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Critiques de Nick Stone (95)
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Le verdict

j'aime beaucoup les polars juridiques. Et je dois reconnaître que celui-ci n'est pas mal du tout.



Le suspens est prenant. C'est assez bien écrit , même si je déplore des longueurs qui ont fait que ce roman m'a parfois pesé. Ce qui est bien dommage parce que l'idée de fond est formidable.



C'est aussi l'occasion pour l'auteur de régler ses comptes avec le monde de la justice car il n'est pas tendre avec ceux qui sont pret a tout pour gagner , même à ne pas respecter la loi, elle même. J'ai adoré certains passages.

Mais l'auteur montre aussi que tout n'est pas noir ou blanc, les choses peuvent être différentes de ce que l'on pense.



J'ai donc apprécié ce roman, dont je découvre l'auteur. Je pense continuer à m'y intéresser et le suivre avec attention.
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Tonton Clarinette

New York, années 90, Max Mingus détective privé est contacté pour résoudre la disparition d'un enfant remontant déjà à deux ans : Charlie âgé alors de trois ans a été enlevé lors d'une émeute à Port-au-Prince. Son client, le père de Charlie, un homme fortuné, propose à Mingus un gros pactole mais lui lance un ultimatum, il n'a que quelques heures pour accepter ou refuser la mission. ..



Brusque réveil pour notre détective qui vient juste de recouvrer sa liberté après un long séjour à la prison de Rikers Island où il a purgé une peine pour homicide.

Une enquête qui semble complexe et dangereuse, ces prédécesseurs ont échoué et se sont volatilisés, le seul encore en vie est secoué, abîmé, brisé.



Mais Max Mingus n'a plus rien à perdre, désabusé, déprimé, anéanti par la perte de sa femme dont il n' a pas encore fait le deuil, en lutte avec des fantômes qu'il ne peut chasser, obsédé par un psychopathe qui veut lui faire la peau, il se lance dans cette affaire. Mieux vaut être payé pour chercher la vérité, que végéter chez lui à Miami sans argent et garder le profil d'un ex-taulard déboussolé!



Après une enquête de courtoisie à Little Haïti à la recherche de quelques contacts et indices, il part sur les traces de Tonton Clarinette, ou Mr Clarinette, le voleur d'enfants, le croque-mitaine de Baron Samedi, le dieu, le loa de la mort. Une légende assez récente, une vingtaine d'années, selon les informations recueillies auprès d'un prêtre Haïtien avant le départ. Une vingtaine d'année, tiens tiens cela tombe en plein sur la dictature des Duvalier (1957-1986), règne du sang et de l'argent, et de ses tontons macoutes.



Une enquête musclée, j'ai adoré.

En premier lieu, le profil atypique de Max Mingus, ex-policier, ex-taulard, et détective privé.

Puis, l'intrigue qui permet aux lecteurs une descente aux enfers dans l'un des plus grands bidonvilles de Port-au Prince, la Cité Soleil, un cloaque à ciel ouvert.

Ensuite le décor, l'atmosphère, l'immersion dans les pratiques vaudous.

Et surtout le style, l'écriture de Nick Stone et sa façon d' évoquer la dualité de toutes choses, de la vie, de l'être vivant, mais aussi celle de l'économie et de la géographie d' Hispaniola, d'un côté Haïti, désert aride, enfer à ciel ouvert, de l'autre, la République dominicaine, un oasis tropical, déjà paradis de touristes … et l'éternelle lutte entre le Bien et le Mal aux frontières vacillantes.



Une enquête se déroulant en décembre 1996 dans un pays survolté, en plein chaos économique, gangrené par la corruption et les trafics illégaux et, un Port-au Prince en pleine ébullition politique (« Ti-René », René Préval président élu a succèdé à Aristide) avec toujours la présence des soldats américains et autres forces de l'ONU pour soutenir la « transition démocratique »... mais pas de panique Max Mingus est un dur à cuire et entre de bonnes mains, les soirs de cafard pour chasser ses idées noires... il retrouve son bar pour descendre du Barbancourt!



"Baron Samedi noir et blanc

Me regarde en souriant

J'entends l'appel des tambours

Les chansons vaudou m'entourent

Suis-je encore mort ou vivant?

Je n'en sais rien pour l'instant

Suis-je encore vivant ou mort?"



Max Mingus aurait pu fredonner ces paroles de Bernard Lavilliers…



J'ai dévoré cette enquête dans la chaleur torride de Haïti, une très bonne lecture où péripéties et rebondissements permettent une incursion dans la société et la culture d'un pays et qui, par bien des côtés, m'a rappelé le Zulu de Caryl Férey.



Un polar stimulant qui donne vraiment envie de plonger dans l'oeuvre de Nick Stone en partant sur les traces de Max Mingus avec Voodoo Land et Cuba libre...

Tonton Clarinette un polar noir, sombre et social. Une enquête aux relents méphitiques.

Une inspiration authentique. Nick Stone est originaire de par sa mère de l'une des plus anciennes familles haïtiennes...



Un polar addictif, éprouvant, instructif et décoiffant que je conseille.

Une très bonne pioche! Et une belle première rencontre avec Nick Stone.



"Haïti est sur la faille

On peut y voir ses entrailles

La nuit monte! " ...

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Le verdict

Prévenu Nick Stone, vous êtes accusé d'avoir abandonné Max Mingus, le privé de Miami, pour commettre un thriller juridique de 710 pages. Verdict, on vous pardonne d'avoir mis fin à l'une des meilleures séries polar de la Noire pour nous plonger dans le monde merveilleux de la justice britannique.

Les thrillers dans lesquels le héros passe son temps à affronter ses ennemis dans les tribunaux ne sont généralement pas ma tasse de thé, les experts au service de la justice, les privés qui font les poubelles pour discréditer des témoins, les plaidoiries dans le genre « Objection, votre honneur, ceci est une parodie de justice!» me lassent. Mais dans le verdict, ce n'est pas Grisham qui est aux manettes, c'est Nick Stone, l'heureux papa de Tonton Clarinette, et ça passe crème.

