres tous plus étranges et potentiellement dangereux les uns que les autres...

Voici donc notre Richard embarqué dans la quête d’un ange, auprès d’une lady des tréfonds londoniens, un marquis dandy et pas très honnête et une garde du corps du nom de chasseur... Je vous laisse découvrir la suite.



J’ai aimé :

- l’ambiance qui règne dans ce livre. J’ai lu que Neil Gaiman avait voulu rendre un univers qui nous plongerait à la lecture dans un état proche de ce qu’il ressent à la fréquentation d’Alice au pays des merveilles, ou autres « contes » similaires... Qu’il y ait réussi ou non, je ne vais pas épiloguer, mais j’ai adoré ce mélange de merveilleux (souvent trash : C’est compatible ?!), d’humour, de cruauté, de constats froids sur la misère et les perditions du Londres « d’en bas », tous ces petits détails qu’il nous livre, comme autant de clefs pour s’approprier son monde : détails sur la manière dont sont vêtus les personnages (ces couches successives de vêtements mal-odorants, de couleurs et d’époques différentes, assemblés à la « va comme ça vient » sans aucune motivation esthétique ni pratique) ou ceux sur l’organisation des marchés éphémères, ce qu’on y troque, … (car chez ces gens-là, on ne vend pas, môssieur, on troque !)...

- les personnages valent le détour, franchement. Si vous devez le lire pour une seule chose, ce pourrait être celle-là ! Je vous ai déjà cité plus haut, le duo d’enfer, sans jeu de mots, de Croup et Vandemar, vous pouvez y associer, Chasseur (j’ai une image en tête à la lecture, très Vampirella, à peine plus vêtue, mais cela n’engage que moi...), je ne vais pas vous les citer tous... j’ai eu plus de mal avec Richard. Mais à la lecture des échanges sur le forum Fantasy/SF où Neverwhere est le livre du club de lecture de ce mois, je le trouve moins «excessivement empoté » : Réflexion a été faite que tout un chacun ne réagirait pas mieux face à une telle réalité, et que, ce que je prends moi pour un manque de réactivité, est plus proche en fait de la sidération que de la niaiserie... Ce qui en fait un noble représentant du Londres d’en haut, ni plus, ni moins. Mais rien n’est joué !

Et j’attaque ma deuxième page ! Je ne sais pas si j’arriverai un jour à faire court sur les livres qui me plaisent...Vraiment, si vous m’avez suivi jusque là, j’ai du bol, pour les autres, je ne vous en veux pas, allez, c’est dit...

Juste pour finir, une scène que j’ai littéralement a-do-rée (je vous fais grâce des majuscules) : la traversée du pont dans le fog londonien pour se rendre au marché éphémère...

Allez je plie tout et j’arrête là !

Ah si juste pour répondre à cette éventuelle question : « Pourquoi 4 étoiles et pas 5, alors ? », parce que, malheureusement, certains passages tirent un peu en longueur, selon moi...
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L'océan au bout du chemin

Merci aux Editions du Diable Vauvert et à Babelio pour cette masse critique. Double merci car avec « L’océan au bout du chemin », j’ai découvert un univers qui met étranger et qui m’a ravi. Conte fantastique, nostalgie de l’enfance avec ces questionnements et ces peurs, le livre est difficile à résumer.

Les talents de raconteur de Neil Gaiman sautent aux yeux, c’est une évidence, il titille habilement notre imaginaire, réussit à nous questionner sur nos propres peurs de l’enfance, des choses qui paraissent banales pour l’adulte que nous sommes devenu mais qui nous mettaient dans des états d’effroi pas, trois générations de femmes (bon la dernière Lettie à 11 ans !) impressionnantes pour aider ce gosse de sept ans.

Au final, une bien agréable surprise pleine de nostalgie. 4 étoiles.

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L'étrange vie de Nobody Owens

Voilà un très joli roman destiné à un jeune public mais qui peut séduire également les adultes. J'ai beaucoup aimé ce petit roman à l'atmosphère singulière et au charme intemporel.



