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Critiques de Nicolas Mathieu (1597)
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Aux animaux la guerre

Un premier roman qui est bien écrit. J'ai beaucoup apprécié le coloris local des Vosges qui renforce bien l'atmosphère lugubre qui règne dans le livre. Au débuto est un peu perdu avec les nombreux personnages et leurs liens.
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Aux animaux la guerre

« Aux animaux la guerre » raconte l’histoire de la fin d’un monde. « Un jour, la classe ouvrière avait existé». Dans cette ville de province, l’usine Velocia est au centre de toutes les existences. C’est le poumon économique du canton. Les générations se succèdent à la chaîne et s’usent la santé pour rembourser le crédit d’un modeste pavillon.

L’histoire qui va suivre, vous la connaissez tous. Les premiers plans sociaux lézardent les convictions. La direction fait de plus en plus appel à des intérimaires et puis un matin, les ouvriers prennent conscience qu’une machine a été déménagée discrètement pendant la nuit. C’est à leur tour. L’engrenage est activé : le comité d’entreprise est réuni, l’inspection du travail est alertée, les courriers recommandés sont expédiés à chaque domicile, un plan de sauvegarde de l’emploi auquel personne ne croit est mis en place. Il ne reste plus qu’à accrocher des couronnes mortuaires aux grilles de l’usine.



Et après ? Les repères s’effacent, c’est le grand détricotage, les rancœurs explosent mais elles ne visent plus un patron ou le capitalisme mais les élites, les étrangers, l’Europe, la mondialisation, ou tout ce qui peut bien être vomi. Place est faite à la violence. Ce sont des proxénètes qui corrigent une fille désobéissante, des quartiers soumis à la loi de petits caïds ou des existences qui partent à la dérive. La violence économique enfante le déclassement, la misère et la brutalité.



« Aux animaux la guerre » se déroule pendant tout un hiver dans les Vosges, quand ce département périphérique s’enclave un peu plus sous les couches de neige. C’est un roman noir sur le déclassement qui entrecroise des destins qui vont s’enfoncer un peu plus dans l’inextricable. Le roman frappe par sa noirceur et son réalisme et ne délivre ni morale, ni espoir. C'est le portait d'une époque désenchantée à qui la politique n'offre aucune alternative possible. Un monde est mort, la violence est désormais possible.

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Aux animaux la guerre

plus un roman noir qu'un roman policier, ce livre est très bien écrit et rend très bien l'ambiance qu'il peut y avoir en hiver, dans un village perdu des Vosges, entre ados qui trainent et s'alcoolisent, ouvriers qui vivotent et s'inquiètent de la fermeture prochaine de leur usine et caïds qui trafiquent, poussés vers toujours plus de risque et de violence. On croise dans ce roman de belles personnes, comme Rita l'inspectrice du travail, femme indépendante et ouverte, qui va prendre sous son aile Victoria, jeune prostituée échappée d'un kidnapping; ou bien son ex compagnon, protecteur, venu habiter la maison en face d'elle; ou bien Martel, ce syndicaliste déchanté qui se laisse entrainer dans la spirale de trafics, d'abord pour payer la maison de retraite de sa mère atteinte d'Alzheimer... et c'est ainsi dans tout le livre, l'auteur n'oublie pas de nous faire entrer dans la tête des malfrats et de nous faire toucher leur part d'enfance, de douleur, de quête d'oubli... c'est la cas du truand bodybuildé Bruce, en quête de (re)pères, ami fidèle, tendre pour un chien blessé mais drogué jusqu'aux yeux, dangereux et sans pitié. C'est le cas de Victoria, qui se conduit comme une gamine et semble superficielle et intéressée, mais par quoi est-elle passée dans ce réseau qui la mise sur le trottoir... et Lydie, l'ado provocante grandie dans une maison désaffectée avec sa mère alcoolique, son grand-père ex tueur lors de la guerre d'Algérie... On sent chez l'auteur une tendresse pour ces laissés pour compte, ces paumés, une admiration pour les modestes qui continuent à se battre pour vivre, et une condamnation des puissants indifférents, qui exercent un autre type de violence. Un beau livre de gauche, en somme! On pourrait lui reprocher une intrigue un peu mince, mais c'est plus la confrontation de tous ces personnages que l'action qui intéresse le romancier. Dans le titre, on aura reconnu un vers de La Fontaine dans "les animaux malades de la peste" et la peste, c'est ici ce climat de crise, de fermeture d'usine, d'exploitation des faibles, ces conditions de vie qui transforment un être humain en brute.
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Aux animaux la guerre

