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Critiques de Nicolas Kempf (36)
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Bons baisers de Strasbourg

Je dois avouer que j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, ne connaissant pas grand chose de cette époque strasbourgeoise. Les points de suspension à répétition m'ont également gênés. Ceci étant dit une fois embarqué, on ne peut lâcher le livre, l'intensité montant progressivement. La fin est presque trop rapide. Le personnage de Lena est particulièrement attachant et l'on ne peut que souhaiter du bonheur à Gilles pour sa nouvelle vie.
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Bons baisers de Strasbourg

Croyez-vous tout savoir des espions et de leurs méthodes ? de leur visage ?

Bons baisers de Strasbourg, nous raconte l'histoire de Gilles Schaeffer, jeune professeur-assistant de vingt-cinq ans à l'université de Strasbourg. Nous sommes à l'automne 1954. L'actualité : un tremblement de terre à Orleansville, en Algérie. Gilles est préoccupé car sa thèse portant sur le permis et l'interdit dans la littérature du milieu du XIXème siècle n'avance pas. Pire, il va devoir faire cours à une quinzaine d'étudiants du Collège de l'Europe Libre. Des étudiants boursiers qui, comme Lena, venue de Pologne, ou Vilmos, de Hongrie, apprennent le français et souhaitent connaître la littérature française. le Collège de l'Europe Libre, financé par la CIA depuis 1951, avait pour vocation de former les futures élites du bloc soviétique.

Impossible de refuser ; c'est la mort dans l'âme que Gilles va commencer à enseigner à des jeunes recrues qui se révèlent intéressées par ses cours, et dans l'ensemble, assez sympathiques.

Dans la bibliothèque universitaire, au département de philologie antique, Gilles découvre tout à fait par hasard une enveloppe qui contient des fiches, écrites en cyrillique. Des photos aussi - dont la sienne.

Gilles se rapproche de Lena et de Vilmos. Il retrouve son âme d'ancien étudiant : de nuit, ils escaladent la future tour Valentin-Sorg dont les échafaudages sont interdits au public. Il ose demander à Lena et Vilmos ce que contiennent les fiches : les russophones lui confirment ce qu'il avait deviné : les fiches sont des rapports sur des personnalités, et elles sont sûrement destinées au KGB. Mais pourquoi souhaiterait-on transmettre des informations sur l'insignifiant Gilles Schaeffer ? Des informations précises sur son enfance, sur son cercle familial, son amour pour les chansons d'Annie Cordy.... mais l'informateur semble bien renseigné : il affirme aussi que Gilles est le "jouet", voire "la chose" de sa femme, la belle Jocelyne...



J'ai lu avec beaucoup d'intérêt le roman de Nicolas Kempf et les mésaventures de Gilles Schaeffer. Pour ce professeur prometteur, la découverte d'une simple enveloppe va faire l'effet d'une bombe à retardement. Rien ne sera plus jamais comme avant....

A noter, la belle couverture de Vlou.

Une histoire originale, bien écrite, qui nous plonge dans la guerre froide et témoigne des méthodes des espions.



Je remercie Masse Critique de Babelio ainsi que le Verger Editeur - Les enquêtes rhénanes, de m'avoir adressé Bons Baisers de Strasbourg, pour en faire la critique.
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Bons baisers de Strasbourg

Voici mon retour de lecture sur Bons baisers de Strasbourg de Nicolas Kempf, reçu dans le cadre d'une masse critique grâce à Babelio et aux éditions Le Verger ; que je remercie chaleureusement :)

1954. Gilles Schaeffer est un jeune professeur de l’université de Strasbourg. Il se retrouve chargé d’un remplacement en cours d’année au Collège de l’Europe Libre, un établissement privé installé dans le parc du château de Pourtalès.

Il y rencontre, en pleine guerre froide, des étudiants originaires des pays du bloc de l’Est, notamment Lena la Polonaise, et Vass le Hongrois.

Il va aussi découvrir, par hasard, une boîte aux lettres clandestine qui va bouleverser son quotidien.

Et un premier mort survient..

Bons baisers de Strasbourg est un roman policier, d’aventure et d’espionnage très bien ficelé et qui a réussit à me captiver de la première à la dernière page.

Ce n'était pas gagné au premier abord, car je ne suis pas une immense amatrice de roman d'espionnage.

Malgré tout, celui ci me tentait car il repose sur l’histoire vraie d’une école strasbourgeoise où la CIA tentait de former les futures élites des pays du bloc soviétique.