Vernon James, l'enfant pauvre originaire de Trinidad, est devenu le prospère propriétaire de VJ Capital Management, énorme fonds d'investissement spéculatif. Sa fortune est estimée à 145 millions de dollars. Mari comblé, père de famille, V.J. se trouve accusé du meurtre de Evelyn Bates au cours d'une soirée arrosée. K.G.P, la firme chargée d'assurer sa défense envoie son greffier Terry Flint pour travailler sur le dossier. Or Terry est un ami du prévenu, enfin un ancien ami, car depuis Cambridge, les deux hommes se sont perdus de vue. Et Terry, dont la vie n ‘a pas été un long fleuve tranquille, tient le brillant Vernon James pour responsable de ses échecs.

L'un des atouts de ce roman est la relation alambiquée qu'entretiennent les deux hommes. Flint, marqué par les regrets et l'amertume, fonce bille en tête dans l'enquête , partagé entre l'obsession de faire éclater la vérité et le désir de revanche, personnelle et sociale.
 L'autre atout est l'intrigue, brillamment construite, qui respecte tous les codes du genre, et qui a une petit côté tordu à la Body Double de Brian de Palma.

Les 700 pages se lisent d'une traite, et on imagine très volontiers une adaptation ciné avec Tom Hardy et Idriss Elba. Je remercie les éditions Gallimard pour l'envoi de ce polar efficace dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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Le verdict

Ne lisez pas ce livre de 701 pages surtout si, comme moi, vous n'avez pas une technique de lecture rapide. À chaque soir, vous allez devoir avoir la force de caractère suffisante pour dire : "C'est assez pour aujourd'hui.



Il a plusieurs histoires dans ce roman. Il y a d'abord celle du personnage principal qui est foncièrement honnête mais qui aimerait que l'accusé se fasse massacrer pour le venger de ce qu'il lui a fait vivre. Malheureusement pour lui, il est incapable d'aller à l'encontre de sa conscience.



Il y a ce détective qui lui aussi s'est écrasé après avoir vécu un autre drame que nus ne connaîtront qu'à la fin.



Ily a aussi cette salope qui n'a rien à voir avec l'histoire mais qui s'en prend au personnage principal d'une manière dégueulasse.



Puis, a un moment donné, les personnes se mettent à mourir. La vedette est même obligé de mettre sa famille à l'abri pour la protéger.



Comme dans les contes de fée, ce roman a une fin mi-figue, mi-raisin.



Oui, vous avez compris, je l'ai terminé mais vous devriez voir ma tête de zombie.
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Voodoo Land

Voodoo Land est le deuxième volet de la trilogie de Nick Stone consacrée à Marcus Mingus après Tonton Clarinette que je n’ai pas lu mais ça tombe bien, Voodoo Land se situe dans une époque antérieure. Nous sommes en 1980, Reagan vient d’être élu président des Etats-Unis d’Amérique, et Miami est le cœur de trafics en tous genre, de guerre des gangs, de violence, d’une avalanche de cocaïne arrivée d’Haïti… et a été classée par la presse comme "l’une des cinq villes les plus dangereuses au monde ".



Max Mingus est flic à la MTF (Miami Task Force), l’élite des forces opérationnelles, dirigée de main de maître par Eldon Burns, un ancien boxeur aux manières directes. Mingus est un bon flic, " un putain de bon flic" même, aux yeux de son patron qui l’adore, le considérant comme son fils de substitution. Il fait équipe avec Joe Liston, un colosse noir beaucoup moins bien vu par Burns. Max et Joe, qui forment un duo étrange (Liston étant le seul à pouvoir travailler avec Mingus), récupèrent un cadavre qui, à première vue, n’aurait pas du arriver chez eux : un mort dans un zoo. L’autopsie va tout changer. Dans l’estomac de la victime, une mixture tirée de la magie noire vaudou avec des morceaux d’une carte de Tarot , Le roi d’épee, à moitie digérés. La perquisition de la maison du mort accélère les choses : le gars a flingué toute sa famille. La presse s’en mêle, les politiques veulent des résultats. Max et Joe ont la pression, et ce n’est que le début.



Nick Stone frappe très fort. Le livre est musclé et mené tambour battant, mais derrière ce rythme de thriller, l’auteur réussit le pari de mêler habilement la fin de la gloire de Miami (dans une excellente radiographie sociale), la chronique d’une Amérique où Reagan débarque, les circonvolutions politiques autour de la drogue (le tout imprégné de cynisme et d’opportunisme – Burns en est un parfait exemple), et la culture haïtienne avec ses pratiques vaudou associées aux zombis. De plus, l'enquête palpitante rebondit sur une galerie de personnages riche et contrastée sans parler du duo de flics torturés et de leur part sombre, particulièrement efficace. Cela fait près de 600 pages, denses, prenantes et parfois sanglantes, et c’est une belle plongée dans le temps. Un polar intelligent d’une puissance étonnante. Un grand roman ! Je n’ai qu’une envie, me jeter sur Tonton Clarinette et Cuba libre, le dernier volet de la trilogie.
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Tonton Clarinette

Dans la tradition vaudou haïtienne, Tonton Clarinette est un voleur d'enfants qui s'accapare leurs âmes innocentes à l'instar du joueur de flûte du conte allemand qui charme avec le son de son instrument ; Tonton Clarinette fait sensiblement pareil mais dans une version plus exotique.



