Citations de Nellie Bly (100)
[...] - Si j’échoue, je ne remettrai plus jamais les pieds à New York, me lamentai-je un jour. Je préférerais encore arriver morte mais victorieuse que vivante et en retard.
- Ne dites pas ça, mon enfant, répondit Mr Allen, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour vous conduire à la victoire. J’ai poussé les machines au maximum.
Voici toute l’attention qu’on voulut bien accorder à Mrs Louise Schanz. Une telle négligence est-elle pardonnable quand il est si facile d’obtenir les services d’un interprète ? S’il s’était agi d une détention de quelques jours, cela n’aurait effectivement peut être pas été nécessaire. Mais il était question d’une femme que l’on privait de sa liberté pour la jeter à l’asile, sans lui avoir donné la possibilité de se défendre ni lui avoir expliqué dans sa langue les raisons de cette sentence. Comparez cette situation à celle d’un criminel qui a toujours la possibilité de plaider son innocence. Ne préférez vous pas le sort du meurtrier, a qui il reste quelque espoir de vivre, à celui du fou, condamné à l’asile à perpétuité ?
Quand les mères enseigneront à leur progéniture qu'elle est en sécurité là où il y a du monde, alors les chaperons seront un souvenir du passé et les femmes auront tout à gagner.
Il me suffit de penser que rien n'est impossible à qui s'en donne la peine pour me donner du courage.
Pauvres femmes, il était fort peu probable qu’elles retrouvent prochainement leur liberté. On les condamnait à la prison, peut-être même à vie, et pourtant elles ne s’étaient rendues coupables d’aucun délit. En comparaison, la potence me semble préférable à cet horrible tombeau !
Je conseille à ses même experts qui m'ont envoyé à l'asile d'enfermer n'importe quelle femme en bonne santé et saine d'esprit, de la forcera rester assise sur des bancs à dossier droit de 6h du matin à 8h du soir, de la priver de lecture et d'accès au monde extérieur, de lui donner pour toutes récompense des coups et une nourriture infecté, et de voir combien de temps cela prendra pour qu'elle devienne folle.
j'ai rencontré des patientes aux lèvres scellées, condamnée au silence pour l'éternité. Elles vivent, respirent, mangent ; l'enveloppe humaine demeure, mais ce quelque chose dont le corps peut se passer mais sans lequel il ne peut exister est absent. Je me suis souvent demandé si ces lèvres dissimulaient des rêves secrets ou un vide abyssal.
J'avais grande envie de visiter le village des lépreux. Il est composé de huttes en bambou et abrite des centaines de ces malades.(...) Les lépreux passaient leur journée à mendier dans la ville, puis le soir ils étaient obligés de regagner leur village. Je m'interrogeais sur la pertinence d'isoler ces malades, si on les autorisait ensuite à se mélanger à la population.
Ceux pour qui la journée commence à la nuit tombée et ne se termine qu'au petit matin quand ils se couchent savent combien il est perturbant de devoir se réveiller en même temps que le laitier.
(Le tour du monde en 72 jours)
" Nous n'attendons rien de sensationnel, mais un récit honnête des faits. Distribuez les blâmes et les louanges comme bon vous semble, du moment que vous vous en tenez à la vérité. Et prenez garde à ce sourire que vous affichez en permanence ", ajouta mon rédacteur en chef.
-" Je m'en départirai" , lui promis-je avant de sortir de son bureau.
(Dix jours dans un asile)
Il n'est que sur l'océan que l'on peut goûter, bercé par les flots, le paisible repos de la journée ou de la nuit. On dérive, on ne voit rien, on ne sait rien, tous les soucis se sont envolés et la misère du monde semble bien loin.
Un soir que je me prélassai sous cette véranda, écoutant d'une oreille distraite mon interlocuteur, ses mots étouffés par le bruit de la mer, je vis un couple enlacé, visage contre visage, mains jointes posées sur son coeur à lui. Ils se tenaient là, deux figures sombres, sous l'arche de la véranda, leurs silhouettes éclairées par la lampe du portail. J'éprouvai de la compassion pour eux, à les voir bercés de cette douce illusion amoureuse, celle qui fait de nos vies un paradis ou un enfer et est la trame de toute littérature.
Je ne peux que célébrer les deux pères fondateurs de notre nation : George Washington et Abraham Lincoln.
Il n' y eut aucune soirée festive qui ne se terminât par "God Save the Queen", que tous entonnaient en se mettant debout.
L'amour indéfectible des Anglais pour leur reine m'impressionnait beaucoup. Même moi, fervente Américaine, convaincue que l'homme est caractérisé par ce qu'il devient, et non par sa naissance, je ne pus m'empêcher d'admirer leur dévotion pour la famille royale.
Au moment même où je sortis prendre l'air, la brume se leva un bref instant pour dévoiler une magnifique plage et une baie piquetée d'étranges bateaux aux voiles bigarrées semblables à d'énormes papillons plongeant à la recherche du nectar. La plupart des voiles étaient rouges et, quand le soleil les étreignit avec une ardeur redoublée avant de les abandonner à la nuit, elles parurent s'embraser.
Il n'existe de meilleur remède au monde qu'un copieux repas pour garder la santé.
De fantomatiques nappes de brouillard gris flottaient dans les airs. La brume m'enchante, elle prête une lumière douce à toutes choses qui, autrement, seraient communes et laides dans le jour nu.
Je lus sur l'un des murs du pavillon abritant les folles les plus atteintes : "Tant qu'il y a de la vie, il y a de l'espoir." L'absurdité de ce message était trop cruelle. "Vous qui entrez ici, abandonnez toute espérance", voilà des mots qu'il aurait davantage convenu de tracer au-dessus des grilles de l'asile.
Urena devint hystérique, et les infirmières se jetèrent sur elle, la giflèrent, lui donnèrent des coups répétés sur la tête. A ce stade, la pauvre créature était dans tous ses états ; elles n'hésitèrent alors pas à l'étrangler. Oui, vous avez bien lu. Elles la trainèrent ensuite jusque dans un placard, d'où nous parvenaient ses gémissements étouffés. Au bout de plusieurs heures d'enfermement, Urena retourna au salon, son cou portant encore les marques de doigts de ses assaillantes