J'étais curieuse de découvrir cette histoire et je n'ai pas du tout été déçue.

L'écriture de Nicolas Kempf fait mouche, il n'y a pas de passages inutiles. C'est clair, concis et tout se tient parfaitement.

Les pages se sont tournées toutes seules car j'avais très envie de savoir comment cela allait se terminer pour Gilles Schaeffer. Il prépare une thèse tout en enseignant. Il va se retrouver avec des étudiants originaires des pays du bloc de l’Est dans son cours. Ce ne sera pas son souhait de départ et surtout, cela va être le début d'une drôle d'aventure pour lui. Une tranche de vie qui le changera pour longtemps..

J'ai apprécié l'histoire, le fait que le roman soit basé sur une histoire vraie.

Les personnages sont bien campés, à commencer par Gilles. Il y a des rebondissements, et j'ai apprécié le dénouement.

Bons baisers de Strasbourg est une très bonne surprise, que je n'aurais jamais eu l'idée de lire sans la masse critique.

Je vous le recommande avec plaisir et le note cinq étoiles :)
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Bons baisers de Strasbourg

Pour qui aime l'espionnage et le polar, voici une roman tout à fait captivant ! Dans un contexte historique bien réel, celui de la Guerre froide, l'auteur nous fait vivre une aventure intéressante entre universitaires et étudiant.e.s particuliers puisque venus de l'autre côté du rideau de fer et accueillis dans une école financée par la CIA à Strasbourg.

Tous les ingrédients sont réunis pour donner envie de lire et de connaitre bien sûr le dénouement….

L'écriture du roman est fine, recherchée et la lecture très agréable. Une envie de lire d'autres romans de Nicolas Kempf

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Bons baisers de Strasbourg

Ce roman d'espionnage nous plonge au cœur d'une période trouble où différentes populations doivent cohabiter dans le milieu universitaire tout en sachant que la surveillance est omniprésente.



L'intrigue se déroule en 1957 au sein de l'université de Strasbourg où Gilles Schaeffer exerce en tant que jeune professeur assistant préparant une thèse tout en enseignant la littérature à des étudiants qui sont à peine plus jeune que lui. Lorsqu'on l'oblige à intégrer un groupe d'étudiants venus des pays de l'Europe de l'Est et rattaché au Collège de l'Europe libre, il essaye d'abord de refuser pour ensuite les accepter dans son cours à contrecœur et au final bien s'entendre avec certains du groupe. En parallèle, on retrouve un professeur tué et les conditions de sa mort sont troubles. On va soupçonner qu'il était peut-être un indic et Gilles va se retrouver dans une enquête d'espionnage presque à son insu.



L'originalité de ce roman est qu'on se retrouve dans une enquête avec des pseudo amateurs au premier abord. Gilles découvre par hasard une enveloppe contenant des documents en russe qui se révèlent être des fiches de liaison entre deux agents des services secrets. Les investigations avancent doucement et on se demande qui joue à double jeu car chacun des personnages à l'air d'avoir des choses à cacher. La résolution est à la fois surprenante mais en même temps attendue.



La lecture se fait de manière fluide dans ce roman qui se passe à Strasbourg avec beaucoup de détails sur la ville. On a tout de même en toile de fond les prémices des événements qui vont se dérouler par la suite, à savoir la période de la Guerre froide.
Lien : https://delivresendecouverte..
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Contes de l'eau d'Alsace et de Moselle

Je tenais tout d'abord à remercier l'équipe de babelio et à la maison d'édition pour m'avoir permis de lire ce recueil.



J'ai apprécié ce recueil de contes sur les cours d'eau et lacs d'Alsace.

Les histoires sont variées avec des morales à la fin.

J'ai apprecie les illustrations qui se marient très bien avec les contes.



Ce livre fut une bonne decouverte et je le recommande.
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Contes de l'eau d'Alsace et de Moselle

Les pétoches !



Les contes de l'eau d'Alsace et de Moselle, sous leur dehors enfantin, ont réussi à me faire frissonner un soir, pourtant doux, de Noël. Pour ne pas trop livrer des différents contes, ce recueil est un ensemble de mythes recueilli par René Descombes, ingénieur au service de la Navigation du Rhin, au cours de ses recherches. Tous tournent autour de l'eau : telle légende raconte l'histoire d'un lavoir, telle autre explique la faiblesse d'une rivière, etc.



