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Critiques de NoViolet Bulawayo (29)
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Glory

Dans cette fable animalière écrite par Noviolet Bulawayo, c'est l'histoire de siècles de colonisation et de coups d'état qui sont ici mis en scène avec brio. En effet, c'est une histoire vieille comme le monde, celle de dictateurs auto-proclamés qui se disent maitres du soleil et du peuple entier et de leur chute, un cycle presque universel, qui se situe ici au Zimbabwe. Le dictateur, dit "La vieille carne" est d'ailleurs une copie Animal presque conforme de Mugabe.

Le style de Violet Bulawayo est riche, foisonnant et poétique, qui a pu me perdre à certains moments malheureusement.

A noter toutefois de très belles pages, glaçantes, sur le "Gukurahhundi", le génocide perpétré dans les années 80 par l'armée du Zimbabwe (les hommes aux bérets rouges formés en Corée du Nord) contre des civils Ndébélés.

Un roman a lire pour ce ton très particulier emprunté à la Ferme aux animaux d'Orwell sans le côté dystopique et pour qui veut connaitre un peu plus l'histoire du Zimbabwe.

Merci à Babelio pour cet envoi mass critique.
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Glory

Sous ses airs de satire ­politique hilarante, le deuxième roman de NoViolet Bulawayo désarçonne d’abord son lecteur. Face à cette mise en spectacle d’une dictature africaine mortifère, doit-il rire ou pleurer ?
Lien : https://www.lemonde.fr/livre..
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Glory

Bienvenue au Jidada, "avec un -da et encore un -da", un pays fictif peuplé de personnages anthropomorphes qui parlent et s'habillent. Ils se font appeler "les animals", avec des mals et des femals. Le dirigeant (dictateur devrions-nous plutôt dire) est un cheval très âgé surnommé la "Vielle Carne". Après 40 ans de règne, un coup d'état y met un terme. Mais serait-ce pour le meilleur ou pour le pire..?

"Et nous comprenons que le changement qui comme nous le pensions se profilait, le changement que nous espérions si désespérément [...] n'était qu'une illusion" (page 246).

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Si vous cherchez une lecture "détente", vous pouvez passer votre chemin. Ici, le récit est dense, parfois nébuleux, mais le sujet mérite toute notre attention (il a d'ailleurs été finaliste du prestigieux Booker prize en 2022).

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Hommage à "La ferme des animaux" de G. Orwell, cette satire politique arrive cependant très rapidement à se démarquer et à trouver son propre souffle.

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Mélangeant habillement plusieurs styles de narration (conte, tweet, dialogue,..), l'autrice

s'attache à décrire les mécanismes de la propagande, de la corruption et de la terreur politique au sein d'un pays (très certainement le Zimbabwé) à l'ère d'internet et des réseaux sociaux.

" La violence est notre mode de vie, notre langage." (page 301).

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Par le biais de la fiction, la romancière nous montre que, malheureusement, l’Histoire tout comme les erreurs, tendent à se répéter.

" Le temps vire, fait un saut en arrière ". (page 246).

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Glory est une œuvre qui remue et fait réfléchir tout en ayant, malgré tout, une touche d'optimisme. Notamment avec des passages très touchants sur le thème de la mémoire et de la transmission :

" la façon dont parfois les récits ressuscitent les morts, comme s'ils n'étaient pas morts du tout mais vivaient dans nos bouches, n'attendant que d'être animés par nos langues "(page 388).



À souligner que la traduction a été faite par l'écrivain Claro, ce qui ajoute une plus value au livre.

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Glory

« Ce qui nous fit comprendre l'importance non seulement de livrer nos propres récits, nos propres vérités, mais de les coucher par écrit afin qu'on ne nous les retire pas, qu'on ne les altère jamais, tholukuthi ne les efface jamais, jamais ne les oublie. »



Dans un pays fictif, le Jidada avec un -da et encore un -da, vivent les Jidadiens. Ce sont des animaux qui vivent , parlent, s'habillent comme des humains. Ils sont appelés aussi les "animals" : "mals" et "femals". Le pays s'est libéré du joug des colonisateurs.

Libres.

Ils sont LIBRES.

Leur pays est une démocratie.

