Citations de Nicolas Wild (36)
Je vais passer toute une semaine en Azerbaïdjan...
Un charmant pays riche en pétrole et pauvre en droits de l'homme.
- Nous avons trois fils, à notre mort, ils se partageront l'héritage. Mais si l'un d'entre eux se convertit à l'Islam, il pourra réclamer l'intégralité de l'héritage.
- Et il veut aller à Londres ?
- Ouais...
- C'est fou le nombre de réfugiés qui veulent vivre là-bas, alors que la bouffe y est pas terrible et qu'il y pleut tout le temps.
- Ce sont des réfugiés économiques, pas gastronomiques.
Un français qui boit un vin chilien dans un restaurant indien en Russie...
Ha Ha ! On dirait le début d'une blague yakoute !
On est plus d'une centaine d'Afghans à dormir dans ce parc. Ici, c'est le "quartier" Panjshiri. Les Pachtouns sont derrière le kiosque à musique et les Hazaras près de l'aire de jeux. Même à plusieurs milliers de kilomètres de l'Afghanistan et après tout ce qu'on a vécu pour parvenir ici, on n'arrive pas à faire la paix entre ethnies...
Ah... Je ne connais rien de plus grisant que de skier en Afghanistan...
- Il paraît que le water-polo en Corée du Nord c'est pas mal non plus...
Moi aussi j'ai fait un rêve...
J'ai rêvé que les femmes, qui sont à la fois la moitié du ciel, l'avenir de l'homme et le sel de la terre si l'on en croit les poètes, étaient devenues des êtres humains, libres, égales et fraternelles.
J'ai rêvé qu'elles quittaient leurs habits de sorcière.
J'ai rêvé qu'elle n'étaient plus de simples matrices productrices de chair à canon, des variables d'ajustement, des faire-valoir ou des souffre-douleurs.
J'ai rêvé que leurs cheveux, leurs bras, leurs jambes n'étaient plus des incitations au viol.
J'ai rêvé que leurs maris, leurs frères, leurs mères n'avaient plus droit de vie et de mort sur elles.
J'ai rêvé que leur sexe à la naissance ne les condamnait plus à une mort immédiate.
J'ai rêvé que leur hymen n'était plus la partie la plus importante de leur anatomie.
J'ai rêvé que leur clitoris n'était pas un pénis à extirper.
J'ai rêvé qu'elles avaient droit au plaisir, à la séduction, à l'autonomie, au pouvoir.
Les femmes ne doivent plus être la plus grande minorité opprimée vivant sur terre !
Parce que les femmes sont vos compagnes, messieurs, et aussi des mères en devenir,
Parce que leurs enfants sont les citoyens de demain et qu'elles sont leurs toutes premières éducatrices,
Parce que le monde sera ce qu'ils en feront, et que nous sommes responsables des conditions dans lesquelles elles les mettent au monde et les aident à grandir.
Ghada Hatem-Gantzer, 2016
Il y a de plus en plus d'affiches électorales. S'ils continuent à en coller, bientôt on ne reconnaitra plus les rues.
Vraiment, j'aime beaucoup Sophia.
Tu es sûre ? Tu ne trouves pas ce nom un peu banal ?
Tu n'avais qu'à pas le mettre sur la liste !
Et franchement tu imagines, dans quelques années, crier "Ippodhâmia, vient manger ta soupe ! »
Tu n'auras qu'à cuisiner autre chose de plus original…
- Val, tu voulais nous voir ?
- Mes petits loulous, j'ai une devinette pour vous. Quel objet tout le monde a chez soi en Afghanistan ?
- Un kalachnikov ?
- Mais non ! Un objet de la vie de tous les jours que même les enfants utilisent !
- Un kalachnikov !
- Bon sang ! Faut arrêter l'opium dans le nesquik au petit-déjeuner, là !
Le bonheur de l'homme est : je veux.
Le bonheur de la femme est : il veut.