Comme pour toute légende locale, on est immédiatement plongé dans le terroir. On traverse l'Alsace et la Moselle : Muttersholz, Belchensee (le Lac du Ballon), Bacharach (bon, c'est en Allemagne maintenant, mais la zone a été française quelques temps), la Source de Meerebrunn à Lobsann (aurait-elle un rapport avec l'actuelle Route de Marienbronn ?).



Les légendes choisies en rappellent d'autres : les effrayantes dames blanches alsaciennes sont sûrement cousines de celles bretonnes, le géant et son vase ne sont pas très éloignés de l'Histoire d'Aladin ou la Lampe merveilleuse. Autre exemple frappant : le mythe du chevalier Gangolf buvant tout le cour d'eau d'un paysan avare, qui le lui refuse initialement, est particulièrement proche de celui où ce même Gangolf, devenu Saint, fait jaillir une source d'eau et asséchant celui de Bassigny (pas très loin de là). Les habitants de Bassigny s'étaient étonnés de son envie d'acheter la fontaine.



Le choix de la thématique est intéressante, je trouve qu'elle est bien traitée : les contes ne sont pas redondants, au contraire, on découvre des créatures malines dans des histoires merveilleuses. Quand il y en a, les morales sont assez évidentes mais bon, comme souvent avec les contes. Les dessins sont assez mignons et accompagnent bien le texte. Oh, et les pétoches, parce que certaines légendes font froids dans le dos, même si ça reste mignon la plupart du temps. On n'est pas dans l'Exorciste, hein, ce n'est pas destiné qu'aux adultes.



Direction les Contes des femmes d'Alsace ! Merci à l'édition le Verger Editeur et à Babelio pour ce MC. C'est sympa de découvrir des petits volumes comme celui-ci.
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Contes de l'eau d'Alsace et de Moselle

j'ai beaucoup apprécié ce petit recueil de contes sur les cours d'eau et lacs

Il y en a pour tous les goûts, des tous doux avec un petite morale à la fin, des contes un peu plus horrifiques (que j'ai particulièrement beaucoup aimé), et beaucoup d'autres, je recommande grandement ce livre qui fut une bonne surprise
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Contes des femmes d'Alsace

Un joli recueil de contes, que j'ai eu la joie de découvrir à l'occasion d'une Masse critique.

J'aime beaucoup l'idée de mettre en avant des femmes audacieuses, rusées ou désobéissantes dans le folklore alsacien.

Les illustrations sont très chouettes !



Je suis moins convaincue par le fond de ce recueil. Le ton est plutôt actuel, et bien que je comprends la volonté de dépoussiérer les contes tout en conservant une forme d'oralité, je trouve que le récit manque de magie. Je ne me suis pas sentie transportée ni émue à la lecture de ces contes.



La narration est parfois un peu rapide, et j'ai trouvé que la chute arrivait parfois de manière un peu abrupte.



Ce recueil a le mérite de rendre accessible ces contes et de valoriser des personnages féminins qui ne sont ni passifs, ni stéréotypés. Et ça, c'est déjà chouette !
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Contes des femmes d'Alsace

Séduite par le concept de fond de cet album : la mise en avant de quelques femmes fortes de contes alsaciens, je les suis moins parla forme - malheureusement, la plume se fait simple, un peu trop simple , et trop rapide.

J'aurais aimé plus de profondeur pour mieux entrer dans ces histoires, qui, bien qu'intéressantes, n'ont pas su me captiver.

Même les illustrations , bien que plutôt jolies, n'ont pas su me toucher.

Je pense que le tout est un tantinet trop moderne, desservant ce qu'il voulait servir .
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Contes des femmes d'Alsace

Un petit livre fort sympathique.

Sur environ soixante-dix pages, Nicolas Kempf nous fait voyager en Alsace par le biais de contes qui font la part belle aux femmes. Du Nord dans le coin de Wissembourg au Sud vers Guebwiller en passant par les terres humides du Ried pas encore infestées par les moustiques, c'est une très agréable ballade à laquelle nous convie l'auteur.

L'empreinte historique de cette région est bien présente car les différentes guerres qui y ont sévi servent d'arrière plans à ces histoires.

Mais certains personnages féminins légendaires ne sont pas en reste comme par exemple Mélusine, qui nage dans les eaux de la Zorn jusqu'aux flots du Rhin pour notre plus grand bonheur.



J'ai beaucoup aimé les illustrations de Vlou. A noter que sur beaucoup d'entre elles, si on cherche un peu, on trouve un sympathique gastéropode.

