Nicolas Mathieu

J'ai d'abord lu "leurs enfants après eux" que j'ai beaucoup aimé. Dans ce livre on retrouve les mêmes thèmes : désindustrialisation, chomage, addiction et violence. Bonne connaisance du milieu décrit par l'auteur. J'ai moins aimé la violence beaucoup trop présente dans ce roman par rapport à "leurs enfants après eux"

Très beau roman avec une écriture fluide, précise qui donne envie de lire... Une belle réussite. J'ai adoré :)

pas su le terminer...

à part quelques références de l'époque , je n'ai pas aimé:

descriptions assez crues, peu de rythme

Un roman qui se passe pile pendant mon adolescence, ca m'a rappele quelques souvenirs. Ca manquait cruellement de suspens, je me suis un ennuyée.

Quelque chose de Ferrante, avec un brio français, une écriture puissante dans les détails, un style dont on ne se lasse pas, une peinture de l'adolescence et de leurs parents sans complaisance, bouleversant.

Roman sur la pauvreté sociale, le chômage, la sidérurgie en déclin dans l'est, les addictions et la violence. Le titre est bien choisi "leurs enfants après eux" car il montre le déterminisme social de ces enfant qui sont dans la même galère que les parents. L'auteur connaît bien ce milieu, les mots et les expressions sont justes. C'est du Zola moderne sans son côté littéraire.

Très bon roman. L'auteur vise juste, sans pathos ni noirceur excessive. En mêlant en permanence style parlé et trouvailles littéraires, Nicolas Mathieu se singularise par une pâte toute particulière.

Sur le fond, on ne peut s'empêcher de penser à une préfiguration des "gilets jaunes".

Nicolas Mathieu aurait pu s'appeler Anthony, 14 ans en 1992. Et c'est sans doute un peu de sa vie d'ado qu'on découvre au travers de tous ses personnages, jeunesse qu'il vient de revisiter avec son regard de quadragénaire.

C'est le roman de l'adolescence. mais pas n'importe quelle adolescence, celle des enfants des "soixante-huitards". Ceux qui allaient sauver le monde, sortir de la routine boulot - dodo.

Et finalement rien n'a vraiment changé. Ils ont eu des enfants qui comme eux, fument, glandent, ne foutent rien en classe et font l'amour, en attendant tout comme eux, de se retrouver la corde au cou avec un boulot pas jojo, un pavillon à payer et un quotidien tellement terne.

Les jurés du Goncourt, ont primé le roman de l'adolescence de leurs enfants (ils ont sans doute compris et découvert pas mal de choses les concernant qu'ils n'avaient sans doute pas soupçonné ;-))

Un bon roman en tout cas.

Né en 78 comme l'auteur et Anthony, dans cette même France, je me suis complètement retrouvé, je quitte cette lecture avec regret. En plus c'est vraiment un très bon bouquin, je le recommande.

Excellent livre, très bien écrit, de belles trouvailles de style (qui me font parfois penser à Céline), qui raconte toute une époque (les années 90) et qui a agi pour moi, par moments, comme une madeleine de Proust. L’auteur parvient merveilleusement à retranscrire cette époque, et on y replonge avec plaisir.

C'est le premier roman que je lis de cet auteur et c'est une bonne surprise.Un style simple mais touchant efficace pour retracer l'enfance des protagonistes. Un bon moment assuré.

Pour son deuxième roman après Aux animaux la guerre, Nicolas Mathieu, né en 1978, nous livre une fine et implacable analyse sociale sous le couvert d’un roman hyperréaliste à l’écriture puissante.
Lien : https://www.ledevoir.com/lir..

Enfin un Goncourt qui a du style, de la vie et du punch.

Je me suis ennuyée. Je n'ai jamais réussi à entrer dans le livre. Quel dommage.

Très bon roman sur les années 90 dans une petite ville ouvrière du nord de la France vue à travers le regard énervé d'ados révoltés contre l'ordre injuste de la société.

Mais difficile d'échapper au déterminisme social et culturel qui vous assigne une place tout en bas de l'échelle, contrairement à ce que pensent, ou feignent de penser, ceux ou celles qui ont eu la chance de naître avec une cuillère en argent ( ou en or ) dans la bouche !

très bien écrit , on devine l 'empreinte de la littérature classique .La justesse bouleversante des dialogues et la beauté émouvante de texte.

La fureur de vivre



A Heillange, minée par la désertification industrielle, les journées sont tristes et sans saveur. Avec pour seul horizon les hauts-fourneaux qui ne crachent plus, on s’ennuie. On tourne en rond entre espérance d’une éclaircie et résignation plus ou moins alcoolisée. Même en été, où une petite bande d’adolescents en herbe s’emploient à grandir, en quête d’aventure, de liberté, et surtout d’avenir, autre que celui de leurs parents avant eux, dont ils observent la chute avec amertume.



Fuir, là-bas fuir…



Fuir Heillange et son ciel qui pèse comme un couvercle. Des rêves d’évasion plein la tête, les ados échafaudent des plans, testent leurs limites jusqu’à l’obsession. Les années passent, les étés se succèdent. Les garçons apprennent à devenir des hommes, les filles à peaufiner leur art de la séduction et leur CV, les parents à accepter de voir les enfants leur échapper. Chacun choisit sa voie.



Chacun choisit sa voie ? Voire ! Car il est difficile d’échapper au déterminisme qui semble frapper ces familles. Et ce n’est pas la victoire annoncée des Bleus à la Coupe du monde 1998 qui va changer grand-chose : la France Black-Blanc-Beur n’est décidément qu’une illusion lyrique. L'avenir, lui, reste étroit quand on n’est pas né au bon endroit ou qu’on s’appelle Houcine.



Il y a du Zola dans ce déterminisme social en action : ce roman peut se lire comme un Germinal moderne. On y retrouve le même sentiment d’écrasement mais sans les germes ni même la révolte. Le style en plus. Un style à l’image des personnages, brut et sans fioritures. A défaut d’argent, on économise sur la syntaxe et le vocabulaire. D’ailleurs, les mots ne sauraient traduire le mal-être ressenti par les personnages, mal de ce siècle finissant, peut-être.



Roman d’une génération, éducation sentimentale, à la fois désenchanté et habité par la fureur de vivre, leurs enfants après eux s’inscrit au final dans une longue tradition de romans d’apprentissage si ce n’est, qu’ici, les héros vieillissent vite. Trop vite.

J'ai pu rencontrer NM lors d'une séance de dédicaces suite à l'obtention de son prix Goncourt, et la description qu'il a faite de son oeuvre m'a immédiatement interpellée. Brûlante et parfois dérangeante par son réalisme, cette fable sociale de la France sous Prozac des années 90 me laisse une impression douce-amère. Végétant dans un purgatoire, empêtrés dans leurs propres castes, les personnages d'Anthony, Stéphanie, Hacine représentent des réalités paradoxales: le réconfort des étés interminables et insouciants, qui se heurte au désespoir d'un monde flétri et finissant. Un roman qui s'inscrit indubitablement dans l'air du temps, juste et sans détours. Merci pour cette lecture !

Le texte est juste, la tragédie bouleversante.

Un romain noir, certes, mais avec un trait de lumière tout au fil des pages : écriture légère, personnages attachants, beau suspense... et les Vosges !