Une plongée dans une société grisonnante, triste et effroyablement déprimée. Une écriture brute, odorante, sexuelle, douloureuse sur un fond d'histoire banale de cité en décrépitude industrielle et en mal d'emploi. Une belle plume qui se laisse lire très facilement et un fil d'histoire attachant ! Un regard sans concession sur un pan de notre histoire contemporaine qui défile ainsi au fil des pages. Bravo ! Très réussi !
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Bon moment, descriptions précises, Hélène est assez réaliste ... son côté maternel n'est pas (assez?) mis en avant..L'échec des relations, de l'amour, la fin des illusions.. le fait de grandir simplement en faisant preuve d'honnêteté.. Lison est particulièrement intéressante même son personnage n'est pas assez développé....on sent sa capacité de nuisance et sa force ..
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📘Cette chanson n'avait rien à voir avec l'Irlande. Elle parlait d'autre chose, d'une épopée moyenne, la leur (...) la peine des jours invariables, à l'usine puis au bureau, désormais dans les entrepôts et les chaînes logistiques, les hôpitaux (...) 📘
Superbe roman de Nicolas Mathieu, dans les pas d'Hélène et Christophe aux prises avec les déchirements et questionnements des 'milieux de vie'.
Est-il envisageable de jeter un coup d'oeil par dessus son épaule pour voir le chemin parcouru et avoir la nostalgie de ce que l'on a quitté? Le regard vif et tendre de l'auteur rend cela possible lorsqu'il écrit leur liaison, la causticité du microcosme des consultants et experts de tout poil, l'engluement du cours des vies, la colère d'Hélène qui excelle dans son job et ressent une frustration irrépressible grandir en elle.
Lecture jubilatoire s'il en est que celle des pages qui dépeignent les 'ordonnateurs de cette grande entreprise de rationalisation' pour lesquels elle travaille comme consultante chèrement diplômée.
Nostalgie du temps qui passe, excellemment bien captée, Gabriel, l'enfant qui grandit, son grand-père dont la raison vacille, Christophe pour qui les années sont de plus en plus pesantes.
Et puis j'adore les romans qui se dressent contre la bêtise de leur temps, observent avec tendresse et lucidité la vie contemporaine, bref ont des choses à dire, montrent, font sourire et créent une communauté de lecteurs. Quel bonheur par ces temps de clivage!
Adoré également les pages sur l'adolescence d'Hélène qui rêve de se sentir à la bonne place.
Et si la 'bonne place' était celle de voyageuse, légèrement méditative dans un train qui roule?
🔥 Avec le recul (Christophe) se disait qu'il avait vécu une drôle de jeunesse, qui ressemblait au paysages qu'on voit depuis le train, ces panoramas pris dans la vitesse où rien ne se fixe.🔥
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Un style affuté et des histoires qu’on aimerait voir durer plus tant elles sont incarnées. En même temps, pas inintéressant de retrouver Nicolas Mathieu dans cet exercice de concision qu’est la nouvelle, lui qui a parfois tendance (à mon sens) à trop étirer les situations dans ses romans. Très réussi donc, ce Rose Royal !
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Nicolas Mathieu parle du populaire sans concession mais avec énormément d'empathie et c'est cela qui me fascine et me séduit. Peut on renier son milieu d'origine?. D'autre part, la description du milieu des cabinet de conseil et de leur novlangue est sidérante? Quel style. De même pour les pages sur adolescence d’Hélène. Grand grand écrivain.
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Tout comme dans Leurs enfants après eux, lauréat du prix Goncourt, Nicolas Mathieu parvient dans son roman à nous plonger dans le monde de l'adolescence (premiers émois, rêve d'ailleurs, honte que l'on peut ressentir pour ses parents)
Certes, il y a moins d'affection pour ses personnages, ce roman est donc plus désenchanté que le précédent, mais j'ai beaucoup ri quand il peint le monde du consulting.
L'histoire d'amour entre les deux protagonistes est un prétexte pour une description très juste de la France des "gagne-petit", qui sont rarement au premier plan de la littérature contemporaine.
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En lisant le livre de Nicolas Mathieu, j’ai passé d’excellents moments. Tout ce qui fait un bon « roman social » s’y trouve : la description des petites villes économiquement perdues, dévidées, de l’est de la France ; des personnages dont les sentiments s’accordent avec leur histoire ; ; la rencontre culturellement passionnante entre une transfuge de classe et un homme resté « à sa place » ; une empathie sensible pour les personnages.
Mais en fermant le livre j’ai éprouvé un malaise. Il est conçu comme certaines séries télévisées, qui , en multiplient les scènes, font passer du bon temps, un peu inutilement. L’absence d’espoir et de gaité des personnages émeut mais elle participe du genre littéraire dominant, noir, trop répétitif. La critique des cabinets conseil est banale. L’écriture laisse de côté l’ambition littéraire qui consiste à faire dire aux mots plus que leur signification.
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J'ai choisi ce livre pour son époque, j'ai moi-même été ado dans ces années 90 et j'aime lire des livres qui racontent cette décennie.
j'ai aimé les personnages, les références de cette époque (pas assez nombreuses à mon goût au vue de la longueur du livre), la vie quotidienne dans ces années.
Je l'ai juste trouvé un peu long à lire.
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Pour ma part je suis complètement rentré dans le roman et son intrigue. Notamment en ce qui concerne l'environnement professionnel de Hélène (cabinets de conseils). ayant sévi dans ce milieu j'ai retrouvé toute l'atmosphère, les tics verbaux. Ainsi contrairement à ce que j'ai lu dans le contenu critique d'un confrère lecteur, l'auteur ne se gargarise pas d'anglicismes (on devrait plutôt dire américanismes) par paresse intellectuelle voire par pédantisme littéraire, non, c'est du vécu ! Jusqu'à l'absurde, ainsi j'ai constaté plus d'une fois l'interprétation différente d'un même anglicisme suivant les pays dans un cabinet international. Cela nous a amenait à prendre des décisions, en dépit du bon sens, dues à une compréhension différente. Du côté Christophe, là aussi je me suis retrouvé quelque peu, ayant fait des études de fin de cycle à Nancy et des stages dans l'environnement sidérurgique lorrain. Ainsi j'ai retrouvé les paysages, plutôt lugubres, la réserve des habitants. Réserve qui sautait allègrement sous l'effet des alcools dont la consommation était loin d'être raisonnable (doux euphémisme). J'ai, aussi, beaucoup apprécié les étapes du roman et ses aller-retours entre les époques de la vie pour chacun des protagonistes.
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Voyage tendre et un peu nostalgique en enfance, à la rentrée en CP. Et à cet instant symbolique, ce sont souvent les parents qui pleurent le plus... mais sur eux-mêmes: le passage, changement d'état, le temps qui file à toute vitesse.
On fait le bilan des vacances, de la séparation des parents.
Agréable mais un peu fade. Le dessin et les couleurs m'ont bien plu.
J'ai préféré "Le secret des parents", plus drôle et plus profond.
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Un roman social que j'ai lu comme un roman noir. Je n'ai pas vraiment ressenti l'amour d'Antony pour Steph, mais par contre j'ai dévoré le roman, pris par la tension dramatique entre Antony, son père et Hacine. Les phrases claquent, les analyses sociales sont dures, justes, ce roman a une vraie atmosphère, lourde, pesante et noire. Par contre la fin m'a laissé comme un goût d'inachevé.
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