Encore un grand merci à Babelio pour son opération Masse Critique et aux Editions « le Verger » pour l‘envoi de ce livre.



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Envols, tome 1 : Saint Exupéry en Alsace

"Envols" s'inspire de faits réels et nous emmène sur les traces du célèbre auteur/aviateur entre l'Alsace des années folles et Strasbourg aujourd'hui avant de devenir un polar. Un manuscrit découvert lors de travaux dans une BNU, pourrait bien être un prélude au célèbre « Petit Prince ». Histoire entre rêve et réalité, j'ai beaucoup aimé l'histoire ancienne et contemporaine qui se rejoignent dans la découverte de ce manuscrit. On y découvre un Saint-Exupéry à ses débuts d'aviateur et aussi d'écrivain ainsi que la vie sur une base aérienne de l'époque où la plus part des jeunes hommes rêvent de voler de leur propres ailes.

Le dessin est à la fois sobre et très marqué niveau nuancier des couleurs.

Une Bd bien agréable à lire.
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Envols, tome 2 : Là où vont les rêves

Merci à Babelio/Masse critique et aux Éditions du Long Bec, ne m'avoir fait connaître cette bande-dessinée. Et comme quand je lis un 2ème tome j'aime bien connaître le premier, je me suis procurée le précédent : Saint-Exupéry en Alsace.

Dans ce tome 2, on retrouve nos héros de l'épisode précédent, à savoir Maëlle et le professeur Vallery. Maëlle est sélectionnée pour une émission de télé-réalité à bord d'un vieil avion Douglas DC.3 en compagnie d'autres concurrents. Mais voilà, le professeur Vallery veut être de la partie, car il est très attachée à Maëlle sans vraiment le lui avoir dit.

Lors de ce périple, petit à petit l'équipe va se réduire pour finalement se poser en catastrophe dans un lieu particulier.

J'ai bien aimé le scénario : ça représente tout à fait nos télé-réalités, aussi bien dans le choix des candidats que dans la gestion de l’événement par les journalistes . Ils leur faut faire de l'audimat et tous les moyens sont bons.

On voit l'évolution des sentiments du professeur Vallery envers Maëlle.

J'ai aussi beaucoup aimé la découverte de ce petit village à l'écart du monde et qui vit en autarcie au milieu de magnifiques œuvres d'art mis à leur disposition lors de circonstances bien singulières. Chacun finalement se découvrent à travers les épreuves et les vrais personnalités ressortent.

Une bande-dessinée très agréable à lire de part le scénario, ainsi que les dessins et couleurs. J'aime beaucoup ce bel avion tout rouge qui mène notre équipe à l'autre bout de la terre comme autrefois les casse-cous de l'aéropostale. Cela associé à un petit côté thriller vers la fin : le suspens est maintenu jusqu'au bout.

Bonne petite BD que j'ai pris plaisir à lire.
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Envols, tome 2 : Là où vont les rêves

A vrai dire j'ai choisi cette BD pour la couverture car j'adore les avions des années 50 mais bon le récit est un peu juvénile comme le dessin seules les couleurs de l'album m'ont plues...



Je voulais découvrir de nouveaux personnages et je suis un peu déçu car l'histoire ne décolle vraiment jamais...





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Envols, tome 2 : Là où vont les rêves

Un groupe de personnes est sélectionné pour participer à une émission de télé-réalité basée sur l'histoire de Saint-Exupéry et de l'aéropostale. Parmi les concurrents figurent Maelle et son amant Vallery qui réussit à se joindre au groupe. Après quelques péripéties, l'équipe de télé et les participants non éliminés finissent par s échouer dans une vallée perdue des Andes devenue un cimetière d'avions dont notamment l'épave d'un avion nazi transportant des trésors volés par ceux-ci. Grâce à l'intervention d'un Deus ex Machina, les méchants qui auront tenté de s'emparer des richesses seront attrapés, et tout finira conformément à la morale.



Je n'ai à aucun moment réussi à m’intéresser à cette histoire assez convenue. Comme, de plus, je n'ai pas été sensible au dessin, je n'ai jamais trouvé mon compte à la lecture de cette BD.
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Envols, tome 2 : Là où vont les rêves

Un second volet d'Envols, tout aussi réussi que le premier qui s'avère être un bon récit d'aventure.
Lien : http://www.sceneario.com/bd_..
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Hard Rock Cargo

Nicolas Kempf livre un premier roman pétulant et plein d'invention et se fait plaisir en ciselant la langue aux petits oignons. Ca tombe bien. Nous aussi, ça nous fait plaisir.

