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Critiques de Nicolas Mathieu (1611)
Aux animaux la guerre

Ce polar social a pour cadre la fermeture d'une usine dans les Vosges et nous fait suivre tour à tour des ouvriers futurs chômeurs, une inspectrice du travail, et aussi leurs enfants, lycéens désabusés. Alcool, drogues, fond de vallée, froid hivernal, l'ambiance est très sombre, glauque même. Le besoin d'argent pousse deux petits malfrats à kidnapper une jeune prostituée, et à partir de là tout part en vrille. Bien que je préfère les thrillers psychologiques, j'ai apprécié ce roman, Nicolas Mathieu a réussi à rendre ses personnages humains et attachants (pas tous quand même), et le récit polyphonique entretient le suspense. La fin reste ouverte, chacun peut y insérer une lueur d'optimisme....ou pas. Une série télévisée en a été adaptée et est actuellement en cours de tournage.
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Aux animaux la guerre

Nicolas Mathieu utilise la fermeture de l'usine d'une bourgade des Vosges comme prétexte à l'élaboration d'une intrigue faite de destins croisés, dont la sombre tonalité plombe son récit d'une ambiance anxiogène.



Une usine qui ferme, ce sont des dizaines de familles laissées sur le carreau, dont les fins de mois seront encore plus difficiles à boucler.

C'est la perspective de l'enfoncement dans la médiocrité, le démantèlement du peu que l'on a construit.

C'est la bataille perdue d'avance entre la direction et les syndicats, qui permet au mieux de gagner une semaine, un jour de sursis.

C'est la nostalgie qui pointe déjà : malgré la pénibilité du travail, l'usine était comme un second foyer, où certains ont passé la majeure partie de leur vie adulte. On s'y est fait des camarades et parfois des ennemis, des souvenirs et des repères.

Une usine qui ferme, c'est aussi du temps à tuer pour ceux dont l'activité professionnelle canalisait les égarements, ordonnait le quotidien. L'auteur s'attarde sur certains d'entre eux qui, désormais en roue libre, s'acheminent vers de sérieux ennuis...



Martel, syndicaliste au passé sulfureux, est acculé par les dettes depuis qu'il doit assurer le financement du placement de sa vieille mère malade dans un établissement spécialisé. Contraint de rembourser l'emprunt qu'il s'est illégalement accordé à la caisse du syndicat, il n'a plus qu'une solution : accepter le boulot que lui propose Bruce, ce jeune collègue chez qui il suscite une étrange admiration. Il s'agit d'enlever, pour le compte de malfrats de la pègre strasbourgeoise, une prostituée. Une mission rendue d'autant plus hasardeuse que Bruce, dont les muscles dopés aux stéroïdes sont aussi volumineux que son intellect est limité, aggrave sa bêtise et sa maladresse par l'usage immodéré de stupéfiants.



Hormis ces deux quidam plutôt louches, vous croiserez dans "Aux animaux la guerre" une inspectrice du travail au caractère bien trempé et aux jambes interminables, un ancien membre de l'OAS finissant ses jours dans une ferme qui s'apparente à un dépotoir, une adolescente un peu trop délurée affolant les élèves gavés de testostérone du lycée professionnel où elle traîne une désinvolture à la limite de la vulgarité...



Nicolas Mathieu brosse ainsi une riche galerie de portraits qui oscille entre désespérance et morosité, composée de vrais salauds et de fausses victimes -à moins que ce ne soit l'inverse-, finalement des individus comme vous et moi, ni meilleurs ni pires que d'autres, des gens ordinaires en somme, que des circonstances extraordinaires et le poids d'un environnement grisâtre, d'une existence dénuée de toute perspective, amènent à exprimer des penchants parfois condamnables.

Pour autant, il ne s'attarde guère sur leurs états d'âme. Jouant la carte du "noir", il mise à ce titre davantage sur l'efficacité que sur la psychologie, ce qui ne l'empêche pas de doter ses héros d'une réelle consistance, en les plaçant dans des situations propres à révéler leurs failles, voire leur part de folie.