Notre thriller s'articule autour de cette trame : qui vole les enfants haitiens tout autour de la capitale dévastée qu'est Port au Prince ? Et surtout qui a kidnappé il y a de cela 3 ans le jeune Charlie, fils d'une des plus grosses fortunes de l'île ? C'est là qu'entre en jeu notre enquêteur Max Mingus qui vient de finir sa peine de 8 ans de prison à Rikers. Son crime : avoir assassiné des violeurs d'enfants de sang froid (pas trop envie de la juger perso mais bon la loi est la loi). Ancien flic à Miami, devenu détective privé, marié à la belle et sensuelle Sandra, son monde s'est écroulé le jour où la sentence est tombée. Résultat des courses, à sa sortie de prison Max Mingus n'est quasiment plus rien : sa femme est morte, ses amis l'ont abandonné sauf son ancien acolyte Joe. Alors quand une des plus grosses fortunes d'Haïti vous propose ni plus ni moins que 10 millions de dollars s'il retrouve son fils vivant, dur de faire la fine bouche. Le seul bémol c'est qu'il faut embarquer en Haïti, en 1996, île détruite (et encore il n'y pas eu de tremblement de terre) par des décennies de dictature sous le joug des Duvallier Père et fils, puis d'Aristide, pays soumis à la plus extrême pauvreté et qui en 1995 se fait "aider" par les forces américaines et l'ONU pour "réinstaurer" la démocratie. Le constat est sans appel : à part semer la peur au sein de la population locale en la méprisant, les USA ne font pas grand chose pour le redressement du pays. Du coup l'Oncle Sam a franchement mauvaise presse. Max Mingus va prendre une sacrée claque dans la figure en découvrant ce pays ravagé, si pauvre que les enfants mangent parfois de la boue pour tenir et sombrent dans la drogue, où le SIDA commence à décimer la population dans l'indifférence totale, une île autrefois belle, verdoyante et généreuse, dorénavant aride et pillée de tout bord. Dans ce chaos, Max Mingus va revoir ses a priori, rencontrer nombre de personnages ambiguës, côtoyer de près ce qui peut être commis de pire par l'esprit tordu des hommes. Entre séances vaudou et magie noire, superstition farfelues, corruption et sombres pans de l'histoire d'Haïti, autant vous dire que notre héros déchante rapidement.



Inutile de vous préciser que j'ai adoré Tonton Clarinette. Enfin un thriller qui a de la gueule, du style et un vrai fond derrière l'enquête elle-même très maîtrisée et parfaitement agencée ! Nick Stone nous décrit sans ambage la réalité de cette île si chère à son coeur (issu d'une des plus vieilles familles haitiennes). Portrait sans concession d'un pays qui sombre, d'une population attachante mais encore très empreinte de superstitions, pays qui garde malgré lui les séquelles de son passé esclavagiste, Tonton Clarinette est un thriller de qualité, intelligent, porté par des personnages intéressants et hauts en couleur, qui m'a secouée au plus profond (certains passages sont d'une telle violence que j'ai du interrompre ma lecture). Aucun faux pas, un véritable sans faute pour ce premier opus des enquêtes de Max Mingus que je vais bien evidemment suivre de près (deux tomes sont déjà parus, ils sont d'ores et déjà dans ma liste des futurs achats livres). Je suis même triste d'avoir du quitter Max Mingus c'est vous dire.
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Voodoo Land

Chers lecteurs, je vous avais déjà parlé d’un de mes coups de cœur policier 2015 qu’était Tonton Clarinette du britannique Nick Stone, mettant en scène le détective Max Mingus en proie à la misère d’une Haïti exsangue par des années de dictature des Duvallier père et fils. Nick Stone a donc décidé de consacrer une trilogie autour de ce personnage haut en couleur, ancien flic légèrement (c’est un euphémisme) borderline.



Dans le deuxième volet de ses aventures, exit l’Haïti de 1995, bonjour Miami au début des années 80. Max Mingus est encore à cette époque un jeune inspecteur plein d’avenir, un brin bagarreur, qui forme un duo atypique mais efficace avec Joe Liston, sorte de titan afro-américain aussi droit dans ses bottes que Max est limite. Un duo à la Miami Vice (Mingus aimant taquiner de la bouteille et de la gazelle) confronté à une flambée des violences dans cette ville qui fut pendant des décennies un havre de paix pour retraités juifs. Epoque révolue en ce début des années 80 : porte d’entrée du trafic de drogue en provenance de la Colombie, guerre des gangs et des cartels, prostitution, pauvreté et corruption dans la police, voilà ce qu’est devenue la ville. Ajoutons à cela une forte immigration en provenance de Cuba et surtout d’Haïti dont la population se trouve parquée dans ses ghettos urbains, désœuvrée, je vous laisse imaginer le cocktail social explosif que la mairie doit gérer. Alors même si notre histoire ne se déroule pas en Haïti, l’île n’est quand même pas très loin puisque Voodoo Land a pour point de départ le meurtre rituel d’un immigré haïtien dont on a retrouvé le corps dans un zoo, une carte à jouer en morceaux dans son estomac. Max Mingus et Joe Liston se trouvent confrontés à la personnalité complexe de Salomon Bouckman, sorte de prêtre vaudou charismatique qui domine la communauté haïtienne de Miami et accessoirement un grand nombre de trafic : drogue, prostitution, racket etc. Un saint parmi les saints… Notre duo a donc maille à partir avec cet ovni dont on ne connait pas le visage et qui fascine autant qu’il effraie.



Voilà pour l’histoire. Et mon bilan, bien qu’un tantinet moins enthousiaste que pour Tonton Clarinette (je déplore quelques longueurs en cours de route), n’en demeure pas moins positif. Max Mingus, moi j’adhère ! Il est vrai, nous avons une fois encore affaire à un flic borderline déchiré par ses démons intérieurs mais vous seriez injustes de condamner Nick Stone qui sait y apporter toute la nuance nécessaire associée à son talent d’écrivain « social ». J’utilise ce terme qui décrit selon moi parfaitement l’intérêt de son œuvre : au-delà d’une intrigue policière, c’est surtout et avant tout une situation économique et sociale que l’auteur dépeint avec acuité et mordant. Tout le monde y prend pour son grade : du flic lambda aux plus hauts gradés, sans oublier les grands pontes politiques, les trafiquants en tout genre, la gangrène de la corruption et de la pauvreté qui a fait d’une ville paisible une Sodome et Gomorrhe. Edifiant et affligeant.
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Le verdict

Le verdict est un thriller d'un auteur britannique qui ne m'est pas inconnu, Nick Stone, et dont j'avais apprécié les précédents livres. Avec son nouveau roman, il met la barre très haut!