Dans ses remerciements Gaiman évoque "le livre de la ungle" de Kipling comme une influence majeure pour son "étrange vie de Nobody Owens". C'est vrai qu'on peut y voir bien des similitudes. Comme Mowgli, Nobody Owens est élevé à l'écart de ses semblables par des êtres d'un autre ordre. En effet, à l'instar de Mowgli le petit Homme qui vit au milieu des animaux, Nobody est un vivant qui grandit au milieu des morts. Et comme Mowgli, Nobody est traqué par un terrible prédateur. C'est un très joli et très original hommage que Gaiman rend à Kipling.



Gaiman créé un univers très bien construit avec des règles cohérentes. Et si certains éléments restent mystérieux, globalement tout se tient bien.

L'atmosphère poétiquement macabre est enivrante. On prend un réel plaisir à déambuler dans le cimetière aux côtés de Nobody.



L'intrigue est assez ténue. On est vraiment dans un roman d'atmosphère. Il ne faut pas s'attendre à de l'action débridée. Mais on ne s'ennuie jamais. Le livre est même addictif grâce à cette ambiance envoûtante et à de jolis personnages. Même s'ils ne sont pas psychologiquement très fouillés, ils sont bien dessinés et très attachants.

L'auteur offre de très beaux passages. La séquence dans le monde des goules est très originale et distille une ambiance d'angoisse teintée d'absurde très spéciale.

J'ai été très touchée par le dénouement à la fois triste et plein de vie.



Ce fut une belle surprise que ce roman poétique et gothique. D'ici quelques temps, je conseillerai à mon fils de le lire.
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American Gods

American Gods est dans ma wishlist depuis si longtemps que je craignais un peu de m’y attaquer. Il s’agit tout de même d’un petit pavé et les retours là-dessus semblent divisés, tant sur le roman que sur la série télé (j’ai appris au passage qu’il existe également une adaptation en comics). Et c’est avec la version audio que j’ai fini par me lancer.



Neil Gaiman imagine, dans l’Amérique contemporaine, le conflit entre les anciens dieux en perte de vitesse (Odin, Tchernobog, Kali, Anubis, etc.) et les nouveaux dieux en plein essor (technologie, médias, capitalisme, etc.). Le tout est perçu du point de vue d’Ombre, un simple mortel récemment sorti de prison, en deuil de sa femme infidèle, et engagé par l’un des anciens dieux pour lui servir (supposément) de garde du corps.



Voilà qui devrait donner lieu à une histoire bourrée d’action et de multiples rebondissements, non? Eh bien… non. Et mieux vaut ne pas s’y attendre si vous voulez apprécier pleinement ce roman. Le rythme est lent, très lent, l’histoire très contemplative, truffée de digressions diverses et de références pointues à des mythologies parfois célèbres, parfois obscures. En fait, ça donne envie de lire avec Wikipédia ouvert en vis-à-vis. Personnellement, ça m’a beaucoup plu, j’adore cette façon d’aborder l’urban fantasy. Mais ça n’est pas pour tout le monde, surtout si vous cherchez plutôt une intrigue haletante.



Aussi, le personnage principal, Ombre, est plutôt passif vis-à-vis des événements qui se déroulent autour de lui – un trait de caractère bien justifié par son état d’esprit, et que j’ai pour ma part beaucoup plus apprécié que bien des héros d’autres œuvres plus « actifs ». Son flegme est assez agréable à suivre. Toutefois, là encore, c’est quelque chose qui peut rebuter d’autres lecteur·ices.



L’ensemble donne l’impression que Neil Gaiman continue de creuser les thématiques et l’ambiance explorées dans Sandman, au point que je ne serais pas surprise que les deux œuvres se déroulent dans le même univers. Histoires, dieux et mythologies naissent de l’imagination des mortel·les et de leur foi, et perdurent tant que leurs adeptes leur accorderont les sacrifices nécessaires (qu’il s’agisse du sang, de l’argent ou du temps). La particularité de l’Amérique vient du fait que la plupart de ses habitant·es sont venu·es d’ailleurs avec leurs propres dieux, qu’iels ont ensuite oublié pour en adorer d’autres. Mais l’Amérique n’est pas une terre propice aux dieux, tant aux anciens qu’aux nouveaux : ce n’est pas pour rien que ses habitant·es d’origine ne comptent pas de dieux dans leurs religions…



Neil Gaiman a eu l’idée de ce roman alors que lui-même (anglais) venait de déménager aux États-Unis, et j’ai l’impression que ça paraît dans le regard qu’il porte sur ce pays fondé sur le sang et l’argent : tantôt acéré et implacable, et parfois presque tendre avec certains personnages. (En tout cas, en tant qu’Européenne immigrée sur le continent américain, cet aspect m’a semblé assez frappant).