"Aux animaux la guerre" est un récit sous tension, qui donne l'impression constante que le pire est sur le point d'arriver. Sa lecture m'a également laissé l'étrange sentiment d'un roman sans début ni fin. Si l'annonce de l'arrêt de l'usine et sa fermeture effective cloisonnent temporellement l'intrigue, l'auteur évoque les existences de ses héros à la manière d'un photographe qui s'attarde sur un instant, nous laissant imaginer que, entamées avant les événements décrits, elle vont également continuer après.

Cela peut provoquer chez le lecteur une sensation d'inachèvement : l'auteur lance des pistes qu'il n'exploite pas toujours jusqu'au bout (je n'ai par exemple par compris l'intérêt du prologue qui se déroule une quarantaine d'années avant les faits décrits ensuite, et avec lesquels il n'a pas de réelle interaction), et semble laisser brutalement en plan certains de ses personnages...
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Aux animaux la guerre

plus un roman noir qu'un roman policier, ce livre est très bien écrit et rend très bien l'ambiance qu'il peut y avoir en hiver, dans un village perdu des Vosges, entre ados qui trainent et s'alcoolisent, ouvriers qui vivotent et s'inquiètent de la fermeture prochaine de leur usine et caïds qui trafiquent, poussés vers toujours plus de risque et de violence. On croise dans ce roman de belles personnes, comme Rita l'inspectrice du travail, femme indépendante et ouverte, qui va prendre sous son aile Victoria, jeune prostituée échappée d'un kidnapping; ou bien son ex compagnon, protecteur, venu habiter la maison en face d'elle; ou bien Martel, ce syndicaliste déchanté qui se laisse entrainer dans la spirale de trafics, d'abord pour payer la maison de retraite de sa mère atteinte d'Alzheimer... et c'est ainsi dans tout le livre, l'auteur n'oublie pas de nous faire entrer dans la tête des malfrats et de nous faire toucher leur part d'enfance, de douleur, de quête d'oubli... c'est la cas du truand bodybuildé Bruce, en quête de (re)pères, ami fidèle, tendre pour un chien blessé mais drogué jusqu'aux yeux, dangereux et sans pitié. C'est le cas de Victoria, qui se conduit comme une gamine et semble superficielle et intéressée, mais par quoi est-elle passée dans ce réseau qui la mise sur le trottoir... et Lydie, l'ado provocante grandie dans une maison désaffectée avec sa mère alcoolique, son grand-père ex tueur lors de la guerre d'Algérie... On sent chez l'auteur une tendresse pour ces laissés pour compte, ces paumés, une admiration pour les modestes qui continuent à se battre pour vivre, et une condamnation des puissants indifférents, qui exercent un autre type de violence. Un beau livre de gauche, en somme! On pourrait lui reprocher une intrigue un peu mince, mais c'est plus la confrontation de tous ces personnages que l'action qui intéresse le romancier. Dans le titre, on aura reconnu un vers de La Fontaine dans "les animaux malades de la peste" et la peste, c'est ici ce climat de crise, de fermeture d'usine, d'exploitation des faibles, ces conditions de vie qui transforment un être humain en brute.
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Paris-Colmar

Le juge j'habite désormais Colmar et il s'y ennuie profondément. Jusqu'au soir de Noël où il se fait braquer.

Mon avis est mitigé. Le style de l'auteur est agréable mais il m'a manqué quelque chose pour vraiment apprécié la nouvelle.

En bref : pas complètement emballée.
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Aux animaux la guerre

Aux animaux la guerre est un premier roman d’un jeune auteur français prometteur.