Ce polar social a pour cadre la fermeture d'une usine dans les Vosges et nous fait suivre tour à tour des ouvriers futurs chômeurs, une inspectrice du travail, et aussi leurs enfants, lycéens désabusés. Alcool, drogues, fond de vallée, froid hivernal, l'ambiance est très sombre, glauque même. Le besoin d'argent pousse deux petits malfrats à kidnapper une jeune prostituée, et à partir de là tout part en vrille. Bien que je préfère les thrillers psychologiques, j'ai apprécié ce roman, Nicolas Mathieu a réussi à rendre ses personnages humains et attachants (pas tous quand même), et le récit polyphonique entretient le suspense. La fin reste ouverte, chacun peut y insérer une lueur d'optimisme....ou pas. Une série télévisée en a été adaptée et est actuellement en cours de tournage.
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Aux animaux la guerre

Très impressionné par "Leurs enfants après eux" j'ai longtemps hésiter avant de lire ce roman qui est le premier de Nicolas Matthieu . C'était une erreur car si "Aux animaux la guerre" n'est pas un chef-d'oeuvre il est largement au-dessus de la moyenne des romans noirs sortis ces dernières années. Une belle intrigue, des personnages forts, une belle écriture et un sens certains du suspense prouvent que Nicolas Matthieu est un auteur avec lequel il faudra compter à l'avenir. Un très bon moment de lecture..
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Aux animaux la guerre

Intéressant de lire le premier roman de Nicolas Mathieu (j’ai adoré « Leurs enfants après eux » qui est son deuxième roman).

On retrouve son style, mais l’histoire m’a semblé parfois un peu plus confuse avec peut-être un peu trop de personnages, pas toujours indispensables à l’intrigue.

Dans l’ensemble, très agréable à lire et par moments, un vrai thriller.
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Aux animaux la guerre

J'ai beaucoup apprécié la lecture de ce roman et j'ai eu de plus en plus de mal à le lâcher pour aller jusqu'à la fin. L'histoire est prenante. J'ai juste trouvé la fin un peu déroutante.
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Aux animaux la guerre

très beau.
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Aux animaux la guerre

Très bien, une sorte de version polar de l'histoire qui lui vaudra le Goncourt
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Aux animaux la guerre

Un magnifique roman sur la désindustrialisation de la province, sur ces villages perdus où les enfants d’ouvriers n’ont plus d𠆚utres perspectives d𠆚venir que de fuir ou de se fuir.

Un roman sur les luttes contre le monde de la rentabilité et du profit, contre les démons que chacun porte en lui, contre la reproduction des schémas parentaux, contre l’objectivation des gens et de leurs sentiments.
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Aux animaux la guerre

Nicolas Mathieu utilise la fermeture de l'usine d'une bourgade des Vosges comme prétexte à l'élaboration d'une intrigue faite de destins croisés, dont la sombre tonalité plombe son récit d'une ambiance anxiogène.



Une usine qui ferme, ce sont des dizaines de familles laissées sur le carreau, dont les fins de mois seront encore plus difficiles à boucler.

C'est la perspective de l'enfoncement dans la médiocrité, le démantèlement du peu que l'on a construit.

C'est la bataille perdue d'avance entre la direction et les syndicats, qui permet au mieux de gagner une semaine, un jour de sursis.

C'est la nostalgie qui pointe déjà : malgré la pénibilité du travail, l'usine était comme un second foyer, où certains ont passé la majeure partie de leur vie adulte. On s'y est fait des camarades et parfois des ennemis, des souvenirs et des repères.

Une usine qui ferme, c'est aussi du temps à tuer pour ceux dont l'activité professionnelle canalisait les égarements, ordonnait le quotidien. L'auteur s'attarde sur certains d'entre eux qui, désormais en roue libre, s'acheminent vers de sérieux ennuis...