Avec Hard Rock Cargo, il aborde le thème de la paternité dans ce qu'elle a de plus réjouissant et de plus inquiétant.

Métral est un gentil géant pas très fufute mais attachant. Solide. Responsable. Une valeur sûre. On aimerait tous avoir un pote bâti sur ce modèle. On prendrait soin de lui pour lui éviter les galères. Il se fait piéger par une bête histoire dont il aurait pu se sortir sans trop de casse mais qu'il choisit d'endosser car au bout du long tunnel qui l'attend, il y a un petit être pour qui il est prêt à tout donner : sa fille.

Fortement inspiré par les dialogues de Michel Audiard, Nicolas Kempf raconte, en 250 pages compactes, 15 ans et des poussières de la vie d'un homme dont la seule erreur est d'être innocent. Innocent envers et contre tout, innocent que c'en est pas possible, tellement innocent que le lecteur a mal pour lui.

Nicolas Kempf est passé par la case BD, il est auteur de scénarios. Ca se voit. Ou plutôt ça se lit. Une structure narrative en bois de fer, une intrigue qui se déroule tambour battant, des personnages bien campés, des dialogues justes qui font avancer l'histoire et toujours cette langue imagée qui plonge le lecteur dans une ambiance polar en noir et blanc comme on les aime, tous les ingrédients d'un bon livre sont réunis dans ce premier roman, paru chez Le Beau Jardin Editeur(cultivons la littérature), une maison qui pousse la cohérence jusqu'à imprimer sur papier recyclé.

A écouter aussi : interview de Nicolas Kempf sur le site Ecrire de la Fiction.com.
Lien : https://ecrire-de-la-fiction..
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Hard Rock Cargo

« Ça faisait 14 plombes qu'il tenait le volant. Il se sentait rétamé, lessivé, plié, foutu-crevé, emballez-c'est-pesé. Il savait déjà ce qu'il ferait, une fois chez lui : rien. »

« Hard Rock Cargo est une histoire virile, haletante, adrénaline fois mille. Poignante, rebelle, contemporaine, crissante, elle flirte entre le noir et le blanc. Métral est chauffeur routier. Rude, vif, imposant de par sa taille, déterminé, il porte sur les épaules les diktats furieux d'une société avec laquelle il est brouillé. Angela, la fille du patron gère la logistique des cargaisons. Elle le somme d'aller à Aulnay-sous-Bois conduire en urgence une pièce manquante. Métral ne peut faire ce trajet.

« Justement, je ne suis pas disponible ! La loi m'oblige à prendre du repos, tu le sais bien ! Le chrono. »

Mais Angela est tenace et subtile et va jouer sur la corde sensible de Métral. Ils sont une relation amoureuse. Elle va utiliser sa dernière carte, lui dire qu'elle est enceinte. Il doit absolument exécuter cette ultime mission. Métral aurait dû apprendre à se méfier, selon l'adage de Prosper Mérimée. Lui, qui a « ramassé un casier judiciaire » à la place d'Angela lorsqu'elle a voulu conduire le 40 tonnes à sa place. Métral est un anti-héros. Un homme fragile, naïf. Angela est démoniaque et fausse. Il ne le sait pas, pas encore, pas tout de suite. Il va tomber dans un piège titanesque. Se faire arrêter par la police. Sous le plancher de la remorque, un double-fond, « un colis emballé dans un film en plastique " : de la drogue. Jamais Métral ne dira la vérité. Angela est enceinte, il a le devoir moral de ne rien dire et ce jusqu'au bout : la case prison. Angela va le duper, encore et encore. En prison Métral est en proie à la mélancolie, au manque vital avec la future maman d'une petite fille Kimi. « Hard Rock Cargo » pointe du doigt là où ça fait mal. La double lecture insiste sur les faux-semblants, les faiblesses, les arrogances et les folies intérieures. Sur l'emblème de la paternité qui est le macrocosme. Angela est le versant noir, rouge, sanglant. Métral va être libéré et comprendre. Un château de cartes qui s'écroule immanquablement. Un homme aux ailes brisées jusqu'au jour où. L'écriture est alliée avec l'essence même de ce beau livre sombre. On ressent un attachement de l'auteur pour Métral. Nicolas Kempf pousse les pions. Métral est le plein de « Hard Rock Cargo » dont vous saurez la symbolique en montant à bord de ce roman lumineux aussi, tendre et violent, à corps et à cris. Un livre palpitant, dévorant, superbement construit et intuitif. Émouvant et crucial, au réalisme fou. « Hard Rock Cargo » est le pictural des trahisons. Un livre qu'on n'oubliera jamais. Puissant et captivant. En lice pour le prix Hors Concours 2021. Publié par les Éditions le beau Jardin.