En résumé, une très chouette lecture d’urban fantasy, bien qu’un cran en-dessous des comics de Sandman et nettement moins accessible que Neverwhere. C’est plutôt ce dernier que je recommanderais si vous voulez vous lancer dans les romans de Neil Gaiman mais que les points mentionnés ci-dessus vous rebutent.
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De bons présages

En Résumé : Je n'avais pas autant rigolé avec un livre depuis bien longtemps. Neil Gaiman et Terry Pratchett partent de l'Apocalypse pour nous offrir un livre tordu et délirant mais d'un humour subtil et loin, très loin de cet humour lourd et facile. Les personnages sont tous désopilants et pourtant totalement attachants. Si vous cherchez un livre pour vous détendre et passer un pur moment de délire alors De Bons Présages est fait pour vous, surtout si l'humour et l'écriture Anglaise ne vous dérange pas.



Retrouvez la chronique complète sur mon blog.
Lien : http://www.blog-o-livre.com/..
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L'océan au bout du chemin

Ce livre est sublime !

Voilà. Le problème, c’est que je ne peux pas poser cela, et tourner les talons. Mais j’aurai tellement envie que vous l’abordiez comme je l’ai fait, c’est-à-dire, sans rien en savoir ! Ni même regarder la 4ième de couv et vous laissez embarquer.

Alors, je sais, ce serait une critique « de paresseuse », que de vous laissez sur ces quelques mots et retourner à mes lectures. Sans compter le brin de frustration pour la (le) babéliote que vous êtes sûrement : avide de connaître de nouveaux horizons littéraires ou de poursuivre la découverte d’un auteur que vous avez peut être déjà lu. Si c’est le cas, là, vous riez, en pensant que je me suis perdue au bout de ce chemin, moi qui arrivait avec mes gros sabots d’adulte cartésienne et raisonnable, vous savez, « celle qui en a lu d’autres ! ».

Mais si vous avez déjà égaré vos yeux dans cet océan au bout du chemin de Neil Gaiman, ce qui est forcément probable, et bien, à l’heure actuelle, vous souriez... Nostalgie ou plaisir partagé ? Connivence ou distance ? Suivant que ce récit vous aura replongé dans les rêves et pays imaginaires de vos 7 ans ou vos angoisses et frayeurs d’enfant.



Tout ce qui est transcrit dans ce livre est vrai. Car vécu, expérimenté, ressenti ! Et pour ceux qui pensent le contraire : courez vite ouvrir le couvercle de la boîte à malice qui, même si elle est bien cachée, doit exister encore en vous, tapie sous les frustrations et tourments de vos vies de grands...



"Les souvenirs d'enfance sont parfois enfouis et masqués sous ce qui advient par la suite, comme des jouets d'enfance oubliés au fond d'un placard encombré d'adulte, mais on ne les perd jamais pour de bon."
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L'étrange vie de Nobody Owens

Vu le nombre impressionnant de critique qu'il y a déjà sur cet ouvrage, je crois que je vais être brève et me ranger à l'avis général à savoir que ce roman est une petite merveille, pour petits et grands. Un roman qui m'a fait un peu penser à Tim Burton et à son remarquable film d'animation "L'étrange Noël de M. Jack"...sauf que cela n'a absolument rien à voir (si ce n'est au point de vue de l'ambiance macabre) et à la série des Harry Potter.

Ambiance macabre effectivement puisque l'auteur reprend les célèbres, quoique dramatiques, crimes de Jack L'éventreur.

Ici, le Jack (l'un des Jack de la famille des Jack de tous métiers, failli à sa tâche qui était celle d'assassiner une famille entière puisqu'un enfant de deux ans environ en réchappe...il sera accueilli au cimetière de la ville par tous les membres y résidant, à savoir les morts et adopté par un couple n'ayant jamais pu avoir d'enfants, les Owens. Ce petit garçon qui ne ressemble à personne héritera donc du prénom de Nobody, à savoir Bod pour les intimes. Son tuteur, Silas, veillera à son éducation et se chargera de le nourrir car, eh oui, bien que les morts, eux, ne se nourrissent plus, un enfant, vivant qui plus est, à besoin de nourriture terrestre pour pouvoir grandir et se développer. Bod n'aura que très peu de compagnons de son âge comme amis car, alors que lui grandit, les autres enfants du cimetière, resteront à jamais des enfants de l'âge auquel ils sont passés dans l'autre monde. Il y aura cependant une exception, une jeune fille, mais je ne veux pas trop vous en dire car vous avez probablement déjà lu des dizaines de critiques de la sorte et cela doit sûrement vous paraître rébarbatif à la longue.