Martel, syndicaliste au passé sulfureux, est acculé par les dettes depuis qu'il doit assurer le financement du placement de sa vieille mère malade dans un établissement spécialisé. Contraint de rembourser l'emprunt qu'il s'est illégalement accordé à la caisse du syndicat, il n'a plus qu'une solution : accepter le boulot que lui propose Bruce, ce jeune collègue chez qui il suscite une étrange admiration. Il s'agit d'enlever, pour le compte de malfrats de la pègre strasbourgeoise, une prostituée. Une mission rendue d'autant plus hasardeuse que Bruce, dont les muscles dopés aux stéroïdes sont aussi volumineux que son intellect est limité, aggrave sa bêtise et sa maladresse par l'usage immodéré de stupéfiants.



Hormis ces deux quidam plutôt louches, vous croiserez dans "Aux animaux la guerre" une inspectrice du travail au caractère bien trempé et aux jambes interminables, un ancien membre de l'OAS finissant ses jours dans une ferme qui s'apparente à un dépotoir, une adolescente un peu trop délurée affolant les élèves gavés de testostérone du lycée professionnel où elle traîne une désinvolture à la limite de la vulgarité...



Nicolas Mathieu brosse ainsi une riche galerie de portraits qui oscille entre désespérance et morosité, composée de vrais salauds et de fausses victimes -à moins que ce ne soit l'inverse-, finalement des individus comme vous et moi, ni meilleurs ni pires que d'autres, des gens ordinaires en somme, que des circonstances extraordinaires et le poids d'un environnement grisâtre, d'une existence dénuée de toute perspective, amènent à exprimer des penchants parfois condamnables.

Pour autant, il ne s'attarde guère sur leurs états d'âme. Jouant la carte du "noir", il mise à ce titre davantage sur l'efficacité que sur la psychologie, ce qui ne l'empêche pas de doter ses héros d'une réelle consistance, en les plaçant dans des situations propres à révéler leurs failles, voire leur part de folie.



"Aux animaux la guerre" est un récit sous tension, qui donne l'impression constante que le pire est sur le point d'arriver. Sa lecture m'a également laissé l'étrange sentiment d'un roman sans début ni fin. Si l'annonce de l'arrêt de l'usine et sa fermeture effective cloisonnent temporellement l'intrigue, l'auteur évoque les existences de ses héros à la manière d'un photographe qui s'attarde sur un instant, nous laissant imaginer que, entamées avant les événements décrits, elle vont également continuer après.

Cela peut provoquer chez le lecteur une sensation d'inachèvement : l'auteur lance des pistes qu'il n'exploite pas toujours jusqu'au bout (je n'ai par exemple par compris l'intérêt du prologue qui se déroule une quarantaine d'années avant les faits décrits ensuite, et avec lesquels il n'a pas de réelle interaction), et semble laisser brutalement en plan certains de ses personnages...
Lien : http://bookin-ingannmic.blog..
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Aux animaux la guerre

J'ai commencé ce roman avec un à priori très favorable car en effet le résumé m'avait beaucoup interpellée de part le sujet abordé : celui d'une société où le chômage est roi, les usines fermant à tour de bras, les gens remplissant leur vie comme ils peuvent et trouvant une alternative au néant. En l’occurrence ici deux hommes, l'un en CDI et l'autre intérimaire dans une usine automobile, qui pour tromper l'ennui et égayer le quotidien décident de se faire prêter de l'argent par des caïds en échange de l'enlèvement d'une prostituée dans les rues Strasbourgeoises.



Ce polar aurait pu certes être intéressant, mais ici la multitude de personnages, de situations, les bonds dans le temps incessants font que la lecture est ennuyeuse, l'intrigue est très mal conduite et on ne sait jamais bien où l'auteur veut en venir. Tout est trop décousu.