Terry Flynt, un greffier dans une compagnie d'avocats renommée, se retrouve assigné à une affaire de meurtre, dont il se trouve qu'elle implique son ex-meilleur ami.

Petite originalité, le récit se déroule à Londres, ce qui est dépaysant, même si ce n'est pas le point essentiel de l'intrigue.

Cette dernière est justement très bonne, je l'ai trouvé à la fois intelligente sans être trop compliquée. Il y a des rebondissements, bien entendu, nombreux, mais l'auteur ne cède pas à la surenchère. Le roman est long, et pourtant les pages défilent très rapidement, en raison du style de l'auteur, et de son propos. Je voulais savoir le fin mot de cette histoire passionnante, qui fait douter de beaucoup de choses jusqu'au bout, et pas seulement sur la culpabilité ou l'innocence de l'accusé.

Autre point que j'ai trouvé intéressant, le héros. Il possède des failles, mais ne verse pas dans la caricature. Il est acteur des événements, pourtant dans le déroulement du procès, il n'en est pas le protagoniste principal. Cela permet à l'auteur de nous montrer son savoir sur le système judiciaire britannique de façon claire et jamais ennuyeuse.

Petite cerise sur le gâteau, les choix moraux des personnages font que le happy end d'habitude d'usage n'est pas totalement de la partie (je reste cryptique intentionnellement).

Je conseille vraiment cette lecture à ceux qui désirent un thriller original et fort agréable à lire.
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Voodoo Land

Ce roman (l’adjectif « policier » est absent à dessein) est un livre-monde, qui nous plonge dans un univers complet, cohérent (autant que le monde peut l’être), une période et un lieu déterminés, inspiré de faits réels. Il a la valeur d’un livre d’histoire, d’une œuvre littéraire, d’un polar magnifique : la rigueur de Don Winslow dans la Griffe du Chien, le travail documentaire et le réalisme social de George Pelecanos, la ferveur romanesque de Caryl Ferey.



Un livre d’histoire :



Miami, début des années 80 : ce qui n’était qu’une ville rêvée pour les retraités américains et les touristes, à peine troublée par l’afflux constant de réfugiés cubains et des ouragans dont certains furent cependant dévastateurs, subit l’arrivée massive de la cocaïne et des organisations qui vont avec ainsi que l’exode de Mariel qui ne fut pas sans conséquence sur la criminalité.



Cocaïne à tous les étages :



Alors que le trafic portait essentiellement sur des ballots d’herbe jetés à la va-vite de cabin-cruisers, ces années vont voir s’installer une véritable industrie de la cocaïne : armées de mules aux aéroports, DC3 chargés de cocaïne jusque dans la cabine de pilotage, réseaux de distribution structurés, complicités policières, blanchiment massif dans le réseau bancaire local et…guerre entre plusieurs gangs pour la mainmise sur le trafic.



Exode de Mariel :



C’est le bazar à Cuba, l’économie est à la peine et beaucoup de Cubains tentent de rejoindre la Floride proche, à tel point que Fidel Castro décide de laisser partir ceux qui le veulent : entre avril et octobre 1980, près de 125000 Cubains sont expulsés, direction la Floride.



Mais Fidel est un malin, et profite de l’opération pour vider les prisons cubaines : près de 3000 réfugiés en Floride sont des délinquants et vont faire concurrence aux gangsters locaux et aux gangs colombiens.



Si l’arrivée des Marielitos est rapidement absorbée par l’économie locale, l’afflux de l’agent de la drogue à Miami n’y est pas pour rien : alors que l’économie américaine est en pleine récession, seule la ville de Miami connait une croissance à faire pâlir d’envie Ronald Reagan qui vient d’être élu.



Et le vaudou dans tout ça ?



On sort de ce roman sans rien ignorer de l’immigration provenant de Haïti, terre que certains estiment maudite. Des milliers de Haïtiens fuient la misère et la dictature de Baby Doc, et cette immigration sera plus difficilement absorbée, notamment pour des raisons linguistiques.



Les pratiques vaudou, si elles sont un élément central du roman, sont parfaitement documentées : pas de morts-vivants aux chairs putréfiées, mais une description clinique des pratiques vaudou, des produits et de leurs effets.



Nick Stone a su intégrer ce cadre historique d’une manière subtile ; ainsi, sous les traits de Vera Desamours, grande prêtresse vaudou et trafiquante de drogue, on peut reconnaître les traits (mais peut-être ai-je été victime d’une hallucination ?) de Griselda Blanco, éminente trafiquante de drogue colombienne qui sombra très tôt dans la délinquance (elle enlève un garçon de 11 ans alors qu’elle n’est qu’une adolescente et le tue après avoir échoué à obtenir une rançon).



Griselda a poursuivi sa carrière dans la prostitution et l’assassinat de ses maris mais c’est dans le trafic de cocaïne, commencé à New-York et industrialisé en Floride, qu’elle acquit un statut légendaire : dans la guerre que se livraient les gangs pour contrôler le trafic, on estime qu’elle a été directement ou non à l’origine de l’assassinat de plus de deux cents personnes.



A cette époque, à Miami, un mort sur quatre a reçu une balle, les services du coroner sont parfois obligés de louer des camions frigo aux Burger King pour stocker les cadavres.



Griselda ne manquait cependant pas d’humour puisqu’un de ses enfants portait les prénoms de Michael Corleone. Après avoir purgé une peine de prison de 6 ans aux Etats-Unis, elle finira assassinée, à 69 ans, à Medellin, par deux tueurs à moto (ce qui était un vibrant hommage puisque c’est elle qui avait mis en vogue ce mode opératoire à Miami).