Je dirais seulement que cet ouvrage réunit un peu tous les genres (fantastique bien sûr mais aussi criminel, historique et je pourrais en énumérer bien d'autres). Un livre qui se lit très rapidement (j'ai été un peu lente avant de poster ma critique ici car il faut dire que l'on n'a pas arrêté de me faire des surprises pour mon anniversaire, et, même si j'ai eu moins de temps pour moi afin de le consacrer à mes lectures, je ne vais pas m'en plaindre car je vois qu'autour de moi, je suis aimée et cela vaut plus que toutes les lectures du monde), très bien écrit et avec de très belles illustrations. Bref, un vrai régal...A découvrir !
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Neverwhere

Grande amatrice de fantasy et de fantastique, je n'avais jusqu'à présent jamais eu l'occasion de découvrir le travail de celui que beaucoup considèrent aujourd’hui comme une référence majeure dans le monde des littératures de l'imaginaire, j'ai nommé M. Neil Gaiman. L'erreur est désormais corrigée grâce à « Neverwhere », probablement le roman le plus célèbre de l'auteur qui nous propose ici une version retravaillée comprenant notamment une belle préface ainsi qu'un prologue alternatif (édition publiée par J'ai lu en 2005). Me voilà donc lancée à la découverte du quotidien d'un trentenaire londonien tout ce qu'il a de plus ordinaire qui va bientôt se retrouver, bien malgré lui, embarqué dans des aventures plus rocambolesques les unes que les autres suite à sa rencontre avec une étrange demoiselle en détresse. C'est alors que débute la plongée du protagoniste, et la notre, dans la « Londres d'En Bas », une ville sous la ville dont personne ne soupçonne l'existence et où mendiants, Parle-aux-rats et autres parias mis au ban de la société règnent en maîtres.



Neil Gaiman nous dresse le portrait d'un monde fascinant, empli de magie, de mystère et de personnages plus atypiques les uns que les autres, qu'il s'agisse du Comte et sa cour, du duo Croup – Vandemar ou encore du marquis de Carabas. Le roman recèlent un nombre incalculable d'idées originales qui nous poussent subtilement à porter un regard différent sur le monde qui nous entoure, et plus particulièrement sur ces endroits ou ces gens qui nous paraissent à tous tellement familiers ou ordinaires que personne n'y prête plus guère attention : les stations de métro y deviennent des mondes à part entière abritant la cour d'un Comte ou un monastère ; les égouts et tunnels serpentant sous la ville y cachent des créatures terribles et insaisissables ; les immenses galeries commerciales où les monuments historiques réputés de la capitale s'y trouvent reconvertis en marchés éphémères où vous pourrez vous procurer à peu près tout et n'importe quoi (déchets, informations, nourriture, cauchemars, gardes du corps...)... Bref, impossible de ne pas vous laisser embarquer !



« Neverwhere » est incontestablement un excellent roman qui n'est pas sans rappeler par certains côtés de grands classiques tels « Le magicien d'Oz » ou encore « Alice au Pays des Merveilles », car même si le ton est évidemment plus adulte, l'objectif reste le même : pousser le lecteur à poser un regard plus attentif et plus émerveillé sur le monde qui l'entoure. Après tout, qui sait les surprises qu'il peut bien nous réserver... ?
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L'étrange vie de Nobody Owens

Décidément je crois que Neil Gaiman ne doit pas être fait pour moi. Alors même si je ne m'ennuie pas profondément en le lisant, car il reste un bon conteur malgré tout, il me manque à chaque fois le petit truc qui fait la différence... mais malheureusement je n'arrive pas à définir exactement ce que c'est, et ça m'ennuie. Alors du coup je retente parfois la lecture d'une autre oeuvre afin de finir par mettre le doigt dessus.. mais ce n'est pas encore pour cette fois.