Je n'ai malheureusement pas réussi à terminer ce livre. Tanpis...
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Aux animaux la guerre

S'il est difficile au début de rentrer dans ce livre, on en ressort aussi difficilement. C'est le genre de roman social violent, noir, où une fois le décor planté, tout s'enchaîne et se dégrade très vite. Et quand ça se passe en plus dans sa propre région - dans les Vosges où la misère, l'ennui et le chômage cohabitent - on imagine d'autant plus les comparaisons qui sont faites. Le déclassement social, la fermeture d'une usine, des types prêts à tout pour boucler leurs fins de mois parce qu'ils n'ont plus rien à perdre. Un acte qui vire au cauchemar. C'ests à se demander si quelqu'un va s'en sortir ... Et on a vraiment envie de savoir !
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Aux animaux la guerre

Roman noir. Les Vosges, une usine qui ferme, des hommes à l'agonie. Avec finesse et beaucoup d'humanité, Nicolas Mathieu retrace les révoltes, les espoirs ou au contraire les désillusions et la résignation de ces hommes et ces femmes. Une magnifique fresque sociale, où violence inouïe et amour s'entremelent. A lire !

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Aux animaux la guerre

Je connaissais l'auteur de nom uniquement ainsi que par les prix littéraires reçus, mais je n'avais jamais lu aucun livre de lui.

Et, ayant reçu celui-ci pour Noël, je me suis lancé dans cette lecture. Je peux dire que c'est une écriture très brute, franche, sociale et sociétale. On a l'impression d'avoir une description de "la misère en quatre volumes" : tous les personnages ont une vie compliquée, des rapports humains et sociaux médiocres, une sexualité médiocre, des emplois insatisfaisants.

Livre plaisant, témoignage intéressant, qui nous bouscule et qui remet en cause mais qui peut être dérangeant si on a une vie sereine et confortable.
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Aux animaux la guerre

Deuxième bouquin pour moi de cet auteur, j'aime toujours mais j'ai l'impression de relire la même chose. Les thèmes peut-être... et ce qui m'avait plu au premier livre (leurs enfants après eux) a moins eu le succès de la primeur. Je vais tenter son dernier Conemara en espérant ne pas retomber dans les mêmes choses. Je sais qu'un auteur n'écrit jamais qu'un seul et grand livre mais le lecteur lui a droit à plusieurs.
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Aux animaux la guerre

Essayons ce polar qui s’enfonce dans les brumes vosgiennes et traîne ses lignes sur le goudron strasbourgeois.



Polyphonie. Les chapitres sont découpés en points de vues, se racontent à travers la vision d’un personnage. Ils sont multiples, différents mais l’égarement ne vient jamais. On se retrouve toujours, on admet facilement les liens entre chacun.



Situation géographique étonnante. Les Vosges. Nancy. Strasbourg. Des villes que je parcours, des lieux que je fréquente. Ma réticence à lire le livre se situe peut-être dans cette volonté de toujours m’éloigner de ce que je connais, de ne jamais y retrouver la réalité. Ici, la vérité se glisse entre les pages, ne prend jamais la tournure improbable de nombre de récits qui cherchent le grandiloquent, l’effroyable. On reste dans le vrai, on s’immerge à la vie des estropiés de la société. Pas de pathos, pas de hargne. Juste le désoeuvrement des Hommes. La fin. La lassitude.



Une usine qui ferme, des salariés envoyés au dépôt de leur vie. Syndicat et DRH sont sur le désaccord. Il faut trouver d’autres solutions pour arrondir les fins de mois, de quoi nourrir les marmots, ne pas sombrer, avoir le museau hors de l’eau devenue boueuse. Pourquoi ne pas accepter l’offre des Benbarek ? Une idée qui semble simple - capturer une fille, la garder, attendre les ordres et recevoir le pactole. L’enlèvement n’est qu’une excuse au polar, un fil conducteur qui permet aux personnages de se croiser. Des deux roublards responsables de l’enlèvement, à celle qui tombe malheureusement sur la victime, à ces frères - soeurs ou voisins des éclopés de l’usine, chacun prend part au récit, s’immisce et narre sa réalité noueuse. Tous malmenés, tous barbouillés d’actes noirs. Aucun n’est indemne. Et c’est leur parcours, leurs bosses, leurs stries qu’exposent les différents chapitres sublimés d'une plume tranchante.



Aux Animaux la guerre, c’est l'éventail d’une société ouvrière à la dérive, de villages qui s’écroulent après la fermeture d’une usine. C’est la fin, la déroute. Ça suinte l'horreur, l'ignoble sous le commun des vies de chacun.
Lien : https://hubris-libris.blogsp..
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Aux animaux la guerre

Aux Animaux la Guerre, un titre étrange, derrière lequel se profilent des femmes, des hommes, des petites gens, des gens d’en bas comme on dit, qui vivent et survivent, chacun à leur manière.

