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Critiques de NoViolet Bulawayo (29)
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Glory

Bienvenue au Jidada, "avec un -da et encore un -da", un pays fictif peuplé de personnages anthropomorphes qui parlent et s'habillent. Ils se font appeler "les animals", avec des mals et des femals. Le dirigeant (dictateur devrions-nous plutôt dire) est un cheval très âgé surnommé la "Vielle Carne". Après 40 ans de règne, un coup d'état y met un terme. Mais serait-ce pour le meilleur ou pour le pire..?

"Et nous comprenons que le changement qui comme nous le pensions se profilait, le changement que nous espérions si désespérément [...] n'était qu'une illusion" (page 246).

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Si vous cherchez une lecture "détente", vous pouvez passer votre chemin. Ici, le récit est dense, parfois nébuleux, mais le sujet mérite toute notre attention (il a d'ailleurs été finaliste du prestigieux Booker prize en 2022).

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Hommage à "La ferme des animaux" de G. Orwell, cette satire politique arrive cependant très rapidement à se démarquer et à trouver son propre souffle.

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Mélangeant habillement plusieurs styles de narration (conte, tweet, dialogue,..), l'autrice

s'attache à décrire les mécanismes de la propagande, de la corruption et de la terreur politique au sein d'un pays (très certainement le Zimbabwé) à l'ère d'internet et des réseaux sociaux.

" La violence est notre mode de vie, notre langage." (page 301).

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Par le biais de la fiction, la romancière nous montre que, malheureusement, l’Histoire tout comme les erreurs, tendent à se répéter.

" Le temps vire, fait un saut en arrière ". (page 246).

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Glory est une œuvre qui remue et fait réfléchir tout en ayant, malgré tout, une touche d'optimisme. Notamment avec des passages très touchants sur le thème de la mémoire et de la transmission :

" la façon dont parfois les récits ressuscitent les morts, comme s'ils n'étaient pas morts du tout mais vivaient dans nos bouches, n'attendant que d'être animés par nos langues "(page 388).



À souligner que la traduction a été faite par l'écrivain Claro, ce qui ajoute une plus value au livre.

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Glory

Sous ses airs de satire ­politique hilarante, le deuxième roman de NoViolet Bulawayo désarçonne d’abord son lecteur. Face à cette mise en spectacle d’une dictature africaine mortifère, doit-il rire ou pleurer ?
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Glory

Sa force : nous donner à entendre les voix des habitants, des dirigeants corrompus, des foules d’anonymes sur les réseaux sociaux.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Il nous faut de nouveaux noms

C’est un roman, en fait une suite de nouvelles, avec les mêmes personnages, dont Chérie, la narratrice, Bâtard, Chipo, Dieusait, Sbho et Stina. Tous sont d’un bidonville nommé Paradise (cela ne s’invente pas) à coté de Budapest, là où vivent les vrais gens, avec de vraies maisons et des arbres (dont des goyaviers dont la petite bande se nourrit – entre autre). Le tout est raconté dans la langue de Chérie, avec des désirs d’Amérique où elle ira peut être rejoindre sa tante Fostalina. Mais que peut bien signifier ce pays avec son « Destroyedmichygen » pour ces enfants.

On se doute que le titre et cette référence à de nouveaux noms renvoie explicitement au pays et à son vieux président Robert Mugabe. Une société injuste et abusive qui en fait leur a volé leur jeunesse on est vieux à 17 ans) et qui les a endurci (stina c’est le mot pour brique) et qui fait déjà de leur corps des cadavres raidis.

Société totalement abusée, dans laquelle une très jeune fille quasi anorexique se marrie avec un américain obèse juste pour avoir ses papiers d’immigration. Société dans laquelle Chérie regarde des films pornos qui en fait sont très édulcorés par rapport aux discussions qui ont eu lieu auparavant à propos de faire avorter Chipo, (« on se débarrasse du ventre de Chipo »)(11 ans) enceinte de son grand père (son seul défaut étant ne plus courir aussi vite pour aller chiper des goyaves).

L’avenir pour ces enfants ? Sortir de Paradise ? C’est facile, les mères sont occupées à se coiffer et à parler. Les hommes ne lèvent pas le nez de leur jeux de dames sous les jacarandas. Mais pour aller où ? dans les quartiers voisins avec les vrais maisons. Retour à la normalité ? Laquelle ? « Si je suis un misérable Bâtard, alors tu en es aussi un ». L’échappée par les ONG ou l’église ? (un remarquable « Prophète des Révélations Bitchington Mborro »).

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Snapshots

d’un petit bouquin de chez Zulma « Snapshots, Nouvelles voix du Caine Prize », petites nouvelles de 6 auteurs africains. Et en particulier de la nouvelle qui donne son titre au tout « Snapshots » de Noviolet Bulawayo, jeune auteur du Zimbabwe dont j’ai commandé « Il nous faut de nouveaux noms » (mars 14, Gallimard, du monde entier, traduit par Stéphanie Levet).

Eh bien, en ce jour d’éclipse, comme il faisait tout noir, j’ai reçu, j’ai lu et ça m’a plu (comme aurait dit le grand Jules, traduit de nos jours).