La petite histoire :



Si la grande histoire sert de cadre à ce roman, la petite histoire est loin d’être oubliée : Nick Stone a réalisé un travail de fourmi pour faire revivre le Miami des années 80 : bâtiments historiques délabrés qui ont été par la suite réhabilités, quartiers maudits, films, musique (il en profite pour égratigner Debbie Harry, originaire de Miami, qu’il voit plus comme pute que comme chanteuse), fringues, boites de nuit…



Là aussi, le Miami quotidien nous est livré subtilement, avec le talent d’un George Pelecanos, de petites touches nous ramènent à cette époque où seules deux personnes dans les commissariats savaient se servir d’un ordinateur et les coups de fil se passaient d’une cabine.



Grande Histoire, petite histoire, mais aussi roman dans lequel les personnages principaux ne sont pas des représentants de l’ordre stéréotypés bons ou mauvais et les gangsters d’immondes salauds. La vie est plus compliquée, et Nick Stone développe avec ses personnages une vision très réaliste des êtres que nous sommes ; Carmine, le fils de Vera Desamours en est l’exemple parfait : kidnappé par sa mère qui a sans doute assassiné son mari et sa maîtresse, traité comme un enfant à l’âge adulte, il est un recruteur hors pair de prostituées pour le compte de sa mère, mais il va osciller tout au long du roman entre horreur (s’il tue un flic, c’est en lui tirant involontairement une balle dans le pied !) et rédemption.



On retrouve ce réalisme dans les personnages d’Eldon, patron de la police, et bien entendu de Max et Joe qui sont un peu les deux faces d’une même pièce.



Enfin, polar dans lequel la violence n’est pas distillée gratuitement mais comme reflet d’une époque pendant laquelle elle devint industrielle, sauvage et mondialisée, à l’instar des lois qui nous gouvernent.



Voodoo Land est le témoignage d’une époque.
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Tonton Clarinette

Quel premier roman ! Envoutant !



Max Mingus, ex flic, et ex taulard, vivant à Miami, se voit mandater pour résoudre une affaire de rapt d'enfant assez sordide en Haïti.



Charlie, jeune fils d'une des plus riches familles d'Haïti, a été kidnappé.

Son père et son grand-père offrent plusieurs millions de dollars à Max Mingus pour retrouver cet enfant.



D'abord très hésitant, il fini par accepter cette mission pour fuir sa vie. Sandra son épouse est décédée d'un cancer pendant qu'il purgeait sa peine de prison. Pétri de cuilpabilité, déprimé et désorienté à sa sortie de prison, il espère ainsi fuir sa solitude et se réconcilier avec lui même en retrouvant cet enfant.



Il comprend vite que l'affaire est complexe et particulièrement dangereuse. Les détectives qui l'ont précédé ne s'en sont pas sortis indemnes.



Max decouvre que la famille Carver a été très proche des Duvalier. Il soupçonne que l'empire des Carver s'est bati sur des pratiques commerciales douteuses et immorales. Il est loin de se douter que c'est bien pire que ça.

Magie noire, vaudou, croyances mystiques, Max devra faire taire son esprit rationnel pour espérer approcher les protagonistes qui détiennent sinon la solution au moins quelques indices.



Un trhiller parfaitement orchestré.

J'ai été complètement aspirée par cette énigme.

Nick Stone vous embarque dans l'ambiance d'Haïti, la corruption, la violence, la misère, les bidonvilles. C'est fort, décapant. Nick Stone ne vend pas du rêve. Il présente Haïti avec tout ce qu'elle a de plus sale, de plus dépravé.



Les personnages aux aspérités prononcés illustrent tout à la fois le bien et le mal. La dualité est partout présente. Cette dualité qui ronge Max Mingus, représentée par sa culpabilité d'avoir tué de sang froid pour venger un acte odieux.



Un excellent thriller et un voyage en terre haïtienne décapant !

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Tonton Clarinette

Vraiment sympa !

Très bonne intrigue.



Par contre, après avoir lu ce roman pas sûre de mettre les pieds en Haïti. Quelle misère ! Nick Stone nous sert de guide et ne nous ménage absolument pas. Ici pas de sable blanc, cocotier et cocktail. La plupart de la population vit dans la merde et ce n'est pas un euphémisme. Et malheureusement rien n'est fait pour les tirer de là.

Nous profitons de la recherche d'un enfant par Max Mingus, détective privé, pour découvrir l'île. Je n'en connaissais absolument pas l'histoire. Les noms de Duvalier et tonton Macoute ne m'étaient pas inconnus mais là j'ai pris leur pourriture en pleine face. Sans parler des horreurs commises par certains personnages mais là c'est l' imagination de l'auteur.

J'ai aussi beaucoup aimé la place du Vaudou dans l'histoire. Tous ces rites.. ça m'a toujours fascinée.



Suis ravie d'avoir découvert cet auteur et ce personnage Max Mingus. Et ravie d'autant plus qu'il est présent dans d'autres histoires.

J'ai écrit que dans ce roman pas de cocktail mais alors du rhum...il coule à flot. Du Barbancout. A goûter.

Vraiment, précipitez vous, lisez-le. Vous ne serez pas déçu.

Le suivant c'est Voodoo Land. Sacré programme !
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Le verdict

Il est devenu très riche et vient de recevoir le trophée de la « Personnalité Ethique » de l’année. Plutôt ironique pour un homme à la morale plus que douteuse et au comportement sexuel détestable. Le lendemain matin, alors qu’il n’a même pas encore dessoulé complètement, Vernon se fait arrêter pour meurtre. Dans la chambre d’hôtel (où il prétend n’avoir même pas mis un pied), une jeune femme a été étranglée. Sa première déposition est confuse, peu crédible et le cabinet d’avocats chargé de son affaire ne donne pas cher de sa défense. Contre toute attente, c’est Terry qui assurera le rôle de greffier. Or, Terry a très bien connu Vernon dans leur enfance…

Ces quelques lignes esquissent à peine les premières pages car ce bon gros roman judiciaire ne ménage pas ses surprises et tient toutes les promesses de son rythme. Du procès, madame, du bon procès avec effets de manche et prestations théâtrales, filatures et équipes de gros bras, enquêteurs véreux, témoins peu fiables et à peu près tout ce à quoi vous pouvez penser. On ne cesse de changer d’avis quant à la culpabilité de Vernon avant de s’en désintéresser tant le reste est tout aussi haletant.