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Hard Rock Cargo

Sans doute n'aurais-je pas choisi ce livre dans les rayons d'une librairie... le titre, dans lequel je ne me serais pas reconnue, l'action qui se déroule de nos jours, le personnage principal masculin, la sobriété de la couverture...

Et pourtant, indéniablement, je serais passée à côté d'un vrai plaisir de lecture.

Car en dévorant ce livre en à peine deux soirées, Nicolas et son Métral (mais aussi Kimi et Angela) m'ont littéralement transportée dans un univers totalement méconnu : le monde du transport routier, de la prison, de la drogue, du hard rock et autres musiques dites "métal"... Des mondes sombres et âpres où Métral, un pauvre type au coeur tendre, tente désespérément de passer inaperçu, de survivre sans faire de vagues... Et puis, à un moment donné, enfin la lumière : il l'ignorait, mais il était Papa ! Peut-être était-ce pour lui enfin le bout du tunnel ? Mais c'était sans compter sur la noirceur des autres et sur le caractère implacable de certaines destinées !

Et pourtant, dans ce tableau noir d'une société en marge, sans limites ni morale, Nicolas Kempf parvient à rendre son personnage particulièrement attachant et sympathique aux yeux du lecteur. N'est-il pas, dans cette galère qui le broie, qui le noie et dans laquelle il s'est fourré, le "pur", celui qui n'avait rien demandé à personne et qui, malgré lui, se retrouve prisonnier des fils auxquels un marionnetiste semble l'avoir attaché ?

Et puis, au-delà de l'intrigue et du personnage principal, la force de ce roman réside également dans la richesse de la description d'un monde nocturne, interlope, où nos repères se retrouvent bousculés.

Bousculées également, nos références habituelles au langage, à l'écriture. Quelle verve ! Bien souvent, je dois l'avouer, je n'avais pas le décodeur n'étant pas une habituée de l'argot de la zone, mais, finalement, ce n'est pas très important. Le caractère cru de la langue employée est complètement raccord avec le reste et contribue à "planter le décor" et donne un vrai rythme à l'action, aux propos... On croirait voir un film.

Bref, on voyage donc ! Normal, pour un roman qui transporte...
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Hard Rock Cargo

Pas de chance pour lui, Métral est beau, beau comme le camion qu'il conduit de main de maître pour le père d'Angela, enfant gâtée et sans scrupules dont il fait vibrer les courbes de voiture de luxe. Une carlingue magnifique, bien au-dessus de ses moyens, et Métral le sait. Alors, si ça ne l'empêche pas de foncer vers cet amour en sens unique, ça le met en situation de n'être pas toujours maître de son véhicule et d'accepter de franchir l'une ou l'autre ligne continue pour tenir la route. Par manque de visibilité et d'anticipation, il lui en coûtera un permis de suivre son petit bonhomme de chemin comme il l'entend pendant quinze longues années. Quinze ans de stationnement à ronger son frein pendant que grandit loin de lui quelqu'un qui devrait l'appeler Papa.

C'est la première incursion de Nicolas Kempf dans la pure fiction, hors des cases de la BD historique, où il officie comme scénariste depuis plusieurs années, ou des biographies dont il accompagne la rédaction, et, pour une première sortie de route, il fait preuve d'une belle maîtrise. Car malgré l'une ou l'autre incohérence un peu difficile à avaler (l'énorme naïveté de Métral et la rupture narrative un peu acrobatique…), on se laisse emporter par la fluidité de son style et l'immense capital sympathie dont il dote sa figure centrale. On retrouve dans la solidité de la construction de chaque personnage toute l'expérience acquise au contact de tant de vies racontées et on jurerait, en les quittant, avoir croisé leur regard au coin d'une rue strasbourgeoise, avoir surpris leurs conversations dans un café du coin, les avoir rencontrés, vraiment, car leurs portraits sont denses et précis et leurs voix claires et distinctes lorsqu'elles ricochent dans les dialogues plein de vie de leur facétieux créateur. C'est la très grande force de cet attachant roman.

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