"Ceux à qui ont ne la fait pas" disent que c'est peut-être une république démocratique mais que de démocratique, elle n'en a que le nom. L'oppression y règne en maître : le gouvernement pille, détourne, gaspille, s'enrichit indécemment, maintient le pays sous une chape de plomb. Les "Défenseurs" assurent la sécurité de ce gouvernement corrompu, brutalisent, violentent, violent, massacrent. Sans pitié, ils condamnent toutes tentatives de soulèvements populaires naissants, aspirants à un vrai changement.

Quelques quatre-cent cinquante pages, savoureuses, - émouvantes, difficiles aussi - intelligemment écrites, avec originalité, cocasserie et humour (surtout au début), gravité aussi, évidemment, dénoncent les pratiques injustes, barbares, égoïstes, tyranniques, terrifiantes de certains gouvernements africains. Ils ont promis de meilleurs hospices à leurs électeurs mais ceux-ci se retrouvent bien plus infortunés qu'avant. L'histoire se répète et la corruption, la cupidité, l'absurdité, la haine restent de mise en haut lieu. La cruelle bêtise de ces tortionnaires, assassins, tribalistes ne passe pas inaperçue dans ce roman.



« Tout le monde savait, que ce soit au Jidada ou au-delà de ses frontières, que les Défenseurs du Jidada étaient par nature des bêtes violentes et morbides. »



De cette bêtise, mathématiquement découle le sort brutal de nombreuses familles et ici en particulier celle de Destinée.

Et nous devenons, dans le dernier tiers du livre, les témoins des blessures profondes, ancrées dans la chair, des douleurs, du sang, des cris et des larmes.

Éclate sous nos yeux l'impuissance.

L'injustice.

La colère et la rage.

La tristesse.

La peur.



« Où sont toutes les organisations qui sont censées nous protéger, où est le reste du monde ? Et que devons-nous faire pour que nos corps, nos vies, nos rêves, nos avenirs finissent par compter ? »



Une fable satirique ancrée dans le Zimbabwé qui donne à réfléchir. D'ailleurs de nombreuses références sont loin d'être fictives ; l'autrice évoque par exemple le Gukurahundi, rappelant le passé sanglant du Zimbabwe.



« Lettre à lettre, mot à mot, ligne à ligne, un paragraphe après l'autre, page après page, elle écrit depuis le présent sur son passé, sur celui de sa mère et celui de sa famille, qui est aussi celui du Jidada, puis revient au présent et va dans l'avenir espéré, oui, tholukuthi le passé et le présent et l'avenir se dépliant simultanément sur ses pages jusqu'à ce qu'elle perde la notion du temps et qu'elle ne puisse plus les distinguer. Elle écrit et elle écrit et elle écrit et elle écrit et elle écrit et elle écrit et elle écrit. Tholukuthi écrit. »



Écrire pour contrer l'effacement. Pour ne pas oublier. Pour que JAMAIS PLUS ... un jour peut-être.

Pour que dans le silence, triomphent l'amour et la solidarité, la dignité. La JUSTICE.



« Pour les morts, qui ne sont pas morts.



Un récit brillant. Puissant. Riche.



« Quand ceux à qui on ne la fait pas disent que les puissances coloniales ont donné à l'Afrique son indépendance mais pas sa liberté, tholukuthi ce qu'ils veulent dire c'est les puissances coloniales ont donné à l'Afrique son indépendance mais pas sa liberté. »
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Glory

Pour relater une histoire concernant un coup d’état qui a conduit à l’éviction d’un dirigeant Zimbabwéen, on peut s’y prendre d’une manière classique, journalistique ou alors le faire à la manière de Noviolet Bulawayo et en faire une fable , en transposant de manière féroce les humains en “ animals “ et s’en servir pour dénoncer tous les travers de cette société patriarcale, sexiste et raciste, tout comme l’avait fait Orwell mais avec une approche plus contemporaine puisqu’ici, les réseaux sociaux entrent en jeu.

C’est puissant, drôle, réaliste, ingénieux dans l’art et le style d’écriture et ça donne une satire politique à l’image de celle d’aujourd’hui, si on donne l’occasion à notre imagination de s’éclater.

Noviolet Bulawayo réussit un coup d’éclat dans ce coup d’état.