Très réussi dans le genre !
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Voodoo Land

Miami. 1980, Coke, corruption, meurtres , Little Havana, Little Haiti , entre autres. Un flic, Mingus, loyal et fidèle à son partenaire Joe Liston. C'est la premier Nick Stone que je lis. J'ai mis près de 300 pages de cet opus avant d'être happée par le récit. Je crois que j'aurais été mieux servie si j'avais pu le lire en version originale. Je me demande si la traduction ne dessert pas l'auteur et son écriture descriptive. C'est long, les personnages sont plus que stéréotypés et ça manque quelque peu de profondeur. Puis tout d'un coup, on sort la machette et le fusil et ...il y a trop de sang, trop de meurtres, trop de cadavres...Mais , au moins, il y a du ryhtme . Et bien sûr, par dessus le tas de cadavres , la belle et l'amour...
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Cuba Libre

Après Haïti au début des années 2000 dans Tonton Clarinette, puis le Miami du début des années 80 dans Voodoo Land, Nick Stone nous invite à suivre de nouveau son privé torturé, Max Mingus. Cette fois, ce sera à Cuba en 2008, à la veille de l’élection de Barack Obama.

Alors qu’il a fini par se résoudre, pour survivre, à traiter des affaires sur lesquelles son amour propre lui interdisait jusqu’alors de se pencher – divorces et adultères – Max Mingus apprend que son ancien mentor, le flic pourri Eldon Burns s’est fait abattre. Son meilleur ami, Joe Liston, suit peut de temps après. Tout indique que Vanetta Brown activiste noire des années 1960 recherchée pour meurtre et réfugiée à Cuba serait derrière ces deux meurtres. Contraint par un agent fédéral avide de vengeance, Mingus se retrouve bien vite à la Havane, sur les traces de l’invisible Vanetta Brown.



Le charme des deux précédents romans de ce qui était annoncé par Stone comme une trilogie résidait en grande partie, outre le personnage attachant et ambigu de Mingus (« Max n’était pas intègre. Ce n’était pas la prison qui l’avait détruit. Ni la mort de sa femme. Mais ce qui avait suivi – le bordel qu’il avait foutu dans sa propre existence. Le destin lui avait tracé une ligne et il en avait fait un nœud coulant. »), dans sa capacité à déchirer les mythes et les cartes postales des destinations vers lesquelles ils nous entrainait. Non pas pour nous montrer la réalité, mais pour recréer des mythes en nous servant une face encore plus noire de la réalité baignée de fantastique. Cuba Libre ne déroge pas à la règle. Le paradis socialiste (et touristique) des Caraïbes devient sous la plume de Nick Stone un enfer sans doute plus proche de la réalité quotidienne des Cubains en même temps qu’un drôle de voyage dans une autre dimension où la manipulation le dispute à la paranoïa. Tout ici n’est qu’un vaste décor de carton pâte dissimulant d’autres décors tout aussi factices et, naviguant au milieu de cet univers de faux-semblant, Max Mingus tente d’extraire un soupçon de vérité et de réel avec, malgré la vieillesse qui le guette, la détermination d’un taureau fonçant vers la muleta.

Car, on le sent bien, quelqu’un agite le chiffon rouge devant Mingus et le manipule par personnes interposées. Joue avec cette formidable capacité d’autodestruction compensée par une envie désespérée de vivre qui le caractérise. Reste à savoir qui et pourquoi.

Les lecteurs des deux précédents volumes soupçonneront bien sûr un personnage en particulier même s’il demeure invisible. Le talent de Nick Stone tient pour beaucoup à cette manière qu’il a de faire planer une ombre inquiétante sur son roman, à tresser une intrigue retorse, certes, mais qui n’est que le canevas sur lequel il vient coudre quelques points, ici ou là, qui éveillent l’attention et la tension chez le lecteur qui pressent constamment qu’un drame va avoir lieu. De fait, il a parfois lieu. Et d’autre fois pas.

Cette maîtrise dans la structure du roman, cette facilité avec laquelle Stone déroule son histoire et y accroche le lecteur jusqu’à un dénouement aussi inattendu que prévisible (hé, oui ! Et même parfois un peu aidé par d’heureuses coïncidences que l’on pardonnera à l’auteur) font qu’il a réussi à s’imposer en l’espace de trois romans comme un auteur incontournable dans le genre noir. Et l’on attend déjà avec impatience de voir comment, après cette trilogie réussie, il va rebondir et, on l’espère, nous surprendre avec ses nouveaux écrits.


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Le verdict

Vernon James, élu personnalité éthique de l'année, reçoit son prix dans un hôtel où il a réservé une suite. Pendant son discours il aperçoit au premier rang, juste en face de lui, une sublime femme dans une robe verte. Elle le regarde avec insistance. Il lui faut cette femme !

Cette très jolie femme, Fabia, le suit dans sa suite mais cela ne se passe pas tout à fait comme Vernon (VJ) l'aurait souhaité. Elle le maltraite, le bouscule, il se défend, ils explosent le minibar, elle le quitte en lui barbottant sa Rolex au passage, il s'endort dans le canapé de la suite.

A son réveil on découvre une jeune femme morte, assassinée, dans la chambre de VJ. Ce n'est pas la même, ce n'est pas Fabia.

VJ se déclare innocent du meurtre de cette personne. le hic c'est que bon nombre de gens l'on vu en sa compagnie et même dans des postures où l'on pourrait supposer qu'ils étaient intimes.