Bref, revenons à Noviolet Bulawayo (certain écrivent NoViolet) en fait c’est un nom de plume et c’est effectivement en deux mots No Violet (avec du violet) en Ndébélé (sa langue maternelle). Son vrai nom est Elizabeth Z. T. (c’est moi qui cache), née en 81. De même son nom Bulawayo, est un pseudo qui fait référence à la ville où elle a grandi (la deuxième ville du Zimbabwe). Etudes au Zimbabwe, puis Kalamazoo et Texas A&M et un MFA à Cornell. Elle est actuellement Fellow à Stanford (excusez du peu).

Passons au livre « Il nous faut de nouveaux noms ». C’est un roman, en fait une suite de nouvelles, avec les mêmes personnages, dont Chérie, la narratrice, Bâtard, Chipo, Dieusait, Sbho et Stina. Tous sont d’un bidonville nommé Paradise (cela ne s’invente pas) à coté de Budapest, là où vivent les vrais gens, avec de vraies maisons et des arbres (dont des goyaviers dont la petite bande se nourrit – entre autre). Le tout est raconté dans la langue de Chérie, avec des désirs d’Amérique où elle ira peut être rejoindre sa tante Fostalina. Mais que peut bien signifier ce pays avec son « Destroyedmichygen » pour ces enfants.

On se doute que le titre et cette référence à de nouveaux noms renvoie explicitement au pays et à son vieux président Robert Mugabe. Une société injuste et abusive qui en fait leur a volé leur jeunesse on est vieux à 17 ans) et qui les a endurci (stina c’est le mot pour brique) et qui fait déjà de leur corps des cadavres raidis.

Société totalement abusée, dans laquelle une très jeune fille quasi anorexique se marrie avec un américain obèse juste pour avoir ses papiers d’immigration. Société dans laquelle Chérie regarde des films pornos qui en fait sont très édulcorés par rapport aux discussions qui ont eu lieu auparavant à propos de faire avorter Chipo, (« on se débarrasse du ventre de Chipo »)(11 ans) enceinte de son grand père (son seul défaut étant ne plus courir aussi vite pour aller chiper des goyaves).

L’avenir pour ces enfants ? Sortir de Paradise ? C’est facile, les mères sont occupées à se coiffer et à parler. Les hommes ne lèvent pas le nez de leur jeux de dames sous les jacarandas. Mais pour aller où ? dans les quartiers voisins avec les vrais maisons. Retour à la normalité ? Laquelle ? « Si je suis un misérable Bâtard, alors tu en es aussi un ». L’échappée par les ONG ou l’église ? (un remarquable « Prophète des Révélations Bitchington Mborro »).

Et puis il y a ces deux pages au milieu du livre (« Ainsi sont ils partis »). Terribles.

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Snapshots

Six nouvelles qui nous parlent d'Afrique, de ce que l'on sait ou de ce que l'on en croit. Six nouvelles ancrées dans la réalité avec des personnages forts et attachants.



La première nouvelle qui donne son titre au recueil est un coup de poing, on suit la vie de cette jeune adolescente pleine d'espoir qui grandit entre un père gros fumeur et une mère esclave ... Elle rencontre celui qu'elle nommera Sunrise, et l'espoir la transporte. Ecrite comme un conte, cette histoire m'a laissée sans voix. Dure et forte.



America m'a aussi beaucoup touchée, le rêve américain en ligne de mire et tout ce qu'on est prêt à faire pour quitter ce pays où l'on n'arrive pas à ce projeter, ces promesses que l'on sait qu'on ne tiendra pas, et le doute qui plane. Une belle écriture, un personnage attachant pris entre 2 feux, 2 sentiments tournés vers le passé ou vers l'avenir.



Les autres nouvelles plus dans la violence, physique ou verbale m'ont gardée à distance.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Il nous faut de nouveaux noms

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Snapshots

Six nouvelles d’écrivain-e-s africain-e-s anglophones, NoViolet Bulawayo (Zimbabwe), Constance Myburgh (Afrique du Sud), Olufemi Terry (Sierra Leone), Rotimi Babatunde, Tope Folarin et Chinelo Okparanta (Nigeria).



Des histoires, des constructions, des personnages et les mille facettes non-souriantes d’un monde de violences, de dominations, d’errances…



Le temps trop court du mourir d’un avortement, « de toi jaillira le sang épais et sombre, sans fin… ». L’ironie d’une enquête sur un objet incongru, une jambe de femme dans un arbre et du devenir « le meilleur détective du monde » . Les réflexions autour du possible/souhaitable exil, « … les garder bien fermés pouvait empêcher le regret de venir jusqu’à moi ». Les constructions frauduleuses de faux prophètes, « Le lendemain matin, quand je me suis réveillé, j’ai ouvert les yeux et, comme d’habitude, je n’y voyais rien. J’ai attrapé le sac, j’ai me mis mes lunettes, machinalement. Et là, miracle ». Des enfants et leurs bâtons, la violence, le rêve de « la frappe qui tue » et la mort. Être noir et pouvoir légalement tuer un homme blanc, l’indépendance rêvée et une notice nécrologique…



J’ai particulièrement apprécié la nouvelle de NoViolet Bulawayo dont le titre est celui aussi du recueil et celle d’Olufemi Terry, « Jours de baston ». Le titre de cette note est emprunté à Chinelo Okparanta



Enfances et vies volées. Espoirs et désespérances. Loin des exotismes, des littératures du monde moderne et des voix singulières.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Snapshots

C’est un recueil à mettre entre les mains de tous les amoureux des lettres africaines. Six nouvelles triées sur le volet. Sorte de photo de groupe des jeunes écrivains qu’il faudra surveiller dans les prochaines années.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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