Un grand merci à Masse critique Babelio pour cette découverte.
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Glory

Sous nos yeux se déroule l’Histoire du Zimbabwe, un pays béni des dieux et violenté par ses dirigeants. Pourtant, tout a commencé d’une façon idéale...
Lien : https://www.francetvinfo.fr/..
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Glory

Dans ce roman, l’auteur nous présente d’une façon originale, l’histoire du Zimbabwe. Elle établit des parallèles avec certains évènements réels et ça interpelle le lecteur. C’est terrible ce qui a été vécu dans ce pays.

C’est une satire politique avec tous les travers de la société actuelle dans un monde où les "animals" règnent. Comme les personnages sont des animaux, on ne peut pas éviter la comparaison avec "La ferme des animaux" de G. Orwell mais c’est beaucoup plus approfondi.

Elle a eu de l’audace pour rédiger son récit. Elle le présente sous la forme d’un conte, coupé par des échanges de Tweet, de conversations. Elle bouscule les codes de rédaction pour un thème difficile. Cela dérangera peut-être certains lecteurs qui trouveront le texte trop original dans sa rédaction. J’avoue qu’il a fallu que je m’accroche au début. J’ai eu peur de longueurs, et les redondances liées au style choisi donc volontaires, m’ont parfois semblé « lourdes ».

L’écriture puissante se démarque. On y trouve de l'humour et de la dérision à bon escient, ce qui allège le côté grave du propos. NoViolet Bulawayo est un auteur remarquable sans aucun doute mais je pense que sur ce titre, elle peut être autant appréciée que détestée. En ce qui me concerne, j’ai apprécié le contenu, mais je ne suis pas complètement conquise par la forme (si le nombre de pages avait été moins important, mon avis aurait été différent.)


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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Glory

Sa force : nous donner à entendre les voix des habitants, des dirigeants corrompus, des foules d’anonymes sur les réseaux sociaux.
Lien : https://www.lesinrocks.com/l..
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Glory

Celui-ci sort du lot ! Comment au travers un livre d'un volume conséquent tirer à boulets rouges sur dictateur déchu, révolutionnaires opportunistes et tout aussi assoiffés d'argent et de pouvoir en conservant intéressé des lecteurs qui ne connaissent pas la politique intérieure de votre pays ?



En rédigeant une critique très verte sous la forme d'une fable animalière ! Des moutons dociles, des lions, des rhinocéros.... Tout le règne animal y passe et le plus étonnant c'est que l'auteur arrive à nous capter ! Rebondissements, croyances locales, espoir, déception, révolte, j'en suis ressorti étonné.



Je ne dis pas qu'il est passionnant mais intéressant, bien construit, dramatique si les faits transposés aux humains sont avérés...

Un livre intéressant, bien écrit et étonnant, même si, sans être ennuyeux, on est content d'arriver au bout !
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Glory

Une satire politique remarquable



Glory est une fable qui relate le coup d’état qui a renversé le pouvoir du dirigeant zimbabwéen en 2017 (Noviolet Bulawayo est originaire du Zimbabwé), mais aussi, la domination occidentale sur l’Afrique et de façon plus large, elle dépeint les travers profonds des systèmes politiques et sociétaux.

L’histoire se déroule au Jidada qui après le règne de 40 ans d’un cheval tyrannique - appelé La Vieille Carne - avec l’appui de son ambitieuse femme, Dr douce mère (une ânesse), va voir l’espoir revenir après l’éviction de leur président par un coup d’état.



Mais cela ne durera pas, car la mutation du pays est fragile, entre élection clivante, corruption persistante et nouvelles dramatiques.



Dans ce système oppressif, les changements ne sont pas toujours positifs quand le pire est remplacé par le pire, et sans réelle perspective de liberté et de droits humains respectés…



L’autrice n’épargne pas certains sujets (patriarcat, sexisme, tensions raciales…) et appuie là où ça fait mal afin de laisser éclater tout le ridicule - mais dévastateur - des mentalités - pourtant dépassées - qui continuent aujourd’hui encore de vouloir s’imposer au monde .



J’ai été émue par le passage faisant référence à George Floyd, où je ne peux plus respirer je ne peux plus respirer je ne peux plus respirer… y est répété sans relâche comme pour conjurer la mort de cet homme qui l’a répété 20 fois avant de périr asphyxié sous le genou de son meurtrier.