Souvent avec cet auteur je suis emballée au début de la lecture mais je retombe assez vite comme un soufflé.

Ce roman ne fait pas exception.

Coraline est son oeuvre la plus connue, que je n'ai pas lu, juste vu en vidéo. Je tenterais quand même un de ces jours

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Stardust : Le mystère de l'étoile

Bien que je préfère Neil Gaiman pour ses comics, je ne boude pas pour autant ses romans. Et si Stardust n'est pas son meilleur cru, ce conte de fées moderne n'en a pas moins quelques charmes - néanmoins, le fait d'avoir vu l'adaptation en premier lieu a nettement coloré mon ressenti.



L'histoire en elle-même est très classique : dans un village situé au bord du pays des fées, un jeune homme se rend de l'autre côté du mur séparant les deux royaumes pour en ramener une étoile, et ainsi prouver son amour à sa belle. Mais ce serait oublier qu'on est chez Neil Gaiman, et que ce qui apparaît de prime abord comme les tropes les plus grossiers sont toujours traités avec une finesse et une modernité bienvenues.



J'avais vu l'adaptation cinématographique quelques mois auparavant, que j'avais trouvé plaisante quoiqu'un peu oubliable. Et ce qui m'a d'abord frappée, c'est à quel point j'avais oublié nombre de détails franchement cools et typiquement neilgaimanesques (les sept frères notamment). Ensuite, c'est de constater à quel point le roman est nettement plus complexe et ambigu que l'adaptation, sur deux points en particulier : le rôle de Victoria (bien moins pimbêche dans le livre que dans le film) et la fin de l'histoire, beaucoup plus satisfaisante à mon goût dans le roman (mais sans doute difficile à adapter sans risquer de tomber à plat, d'où le côté beaucoup plus hollywoodien de l'adaptation...). En fait, le meilleur ajout du film, c'est le développement du capitaine pirate joué par Robert De Niro, au point que le personnage du bouquin, bien plus secondaire et moins flamboyant, m'a plutôt déçue...



En bref, j'ai plutôt bien aimé même si on est vraiment loin d'égaler Sandman - dont j'ai d'ailleurs adoré AUSSI l'adaptation. Il va falloir que j'essaie celles de Coraline et d'American Gods...
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Coraline

Plus jeune, j'aurais sans doute adoré cette lecture : je crois que c'est typiquement le genre de roman que j'ai lu quinze ou vingt ans trop tard.



Coraline vient d'emménager dans une nouvelle maison avec ses parents. Un jour, alors qu'elle s'ennuie, elle découvre une porte qui l'emmène dans un autre monde... Une version beaucoup plus cool de son propre monde, mais où les gens ont des boutons noirs à la place des yeux.



L'histoire est bien construire, les thématiques bien abordées, l'héroïne intelligente et débrouillarde. J'ai passé un moment plaisant avec la lecture audio. Mais disons qu'après avoir lu tout Sandman et American Gods, ça me semble un peu léger. C'est une question que je me pose parfois : comment ne pas avoir d'attentes démesurées envers un auteur dont on a lu les chefs-d’oeuvre? Et est-ce pertinent de comparer des ouvrages jeunesse à des ouvrages adultes?



Je serais quand même tentée de voir l'adaptation en film animé, ne serait-ce que par curiosité.
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Coraline

Coup de coeur!

J'ai été amenée à lire Coraline dans le cadre d'un défi lecture avec des collégiens, j'ai été très agréablement surprise!

Neil Gaiman a une écriture très agréable à lire et l'univers de ce roman, féérique au début, se révèle peu à peu angoissant, puis terrifiant.

L'auteur reprend un thème connu: celui du passage dans un autre monde parallèle. Ici, Coraline, délaissée par ses parents, découvre une petite porte derrière laquelle se trouve une réplique de sa maison, de ses parents, mais en version positive: c'est-à-dire une maison accueillante, des parents attentifs, une mère qui prépare de bons petits plats...

Tout d'abord subjuguée, Coraline y va régulièrement, jusqu'au moment où...chhhuuuttt je ne dévoilerai pas le noeud de l'intrigue à celles ou ceux qui veulent le lire! Tout ce que je peux dire c'est que l'auteur sait transformer le rêve en cauchemar!