Pour la défense de VJ, c'est le cabinet KRP qui est choisi avec comme greffier des avocats, principal et remplaçant, Terry Flint qui est un ancien très bon ami de VJ et également camarade de Cambridge.

Terry hait ce type à qui il doit sa décadence et son renvoi de Cambridge.

C'est l'enquête et le procès que nous conte, ici, Nick Stone.



J'ai été très impressionné par ce livre que j'ai aimé avoir en main, par son épaisseur, son élégance et la sobriété. La photo de couverture, une perruque d'avocat anglais, vu de dos sur un fond sombre. C'est classe et pas uniquement l'extérieur, le contenu aussi est classe. Il est des livres qui vous prennent et vous emmènent de par leur intérêt et la fascination que vous leur portez tellement l'action vous possède. Ce fut mon cas. de la première page à la dernière. Pourtant il s'en passe des choses et une enquête préliminaire peut ne pas être très intéressante, pas ici. Il est possible de se perdre dans les détails qui peuvent être fastidieux, ce n'est pas le cas dans ce bouquin. Pour nous permettre de respirer, l'auteur, intelligemment nous amène à découvrir la vie familiale de Terry, son épouse, ses enfants avec leurs soucis quotidiens, boulot, école…

L'histoire est contée logiquement, dans le temps avec, certes, quelques retours dans le passé des protagonistes, ce qui est normal pour la compréhension des personnages. Parlons-en des personnages, brossés qu'ils sont, chacun dans son domaine. le boss du cabinet d'avocats impressionne, c'est normal c'est le boss. L'enquêteur est pervers, tordu, ancien taulard, magouilleur, copain d'alors du boss, écorché vif mais grand sentimental comme je l'attendais. L'avocate principale est malade, en phase terminale, elle tiendra le coup pendant le procès, son dernier qu'elle ne veut en aucun cas perdre, grande dame et talentueuse au possible dans un langage châtié, sa plaidoirie et ses contre-interrogatoires sont des modèles du genre. La famille de Terry est irréprochable, lui pas tout à fait, c'est un grand cachotier, pas menteur mais pas diseur.

le récit est le liant de ces personnages et ma foi c'est du béton.

Puisque c'est le titre du bouquin, le verdict, bien entendu, revêt une importance pour tous, ces personnages petits ou simples complices ont tous un intérêt dans le dénouement qu'il soit blancs pour les uns ou noirs pour les autres. Là, il est un peu dommage que N. Stone n'ait pas un peu étayé mais nous serions partis pour mille pages. Il n'empêche que des détails, pour le bien de l'histoire, sont gérés de façon magistrale, tels que la Rolex par exemple ou la robe verte entre autres.

A noter au passage une bonne description des événements d'août 2011 en Angleterre.

Nick Stone n'a pas cherché la complication, son écriture est limpide, claire, pas sophistiquée ce qui n'est pas toujours le cas dans les polars juridiques (je sais, je fréquente), élégante, jamais vulgaire mais la langue est toujours juste en fonction de celui qui parle.

Voilà un livre que j'ai bien aimé, que j'ai apprécié lire dans sa longueur et que je recommande même à ceux que le genre ne tente pas.

Je remercie Babelio de m'avoir sélectionné pour cette masse critique ainsi que les éditions "série noire Gallimard" de m'avoir offert ce livre.


Lien : https://www.babelio.com/livr..
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Tonton Clarinette

Un thriller envoûtant, une plongée fascinante dans l' enfer haïtien.



J' ai adoré ce magnifique polar, fort et envoûtant, instructif et dépaysant. Une plongée époustouflante dans l' enfer haïtien, sur cette île ravagée par la misère et la pourriture dont je ne connaissais que le nom, et dont l' auteur fait une description éblouissante et passionnante des moeurs, de l' histoire, etc, sur fond de vaudou et de magie noire.

Avec son écriture fluide et très visuelle, Nick Stone transporte littéralement son lecteur, qui du coup semble lui aussi découvrir peu à peu Haïti aux côtés de l' ex-flic et ancien privé Max Mingus, qui sort de 7 ans de taule pour homicide, abîmé par ses regrets et par la mort de sa femme, héros dur à cuire et particulièrement juste et attachant.

D' ailleurs ce sont tous les personnages de ce roman qui sont forts et fascinants. L' intrigue est captivante et tient le lecteur en haleine jusqu' au bout grâce à un suspense inquiétant qui ne faiblit jamais.

Un excellent moment de lecture, original et ensorcelant, et un superbe polar qui vaut autant pour son intrigue implacable, ses personnages hauts en couleurs, que pour son exotisme et le fascinant voyage en Haïti qu' il propose.

Un auteur à suivre de très près !

D'ailleurs, le second opus de la série, Voodoo Land, sortira lui aussi en poche chez Folio le 7 février prochain (2013), en même temps que la Série noire publiera la troisième enquête de Max Mingus : "Cuba libre".

Déjà réservé chez mon libraire !
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Voodoo Land

Après Tonton Clarinette, Nick Stone a donc décidé d’écrire un prequel des aventures de son détective, Max Mingus. On le retrouve donc à Miami en 1981, alors qu’il est encore flic, avec son coéquipier Joe Liston. Là, les deux amis se trouvent confrontés à des morts étonnantes liées à un culte vaudou et à un énigmatique chef de gang haïtien, Salomon Boukman, que l’on a d’ailleurs aussi eu l’occasion de croiser dans le premier roman de Nick Stone. Mingus et Liston se lancent donc à sa poursuite dans une ville gangrénée par la violence et la corruption. Écartelé entre son désir de rendre la justice, ses instincts violents et autodestructeurs qu’il peine à réprimer et sa fidélité à celui qui l’a pour ainsi dire modelé, son chef, le tyrannique Eldon Burns, Max Mingus s’enfonce dans une enquête trouble, faite de chausse-trappes et de faux-semblants, dans laquelle il finira peut-être enfin par trouver une forme de rédemption.