A Kaboul, les clés des droits de l'homme sont restées dans la boîte afghan.
p.184-5.
Vous êtes un danger pour la cohésion nationale de notre république islamique. "Un génocide culturel silencieux" ? c'est le genre d'invention dont vont s'emparer nos ennemis pour nous attaquer. Nous vous tolérons, vous et votre communauté d'adorateurs de feu. On vous laisse pratiquer vos rites archaïques. Mais votre attitude met en danger votre famille, vos proches... toute la communauté Zoroastrienne ! Considérez cela comme votre dernier avertissement !
Ils ne m'auront pas. Je vais partir vivre en Iran pour de bon. Adieu l'Europe. Je vais quitter le continent des lumières pour trouver la vérité au pays des ombres.
p.136.
Sami à Sean : J'ai été faible, je sais... J'ai tellement honte. Mais ce n'est pas la première fois que je vis en captivité. Quand j'avais 9 ans, les communistes m'ont arrêté et m'ont mis en prison. Trois mois dans un cachot lugubre... ils m'en sortaient une fois par jour pour me torturer. Ils m'ont cassé les tibias... ils m'ont électrocuté. Mais ils n'ont jamais réussi à me briser. Je leur riais au visage, persuadé de vivre une grande aventure. Quand ils m'ont relâché, mon visage était tellement enflé que ma mère ne m'a pas reconnu.
Tu peux survivre à ce genre d'expérience, une fois. Mais pas deux...
p.64.
- Tu sais Nicolas, c'est très courant de croiser des opiomanes en Iran...
- J'imagine que le gouvernement doit lutter contre ce fléau.
- Tu parles ! Ils laissent faire. Une population qui se drogue, c'est une population qui ne se révolte plus...
- tu as encore une question à leur poser ?
- on pourrait leur demander s'il est vrai qu'aucun Patchoune n'a entendu un autre Patchiune péter.
On croirait vivre dans une émission télévisée. Bienvenue à "Loft Kaboul". On a enfermé six français anti-Bush et une américaine pro-Bush dans une maison. Vous pouvez voter par téléphone pour faire kidnapper un candidat.
- Les gens sont peu éduqués ici. Ils n'entendent rien aux choses de la politique. Quand ils ont un problème, ou qu'il y a une querelle entre deux villages, c'est vers moi qu'ils se tournent. Je représente la loi, c'est ainsi depuis plusieurs générations. Personne n'aurait l'idée de se tourner vers Kaboul et son parlement, vers ce système "démocratique" complexe et corrompu imposé par les Occidentaux.
- Pourtant, si un jour vous voulez vivre dans un pays unifié et pacifié, il faudra bien accepter un pouvoir central.
- Ce jour arrivera peut-être dans quelques dizaines d'années. Les mentalités évoluent lentement ici. Aujourd'hui vous êtes mes invités. C'est un grand honneur de vous accueillir dans ma maison. Mais nous vivons une époque troublée et peut-être que demain, dans d'autres circonstances, je n'aurai pas d'autre choix que de vous tuer. N'est-ce pas Voltaire, un de vos compatriotes, qui a écrit "l'important c'est de cultiver son jardin" ? Alors, arrêtez de vous occuper de ce que l'on plante chez nous et rentrez dans votre pays, ça vaudra mieux pour tout le monde.
Attention, demain vers 23 heures, nous allons bombarder les immeubles 4, 6 et 12 de votre quartier. Veuillez nous excuser pour la gêne occasionnée.
Cordialement,
L'armée israélienne.
Quand j'étais dans le camp, je dessinais des objets du quotidien dans mon carnet et cherchais à connaître leurs noms en népalais.
Je voulais apprendre à dire fourchette, je dessine une fourchette et un réfugié me dit "sivasikotrishoul". Je note le mot dans mon carnet.
Plus tard, je vais au restaurant et demande une fourchette au serveur. Il rigole. En fait, de fourchette, je lui avais demandé "le trident du seigneur Vishnou".