Coraline a été adaptée au cinéma en film d'animation mais j'ai en revanche été déçue car l'univers de Neil Gaiman n'y est, à mon goût, pas bien représenté. Des éléments y ont été ajoutés au détriments d'autres moments du livre supprimés.

La version papier est la meilleure!
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La Mythologie viking

J’ai lu ce recueil de contes mythologiques alors que je gambadais sur les sentiers de Bretagne. Je trouve que lire des récits de l’imaginaire pendant un splendide voyage sublime les deux, renforce le plaisir et le souvenir que l’on aura de chacun.



Comme Neil Gaiman, j’ai pris contact avec Asgard au travers du comics de Stan Lee et Jack Kirby, le puissant Thor. J’ai adoré l’ambiance qui s’en dégageait (j’aime toujours d’ailleurs), le langage shakespearien et les décors féériques. Gaiman est allé plus loin que moi ; il a lu les transcriptions originales des mythes scandinaves et a voulu les raconter lui-même, avec son propre style. Grâce lui en soit rendu, cela a donné ce recueil magnifique et bien trop court.



Neil Gaiman nous raconte en quelques récits l’histoire de l’univers, de sa création à sa destruction, selon les Vikings – et probablement les Germains – avant leur christianisation. Cet univers s’inspire beaucoup de ce que ces peuples devaient rencontrer tous les jours, mais agrandis, magnifiés : les êtres mythiques sont des loups, des corbeaux, des arbres, des vents ou des sources, et aussi des géants et des dieux à forme humaine la plupart du temps. Les récits sont parfois lacunaires – Yggdrasil et les neuf mondes, par exemple, apparaissent sans qu’on sache trop comment – mais ce n’est pas la faute de Neil Gaiman qui parvient au contraire à nous faire oublier ces manques grâce à sa verve.



Ce sont bien sûr les péripéties des dieux d’Asgard qui prennent le plus de place pour notre plus grand plaisir. La plupart de ces histoires sont plutôt amusantes car l’auteur s’est ingénié à surjouer les « défauts » des personnages. Thor a l’air d’un grand benêt, bien que la puissance de Mjollnir son marteau n’ait rien à envier à ce que Jack Kirby avait dessiné. Freya m’a souvent fait penser à une mégère peu commode. Odin reste énigmatique – quand il prend son bâton, son chapeau et sa cape grise de voyageur, je n’ai pas pu m’empêcher de voir la ressemblance avec Gandalf le Gris. Mais c’est Loki qui est définitivement le plus intéressant. Là où Stan Lee s’était limité à en faire un vilain, on trouve une personnalité beaucoup plus facétieuse et farceuse, souvent de bonne compagnie, et souvent insupportable. C’est seulement quand approche le Ragnarok – la fin du monde – qu’une haine véritable s’empare de lui, qui consumera l’univers. Je n‘ai pas pu m’empêcher de visualiser la tête de Tom Hiddleston à chaque fois qu’il intervenait.

J’ai aussi beaucoup apprécié les caractères des adversaires des dieux. Neil Gaiman met de l’intelligence et de la ruse chez les ogres et les géants, là où les comics se contentaient de brutalité sans cervelle. Le voyage de Thor au pays des géants, au cours duquel Thor et son frère rencontreront leurs limites, est typique de cet aspect malin des géants.



Le livre finit donc par le Ragnarok, la destruction du monde, une tragédie où l’on meurt noblement en combattant, comme l’aimait les vikings. C’est un final en feu d’artifice que Stan Lee avait d’ailleurs entièrement repris dans un épisode de Thor particulièrement mémorable. C’est une fin, mais aussi un nouveau commencement. La mythologie scandinave décrit un univers cyclique de création et de destruction. On n’est pas très éloigné de certaines théories du big bang.

C’était mon premier Neil Gaiman. Curieusement, j’avais un énorme préjugé à son égard, visiblement absolument injustifié tellement il m’a régalé entre deux randonnées bretonnes. J’irai assurément faire un tour dans le reste de son œuvre.

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Les livres de Neil Gaiman

Coraline découvre un autre monde qui semble plus agréable que la réalité. Mais pour y rester, il faut...

offrir son âme à une sorcière
manger une araignée vivante
se coudre des boutons à la place des yeux
oublier son passé
chanter du karaoké

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