La comparaison avec La ferme des animaux se fait obligatoirement, de part le thème qui est similaire et l’utilisation d’animaux anthropomorphes, mais Glory prend sa propre direction et réussit à se démarquer brillamment.



Dans ce règne animal, Bulawayo élargit également son radar sur une société moderne qui peine à s’exprimer à l’ère des réseaux sociaux.



Et malgré la profondeur du sujet, le ton ironique employé, l’humour, les punchlines et le style de la narration rendent la lecture ultra savoureuse. L’insert de fils de discussion Twitter apporte une touche originale et pertinente part ses contenus révélateurs, en totale adéquation avec notre époque.



L’exagération des mots, des phrases ne sont pas que des figures de style à but de rythme, elle sert parfois à ancrer puissamment leur sens.



Le découpage des chapitres en section rend la lecture plus aérée et permet de mettre de la lumière sur chaque personnage - qui sont nombreux - et sur chaque situation, sans alourdir le message que veut faire passer l’autrice au fil des 400 pages, celui de la nécessité d’une réforme totale du pays.



L’oeuvre de Noviolet Bulawayo est tragique, puissante, écrasante de vérité, mais au bout du compte elle laisse tout de même entrevoir l’espoir. Il est la clé pour ne pas sombrer.



Glory est une lecture importante que je vous recommande sans hésitation.



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Glory

Violet Bulawayo nous raconte ici l'histoire du Zimbabwe et de son régime despotique.

La forme est à la fois inspirée de La ferme des animaux (tous les personnages et habitants du pays, et de la terre entière d'ailleurs sont des animaux) et très originale, avec un style qui alterne entre des redoncances comme dans un conte, des chapitres constitués de tweets ou de bouts de conversation, et une histoire qui alterne entre la vie des gens du régime, l'histoire globale du pays, et l'histoire d'une habitante particulière et de sa famille.



Je ne connaissais rien de l'histoire du Zimbabwe et j'ai été glacée par la découverte du génocide orchestré par le parti du président Mugabe, et le degré de terreur que son régime a fait régner.

Le style très particulier du livre est, j'imagine, assez polarisateur, mais de mon côté après avoir eu un peu de mal à rentrer dedans j'ai été conquise (je l'ai lu en anglais pour info).
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Il ne s'appelait pas Jésus

Mukuka est serveur dans le complexe hôtelier d'une réserve du Zimbabwe. Il est tombé sous le charme d'une cliente étrangère, Julia, malheureusement pour lui. À la suite d’une déconvenue de celle-ci, il s’engage, bien malgré lui, dans un safari qu’il n’oubliera pas de sitôt.



C’est une entrée en matière tout à fait intéressante dans l’œuvre de NoViolet Bulawayo que cette nouvelle ample, qui prend le temps du développement de son personnage principal, de ses pensées, sentiments pour Julia, ressentiments pour son mari, qui prend le temps également, bien que plus en filigrane, de décrire avec verve le Zimbabwe touristique des réserves et safaris, dans lesquels les habitants du pays sont exploités par les gérants des complexes hôteliers, et pris pour ce qu’ils sont par les touristes, c’est-à-dire des autochtones totalement dévoués à leur service, et uniquement cela, au grand dam de Mukuka.



Entrée en matière tout à fait prometteuse en somme que cette nouvelle, qui ne sera donc pas ma dernière lecture de l’autrice. Son premier roman, Il nous faut de nouveaux noms, est désormais dans mon pense-bête.

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Il nous faut de nouveaux noms

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Il nous faut de nouveaux noms

Roman autobiographique dans lequel l'auteure nous parle de son pays d'origine, le Zimbabwe. La première partie, nous raconte son enfance misérable dans un bidonville, ses compagnons de jeu, la faim toujours présente, la violence, la cruauté et les rêves d'expatriation vers un monde meilleur.

La seconde partie raconte sa découverte de l'Amérique alors qu'elle est accueillie chez sa tante, dans les environs de Détroit, les moeurs américaines, la surbouffe, le porno, la suprématie de l'argent, les jobs d'été pour se payer le College.



Dans l'ensemble, un livre intéressant mais un manque de repères géo-politiques. Je pense que c'est voulu, mais c'est dommage, j'aurais aimé en connaître plus sur le Zimbabwe. Ces récits personnels, trop auto-centrés, manquent d'envergure. L'écriture est volontairement simpliste, phrases courtes (sujet verbe complément), car le récit est raconté par une enfant/jeune ado, et pour donner une certaine dynamique au récit.