Martel, Bruce et consorts sont les laissés-pour-compte de la société. Ces ouvriers vivent plans sociaux sur plans sociaux jusqu’au jour où le travail manque. La paye faisant défaut, toutes les combines pour s’en sortir deviennent bonnes à prendre, mêmes les plus terribles. Polar social donc, où l’auteur positionne sa focale sur ceux qui n’ont plus rien à perdre puisque tout leur a déjà été pris. Mais également polar provincial. L’action se déroule principalement dans les Vosges, et l’auteur en fait une peinture des plus moroses.



C’est sûr, c’est le genre de lecture qui rappelle au besoin, combien notre mode de vie et le fonctionnement de notre société occidentale peut s’avérer être terriblement cruel pour certains. Le monde ouvrier apparaît bel et bien comme anachronique, la loi du marché dictant sa loi, aussi impitoyable soit-elle.



Martel (et les personnages qui l’entourent) se situe aux lisières de cette société. Ne dit-il pas que « les possesseurs sont possédés ? » N’a-t-il pas délibérément construit une vie sans attaches, sans biens de valeur, sans liens avec autrui. Martel est l’anti-héros par excellence, un personnage complexe et passionnant.



J’ai été comme hypnotisé par la noirceur de ce récit. Impossible de se défaire de ces personnages et des péripéties que la vie leur réserve. Le lecteur vit à leurs côtés leur descente aux enfers. Roman noir donc.


Lien : http://quelquepartentrelesli..
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Paris-Colmar

des petits polars vite lus et bien plaisants...



Des histoires qui nous font voyager en quelques pages.



Une bonne idée cette édition.
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Aux animaux la guerre

j'ai un peu trainé à lire Aux animaux la guerre,j'avais un peu peur que ça me replonge un peu trop dans mon boulot.

C'est un grand roman à la très belle écriture,pleine de finesse (malgré une violence sociale bien plus grave que 2 chemises en lambeaux) et aux dialogues bien sentis.

Un récit noir social d'une grande force,photographie d'une région,d'une époque et d'un modèle économique que l'on achève.

Triste,désolant mais magnifique!!!
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Aux animaux la guerre

La crise en France vu de son coté le plus noir. La limite entre le bien et le mal est vite franchie. Une succession d'évènements va produire des catastrophes. Ce premier roman est digne d'intérêt.
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Aux animaux la guerre

Dans les Vosges, il y a des usines qui ferment. Et des prolos qui n'ont pas peur de la castagne. A partir de cette trame, Nicolas Mathieu a écrit un des meilleurs romans noirs de l'année.
Lien : http://www.lemonde.fr/le-mag..
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Aux animaux la guerre

J'aime beaucoup cet auteur et son écriture très sociale et poétique. Dans "Aux animaux la guerre" il dépeint avec justesse mais aussi de manière très cash et crue un climat social et les travers de notre société, son hypocrisie, les travers de l'humanité, tant dans sa fragilité et sa beauté que dans sa violence. On est à la fois emporté par les personnages mais aussi par l'intrigue. Bref je suis conquise et emportée !
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Leurs enfants après eux

Seconde critique immédiatement après la première. Soyez rassurés, j' arrêterai là le décompte.

Je crois avoir lu "aux animaux la guerre", mais ne m'en souviens plus. Sera-ce le cas aussi pour "leurs enfants après eux" ? C'est fort possible.

L'explication tient en ce que j'ai le sentiment que N. Mathieu est insincère. Il fanfaronne. Et il n'a aucune empathie pour ses personnages. Il les regarde de haut, entomologiste écrivain. Alors, beaucoup y passe : de la bourgeoise qui réussit ses études à l'alcoolique violent en passant pas le vendeur de shit ou par l'adolescent ingrat.

Le vol ? Ben ouais. Le sexe ? Ben ouais. L'ennui ? Oh oui. L'espoir ? Ben non.

A cette grisaille thématique s'ajoute le point de vue omniscient du narrateur, lequel met à distance le lecteur. Comme j'ai lu des critiques affirmant l'inverse, j'imagine aussi que ma jeunesse ne correspond pas à celle décrite dans le roman. Tous les adolescents ne pensent pas tous ainsi ce que l'angle sociologique voulu par Mathieu laisserait supposer.