Le premier roman de Nicolas Mathieu est plein de colère maitrisée, de coups de sang canalisés, d’indignation camouflée. Derrière les mots simples il nous fait découvrir la complexité de vies déjà brisées ou qui le seront bientôt. Quand on lui demande pourquoi il s’intéresse tant au combat, l’auteur répond : - La vie est un combat, c’est la guerre, la vie ne fait pas de cadeau, on prend des coups, écrire c’est une manière de rendre les coups.

Nicolas Mathieu a une bonne droite, bien dosée, bien sèche, d’une simplicité qui vous met au tapis, la bouche sèche et le cœur en vrac. Un écrivain est né, mais pas un puncheur sans cervelle, un vrai styliste qui virevolte autour de l’adversaire avant de cogner, chaque chapitre est un nouveau round où le protagoniste frappe pour rester debout et poursuivre sa route dans la brume de sa morne existence. Chaque lecteur à son mètre étalon, ses références, ses préférences et j’ai retrouvé, en lisant la prose de Nicolas Mathieu, mes révoltes et mes émois d’adolescent, quand je lisais L’Ouvrier de la Nuit, le premiers roman de Bernard Clavel, une œuvres où la vraie vie débordait du cadre romanesque pour submerger la mienne. Ce livre n’est pas un polar, il n’en a ni le ton ni l’esthétique. Il y a bien des truands, un voleur, des paumés, une putain, un Colt 45, mais il n’y a pas de flic, nous sommes dans un roman noir, une description d’un quotidien où l’idée même de loi et de justice sociale est absente. Aux animaux la guerre est un roman gris, un Far West vosgien sans shérif, au plafond bas, nuageux, peuplé de personnages attachants, dépossédés du droit au bonheur, humiliés par la vie, abandonnés par la chance, dont les trajectoires sans éclats s’arrêtent dans la rue, au guichet de Pôle emploi ou en prison pour les plus audacieux. Aux Animaux la Guerre est avant tout le très beau livre d’un grand écrivain
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Aux animaux la guerre

Il est finalement assez rare de lire un roman dont l’intrigue se déroule si près de chez moi, dans ma chère et magnifique Lorraine… l’auteur, Nicolas Mathieu, est spinalien d’origine, désormais installé à Nancy. Pas anormal donc qu’il ait choisi les Vosges pour cadre de son premier roman. Mais pas les Vosges de carte postale en revanche, les forêts, les lacs, l’air pur, non. On est ici loin de cette image d’Epinal, si je puis me permettre. C’est à mon sens plutôt une ambiance tenant à la fois de « Fargo », pour le mélange de violence et de neige, et de Ken Loach, pour le côté social. Deux types vont en effet avoir la mauvaise idée d’aller kidnapper une jeune prostituée à Strasbourg, pour la livrer à deux caïds lorrains. Du Grand Est, mais échelon racaille, avec pour toile de fond, la fermeture des usines… inévitablement, les choses vont déraper.



J’ai apprécié cette histoire qui prend son temps, au récit pas forcément linéaire. J’ai été séduit par son atmosphère, à la fois sombre, et, par certains moments, pleine de vie. J’ai aimé les personnages, vaguement paumés, sans véritables perspectives, mais attachants, tout au moins pour certains. J’ai enfin aimé la conclusion, relativement ouverte, qui laisse une certaine liberté au lecteur pour imaginer la suite. J’ai par ailleurs trouvé l’histoire très cinématographique : j’ai ainsi hâte de voir son adaptation télévisée, dont la diffusion est annoncée pour le mois prochain…

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Aux animaux la guerre

Pour ceux à qui cela aurait échappé parmi les amateurs du livre.

On trouve en ce moment une série qui en est tirée sur Netflix, sous un titre inchangé.

L'auteur a participé à l'adaptation, qui est de qualité.

A ne pas rater si vous avez aimé le livre. Et si vous ne l'avez pas aimé, pourquoi ne pas lui donner une deuxième chance ?
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