Bref, un livre racontant du vécu, très terre à terre, écriture minimaliste, dans l'air du temps. Si ce n'est la violence et la cruauté, j'ai eu l'impression de lire un livre s'adressant à des ados.

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Il nous faut de nouveaux noms

C’est un roman, en fait une suite de nouvelles, avec les mêmes personnages, dont Chérie, la narratrice, Bâtard, Chipo, Dieusait, Sbho et Stina. Tous sont d’un bidonville nommé Paradise (cela ne s’invente pas) à coté de Budapest, là où vivent les vrais gens, avec de vraies maisons et des arbres (dont des goyaviers dont la petite bande se nourrit – entre autre). Le tout est raconté dans la langue de Chérie, avec des désirs d’Amérique où elle ira peut être rejoindre sa tante Fostalina. Mais que peut bien signifier ce pays avec son « Destroyedmichygen » pour ces enfants.

On se doute que le titre et cette référence à de nouveaux noms renvoie explicitement au pays et à son vieux président Robert Mugabe. Une société injuste et abusive qui en fait leur a volé leur jeunesse on est vieux à 17 ans) et qui les a endurci (stina c’est le mot pour brique) et qui fait déjà de leur corps des cadavres raidis.

Société totalement abusée, dans laquelle une très jeune fille quasi anorexique se marrie avec un américain obèse juste pour avoir ses papiers d’immigration. Société dans laquelle Chérie regarde des films pornos qui en fait sont très édulcorés par rapport aux discussions qui ont eu lieu auparavant à propos de faire avorter Chipo, (« on se débarrasse du ventre de Chipo »)(11 ans) enceinte de son grand père (son seul défaut étant ne plus courir aussi vite pour aller chiper des goyaves).

L’avenir pour ces enfants ? Sortir de Paradise ? C’est facile, les mères sont occupées à se coiffer et à parler. Les hommes ne lèvent pas le nez de leur jeux de dames sous les jacarandas. Mais pour aller où ? dans les quartiers voisins avec les vrais maisons. Retour à la normalité ? Laquelle ? « Si je suis un misérable Bâtard, alors tu en es aussi un ». L’échappée par les ONG ou l’église ? (un remarquable « Prophète des Révélations Bitchington Mborro »).

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Il nous faut de nouveaux noms

Du Zimbabwe aux Etats-Unis, itinéraire d'une enfant qui perdra peu à peu de son insouciance. Sans doute voit-on mieux de loin et après coup les moments les plus riches d'une existence. Pauvre, à l'avenir sombre, la petite héroïne de Il nous faut de nouveaux noms, n'en est pas moins heureuse à sa façon. Parce qu'elle a sa bande de copains, parce qu'elle grandit comme une sauvageonne, parce que l'imaginaire compense le dénuement. Plus tard, en Amérique, elle comprendra ce qu'elle a perdu et expérimentera les douleurs de l'exil, au pays de l'abondance. NoViolet Bulawayo fait montre d'un style alerte dans ce roman marqué par une séparation nette entre deux époques. Si la première partie, la plus vive, a tendance à être répétitive, la deuxième, avec sa sourde mélancolie, touche davantage, parce que la maturité est venue et que le vrai prix des choses, lequel n'a rien à voir avec l'aisance matérielle, s'impose. Dans ce recul nostalgique, la romancière démontre un talent singulier dont on hâte de savoir s'il se confirmera à l'avenir.
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Il nous faut de nouveaux noms

Roman en deux parties :



La première se passe au Zimbabwe. Chérie a dix ans et vit entourée de ses amis Batard, Chopo, Dieusait, Sbho et Stina. La vie à travers les yeux de cette petite fille de dix ans est à la fois drôle et terrifiante. Les enfants vivent dans un bidonville et pour tromper leur faim se déplacent dans des banlieues « riches » pour y voler les goyaves des jardins. Chérie raconte en vrac son enfance : elle n’a pas toujours été dans ce bidonville, avant elle habitait dans une petite maison d’un quartier tranquille avec son papa et sa maman. Puis ils ont été chassés par les bulldozers, conduits par des hommes noirs. Les parents n’en revenaient pas : ils avaient réussi à de débarrasser des colons blancs des années auparavant et des noirs les expulsaient de chez eux. Pour nourrir sa famille le père est obligé de partir travailler en Afrique du sud. Les ONG interviennent pour apporter un peu d’aide à une population qui n’a le choix qu’entre la misère ou l’exil vers les pays voisins.