Mais ce roman possède aussi une belle ampleur, prend le temps de définir précisément ses personnages, colore efficacement les temps.

Mon ressenti (ne hurlez pas) : l'auteur méprise ses personnages.

Je vous ai entendu hurler !!
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Leurs enfants après eux

Sublime, un fresque de l'est où l'ombre des hauts fourneaux pèse, où seul la fuite est synonyme de liberté. Un côté Rougon Macquart ou l'on échappe pas de son destin, où la vallée devient le personnage principle. Que reste-il de ces aciéries à part une faune hétéroclite mais si semblable avec ce désir de mieux sans savoir quoi. Au final n'avons-nous pas juste besoin d'une moto ?
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Le ciel ouvert

J'avais très envie de me laisser emmener à travers ce ciel ouvert... sans réussir à décoller... on en parlait tellement de ce livre, bel objet publicitaire... oui il est beau mais cette succession de textes ne m'a pas emportée comme je le pensais. Au bout de quelques pages, j'ai abandonné. Peut être plus tard, en lisant un texte par ci par là avec un café mais aujourd'hui non, il n'est pas à la hauteur de ce que j'en attendais (et qu'on m'avait promis).
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Le ciel ouvert

De cet assemblage de textes singuliers, de ces poèmes en prose trempés dans le réel, de ce "laboratoire de roman", aussi, surgit comme toujours chez Nicolas Mathieu une forme de vérité universelle qui, partant du cœur, nous "ouvre le ciel", et nous touche.
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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Connemara

Hélène, jeune quarantaine, vit une crise existentielle des plus banales. De nombreuses longueurs, descriptions plus ou moins justifiées, auraient pu être revues. Leur pertinence n'est pas égale. La fin est prévisible. Une scène de sexe bien écrite et très explicite exprime bien l'urgence de vivre de cette femme en quête d'identité. Pour le reste, du déjà vu.
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Connemara

Après avoir adoré Leurs enfants après eux, j'ai encore plus apprécié Connemara. Nicolas Matthieu a le don de sublimer des personnages atrocement banals. Il ne se passe rien et pourtant il y a tout : les petits bonheurs et les grosses emmerdes, les génies insupportables et les brillants médiocres. Bref, si Zola ou Balzac étaient nés à notre époque, ils auraient sans doute écrire la même chose. En aussi bien ? Pas sûr.
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Le ciel ouvert

Le Prix Goncourt 2018, accro aux reseaux sociaux, publie un petit livre rassemblant ses messages d'amour publies sur Instagram.


Lien : https://www.lepoint.fr/livre..
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Aux animaux la guerre

J'ai acheté ce livre parce que je suis lorraine d'origine et était curieuse de découvrir un roman sur cette région.

Le contexte socio-économique est intéressant et réaliste. Toutefois, je me suis sentie perdue tout au long du roman à cause de la pléthore de personnages et de la chronologie à géométrie variable
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Connemara

Difficile de passer après "leurs enfants après eux", roman puissant, coup de poing, au Goncourt mérité.

Connemara retrouve par moments le souffle et l'écriture que l'on aime chez Nicolas Mathieu, mais plus rarement. L'opposition de celui qui est resté et celle qui est partie et revenue, perdante, est intéressante.

Quelques bémols : la diatribe du consulting ou des écoles de commerce m'a paru facile et le personnage de Lison m'a semblé par moments caricatural.

Mais le roman demeure de qualité, l'écriture solide, et Nicolas Mathieu confirme qu'il est un des écrivains les plus intéressants du moment !
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Le ciel ouvert

Ce nouveau roman est un journal intime en forme de fenêtre vers l'antre fracassant des sentiments, où Nicolas Mathieu ose un « je » sans ignorer qu'il embrassera l'universel. C'est le vade-mecum qu'il nous fallait pour ne pas oublier de rester vivants.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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