Citations de Nicolas Rey (220)
Anne se balade avec Céline au musée du Louvre. Céline est une amie psychiatre plus âgée qu’elle. Une amie de longue date. Une femme à qui elle se confie lorsqu’elle se confie lorsqu’elle traverse des passes délicates de son existence professionnelle ou privée. Cette fois-ci, Anne évoque le dossier Diego Lambert. Un dossier plus complexe qu’il n’y paraît. Céline tente de la rassurer en lui disant que le plus dur est fait, qu’il n’est plus son patient et que par conséquent, elle n’a plus à le revoir. C’est bien le problème, murmure Anne. Tout va bien avec ton mari ? demande Céline. Tout va bien comme après quinze ans de vie commune, lorsqu’on a choisi un homme par raison et non sur un coup de foudre. Céline lui rappelle le bonheur d’une vie familiale et d’un équilibre avec deux enfants. Elle souligne aussi le fait que ce Lambert lui apparaît comme un véritable cas social et un nid d’emmerdements. « Je sais, rétorque Anne en haussant la voix, je sais très bien tout ça, il me fait chier ce Diego Lambert. Vraiment chier. Mais c’est chimique, que veux-tu. C’est son odeur. C’est totalement primitif comme attirance, d’ordre animal. J’ai beau passer par la case réflexion, ça me réveille la nuit. Et pourtant, ça fait vingt ans que je m’ingénie à écouter les gens. Les écouter pour ne surtout pas m’écouter moi-même. Pourquoi ? Parce que ça ferait trop de bruit. Tu n’imagines pas le bruit d’enfer que ça ferait. Oui, vraiment, ça ferait trop de bruit. Toute mon existence repose sur ce silence contenu, poli. Ne pas montrer ce que je suis vraiment, surtout, j’en ai fait ma devise. C’est une sorte de pacte tacite entre moi et moi. Il m’en a fallu des chagrins pour comprendre qu’il fallait que je cesse de brûler pour l’autre au risque d’en crever. Alors, j’ai fait le triste choix de rester vivante. De ne plus essuyer les plâtres des passions qui me faisaient palpiter.
« Excessive, mes parents ont toujours dit que je l’étais. "Il faut raison garder Anne", telle était leur seule devise. Cela veut sans doute dire qu’il leur faut aimer tiède. La seule garantie de ne pas souffrir. Ils doivent avoir raison. Peu de grandes personnes semblent palpiter. Et les rares qui palpitent encore prennent très cher dans la vie. Tu en sais quelque chose Céline. Comme moi d’ailleurs. Nos bureaux sont remplis de cœurs en vrac qui ne s’en remettront jamais d’avoir tenté le diable. Imagine un peu le foutoir si je commençais à m’écouter... »
Incipit :
A l’heure où je vous parle, je me trouve sur une terrasse en face de la gare de Lyon. Ma profession ? Interdit bancaire jusqu’à la gueule avec des kilos de dettes et d’impôts impayés. Je suis mort. Je peux juste régler mon café.
Je suis plein d'eau, bien décidé à vivre, j'ai le droit, on a le droit de vouloir vivre un peu.
... je pense à mes rêves, il faudrait leur donner une consistance, un début de silhouette, puis je réalise que tout ça ne sert à rien, que les rêves ne sont pas forcément là pour être réalisés,, que ce sont eux qui décident de tout.
J'ai une amoureuse secrète. Une amoureuse platonique. J'ai trop souffert pour qu'il en soit autrement. J'affiche complet niveau sentiment. Fermeture définitive du magasin.
- Vous êtes totalement fou.
- Oui mais il existe une chose que personne ne peut me reprocher : je suis doué pour la vie. Doué pour prendre le soleil dès qu'il se pointe, doué pour jouir d'un bon vin, d'un plateau de fruits de mer, d'un morceau de musique qu'on écoute à l'aube sur une plage, face à la mer, en pensant à celle qu'on aime et que l'on va retrouver dans un grand lit. À demain, chère amie.
Il est possible de soulager la souffrance et d’apporter du réconfort dans les tout derniers jours avec d’innombrables produits morphiniques.
Pourquoi es-tu si triste Gabriel ?
— Parce que ma vie a commencé à quarante ans. Le soir où j’ai rencontré la femme de ma vie. Je ne me souviens pas de mes quarante premières années. Ma vie s’est terminée cinq ans plus tard, le soir où elle m’a quitté. En fait, mon existence aura duré cinq ans. C’est déjà pas si mal. Il y a des gens qui passent toute une vie à ne pas exister.
Je suis un homme parce qu'à l'exception de la voix de Nina Simone, il n'y a pas plus belle musique qu'un "je t'aime" au réveil.
Un type moderne imbattable en yoga à l'aube et graphisme l'après-midi. Cet homme appartient sans doute à la famille de ceux qui ont touché un peu à tout sans se brûler.
Bon, tu sais comment les choses se passent. Je ne vais rien t'apprendre. Entre notre date de naissance et notre date de décès, il y a quelques moments dingues, des mauvaises passes et puis tout le reste.
Ensuite, dans la rue, j'ai tenté d'oublier qu'il y avait pire que les mots pour tuer un amour.
Je rêve d'un monde en noir et blanc et totalement muet. Rien qu'avec toi, de préférence.
Chacun rate sa vie. La réussir est une faute de goût. Alors, on croise un regard, on gribouille quelque chose.
Certaines personnes, quoi qu'elles entreprennent, seront toujours pardonnées à cause de leur parfum.
«Très bien Clara, tu veux un bouquin. Dans trois mois, je te file un truc d'histoire sur la guerre d'Indochine avec une longue dédicace pour remercier Wikipédia.
- Nicolas, continue à raconter ta vie. T'es bon qu'à ça.»
J'avais 39 ans, des impôts à payer et un appartement à rembourser. J'avais un fils aussi. Bref, je n'avais plus vraiment le choix.
Etre la risée du monde, pas grave, ta femme couche avec toute l'agglomération, pas grave, elle se casse, pas grave, on va anesthésier tout ça, dévitaliser, préserver l'essentiel, masquer les choses, claquer sans même avoir fait frissonner qui que ce soit, pas grave, pas grave pauvre croûte, il y a les bouquins d'histoire et les concerts classiques, pas grave, attardé frileux.
Certaines personnes, quoi qu'elles entreprennent, seront toujours pardonnées à cause de leur parfum.
Tu n'as plus rien à perdre, alors plongé dans le chaos. C'est comme ça que je t'aime : quand tu plonges dans le chaos.
La seule chose que je puisse entreprendre c'est de faire le mort dans l'attente d'un miracle.