Chérie arrive cependant à garder l’espoir (magie de l’enfance et aussi espoir de partir aux USA chez sa tante qui a émigré (illégalement)



La deuxième partie nous montre une Chérie qui a réussi à émigrer (illégalement elle aussi aux États unis) . Commence alors le récit de son exil entre déracinement et fascination à l’égard des USA.



Il s’agit là d’un roman fascinant, vue par une enfant puis une adolescente, sur le déclin d’un pays jadis prospère et mené à la ruine par un dictateur et ses sbires.



Une lecture coup de poing !
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Il nous faut de nouveaux noms

Un premier roman, récit autobiographique, d’une petite fille ayant vécu son enfance dans un bidonville au Zimbabwe et étant partie aux Etats-Unis chez sa tante à 12 ans. La description de ses premières années et assez terrible, mais la vision qu’elle en donne, celle de l’enfant qu’elle était, est pleine de fraîcheur. Puis vient la période aux Etats-Unis, l’inadaptation et les petites humiliations au départ, l’adaptation et l’éloignement non seulement physique mais aussi moral avec ses amis d’enfance restés au pays qui en découle. Sensible et émouvant.
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Snapshots

Six nouvelles qui nous parlent d'Afrique, de ce que l'on sait ou de ce que l'on en croit. Six nouvelles ancrées dans la réalité avec des personnages forts et attachants.



La première nouvelle qui donne son titre au recueil est un coup de poing, on suit la vie de cette jeune adolescente pleine d'espoir qui grandit entre un père gros fumeur et une mère esclave ... Elle rencontre celui qu'elle nommera Sunrise, et l'espoir la transporte. Ecrite comme un conte, cette histoire m'a laissée sans voix. Dure et forte.



America m'a aussi beaucoup touchée, le rêve américain en ligne de mire et tout ce qu'on est prêt à faire pour quitter ce pays où l'on n'arrive pas à ce projeter, ces promesses que l'on sait qu'on ne tiendra pas, et le doute qui plane. Une belle écriture, un personnage attachant pris entre 2 feux, 2 sentiments tournés vers le passé ou vers l'avenir.



Les autres nouvelles plus dans la violence, physique ou verbale m'ont gardée à distance.
Lien : http://keskonfe.eklablog.com..
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Snapshots

Six nouvelles d’écrivain-e-s africain-e-s anglophones, NoViolet Bulawayo (Zimbabwe), Constance Myburgh (Afrique du Sud), Olufemi Terry (Sierra Leone), Rotimi Babatunde, Tope Folarin et Chinelo Okparanta (Nigeria).



Des histoires, des constructions, des personnages et les mille facettes non-souriantes d’un monde de violences, de dominations, d’errances…



Le temps trop court du mourir d’un avortement, « de toi jaillira le sang épais et sombre, sans fin… ». L’ironie d’une enquête sur un objet incongru, une jambe de femme dans un arbre et du devenir « le meilleur détective du monde » . Les réflexions autour du possible/souhaitable exil, « … les garder bien fermés pouvait empêcher le regret de venir jusqu’à moi ». Les constructions frauduleuses de faux prophètes, « Le lendemain matin, quand je me suis réveillé, j’ai ouvert les yeux et, comme d’habitude, je n’y voyais rien. J’ai attrapé le sac, j’ai me mis mes lunettes, machinalement. Et là, miracle ». Des enfants et leurs bâtons, la violence, le rêve de « la frappe qui tue » et la mort. Être noir et pouvoir légalement tuer un homme blanc, l’indépendance rêvée et une notice nécrologique…



J’ai particulièrement apprécié la nouvelle de NoViolet Bulawayo dont le titre est celui aussi du recueil et celle d’Olufemi Terry, « Jours de baston ». Le titre de cette note est emprunté à Chinelo Okparanta



Enfances et vies volées. Espoirs et désespérances. Loin des exotismes, des littératures du monde moderne et des voix singulières.
Lien : https://entreleslignesentrel..
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