Le premier constat est clair : il y a dans ce Voodoo Land un faux air de James Ellroy. Mingus est là un flic typiquement de la trempe de ceux d’Ellroy, de Bucky Bleichert dans le Dahlia Noir à Bud White dans L.A. Confidential, tandis qu’Eldon Burns rappelle furieusement Duddley Smith. Toutefois, si l’inspiration est bien là, Nick Stone réussit à s’affranchir de cette influence pesante pour produire une œuvre à laquelle il impose sa patte originale. Et si, au jeu des comparaisons, Ellroy l’emporte sans doute sur la noirceur et l’ambivalence générale de ses personnages, nul doute que Stone le double allègrement en ce qui concerne l’approche de la communauté haïtienne et des rites vaudous dont le cabotin de Los Angeles avait fait une affligeante description de série Z dans son Underworld USA.



Nick Stone joue donc sa partition avec talent. D’abord sur le plan du rythme. Après une scène d’introduction particulièrement hallucinante dans un parc zoologique de seconde zone spécialisé dans les singes, il s’emploie à ne plus laisser retomber le soufflé tout au long des presque 600 pages de ce roman et y arrive bel et bien. Les défauts que de Tonton Clarinette où quelques passages auraient gagnés à être écourtés et où, peut-être, l’intrigue tenait trop à un twist final, ont été gommés, donnant à Voodoo Land une toute autre épaisseur.

Ensuite, en ce qui concerne la construction de l’intrigue et des personnages. Sur un fil directeur simple – un flic recherche un truand machiavélique – Nick Stone construit une histoire touffue et, surtout, une nuée de personnages qui sont, pour la plupart, principaux ou secondaires, dotés de personnalités complexes et ne font pas seulement de la figuration.

Si le croquemitaine Salomon Boukman et sa complice Eva Desamours ou encore Eldon Burns ont leur importance et contribuent à donner au roman son atmosphère ténébreuse qui flirte toujours avec le fantastique, se sont surtout deux personnages qui sortent du lot : Max Mingus, bien entendu, héros de la trilogie de Nick Stone (le troisième volume, Voodoo Eyes, dont l’action se situe en 2008, vient d’être édité en Grande-Bretagne), mais aussi Carmine Desamours, fils d’Eva, qui apparaît ici comme son alter ego du côté sombre. Là où Mingus vit sous la coupe d’Eldon Burns, (La suite sur le blog)
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Voodoo Land

Il faut malheureusement attendre la moitié du livre pour que démarre l'intrigue, le début consistant en une biographie des divers membres de l'élite de la police de Miami innondée de dialogues des plus insipides.



Il y a les bons flics, Max et Joe, le chef ripou, Eldon Burns et les quartels haitiens du sexe et de la drogue avec quelques personnage étonnants tels le sadique Bonbon, ou le mac Carmine, persécuté par sa sa vaudoue de mère Eva.
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Voodoo Land

Meurtres sanglants, vaudou, drogue, flics corrompus au programme.



Après Tonton Clarinette, le premier roman de Nick Stone, nous retrouvons à nouveau le personnage tourmenté de Max Mingus, à l'époque où il était encore flic, dans le Miami du début des années 80.

L'acteur Ronald Reagan vient d'être élu président des Etats-Unis, et veut frapper les esprits en s'attaquant aux trafiquants de drogue. Tous les coups, surtout les plus tordus, sont permis pour coffrer les Tony Montana et autres apprentis sorciers de la coke. Et Miami abrite les plus beaux spécimens en la matière.

Max Mingus et son coéquipier et ami Joe Liston doivent faire face à une série de meurtres sanglants et remontent la piste du trafiquant de drogue Salomon Boukman, véritable mythe au sein de la communauté haïtienne, mais dont tout le monde semble ignorer jusqu’à l’apparence physique. Une traque qui va s'avérer plus compliquée que prévue. Comme toujours pour le pauvre Max! Car Nick Stone n'épargne rien à son personnage, pour notre plus grand bonheur de lecteurs avides d'émotions fortes.

Drogue, corruption au sein de la police, et magie noire: Nick Stone aborde plusieurs thèmes pour son deuxième roman tout aussi réussi et prenant que le premier.

On y retrouve des dialogues percutants, des scènes spectaculaires, et une atmosphère qui fait réellement penser aux romans les plus noirs de James Ellroy.

Du grand art!


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Tonton Clarinette

Superbe première enquête du privé Max Mingus, ex-flic et ex-taulard, dans l'Haïti en folie de 1996.



Publié en 2006 (et efficacement traduit en français en 2008 par Marie Ploux et Catherine Cheval), premier roman du britannique Nick Stone, "Tonton Clarinette" est donc la première enquête de Max Mingus, ex-flic de Miami, ex-taulard pour meurtre, et désormais enquêteur privé.



Démarrant dans les dernières semaines des sept ans de prison de Mingus, dont la femme, amour de sa vie, est décédée entretemps, le roman plonge le robuste et bourru privé dans l'imbroglio total de l'Haïti de 1996, deux ans après le débarquement des États-Unis et de l'ONU et le fort controversé rétablissement du président Aristide... Lancé à la recherche du petit-fils enlevé deux ans plus tôt d'un colossal magnat haïtien, après que trois enquêteurs aient échoué, dans des circonstances plutôt dramatiques pour deux d'entre eux, Mingus (dont le personnage lorgne nettement vers les dures et ambiguës figures du Harry Bosch de Connelly ou du John Rebus de Ian Rankin) prend en pleine face, comme il s'y attendait, l'ensemble des clichés haïtiens, que Nick Stone, à la fois fort bien documenté et connaissant remarquablement le pays à titre personnel - sa mère, notamment, est haïtienne) parvient à subvertir très subtilement pour nous livrer un roman inventif, attachant et diablement plaisant, et qui donne bien hâte de découvrir les deux enquêtes suivantes.
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