Les pétoches !
Les
contes de l'eau d'Alsace et de Moselle, sous leur dehors enfantin, ont réussi à me faire frissonner un soir, pourtant doux, de Noël. Pour ne pas trop livrer des différents contes, ce recueil est un ensemble de mythes recueilli par
René Descombes, ingénieur au service de la Navigation du Rhin, au cours de ses recherches. Tous tournent autour de l'eau : telle légende raconte l'histoire d'un lavoir, telle autre explique la faiblesse d'une rivière, etc.
Comme pour toute légende locale, on est immédiatement plongé dans le terroir. On traverse l'Alsace et la Moselle : Muttersholz, Belchensee (le Lac du Ballon), Bacharach (bon, c'est en Allemagne maintenant, mais la zone a été française quelques temps), la Source de Meerebrunn à Lobsann (aurait-elle un rapport avec l'actuelle Route de Marienbronn ?).
Les légendes choisies en rappellent d'autres : les effrayantes dames blanches alsaciennes sont sûrement cousines de celles bretonnes, le géant et son vase ne sont pas très éloignés de l'Histoire d'Aladin ou la Lampe merveilleuse. Autre exemple frappant : le mythe du chevalier Gangolf buvant tout le cour d'eau d'un paysan avare, qui le lui refuse initialement, est particulièrement proche de celui où ce même Gangolf, devenu Saint, fait jaillir une source d'eau et asséchant celui de Bassigny (pas très loin de là). Les habitants de Bassigny s'étaient étonnés de son envie d'acheter la fontaine.
Le choix de la thématique est intéressante, je trouve qu'elle est bien traitée : les contes ne sont pas redondants, au contraire, on découvre des créatures malines dans des histoires merveilleuses. Quand il y en a, les morales sont assez évidentes mais bon, comme souvent avec les contes. Les dessins sont assez mignons et accompagnent bien le texte. Oh, et les pétoches, parce que certaines légendes font froids dans le dos, même si ça reste mignon la plupart du temps. On n'est pas dans l'Exorciste, hein, ce n'est pas destiné qu'aux adultes.
Direction les
Contes des femmes d'Alsace ! Merci à l'édition le Verger Editeur et à Babelio pour ce MC. C'est sympa de découvrir des petits volumes comme celui-ci.